- Le gouvernement américain a récemment imposé un gel de 90 jours sur presque tous les projets de l’USAID.
- Autour de 375 millions des 60 milliards de dollars du gouvernement américain destinés à l’aide étrangère non militaire allaient à des projets liés à la biodiversité.
- De nombreux groupes ont dû faire des pieds et des mains pour combler les trous laissés par l’interruption de ces financements.
Le président Donald Trump et son conseiller principal, le milliardaire Elon Musk, ont récemment imposé un gel de 90 jours sur presque tous les projets de l’USAID. L’USAID est connue pour financer des projets sanitaires et humanitaires dans le monde entier. Et comme le rapporte Ashoka Mukpo, pour Mongabay, l’agence fournit également un soutien significatif à des projets de conservation, qui sont aujourd’hui déstabilisés par l’incertitude, après que certains de leurs financements se sont taris du jour au lendemain.
Sur le budget de l’aide étrangère non militaire américaine de 60 milliards de dollars en 2023, environ 375 millions de dollars allaient à des projets liés à la biodiversité. L’USAID dirigeait la plupart de ces fonds vers des activités, comme les patrouilles de gardes forestiers pour la sécurité des animaux sauvages, la restauration des habitats et les efforts de conservation des communautés.
Depuis l’établissement de l’USAID en 1961, son financement de la préservation de la nature a bénéficié d’un soutien bipartite, et de nombreuses organisations de conservation en dépendent dans le monde. De nombreux groupes ont dû faire des pieds et des mains pour combler les trous laissés par l’interruption de ces financements.
Par exemple, sur l’île indonésienne de Sumatra, l’aide étrangère américaine soutient la surveillance des espèces en danger critique, comme les rhinocéros, les tigres, les orangs-outans et les éléphants.
« Le plus gros impact est sur les patrouilles, car la majorité de nos équipes de patrouilles sont financées par le Fish and Wildlife Service américain », a dit à Mongabay Rudi Putra, lauréat du prix Goldman avec le Leuser Conservation Forum à Sumatra. « Ce financement soutient les orangs-outans, les rhinocéros et les éléphants, alors avec cette réduction budgétaire, nos équipes de patrouilles ont été réduites ».
En République démocratique du Congo (RDC), l’argent de l’USAID servait à surveiller et protéger l’habitat des gorilles des montagnes (Gorilla beringei beringei) du Parc national des Virunga, qui constituent environ un tiers de la population restant dans le monde.
Matthew Hansen, spécialiste en télédétection à l’université du Maryland aux États-Unis, a travaillé avec les autorités locales dans le bassin du Congo pour cartographier leurs forêts, notamment celle des Virunga, afin qu’elles puissent être payées pour conserver intacts les habitats critiques.
« On vient de nous couper le jus et nous n’avons pas de plan pour le moment », a dit Hansen à Mongabay.
Plusieurs groupes de conservation communautaires en Afrique ont brutalement perdu le financement qui soutenait leurs membres.
Au Kenya, l’USAID devait fournir cette année près de 13 millions de dollars pour des projets de conservation de la nature, a dit à Mongabay Dickson Kaelo, chef de la Kenya Wildlife Conservancies Association. Sans ce financement, Kaelo a dit qu’il craint que les communautés puissent se tourner vers l’agriculture et d’autres formes d’utilisation des terres plutôt que vers la conservation.
« Il faut se souvenir qu’il s’agit de terres agricoles appartenant à des communautés, donc si la conservation ne contribue pas à leurs subsistances, il est naturel que certaines louent leurs terres à des exploitants agricoles. Et cela veut dire plus de clôtures, plus d’abattages d’arbres et en gros que les animaux sauvages seront repoussés encore plus en périphérie », a dit Kaelo.
Cet article est un résumé de l’article “Across the world, conservation projects reel after abrupt US funding cuts” (À travers le monde, des projets liés à la conservation chancellent après les soudaines restrictions budgétaires américaines) de Ashoka Mukpo pour Mongabay.
Image de bannière : Un gorille des montagnes dans le parc national des Virunga dans la région du Nord-Kivu. Image de Joseph King via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0).
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