- Les leaders de 30 pays africains ont approuvé un programme visant à fournir de l’électricité à 300 millions de personnes sur le continent d’ici à cinq ans.
- Lors d’un sommet sur l’énergie qui s’est tenu en Tanzanie fin janvier, 12 pays ont également présenté leurs propres programmes visant à améliorer l’accès à l’électricité et l’efficacité des services publics, à augmenter la production d’énergie renouvelable, à attirer les investissements privés et à fournir des solutions de cuisson propres.
- Les différents partenaires se sont engagés à financer ces programmes. Ainsi, la Banque mondiale s’est engagée à hauteur de 30 à 40 milliards de dollars, tandis que la Banque africaine de développement a promis entre 10 et 15 milliards de dollars.
Trente chefs d’État et de gouvernement africains ont approuvé un programme visant à fournir de l’électricité « fiable, abordable et durable » à 300 millions de personnes sur le continent d’ici à cinq ans.
Réunis à l’occasion du Sommet sur l’énergie « Mission 300 » qui s’est tenu en Tanzanie les 27 et 28 janvier derniers, les dirigeants politiques ont signé la Déclaration sur l’énergie de Dar es Salam. Ce programme avait été lancé en avril 2024 par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement (BAD) et ses partenaires.
Lors du Sommet, le secrétaire général de la BAD, Vincent Nmehielle, a annoncé que la déclaration détaille des engagements visant à réformer le secteur de l’énergie. Plusieurs actions concrètes sont ainsi proposées, comme le développement des infrastructures électriques, l’augmentation de la part des énergies renouvelables et la mise en place d’incitations à la participation du secteur privé. Le développement de l’électrification devrait également permettre de créer de nouveaux emplois. D’après un communiqué de la Banque mondiale, la déclaration sera soumise au Sommet de l’Union africaine pour approbation en février.
Douze pays, à savoir le Tchad, la Côte d’Ivoire, la République démocratique du Congo, le Libéria, Madagascar, le Malawi, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Sénégal, la Tanzanie et la Zambie, ont également présenté leurs propres programmes, les « pactes énergétiques nationaux », dont la mise en place est prévue d’ici à la fin 2025. Ces programmes fixent des objectifs et des délais spécifiques à chaque pays, visant à améliorer l’accès à l’électricité et l’efficacité des services publics, à augmenter la production d’énergie renouvelable, à attirer les investissements privés et à fournir des solutions de cuisson propres.
Le pacte de la Tanzanie prévoit notamment de fournir de l’électricité à 8,3 millions de foyers supplémentaires d’ici à 2030, en se concentrant notamment sur les zones rurales et mal desservies. Il prévoit également d’augmenter la part des énergies renouvelables dans le bouquet énergétique du pays, pour la faire passer de 61,8 % à 75 % d’ici à 2030. Cet objectif sera atteint grâce à des investissements dans l’énergie solaire, éolienne, géothermique et hydroélectrique.
La Zambie, quant à elle, vise la couverture complète et une augmentation de la part des énergies renouvelables non hydroélectriques, comme le solaire ou l’éolien, pour la porter de 3 % à 33 % de son bouquet énergétique d’ici à 2030.
Certains fonctionnaires ont souligné la nécessité pour leur pays de soutenir leurs secteurs commerciaux et miniers.
Situmbeko Musokotwane, ministre zambien des Finances et du Plan, a ainsi déclaré lors du sommet que son pays avait besoin d’augmenter urgemment sa production d’électricité afin de développer son industrie minière : « Nous sommes sur le point de tripler notre production de cuivre au cours des 10 prochaines années. Or, cela requiert de l’électricité. Nous devons réduire notre dépendance à l’hydroélectricité et diversifier nos sources d’énergie. »
Les différents partenaires se sont engagés à financer « Mission 300 » pour garantir sa réussite. Ainsi, la Banque mondiale s’est engagée à hauteur de 30 à 40 milliards de dollars, tandis que la BAD a promis entre 10 et 15 milliards de dollars.
La Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures (BAII), basée en Chine, a promis entre 1 et 1,5 milliard de dollars ; et son président, Jin Liqun, déclarant qu’il est « intolérable que six cents millions de personnes en Afrique n’aient pas accès à l’électricité ».
La Banque islamique de développement (BID) s’est engagée à hauteur de 4,65 milliards de dollars. Dans un communiqué, elle a annoncé que son approche serait axée sur le développement des énergies renouvelables et l’électrification des zones rurales.
L’Agence française de développement s’est quant à elle engagée à hauteur d’un milliard de dollars étalés sur cinq ans. Enfin, le Fonds OPEP a également promis un milliard de dollars, mais avec un financement supplémentaire à venir.
Cet article a été publié initialement ici en anglais le 30 janvier, 2025.
Image de bannière : Les chefs d’État et de gouvernement africains et les représentants des organismes partenaires lors du Sommet sur l’énergie « Mission 300 » du Groupe de la Banque africaine de développement.
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