- Le large delta du Niger, situé dans le sud du Nigéria, abrite les plus vastes forêts de mangroves d’Afrique – et certaines des plus grandes réserves de combustibles fossiles du monde.
- Les efforts déployés pour extraire le pétrole et le gaz entraînent des fuites de brut à répétition qui nuisent à la biodiversité de la région et portent atteinte aux moyens de subsistance des communautés côtières.
- Les mangroves du delta du Niger sont également affectées par l'expansion des exploitations forestières, agricoles et urbaines, et leurs arbres sont remplacés par une espèce de palmier envahissante, le palmier nypa (nypa fruticans).
- Les recherches indiquent qu’au rythme de dégradation actuel, les mangroves du delta du Niger pourraient être amenées à disparaitre au cours des 50 prochaines années.
BODO, Nigéria – Christian Kpandei a accumulé de nombreux souvenirs au cours de sa vie. Si certains événements, pourtant importants à ses yeux, comme la disparition du militant écologiste Ken Saro-Wiwa, son héros d’enfance, s’effritent au rythme du temps, d’autres datant d’une dizaine d’années restent très frais dans sa mémoire.
À deux reprises, en 2008 et en 2009, un oléoduc détenu par Shell Petroleum Development Company of Nigeria (SPDC) s’est rompu, rejetant l’équivalent de plus de 600 000 barils de brut dans la rivière Bodo, en Ogoniland, dans le sud du Nigéria. Dans un rapport, Amnesty International a déclaré que les déversements avaient un « impact catastrophique » dans la région qui abrite de vastes forêts de mangroves et de riches et anciennes zones marécageuses.
« Ce que j’ai ressenti à ce moment-là, c’est exactement que ce que l’on peut ressentir quand on perd son travail. Je me suis trouvé désemparé. Pendant trois jours, je n’ai pas pu dire un seul mot à qui que ce soit », a rapporté Christian Kpandei à Mongabay. « Les gens sont venus de près et de loin pour constater la catastrophe…Le pétrole flottait à la surface de l’eau. »
Christian Kpandei a perdu 0,4 hectare (soit 1 acre) de son activité de pisciculture. Il a expliqué que la forêt de mangroves, normalement verte et luxuriante, avait pris une couleur jaune-grisâtre. Il a ajouté que les brises du coucher du soleil, aussi légères fussent-elles, suffisaient à recouvrir le rivage des feuilles tombant des arbres malades.
« Du point de vue humain, c’est intolérable. Près de 2 000 acres [800 hectares] couverts à l’origine d’une dense forêt de mangroves sont morts. Aujourd’hui, toute cette zone ressemble à un terrain de football », a ajouté Christian Kpandei, en plissant le front, l’air inquiet.
En 2015, Christian Kpandei faisait partie des 15 000 pêcheurs affectés par la marée noire ayant bénéficié de 84 millions de dollars de dommages après un recours collectif intenté contre la SPDC devant une cour britannique. Mais Christian Kpandei a souligné qu’une victoire d’un jour ne pouvait en aucun cas réparer ni annuler les retombées constantes de la déforestation des mangroves. Aujourd’hui encore, debout au bord de l’eau, il nous montre les pêcheurs qui rentrent de leurs vaines expéditions leur pirogue vide et décrit la situation comme un phénomène cruel et récurrent, alimenté par les déversements de pétrole.
La soif du brut
Tout comme à Bodo et ses environs, le reste du delta du Niger abrite une riche biodiversité. S’étendant sur plus de 100 000 kilomètres carrés (39 000 miles carrés) et neuf provinces nigérianes, la région comprend des rivières et des estuaires, des sols fertiles, des plantes médicinales, des zones de pêche, et des ressources minérales, telles que le calcaire et l’or. Elle abrite également le plus grand écosystème de forêts de mangroves d’Afrique, dominé par un arc-en-ciel de palétuviers, dont le palétuvier rouge (Rhizophora racemosa), le palétuvier blanc (Laguncularia racemosa) et le palétuvier noir (Avicennia germinans). La région abrite également quelque 30 millions d’habitants.
Parmi les différentes ressources du delta, les gisements de pétrole et de gaz sont les plus attrayants aux yeux de l’État nigérian et des sociétés extractives, comme c’était le cas pour les colons britanniques il y a un siècle. Les réserves de gaz naturel du Nigéria sont estimées à 5 800 milliards de mètres cubes (206 000 milliards de pieds cubes), et le pays se place au 10e rang des réserves mondiales de pétrole, avec des réserves estimées à environ 25 milliards de barils de brut. En 2021, le pétrole a contribué à hauteur de 7,24 % du PIB nigérian, et les exportations pétrolières continuent de dominer les revenus en devises étrangères.
