- La 7ᵉ édition du rapport L’Avenir de l’environnement mondial a été publiée, ce mardi 9 décembre 2025, lors de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (UNEA-7), à Nairobi, au Kenya.
- Le rapport alerte sur l’état de la planète qui s’achemine vers des chocs climatiques plus profonds, une accélération de la perte de la biodiversité, une aggravation de la dégradation des terres et une pollution meurtrière, sauf si les pays transforment radicalement leurs économies, leur mode d’alimentation et de gouvernance.
La 7ᵉ édition du rapport L’Avenir de l’environnement mondial a été publiée, ce mardi 9 décembre 2025, lors de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (UNEA-7), à Nairobi, au Kenya, avertissant que la planète s’achemine vers des chocs climatiques plus profonds, une accélération de la perte de la biodiversité, une aggravation de la dégradation des terres et une pollution meurtrière, à moins que les pays ne transforment radicalement la manière dont les économies sont alimentées, nourries et gouvernées.
Produit par 287 scientifiques issus de 82 pays, ce rapport constate que le déclin environnemental coûte déjà des milliers de milliards de dollars, chaque année, et provoque neuf millions de décès prématurés par an. Les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté de 1,5 % par an, depuis 1990; 20 à 40 % des terres mondiales sont dégradées et un million d’espèces sont menacées d’extinction.
Le document souligne que « l’investissement dans un climat stable, une nature et des terres en bonne santé, et une planète sans pollution » pourrait générer au moins 20 000 milliards USD de gains économiques annuels d’ici à 2070. Des approches globales couvrant l’énergie, l’alimentation, la finance, les matériaux et la gestion environnementale pourraient réduire la pollution, diminuer les risques climatiques et sortir des centaines de millions de personnes de la pauvreté et de la faim.
« L’environnement change, pas seulement le climat, mais aussi la biodiversité, la pollution et la dégradation des terres. Tous ces problèmes s’aggravent — et ils sont interconnectés et doivent être traités ensemble », a déclaré Robert Watson, co-président du rapport, à Mongabay, lors d’un entretien, après sa publication.

Watson a indiqué que la résolution de la crise nécessite des transformations profondes, dans la manière dont les sociétés produisent l’énergie et la nourriture. « La façon, dont nous produisons et utilisons l’énergie et l’alimentation aujourd’hui, conduit à la dégradation de l’environnement. Si nous voulons limiter le changement climatique et la perte de la biodiversité, nous devons nous attaquer à leurs causes profondes ».
Il a ajouté que, bien que certains gouvernements et entreprises réagissent, l’action reste inégale. « Certains agissent rapidement. D’autres agissent plus lentement », a-t-il précisé.
Le rapport note également que des transitions importantes sont déjà en cours. Il met en avant l’essor rapide des énergies renouvelables, notant que la transition vers des sources d’énergie plus propres s’accélère dans de nombreuses régions, à mesure que les coûts diminuent et que les cadres politiques se renforcent.

Par ailleurs, les modèles d’économie circulaire gagnent du terrain, avec une croissance rapide des initiatives de réduction des déchets et de réutilisation des matériaux, en particulier dans certaines parties de l’Asie, de l’Europe et de l’Afrique, selon le rapport.
Joint par téléphone avant le lancement du document, Augustine Njamnshi de l’Alliance panafricaine pour la justice climatique, basée au Kenya, a mis en avant l’économie circulaire comme un domaine d’opportunités rares pour l’Afrique, dans un contexte environnemental sombre.
« Comme vous vous en souvenez peut-être, les déchets plastiques n’étaient pas une priorité en 1992, lorsque les trois Conventions de Rio ont été adoptées », a-t-il expliqué. « Mais, au fil des années, cela est devenu une crise. Le point positif est que la question attire progressivement l’attention mondiale, et l’intérêt pour l’économie circulaire, en tant que solution, se renforce. À mon avis, à ce rythme, les déchets plastiques ne deviendront pas une crise incontrôlable comme le changement climatique et la perte de la biodiversité, en particulier pour l’Afrique ».
Le rapport souligne enfin que, dans les pays et régions, où les connaissances locales et autochtones sont formellement intégrées dans les politiques et les pratiques, on observe généralement de meilleurs résultats écologiques et des stratégies d’adaptation plus résilientes.
Image de bannière : Une famille utilise une pirogue pour fuir les inondations qui ont ravagé le quartier de Githurai à Nairobi, au Kenya, le 24 avril 2024. Image avec l’aimable autorisation d’AP Photo/Patrick Ngugi.
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