- La mine de Rubaya est connue pour ses richesses en Coltan et d’autres minerais et se trouve au nord Kivu à l’est de la République Démocratique du Congo.
- Découverte dans les années 2000, cette mine de coltan est convoitée par pas mal de sociétés, y compris des sociétés étrangères qui, de temps en temps ne veulent pas payer les taxes ou refusent de restaurer l’écosystème après exploitation.
- Curieusement, des sociétés arrivent même à revendiquer le contrôle de cette mine de l’est de la République Démocratique du Congo.
Nous sommes à Rubaya, une cité peuplée et cosmopolite située dans le territoire de Masisi au Nord Kivu à l’est de la République Démocratique du Congo. Ici a été découvert, depuis des années 2000 des réserves des minerais dans les collines surplombantes ladite cité et depuis lors, la vie a pris une autre tournure.
Certains des habitants de Rubaya arrivent à regretter de la présence des minerais dans ces localités car la découverte des minerais il y a une vingtaine d’années a été accompagnée par des malheurs.
Les mines extraites de Rubaya ne profitent pas à la population riveraine et c’est une loi de la jungle qui règne dans le milieu, déplore Mangonga Hassan, habitant de cette partie de plus de 10.000 âmes.
« Au départ ce sont deux sociétés d’exploitations minières à savoir la Société Minière de Bisunzu (SMB) et la Coopérative des Exploitants Artisanaux des Minerais de MAsisi (COOPERAMA) qui se disputent depuis belle lurette les espaces et carrés miniers dans Rubaya ».
Ces deux sociétés se sont chamaillées depuis longtemps et les solutions à leurs querelles tardent toujours d’arriver. Et, ajoute le sexagénaire de la région, personne ne peut se mettre au milieu d’eux pour trouver une solution. « C’est la loi de la jungle, nous sommes vraiment dans la foret », raconte-t-il.
Mais de quoi s’agit-il au juste ?
Profitant de l’anarchie et du manque de contrôle, des sociétés se sont emparés des terres dans cette localité de Rubaya. Pas de taxes, pas d’impôts de la part des sociétés de cette industrie extractive de Rubaya, raconte une autre source sous couvert d’anonymat.
Par ailleurs, plusieurs autorités se sont déjà investies dans cette affaire et proposer des alternatives qui malheureusement semblent ne jamais produire aucun effet escompté.
Les efforts des autorités visaient normalement le retour de l’ordre dans le secteur minier de Rubaya pour que chaque société ait son périmètre et arrive aussi à payer des impôts et taxes.
Ces efforts des autorités à la base et notables de la région ont tous échoué car les propriétaires de ces mines semblent être au-dessus de l’autorité, regrette Mangonga Hassan.
D’une part, la population accuse ces deux sociétés et d’autres exploitants de diviser les membres de l’administration à la base allant même jusque dans la mise en place des notables qui leurs sont favorables et le recrutement des policiers favorables à leurs cause de l’autre part.
Instrumentaliser la police et l’administration
Ce n’est pas seulement l’administration qui est instrumentalisée dans le cas de Rubaya. Il y a aussi la police qui est recrutée par l’une ou l’autre partie de la dispute de ces mines ce qui aggrave déjà la situation.
« Dans les carrières les patrons (des mines, Ndlr) sont créés des réseaux, ceux de la police engagée par eux-mêmes pour protéger leurs espaces et ainsi mettre hors d’état de nuire quiconque oserait s’interposer ou s’ingérer dans leurs affaires » ajoute un autre sous couvert d’anonymat.
La population congolaise est pauvre. Ceci aussi complique la situation selon des sources des autorités de la place. Quand les autorités et notables interdisent les creuseurs et autres travailleurs d’aller travailler pour des sociétés sans ni cahier de charges ni registre de commerce, la population ne l’accepte pas.
Pour 5000FC soit 0,5 USD par sac transporté depuis le haut de la falaise vers un endroit indiqué, les transporteurs ou creuseurs arrivent même à faire $5 par jour ou même plus, un montant consistant selon les dires de ces même creuseurs que ces habitants ne peuvent pas laisser.
Les travailleurs de mines n’ont ni de syndicat ni associations et l’administration regrette qu’ils sont souvent maltraités et forcés à travailler sous pression, torturés plusieurs fois et arrivent même à mourir suite à une fatigue extrême.
La santé
Rubaya connait une promiscuité sans non, déplore les habitants et les conséquences sanitaires sont toujours au rendez-vous.
Des maladies d’origine hydriques comme la diarrhée, des maladies dues aux lourds travaux, des infections sexuellement transmissibles, la tuberculose sont signalés selon des sources d’un hôpital de la place.
Connaissant un manque d’eau potable, Rubaya et sa population utilise un petit marigot qui passe au milieu de ce centre de plus de 10.000 habitants. Mais celui-ci est aussi pollué car il sert de lavage des minerais récoltés ici et là.