Toutefois, de plus en plus de données indiquent que la quête de l’or noir est au cœur de dommages irréversibles pour l’écosystème affectant aussi bien les humains que les mangroves. Au cours de la dernière décennie seulement, plus de 8 636 déversements accidentels rejetant l’équivalent de 385 909 barils de pétrole dans le delta du Niger ont été recensés par l’Agence nigériane de détection et de réponse aux rejets pétroliers (National Oil Spill Detection and Response Agency en anglais, NOSDRA).
Les instances de réglementation estiment que les marées noires incessantes sont le résultat de fuites à répétition provenant d’oléoducs vétustes et mal entretenus ainsi que d’activités de raffinage artisanal. Il a été également constaté que d’autres importantes fuites étaient provoquées par des « détournements » de pétrole (ou bunkering en anglais), une forme de sabotage des oléoducs, durant lequel le pétrole est dévié de manière illicite vers des destinations clandestines. Le brut détourné, le « dirty fuel » (« sale pétrole »), est raffiné et vendu localement au marché noir en pleine expansion.
« Les forêts de mangroves du delta du Niger comptent parmi les plus polluées du monde », a souligné Nenibarini Zabbey, professeur en biosurveillance et en écologie de la restauration au département des pêches de l’Université de Port Harcourt. « La pollution a anéanti les communautés de plantes et de poissons…les poissons [adultes] et juvéniles ont perdu leur habitat. »
Dès que le brut se déverse dans l’eau, il affecte à la fois la faune et la flore ; il peut se répandre sur une vaste surface, aidé par les marées et les tempêtes. Comme le pétrole est moins dense que l’eau, il flotte à sa surface et forme une barrière qui empêche l’oxygène de se diffuser. Les palétuviers « respirent » à travers leurs pores appelés lenticelles, mais si le pétrole vient recouvrir leur écorce, le processus de respiration est bloqué, et les arbres étouffent littéralement. L’exposition au brut peut aussi tuer les semis et les plants de mangroves.
Le pétrole n’est pas la seule et unique menace qui pèse sur les mangroves du Nigéria. Elles sont également mises en péril par l’exploitation forestière illégale – pratiquée en particulier pour le bois de chauffage –, les exploitations agricoles et la pêche, ainsi que les activités de dragage, la pollution et l’expansion de l’urbanisation.
À l’instar du reste du pays, la région affiche une croissance massive de la population et un taux de chômage en hausse. Selon Itam Itam, responsable de la jeunesse auprès de la communauté Iwuochang de la province d’Akwa Ibom, située dans le sud du Nigéria, la population se tourne de plus en plus vers les mangroves, considérées comme unique solution de survie. Mais, même cette option s’avère de plus en plus difficile à mesure que les ressources des mangroves s’amenuisent.
« La vie est dure pour les jeunes ici. La pêche n’est plus lucrative et les mangroves ont disparu », a fait observer Itam. Il a ajouté que la perte des mangroves avait considérablement réduit les opportunités de travail légal dans la région et avait alimenté la criminalité allant de la piraterie au militantisme, en passant par les enlèvements avec demandes de rançon.
Un ennemi nommé Nypa
L’arrivée des palmiers nypa (Nypa fruticans) a été bien accueillie dans le delta, car ils jouissaient d’une bonne réputation et leur mission semblait prometteuse au début des années 1900. La plante originaire d’Asie du Sud et d’Océanie, dont les caractéristiques s’assimilent à celles du chaume, possède un réseau racinaire dense et solide. Elle a été introduite au Nigéria par les colons en vue de contrôler l’érosion côtière.
Les pédoncules du palmier nypa sont juteux, et également comestibles, tout comme ses fruits. Les pétales de ses fleurs sont utilisés pour la préparation du thé. Avec ses feuilles, les riverains fabriquent des parapluies, des chariots, des paniers, des toitures, des chapeaux et des tapis. Les oiseaux ont pour habitude de construire leurs nids dans ses branches, tandis que les poissons, les bigorneaux et les crevettes viennent se reproduire dans la vase et dans l’eau des mangroves, à ses pieds.
Le palmier nypa ne présente toutefois pas que des avantages. L’espèce s’est rapidement répandue et est maintenant considérée comme envahissante. Les riverains se plaignent d’une diminution des populations de poissons et de mollusques dans les zones où les palétuviers indigènes ont été remplacés par les palmiers nypa.
