- L’Asie compte 16 espèces différentes de lutungs. On peut les classer en deux familles : l’une établie dans les régions de l’Asie du centre-sud et du sud-est (nord-est de l’Inde, sud de la Chine, Taïwan, Bornéo, Thaïlande, Java et Bali), l’autre sur la pointe sud de l’Inde et au Sri Lanka.
- Animaux arboricoles, les lutungs sont directement menacés par la disparition des forêts tropicales due aux plantations de palmiers à huile, à l’abattage et à la croissance démographique. Ils sont aussi chassés illégalement pour leur viande, les besoins de la médecine traditionnelle ou le commerce d’animaux domestiques.
- Les lutungs souffrent d’un manque de visibilité, d’études les concernant, de financements mais aussi d’intérêt de la part des populations locales. Sauf quelques rares cas, la plupart de ces singes bénéficient d’une protection fortuite – quand une forêt est par exemple protégée par un gouvernement ou une ONG dans le but de sauvegarder la mégafaune.
- Selon l’UICN, 4 espèces de lutungs sur 16 sont classées comme « vulnérables », 2 sont « quasi menacées », 7 sont « en danger » et 2 sont « en danger critique d’extinction ». Concernant la dernière espèce, le manque de données ne permet pas d’établir son état de conservation. Si les études sont insuffisantes, tous s’accordent à dire que la population globale de lutungs diminue, à une vitesse inquiétante pour certaines espèces.
Quand j’ai fait savoir à certains de mes amis que je rédigeais un article pour Mongabay concernant les langurs, leurs réactions perplexes furent sensiblement les mêmes : « Je croyais que tu étais journaliste spécialiste des questions d’environnement ? » m’ont-ils dit. « Pourquoi t’intéresser à d’interminables et ennuyeux ouvrages de fiction ? Tu aimes tant que ça Henry James ? »
Quand je leur ai ensuite assuré ne pas écrire sur les longueurs mais sur les langurs, une famille de singes de l’Ancien Monde de la famille des lutungs – des animaux menacés par d’importants problèmes écologiques – je n’ai rencontré que peu d’enthousiasme.
Après quelques recherches, j’ai peu à peu compris que c’est exactement pour ça que ces animaux sont en grand danger : malgré l’honorable enthousiasme du public pour la préservation des grands singes – les chimpanzés, bonobos, gorilles et autres orang-outans – ces versions réduites de nos cousins primates se situent en dehors de notre conscience environnementale globale.
Toutefois, de ce que j’ai pu lire, ces petits singes prétendument « inférieurs » ont souffert tout autant de l’empiètement des hommes sur leur habitat naturel. Eux-aussi ont besoin de notre aide, au même titre que nos plus proches cousins les grands singes.
Qu’est-ce qu’un langur ? Et qu’est-ce qu’un lutung ?
La taxonomie de ces créatures porte à confusion et sied – ou contribue peut être – à leur très faible notoriété.
Tous les singes de l’Ancien Monde appartiennent à la famille des Cercopithecidae. La sous-famille des Colobinae abrite le groupement des lutungs ou « singes arboricoles », au sein duquel on trouve le genre des Trachypithecus, les lutungs. Ce genre comprend seize espèces endémiques que l’on peut classer en deux familles : l’une établie dans les régions de l’Asie du centre-sud et du sud-est (nord-est de l’Inde, sud-est de la Chine, Taïwan, Bornéo, Thaïlande, Java et Bali), l’autre sur la pointe sud de l’Inde et au Sri Lanka.
Malgré la grande diversité dont font preuve ces espèces, les lutungs partagent certaines similarités : souples et élancés, ils disposent d’une queue non-préhensile et de pieds et mains agiles qui leur permettent de bondir d’une branche à l’autre au sein de la canopée tropicale – leur habitat naturel favori. Ce sont également des animaux diurnes qui passent leurs journées à arracher les feuilles et les fruits qui constituent la base de leur régime herbivore strict.
