- Le gouvernement du Burundi, en partenariat avec Skyline, a lancé officiellement les véhicules 100 % électriques, le 18 mars 2025.
- Cette initiative a pour but de réduire les gaz à effet de serre, mais le Burundi manquerait de politiques favorables, d’après le responsable de la mobilité électrique du Programme des Nations unies pour l'Environnement (PNUE).
- Selon le rapport IQAir 2024, publié le 11 mars 2025, le Burundi figure parmi les dix pays les plus pollués au monde.
- L'Organisation mondiale de la santé (OMS) indique que l'Afrique et le monde en général enregistrent respectivement 834 000 et 6,7 millions de décès prématurés par an, liés à la pollution de l'air.
Le Burundi, à travers le ministère du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme, en partenariat avec la société privée Skyline, a organisé, le 18 mars dernier, une journée de promotion de la mobilité électrique sous le thème « Accélérer la transition vers la mobilité électrique au Burundi ».
Lors de cet événement qui a eu lieu à la mairie de Bujumbura, Radhika Bharat, directrice de la société Skyline, qui commercialise les véhicules électriques des marques européennes et japonaises, a présenté au public et aux autorités administratives présentes, les échantillons de véhicules 100 % électriques.
Ces derniers, selon ses propos, sont équipés de batteries rechargeables et sont capables de parcourir de 200 à 400 kilomètres avant une nouvelle recharge. Elle a indiqué qu’il s’agissait de prouver au public que la mobilité électrique est possible au Burundi et que tous les types de transport, y compris les transports en commun, seraient concernés.
Néanmoins, les stations de recharge électriques ne sont pas encore installées et restent « une contrainte à l’origine du retard de l’introduction des bus électriques », selon le directeur de la société Glob Electric Mobility (Gem E-Mobility), chargée des infrastructures liées à la mobilité électrique, Evrard Havyarimana. Ce dernier a rassuré de la mise en service de ces stations les prochains mois dans la mairie de Bujumbura.
Au-delà de l’aspect écologique, certains utilisateurs considèrent l’avènement de ces véhicules électriques comme une solution à la pénurie récurrente du carburant au Burundi. « Je pense que les Burundais ont intérêt à adopter les véhicules électriques pour éviter les dépenses liées au carburant et à l’entretien », dit un utilisateur de voiture électrique, qui trouve, toutefois, que les voitures électriques restent chères par rapport aux voitures thermiques.

La mobilité électrique, un moyen de réduire les gaz à effet de serre nuisibles à la santé
La ministre en charge des transports, Marie Chantal Nijimbere, a souligné que le secteur des transports est globalement responsable d’environ un quart des émissions de dioxyde de carbone (CO₂) liées à l’énergie qu’il utilise.
Elle a ensuite illustré, exemples à l’appui, la quantité de CO₂ émise par les véhicules thermiques au Burundi. « Le Burundi consomme une moyenne annuelle estimée à environ 89,5 millions de litres d’essence et 97,7 millions de litres de mazout, produisant respectivement 205,6 millions de kg de CO₂ et 266,5 millions de kg de CO₂, soit un total de 472,1 millions de kg de CO₂ par an », a déclaré la ministre.
Pour elle, il est essentiel que les pays à faible et à moyen revenu, comme le Burundi, fassent partie du mouvement mondial vers la mobilité électrique, pour atteindre les objectifs de l’Accord de Paris de 2015 sur le climat et réduire la pollution croissante de l’air, avec ses conséquences néfastes sur l’humanité.

Pour Alexander Körner, chef de l’équipe Mobilité Électrique au Programme des Nations unies pour l’Environnement, le Burundi a le potentiel de changer cette trajectoire en passant des véhicules thermiques à l’utilisation de véhicules électriques, étant donné que l’augmentation de l’utilisation des combustibles fossiles entraîne une augmentation des gaz à effet de serre.
Il indique cependant qu’il existe des défis à relever dans ce domaine. « Il y a encore un manque de politiques favorables à la mobilité électrique et un manque de connaissances sur les véhicules électriques dans le pays », a-t-il dit à Mongabay.
Selon le rapport mondial sur la qualité de l’air 2024, publié le 11 mars 2025, par l’entreprise suisse IQAir, le Burundi est le dixième pays le plus pollué parmi 138 pays étudiés. Il a une concentration très importante de particules fines dans l’air (40,3 microgrammes par mètre cube), plus de huit fois supérieure à la recommandation annuelle de l’OMS, qui préconise une concentration maximale moyenne de cinq microgrammes par mètre cube de particules fines pour un air de qualité.
La pollution de l’air a des conséquences graves sur la santé. Selon les estimations de l’OMS en 2019, 834 000 décès prématurés par an sont enregistrés dans la Région africaine, en raison de la pollution de l’air, tandis que, dans le monde, la pollution de l’air cause environ 6,7 millions de décès prématurés par an.
Image de bannière : Les personnalités et le public présents à l’événement. Image de Dieudonné Ndayizeye pour Mongabay.
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