Une étude publiée en 2020 dans le journal Remote Sensing a révélé que la couverture de mangroves du delta du Niger avait chuté de 12 % entre 2007et 2017, tandis que celle des palmiers nypa affichait une augmentation de 694 %. Selon les auteurs, ces résultats indiquent que la forêt de mangroves du delta du Niger est « gravement menacée ».
D’après Nenibarini Zabbey, les phénomènes menaçants pour l’environnement, tels que les pollutions pétrolières, permettent à l’espèce de gagner du terrain et de s’étendre à travers le delta. Dans la majeure partie des types de sols, y compris les sols pollués, les recherches indiquent que ses semis poussent mieux que ceux des palétuviers, donnant au palmier un avantage compétitif dans les environnements perturbés du delta du Niger.
« Dans les mangroves indigènes restées intactes, le palmier nypa a plus de mal à faire sa place », a fait observer Nenibarini Zabbey lors d’un entretien avec Mongabay. « Mais il faut savoir que les palmiers nypa tirent souvent avantage des dégradations de l’environnement », a-t-il ajouté.
L’étude révèle qu’en raison de la capacité de l’espèce à s’attaquer et à exercer une dominance sur les palétuviers indigènes, les forêts de mangroves du delta du Niger pourraient, au rythme de perte actuel, entièrement disparaitre au cours des 50 prochaines années.
Au sein des chercheurs, il n’existe pas de consensus concernant la gestion de la question du palmier. Certains recommandent de l’éliminer à l’aide de produits chimiques. D’autres suggèrent le recours à des méthodes mécaniques et manuelles. Mais Nenibarini Zabbey, qui dirige également le Centre pour l’environnement, les droits humains et le développement (CEHRD), une ONG axée sur la recherche et les activités de plaidoyer, a déclaré que le Nigéria devrait suivre l’exemple des pays qui se sont adaptés à l’expansion et à l’utilisation du palmier nypa.
Une disparition généralisée
Le Nigéria a perdu près de 70 km2 (27 mi2) de ses forêts de mangroves entre 2007 et 2016, soit 1 %, selon la plateforme de surveillance Global Mangrove Watch. Depuis cette date, elles ont continué à disparaitre graduellement ; des données satellitaires de l’Université du Maryland visualisées sur Global Forest Watch (GFW) révèlent une perte du couvert forestier qui vient s’infiltrer jusque dans les mangroves restantes, qui se concentrent dans la région du delta du Niger.
Les premières données collectées pour l’année 2022 indiquent que la déforestation des mangroves devrait encore s’intensifier cette année, en particulier en aval de Warri la ville de l’état de Delta et près d’Opobo dans l’état d’Akwa Ibom.
Le delta du Niger n’est pas le seul et unique endroit où les mangroves sont menacées. À l’échelle mondiale, d’après le Global Mangrove Watch quelque 2 200 km2 (849 mi2) de forêts de mangroves ont disparu entre 2007 et 2016.
« Les mangroves sont en déclin et menacées dans le monde entier. Certaines analyses prédisent leur disparition d’ici la fin du siècle », a rapporté Elias Symeonakis, un chercheur spécialisé dans la télédétection à l’Université métropolitaine de Manchester au Royaume-Uni. « [C’]est alarmant », a-t-il ajouté.
Les services écosystémiques offerts par les mangroves disparaissent avec elles. Les mangroves contribuent à nourrir et à sauvegarder les communautés côtières en les protégeant des crues, des tempêtes, de l’érosion et en servant aussi de nourricières pour les populations de poissons. De plus, en captant et en stockant le dioxyde de carbone atmosphérique et d’autres gaz à effet de serre, les forêts de mangroves jouent également un rôle capital dans la régulation du climat.
Les études suggèrent que les forêts de mangroves et les zones humides côtières peuvent stocker jusqu’à 10 fois plus de carbone que les forêts terrestres classiques et cinq fois plus de carbone par hectare que les forêts tropicales. Mais lorsqu’une mangrove est détruite, le carbone séquestré dans le sol est rejeté dans l’atmosphère et vient aggraver la crise climatique mondiale.
Les communautés du delta du Niger en ressentent déjà les effets, avec les riverains rapportant de plus en plus d’incidents liés aux vagues de chaleur, à l’érosion, aux tempêtes, aux mauvaises récoltes, aux pluies acides et aux crues.
