La société Australienne d’exploitation du bois, Gunns Limited, qui s’était engagée dans une longue bataille avec les écologistes à propos de l’abattage de vieux arbres dans les forêts de Tasmanie, a concédé sa défaite Jeudi, rapporte le Environment News Service.
Lors de la conférence ForestWorks qui s’est tenue à Melbourne, en Australie, le directeur de Gunns, Greg L’Estrange a déclaré que la société allait passer de l’exploitation des forêts naturelles à celle de plantations, terminant ainsi de façon effective la pratique qui a causé tant d’animosité envers l’entreprise de la part des groupes verts au cours de ces dernières années.
« Cela pourrait signifier un changement en faveur de la plantation, mais nous devons agir pour que ce conflit cesse » a affirmé L’Estrange, faisant allusion à la campagne des écologistes contre la société qui dure depuis des décennies. « A travers cette démarche incluant le changement vers la plantation, nous voulons trouver des solutions communes à ces conflits de longue date et œuvrer pour une industrie forestière réelle et durable. »
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« Au cours de l’an passé, nous avons fait une déclaration claire que notre avenir placé dans le développement et l’usage de produits provenant de plantations. Nous devons changer afin de toucher une communauté plus large et obtenir le soutien de la part des investisseurs. » a déclaré L’Estrange. « Les forêts endémiques ne font pas partie de notre futur. »
« Nous avons conscience que ce conflit doit, en grande partie, prendre fin» a-t-il ajouté. « La très grande majorité de la population australienne soutient les organisations non gouvernementales écologistes.»
Au-delà des dommages subis par les relations publiques, Gunns a également souffert de batailles juridiques qui ont laissé des traces dans ses efforts pour contenir les protestations. En 2009, la société a perdu une affaire contre 20 défendeurs, dont La Société pour la nature (anglais: Wilderness Society). Le verdict a condamné Gunns à verser 350,000 dollars Australiens de frais juridiques à l’organisation non gouvernementale.
Gunns a toujours le projet de construire une usine de pâte à papier à Bay Bell, un projet estimé à 2 milliards de dollars australiens. Cependant cette usine serait apparemment alimentée par du bois provenant de plantations. Gunns possède plus de 900 km2 de plantations, ce qui fait d’elle, la plus grande propriété privée de Tasmanie.
Coupe claire, Sud de New Norfolk, vue de Google Earth. Image autorisée par Pete Godfrey. |
Cette déclaration a été accueillie favorablement par les groupes écologistes qui ont longtemps lutté contre la société.
« La communauté et les groupes écologistes qui travaillent depuis des décennies pour la protection des forêts éndemiques irremplaçables de Tasmanie considèrent cette annonce comme une belle avancée » a déclaré Paul Oosting, le porte parole de la Société pour la Nature. « Nous nous réjouissons à l’avance de protéger les forêts de Tasmanie et de soutenir la création de nouveaux emplois longue durée en continuant à travailler avec l’industrie du bois afin d’ouvrir la voie vers le futur. »
« Si Gunns se retire de l’exploitation du bois des forêts éndemiques pour se concentrer sur le traitement de ses plantations, cela va créer des emplois dans l’industrie du bois » a ajouté Lindsay Hesketh, militante de la Forêt Nationale pour l’Australian Conservation Foundation (Association australienne pour la protection de l’environnement). « Il est temps de porter un nouveau regard sur les forêts de Tasmanie parce que l’ancienne pratique, c’est-à-dire, la bataille entre les emplois et les forêts, n’en a protégé aucun des deux. Cela a causé une division de la communauté, un échec à la protection des emplois et la destruction de l’héritage naturel de la Tasmanie. »
Coupe claire en Tasmanie. Photo par Pete Godfrey |
Le Wilderness Society (La Société pour la Nature), Environment Tasmania (Tasmanie Environnement), et l’Australian Conservation Foundation affirment être actuellement en pourparlers avec les représentants de l’industrie forestière concernant « les options pour la protection des forêts éndemiques, la création d’une industrie du bois durable et la fin de ce long conflit à propos des forêts. »
« Nous encourageons tous les participants à continuer le dialogue afin de trouver un terrain d’entente sur ces questions importantes. » a déclaré Hesketh.
« Nous avons maintenant la meilleure opportunité jamais présentée au cours des dernières décennies pour résoudre ce conflit en Tasmanie, » a ajouté le directeur de Environment Tasmania, Docteur Philip Pullinger. « Il est vital pour le futur de la Tasmanie que nous protégions nos forêts éndemiques, que nous créions une industrie du bois dont les habitants de Tasmanie pourront être fiers, et que nous réconcilions notre communauté, largement divisée. Nous devons trouver une solution durable à ce conflit pour les forêts, une solution qui concerne la communauté de Tasmanie dans son ensemble. »