- Le charbon est devenu un réel problème pour ce parc, comme il est le cas ailleurs en Afrique. Dans le parc, sa production illégale était importante au cours des dernières années ; cela est dû aux producteurs qui essayent de répondre aux besoins de millions de personnes dans le besoin, dont le charbon est la seule source de combustible.
- Cette demande a entraîné la décimation d’acres entières des forêts du parc des Virunga, ainsi que la mort de gorilles et d’autres animaux et plantes qui en dépendent.
- Eco Makala, un projet créé par l’initiative REDD+, cherche à réduire les conséquences qui résultent de la production de charbon dans le parc en installant des plantations d’arbres tout autour, et en distribuant des foyers culinaires qui brûlent le charbon de manière plus efficace. Le projet espère réduire par la même occasion les émissions de dioxyde de carbone liées à la déforestation.
Pendant plus de deux décennies, une guerre civile a fait rage dans la République démocratique du Congo (RDC), laissant sur son sillage des millions de morts. Les forêts furent rasées et la faune et la flore sacrifiées, transformées en combustible et en nourriture. Même si une certaine paix s’est installée dans la plus grande partie du pays, la violence et les conflits règnent toujours à l’est. La plupart des communautés dépendent des ressources des forêts pour survivre ; c’est pourquoi le charbon est devenu une nécessité, au détriment des forêts. Le Parc national des Virunga, célèbre pour ses gorilles de montagne, n’est pas épargné ; de larges étendues forestières ont été détruites pour la production de « l’or noir ».
Cependant, des efforts sont actuellement déployés pour limiter les dégâts : des organisations créent des plantations d’arbres aux alentours du parc, et construisent et distribuent des foyers qui brûlent le charbon de manière plus efficace. Cela ne suffira pas à rendre les communautés entièrement indépendantes du charbon produit dans le parc des Virunga, mais ceux sur le terrain ont affirmé observer des résultats positifs. Outre l’aide apportée aux communautés et aux forêts locales, les promoteurs de l’initiative affirment que l’effort permet également de réduire les émissions de dioxyde de carbone liées à la déforestation, ce qui contribue à modérer les effets du changement climatique.
Le parc des Virunga, c’est 7 800 kilomètres carrés qui s’étendent dans la région instable de l’est de la République démocratique du Congo (RDC), qui borde le Rwanda et l’Ouganda. Cette région, en plus de comprendre deux volcans actifs, est la plus riche du continent sur le plan de la biodiversité : on y trouve une grande concentration d’éléphants, de buffles, et le plus grand nombre d’hippopotames en Afrique. On peut également y trouver des espèces menacées telles que les gorilles de montagne (Gorilla beringei beringei), les chimpanzés aux poils longs (Pan troglodytes schweinfurthii), les singes dorés (Cercopithecus mitis kandti), et les okapis (Okapi johnstoni). C’est d’ailleurs en grande partie grâce aux gorilles de montagne que le parc des Virunga s’est vu attribué la désignation de premier parc national d’Afrique en 1925, puis site du patrimoine mondial de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) en 1979. Le parc contient environ la moitié de la totalité des gorilles de montagne du monde, que l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) a répertorié parmi les espèces menacées de disparition.
Le parc est entouré de communautés, comptant plus de huit millions de personnes, dont beaucoup ont recours aux ressources de la forêt dans leur vie quotidienne. Selon le Fonds mondial pour la nature (WWF), 97 % de ces populations dépendent des feux de bois et du charbon, faute d’avoir accès à l’électricité ; et 80 % du charbon de Goma provient du Parc national des Virunga.
Le charbon est fabriqué par un procédé qui consiste à chauffer lentement des matériaux organiques tels que le bois, afin de produire un matériau combustible à haute teneur en carbone pouvant se consumer plus lentement et proprement que le bois à brûler. Le charbon est souvent produit à partir d’arbres, ce qui en fait une des causes principales de déforestation dans les pays en développement lorsque l’accès à d’autres sources de combustibles est difficile.
Dans le cas du parc des Virunga, la production illégale de charbon a grandement contribué à la disparition de forêts, ainsi qu’à la mort des gorilles.
« Les gorilles sont devenus un obstacle au commerce du charbon » a affirmé Emmanuel de Merode, directeur du Parc national des Virunga, au au magazine National Geographic en 2007. « Pour les populations, c’est une raison suffisante pour les tuer. »