« Cette année, les tempêtes ont emporté beaucoup de toitures et détruit de nombreuses maisons [à Bodo] », a rapporté Christian Kpandei à Mongabay. « Cela n’est jamais arrivé dans le passé. C’est alarmant. Nous nous trouvons devant une sérieuse vague de chaleur. Les oiseaux marins ne migrent plus vers le delta. Nos conditions de vie changent et ça ne nous plaît pas. »
Restauration du delta
Pour beaucoup, un jeu de patience a commencé. Mais d’autres ont choisi de passer de l’anxiété à l’action et se sont lancés dans des projets pour restaurer les mangroves polluées du delta. Dans l’état de la rivière Yaatah, une communauté dirigée par des femmes s’emploie à réhabiliter les mangroves précédemment dégradées et à reboiser les forêts. Les semis sont cultivés et plantés par des bénévoles qui parfois reçoivent une petite aide financière de donateurs externes intéressés et séduits par le projet. Le CEHRD, l’ONG gérée par Nenibarini Zabbey, mène également des campagnes de sensibilisation de la communauté et des activités de plaidoyer et de restauration depuis 1999.
En 2017, le gouvernement nigérian a lancé un programme de nettoyage d’un milliard de dollars visant à restaurer près de 1 000 hectares (2 500 acres) de mangroves polluées par le pétrole dans la région d’Ogoniland, dans le delta du Niger. L’initiative de nettoyage a suivi les recommandations du Programme de développement des Nations Unies, après la découverte de preuves de pollution massive dans la région lors d’une évaluation environnementale menée en Ogoniland en 2011.
Jusqu’à présent, l’initiative a généré des réponses mitigées. En plus des retards occasionnés, HYPREP, l’agence qui dirige la réhabilitation des zones polluées et contaminées en Ogoniland, a été accusée de fraude. Ses détracteurs ont également dénoncé un manque de transparence et de responsabilité, d’après de nombreux rapports dans les médias locaux. Christian Kpandei, qui a suivi l’opération de nettoyage de près, a déclaré que le programme cherchait plus à se bâtir une (fausse) « bonne image » qu’à instaurer un changement durable.
Il y a plus de cinq ans, le Tropical Research Conservation Center (TRCC), une ONG visant à encourager les efforts de conservation et les pratiques agricoles durables au sein des communautés rurales à Akwa Ibom, a présenté son initiative de régénération de mangroves à des douzaines de communautés riveraines. Le TRCC fournit les semis et offre des formations techniques en complément des aides aux bénévoles.
« Nous coopérons avec un plus grand nombre de communautés », a déclaré le directeur Ikponke Nkanta à Mongabay. « Notre but est de planter un million de semis par an à travers le delta du Niger. Mais le manque de financement ralentit notre projet pour le moment », a-t-il précisé
Urau Essien Etuk, un petit village côtier situé dans le sud de l’état d’Akwa Ibom, est l’une des communautés participant au projet. Là, Godwin George, le chef de la communauté, travaille avec des habitants autochtones pour la restauration des mangroves de la région.
Fin avril, quand le soleil a commencé à être un peu moins ardent, George a rallié les riverains pour un exercice de plantation de palétuviers. Réunis au bord de l’eau avec leurs pelles, leurs casques et plus de 400 semis de palétuviers rouges, ils écoutent, silencieux, les instructions transmises par George.
« Nous allons charger deux bateaux aujourd’hui », a-t-il annoncé. « Vous allez tous devoir être rapides afin que la marée ne nous rattrape pas. » À l’unisson, ils transportent, à bord des pirogues en bois, des petits sacs de nylon remplis de sable contenant les semis.
Une demi-heure plus tard, les deux pirogues sont prêtes à partir, remplies l’une et l’autre de semis. Au rythme de la mer, l’humeur des équipages oscille entre rires, bavardages et phases de concentration. Debout à l’avant de l’une des pirogues, le chef George pagaye doucement à l’aide d’une longue rame en bambou.
Après 20 minutes de navigation et de zigzags à travers les cours d’eau et entre les peuplements de palétuviers, les pirogues s’arrêtent. Cet endroit a été précisément choisi pour sa couverture naturelle anormalement clairsemée. Après le déchargement des semis dans des bassines, saladiers et autres récipients, le groupe commence consciencieusement la plantation. Une heure et demie plus tard, plus de 300 semis ont été plantés dans leur nouvel habitat.
George a indiqué qu’au total il avait planté, avec l’aide du TRCC et de riverains d’autres communautés, plus de 100 000 semis dans les mangroves environnantes. « Nous voulons que nos enfants voient les mangroves intactes », a-t-il expliqué. « Tout comme nos ancêtres les avaient préservées pour nous. »
Citations:
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Image de bannière : Un riverain transportant des semis de palétuviers. Image d’Orji Sunday pour Mongabay.
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