- Les résultats de l’analyse effectuée par les autorités sénégalaises ont révélé que la mort massive des pélicans dans le Parc National des oiseaux de Djoudj à Saint Louis au nord du pays est causée par la grippe aviaire.
- L’origine de ce virus qui touche le Sénégal pour une première fois dans l’histoire de ce pays de la Teranga n’est toujours pas connue.
- Pendant ce temps, le parc reste interdit d’accès au public et les voisins du Sénégal, par mesure de prudence, maintiennent leur décision d’interdire l’importation des volailles en provenance de ce pays de l’Afrique de l’Ouest.
C’est la grippe aviaire H5N1 qui est à l’origine du décès des pélicans du parc de Djoudj de Saint Louis le 23 janvier 2021, a déclaré le colonel Bocar Thiam, directeur des parcs nationaux du Sénégal.
Située dans le delta du Fleuve Sénégal, Djoudj est l’un des rares espaces humides de la région du sahel caractérisée par des températures élevées. Créé en 1971, Djoudj abrite au moins entre 1.5 million et 3 millions d’oiseaux, répartis en 365 espèces.
Aussitôt après la découverte de la mort des 750 pélicans dont 740 couches juvéniles, les autorités avaient pourtant écarté la piste d’une contamination par la grippe aviaire avant l’annonce d’une autopsie. Selon Bocar Thiam, la grippe aviaire ne touche que les oiseaux granivores alors que les pélicans, poursuit le directeur des parcs nationaux, sont des piscivores.
Deux versions contradictoires qui peuvent en revanche se comprendre selon le vétérinaire et épidémiologiste sénégalais Dr Marius Niaga. Il faut dire que c’est la première fois que l’on note des cas pareils de grippe aviaire au Sénégal aussi bien dans la volaille que chez l’avifaune sauvage, explique le spécialiste.
Malgré les mesures préventives dans le pays suite aux incessantes alertes des pays voisins, le Sénégal venait donc d’être pris de court par une grippe qui se contracte principalement par contact avec des oiseaux malades et peut aussi se transmettre d’une personne à une autre selon les experts.
L’origine de cette infection massive qui a touché beaucoup plus de jeunes pélicans que le reste de cette population, n’est toujours pas connue, selon les autorités qui affirment que les recherches se poursuivent toujours pour en avoir le « cœur net ». Le nombre élevé de couches juvéniles parmi les victimes reste un mystère analyse Dr Marius Niaga qui affirme que ces petits pélicans sont « immunologiquement naïfs et inoffensifs ».
Selon la littérature scientifique, poursuit le vétérinaire et épidémiologiste sénégalais, c’est seulement une seule fois dans l’histoire du Sénégal que l’influence aviaire impacte autant de jeunes pélicans.
L’expert sénégalais conseille aux autorités de faire des prélèvements chez des pélicans jeunes au niveau du parc qui pourraient être des « porteurs sains du virus » afin de déterminer l’origine de cette maladie qui, avant d’avoir décimé le célèbre parc national des oiseaux de Djoudj, a déjà été détecté dans une ferme avicole dans la région de Thiès au centre du pays.
Les voisins du Sénégal dont la Gambie, le Burkina Faso et la Mauritanie maintiennent leur décision de suspendre l’importation des volailles en provenance de ce pays ouest africain dont les parcs et réserves ne cessent d’attirer les touristes « verts » du monde.
Le parc national des oiseaux de Djoudj toujours fermé au public depuis cette découverte mystérieuse est classé patrimoine de l’Unesco depuis 1981.
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Image de bannière : Pélicans à Djoudj, Sénégal. Image de Goodwines via Flickr (CC BY-NC-ND-2.0)