Un Gecko à queue feuillue à Madagascar. Photo de Rhett A. Butler
Madagascar a officiellement désigné sa plus vaste aire protégée située dans une région connue pour ses forêts tropicales humides et sa forte diversité faunique qui comprend 20 espèces de lémuriens. Cette annonce a été faite par la Wildlife Conservation Society (WCS) qui a joué un rôle clé dans la création de ce parc.
Le Parc Naturel de Makira s’étend sur 372.470 hectares de forêt (1.438 miles carrés)—soit une superficie supérieure à celle de Rhode Island—situés au Nord-Est de Madagascar, la région de l’ile possédant la plus forte biodiversité. Depuis 2005, le Parc avait un statut temporaire; aujourd’hui, il est officiellement déclaré zone protégée.
Le parc de Makira sera financé en partie par la vente de crédits de carbone dans le cadre du programme REDD (Réduction des Emissions dues à la Déforestation et à la Dégradation des Forêts), un programme international dont l’objectif est de compenser les efforts des pays tropicaux à protéger leurs forêts. La création du parc de Makira permettra d’éviter 31 millions de tonnes d’émissions de carbone estimées sur plus de 30 ans. La moitié des revenus générés en contrepartie de la fixation de carbone seront remis aux communautés locales vivant à l’intérieur et autour de l’aire protégée.
Makira. Photo autorisée de Google Earth.
Christopher Holmes, Directeur du Programme WCS Madagascar, a déclaré que Makira pourrait devenir un modèle de projet de conservation pour d’autres pays.
« Non seulement Makira protège la plus grande partie restante de la forêt tropicale de l’ile, mais il est également l’exemple d’un nouveau modèle de conservation intégrée à Madagascar grâce auquel les communautés locales—devenus de facto les gardiens des ressources forestières—deviennent des partenaires de l’état dans la gestion de l’aire protégée. »
Un Caméléon Panthère près de Makira. Photo de Rhett A. Butler
Makira représente un pas significatif fait par Madagascar vers l’atteinte de l’objectif de Durban établi en 2003 et qui prévoyait de transformer 10 pourcents de la surface terrestre de l’ile en aires protégées. Le parc de Makira s’étend de la Baie d’Antongil au Parc National de Masoala, autre projet phare de conservation. Toutefois, au cours des dernières années, ces deux parcs ont souffert des incursions de bûcherons illégaux à la recherche du bois de rose et de l’ébène (Gibson Guitar a été récemment arrêté pour trafic de l’ébène à Madagascar). L’abattage de bois serait lié à l’intensification du commerce de la viande de brousse. Les lémuriens sont particulièrement ciblés dans certaines aires.
Dans les autres régions de Madagascar, les forêts disparaissent à cause de la pratique du défrichage dans l’agriculture de subsistance et du pâturage pour bestiaux. Dans les régions arides de l’ile, de vastes pans de forêt endémique ont été défrichés pour la production de charbon. L’exploitation minière constitue également une menace dans certaines régions. La majorité de la population malgache est extrêmement pauvre malgré la pratique de l’écotourisme qui, normalement, devrait permettre aux communautés installées près des aires protégées de vivre dans des conditions meilleures grâce au besoin en guides, en structures d’hébergement et autres services qu’elle crée. Paradoxalement, le tourisme contribue pour plus de 6 pourcents à l’économie du pays.
Un Foussa à Madagascar. Photo de Rhett A. Butler
Madagascar
Séparés de la partie continentale africaine pendant 160 millions d’années, 80% de la flore et de la faune naturelles de Madagascar sont uniques en leur genre. . Plus connue pour ses lémurs, l’ile abrite également une variété d’autres animaux parmi lesquels le foussa, un mammifère carnivore dont l’aspect évoque un croisement entre le puma et le chien mais qui s’apparente plus à la mangouste ; le tanrec à l’apparence de loutre ; des centaines d’espèces de grenouilles, et la plus grande diversité de caméléons au monde.
Un Maki Vari noir et blanc à Madagascar. Photo de Rhett A. Butler
Une Mantella laevigata verte