Leurs grands yeux et leur visage glabre – couronné de chatoyants poils noirs, blancs, orange ou gris – offrent un arsenal d’expressions faciales étrangement similaires aux nôtres, exprimant ce que nous pourrions prendre pour de la surprise, de la peur, du plaisir ou de l’étonnement.
Ces petits singes vivent en groupes sociaux appelés harems, au sein desquels le mâle dominant s’accouple avec plusieurs femelles et où les petits sont élevés collectivement.
Récemment, la vie au sein de la canopée s’est peu à peu compliquée. Sur les seize espèces de lutungs, la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) en classe quatre comme « vulnérables » (le langur de Java, le semnopithèque du Nilgiri, le laotien et le langur à capuchon), deux « quasi menacées » (le semnopithèque à coiffe et le semnopithèque obscur), sept « en danger » (le semnopithèque de François, l’entelle doré, le langur d’Indochine, le langur de Hatinh, le semnopithèque de Phayre, le langur de Shortridge et le semnopithèque blanchâtre) et deux « en danger critique d’extinction » – le Langur de Delacour et le semnopithèque de Cat Ba qui sont au bord du précipice. L’UICN manque de données concernant le semnopithèque de Barbe pour évaluer son état de conservation. Mais considérant la diminution des populations de chacune de ces espèces, inquiétante pour certaines d’entre elles, on peut sans se tromper affirmer que le semnopithèque de Barbe connaît le même sort.
Liz Benett est vice-présidente pour la conservation des espèces au sein de la Wildlife Conservation Society, et l’une des rares expertes mondiales de ce groupe de singes en général mal connus. Dans une interview pour Mongabay, le Dr Benett raconte qu’elle a « grandi aux abords de Londres et qu’elle a toujours été fascinée par la vie sauvage, se documentant sur les animaux dès le plus jeune âge en allant au zoo de Londres, en regardant les documentaires de David Attenborough à la télévision ou en faisant des promenades en forêt. »
C’est la situation dramatique des espèces menacées qui l’a poussé à étudier les primates dans le cadre de son doctorat à Cambridge. Elle s’est concentrée sur l’écologie des semnopithèques malais – de proches parents du Trachypithecus – en Malaisie.
J’ai posé au Dr Benett une question primordiale : quelles sont les chances que notre génération soit témoin de l’extinction de l’une des espèces de lutungs sauvages ?
« Certaines familles de primates sont particulièrement menacées par l’extinction, du fait de leur corps relativement imposant et souvent visible, et plus particulièrement du fait de leur faible taux de reproduction comparé à d’autres espèces, » explique-t-elle. La situation des « espèces de Trachypithecus a changée de manière significative ces dernières années, et continue d’évoluer. C’est réellement préoccupant. »
La réponse du Dr Benett est tristement familière. Ces animaux arboricoles sont menacés par la traditionnelle liste des nombreuses perturbations humaines qui affectent le monde naturel : « Partout, les espèces font face à deux menaces principales : la disparition totale ou partielle de leur habitat naturel et la chasse. La disparition de l’habitat naturel a plusieurs causes, comme le développement de l’industrie et du logement, l’agriculture locale et surtout l’agriculture industrielle à grande échelle comme [la production] d’huile de palme. Le morcellement des habitats est causé par la construction de routes et de chemins d’exploitation forestière. Ces routes constituent des barrières potentielles entre les groupes d’animaux et, plus grave, ouvre la voie aux chasseurs. Les animaux sont chassés pour leur viande, pour le commerce d’animaux domestiques ou pour la médecine traditionnelle.
« Chasse » est ici synonyme de braconnage. Les lutungs figurant sur la Liste rouge de l’UICN vivant dans des pays asiatiques tous signataires de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction), il est illégal de tuer, blesser ou de faire le commerce de ces espèces menacées au sein de leurs frontières.
Mais comme beaucoup de créations humaines, le droit international de l’environnement est sujet aux caprices de la corruption gouvernementale, à l’inertie bureaucratique, à l’échec de l’application de la loi, à la nécessité économique, à l’avidité et à l’indifférence du public. Cela se traduit essentiellement par l’extinction rapide de la faune.
Un sauvetage « accidentel »
Quelles sont, pendant qu’il est encore temps, les actions permettant de sauver les lutungs ? « Plusieurs gouvernements et agences non gouvernementales planchent actuellement sur le sujet, » affirme Benett, non sans un brin d’espoir. « Les deux activités au cœur de la démarche de conservation des lutungs sont (1) la protection des habitats et (2) l’application des lois anti-chasse et anti-trafic.
Les deux approches sont toutefois complexes. En effet, excepté pour quelques espèces de Trachypithecus jouissant d’une grande notoriété (comme le semnopithèque de Cat Ba, occupant à lui seul une île vietnamienne), la plupart des lutungs sont peu présents dans les programmes de conservation en comparaison d’espèces mieux protégées tels que les orang-outans ou les tigres.
« Dans les quelques zones protégées où évoluent des patrouilles de scientifiques équipées de systèmes d’information géographique (comme les Ghats occidentaux en Inde ou le complexe forestier de l’ouest en Thaïlande), les Trachypithecus bénéficient d’une protection satisfaisante – même si [ce travail de protection est] en premier lieu destiné à d’autres espèces plus connues, » explique Benett. « À ma connaissance, les populations continuent à décliner partout ailleurs, même si les études permettant de confirmer cela se font rares. »
Mais une fois les effets collatéraux de la protection d’espèces plus connues mis à part, très peu de moyens sont mis en œuvres pour les lutungs. On dispose également de très peu d’informations les concernant, excepté le fait qu’ils disparaissent peu à peu, jusqu’à l’extinction dans certains cas.
Tourmentés pour le commerce d’animaux domestiques
Malheureusement, ces espèces sont mal équipées pour faire face au commerce d’animaux domestiques illégal – un réseau mondial de trafiquants d’espèces sauvages qui arrachent les animaux à leur habitat naturel pour une vie d’esclavage et d’exhibition. Il est facile d’imaginer le caractère particulièrement épouvantable d’une telle captivité pour de jeunes lutungs normalement élevés en communauté.
Anthropologue et primatologue à l’université d’État de New York à Stony Brook, le Dr John Fleagle a listé l’ensemble des raisons pour lesquelles le commerce de lutungs est particulièrement important : l’aspect inhabituel de ces singes les rend faciles à localiser et à capturer pour les trafiquants, attirants aux yeux des acheteurs, tandis que les populations locales ne voient aucun avantage à dénoncer la criminalité liée aux espèces sauvages. Ajoutez à cela l’argent qu’il y a à se faire.
« Ils [les lutungs] sont plus énigmatiques [ils possèdent un meilleur camouflage] que certains autres taxons sympatriques tels que le gibbons, mais ils sont aussi plus lents, » explique le Dr Fleagle à Mongabay. « [De plus] la couleur orange vif de leurs bébés attire l’attention. »
Les animaux parviennent à se cacher des humains, mais sont trop lents pour échapper à la capture une fois repérés. De plus, aux côtés de leurs adorables et flamboyants bébés – aux poils chics et chatoyants et aux faces particulièrement expressives – ils doivent être irrésistibles dans leurs cages de bambous parmi les étals étouffants des marchés de rue sud-asiatiques.
Viande de brousse
Mais parmi l’ensemble des blessures et souffrances causées par le commerce d’animaux domestiques, en plus de l’inexorable destruction de leur habitat naturel dans le but de satisfaire l’agro-industrie, c’est le commerce de viande de brousse – la capture des lutungs pour leur viande et les « médecines traditionnelles » par les populations locales – qui constitue selon Liz Benett la menace le plus importante pour les lutungs.
« Cette pratique doit être combattue grâce à un mélange d’éducation, de prise de conscience et d’application des lois de protection des espèces contre la chasse et le commerce, » dit-elle. Mais les traditions profondément ancrées – encourageant la capture de ces animaux pour les utiliser en médecines traditionnelles douteuses – sont difficiles à contrer, d’autant plus qu’il n’existe ni financement ni organisme de protection consacrée exclusivement à cela.
Et pour le villageois affamé de la forêt tropicale et sa famille, ou pour une famille urbaine n’ayant pas les moyens de s’acheter de la viande, le lutung rôti est toujours plus attrayant qu’un repas végétarien ou le simple fait de sortir manger à l’extérieur. Après tout, la plupart des consommateurs refuseraient probablement de renoncer aux biscuits, gâteaux, produits laitiers d’imitation, savons, shampoings et autres produits dépendant des 50 millions de tonnes d’huile de palme produites chaque année là où s’étendaient autrefois des hectares de forêt tropicale.
Face à une telle demande et comme on peut le voir dans d’autres pays du monde, il existe des lois nationales et des traités internationaux qui devraient théoriquement empêcher le massacre des lutungs et préserver leur habitat. Mais ces règles sont systématiquement ignorées au profit des intérêts financiers, des trafiquants, des chasseurs, des gens affamés et des consommateurs qui n’ont que faire de la disparition du patrimoine naturel du pays.
Sans prise de responsabilité du gouvernement et sans un système judiciaire impartial et dissocié, les inégalités flagrantes qui conduisent à la criminalité liée aux espèces sauvages et à la destruction de leur habitat naturel ne seront pas remises en question. Avec tout ce que cela implique en terme de souffrance animale.
Un nouvel espoir : comment l’entelle doré a-t-il traversé la route ?
Les lutungs n’ont pas eu besoin de disparaître de la surface de la terre, de la même manière qu’aucune pression internationale n’a été nécessaire pour les sauver. En réalité, il est souvent surprenant de constater combien les stratégies de préservation locales peuvent se révéler efficaces, réfléchies et peu coûteuses – comme le montre le cas de l’entelle doré que l’on trouve dans l’état de l’Assam au nord-est de l’Inde.
La technique simple mais ingénieuse utilisée ici pour protéger les singes est la mise en place d’un pont de corde, un corridor faunique aérien fait de bambou et d’épais cordons reliant les deux parcelles de forêt de la réserve naturelle de Chakrasila au dessus d’un axe routier dangereux. Ces corridors fauniques revêtent différentes formes – du pont au tunnel suivant la nature des espèces à éloigner des routes meurtrières – mais peu se révèlent aussi peu coûteux et aussi efficaces que les simples structures aériennes connectant les habitats loin au dessus de la circulation routière.
Des naturalistes ont étudié les zones routières (là où les accidents mortels se font nombreux) et évalué les meilleurs endroits où installer les ponts de corde. Un partenariat entre le Greater Manas Conservation Project, les autorités du conseil territorial de Bodoland et le Fonds international pour la protection des animaux a permis la mise en place d’un Projet d’Action Rapide (RAP). Un pont de corde a été construit 60 mètres au dessus du sol. Les entelles dorés ont d’abord rechigné à emprunter ce sentier suspendu mais on fini par se l’approprier.
Cela permet aussi aux éco-touristes d’inoubliables séances photo. Réfléchissez… vous vous promenez, prenant le temps d’admirer ce qu’il reste du milieu sauvage, quand un mouvement attire votre regard : vous levez la tête juste à temps pour apercevoir un entelle doré traversant la route de manière assurée au dessus de vous.
Cependant, la plupart des stratégies de conservation sont bien plus compliquées, chères et difficiles à gérer dans le temps. La clé de la conservation des espèces menacées consiste à cartographier les zones d’habitat primordiales pour la conservation à long-terme de chaque espèce – zones qui sont appropriées à la reproduction et pourvues de sources fiables et naturelles d’eau et de nourriture. Une fois l’habitat idéal localisé, la protection du terrain peut commencer. Du fait du fort intérêt des trafiquants pour les langurs, l’application de la loi de manière déterminée et récompensée est nécessaire – application soutenue par un système légal résolu et intègre – et se doit de rester vigilante face à la myriade de menaces auxquelles font face ces petits singes irremplaçables.
Un projet prometteur a été lancé au Cambodge par la Douc Langur Foundation, une organisation de conservation à caractère communautaire fondée récemment. L’organisation emploie la population locale dans sa lutte contre braconniers, bûcherons illégaux et autres menaces.
Comme mentionné plus haut, le commerce international d’animaux domestiques « exotiques » est l’un des plus gros problèmes menaçant les langurs. La Douc Langur Foundation a accumulé un nombre record de mesures de protection en très peu de temps. La liste de leurs réussites comprend :
- La confiscation de neuf doucs auprès de trafiquants dans la réserve de Son Tra Nature (Danang, Vietnam). Cinq de ces doucs ont été réintroduits dans la réserve et un petit a été placé au zoo de Saigon pour y être soigné. 250 autres animaux ont été saisis, relâchés et/ou réintroduits dans la forêt.
- Plus de 7000 collets en métal et quelques onze kilomètres de clôture utilisés pour diriger les animaux dans des pièges ont été retirés de la réserve de Son Tra Nature.
- Dans le parc national de Chu Mom Ray, dans les régions montagneuses du centre du Vietnam, les défenseurs de l’environnement ont confisqué trois doucs et six gibbons, dont au moins un gibbon a été soigné et réintroduit dans la forêt.
- Rien que dans le parc national de Chu Mom Ray, l’organisation a collecté plus de 95000 collets et pièges. En l’espace de six mois seulement, elle a confisqué plus de 100 motos utilisées par les braconniers, arrêté 28 braconniers et brûlé 27 camps au sein de la forêt.
Ce travail de conservation est laborieux et dangereux – les trafiquants sont généralement armés et hostiles – et ces défenseurs de l’environnement sous-financés méritent d’être salués pour les risques qu’ils prennent en défense de leurs compagnons les singes « inférieurs. »
Une autre modeste victoire a été remportée pour un autre lutung, le semnopithèque de Cat Ba du Vietnam. Le braconnage effréné pour la médecine traditionnelle et la chasse « sportive » des touristes visitant l’île de Cat Ba ont failli provoquer l’extinction de l’espèce. Leur population était estimée à plus de 2500 animaux dans les années 60. En 2000, les estimations ont plongé pour atteindre 50 animaux environ.
Le zoo de Münster, aux côtés d’autres organisations, a mis en place le Projet de conservation du semnopithèque de Cat Ba, un travail sur le long-terme destiné à empêcher l’extinction de l’espèce. Le projet emploie quatre personnes à temps plein sur l’île. La chasse a été presque totalement endiguée, et la population s’est peu à peu reconstituée. En 2015, elle a été estimée à environ 67 animaux. Une vigilance perpétuelle est nécessaire pour continuer à voir ce nombre augmenter.
Face aux singes « inférieurs », la plupart des visiteurs des zoos réagissent de manière similaire, percevant immédiatement ces primates peu connus comme adorables et sympathiques. Mais « à la fin de la journée, affirme Liz Benett, les lutungs seront uniquement préservés si les sociétés les valorisent à l’état sauvage, en soutenant la protection des habitats naturels, en protégeant la faune qui s’y trouve et en réduisant la demande de ces animaux pour la nourriture et la médecine. »
Les groupes de conservation internationaux dotés de fonds et de personnels limités, ainsi que les multiples couches de lois nationales et internationales ne peuvent pas faire beaucoup plus. En fin de compte, le destin des lutungs – ces fascinants petits primates qui s’effacent discrètement de la forêt – dépendra probablement de l’attention portée par les populations locales avec qui, pour le temps qu’il leur reste, ces créatures cohabitent.