« Aldabra est couvert de déchets parce qu’il y a une énorme industrie de la pêche au thon dans la région impliquant de nombreuses grosses sociétés européennes qui exportent tout ce thon dans l’UE et dans le reste du monde », explique April Burt, une océanographe de l’Université d’Oxford qui a codirigé la collecte des ordures avec Raguain. « Ils ont largué ces déchets de la pêche en toute impunité. »

Les navires à sennes coulissantes européens attrapent les thons ; une conserverie Taï aux Seychelles en traite la majeure partie et l’exporte ensuite en Europe.

Les questions relatives aux DCP font partie d’un débat plus vaste sur la durabilité de la pêche au thon industrielle. L’industrie de la pêche dans l’océan Indien est un fournisseur majeur du marché mondial du thon en boîte représentant annuellement 8,5 milliards de dollars Au moins l’un des stocks, celui du thon jaune (Thunnus albacares), est à quelques années de l’effondrement, et les DCP sont en partie responsables.

« Accro à la pêche aux DCP »

Les DCP ont révolutionné la pêche au thon ; au lieu de poursuivre les thons, les pêcheurs peuvent maintenant les appâter avec des DCP. Partout où il y a de la pêche au thon industrielle, il y a des DCP. Dans l’océan Indien, environ 80 % des thons sont aujourd’hui attrapés à l’aide de DCP.

Ils fonctionnent parce que les thons et leurs congénères aiment les débris flottants. Mus par un instinct non élucidé, les poissons se rassemblent autour des DCP par milliers. Cela en fait des cibles faciles pour les pêcheurs qui auraient dû autrement parcourir de vastes étendues océaniques pour repérer des bancs de poissons nageant librement. Les DCP les ont libérés de la corvée et de l’incertitude de ce mode opératoire.

Il y a encore quelques décennies, les pêcheurs se contentaient d’utiliser du bois naturel flottant pour attirer les poissons. Mais avec le temps, les navires de pêche industrielle ont commencé à recourir plus fréquemment à des DCP et les accessoires de pêche sont devenus de plus en plus sophistiqués. Maintenant, de nombreux DCP sont équipés de transmetteurs GPS et de capteurs de résonance acoustique, qui transmettent leurs positions et le nombre de poissons dans leur orbite en temps réel. Les navires peuvent alors se diriger vers les DCP les plus prometteurs.

« C’est de la pêche confortable ; vous pouvez regarder votre prise potentielle, la suivre et ne jamais manquer votre cible », explique Alain Fonteneau, un spécialiste de la pêche au thon qui a travaillé pendant des décennies à l’Institut national français de recherche pour le développement (IRD).

Le confort a un coût. Les DCP ont envahi les océans de la planète, contribuant à la marée montante de la pollution plastique.

Une illustration de la pêche à la senne coulissante. Image fournie par l’autorité australienne de gestion de la pêche. (Purse Seine : senne coulissante ; Floatline : ligne de flottaison ; Purse wire : câble coulissant ; Purse rings : anneaux de coulisse ; Leadline : ligne de lest).

Les navires à senne coulissante qui dépendent des DCP font partie des plus gros bateaux de pêche industrielle au monde. Des sennes (filets), d’une longueur allant jusqu’à 2 kilomètres (1,2 mile) lorsqu’elles sont dépliées à plat, encerclent le banc de poissons et se referment au fond comme une bourse à cordon. Un seul gros navire à senne coulissante peut recourir à des centaines de DCP. Il n’y a pas suffisamment de données sur le nombre de DCP largués en mer à l’échelle mondiale, mais des chercheurs l’estiment à environ 100 000 par an.

Ce nombre pourrait être plus élevé selon des spécialistes.

La délégation européenne à Maurice et aux Seychelles a indiqué dans une déclaration par e-mail à Mongabay qu’elle ne pouvait pas partager les données concernant le nombre de DCP utilisés par sa flotte dans l’océan Indien en raison du « secret industriel ».

Un rapport de la Commission des thons de l’océan Indien (CTOI) a analysé l’origine de 115 DCP récupérés dans la zone économique exclusive (ZEE) des Seychelles en 2015 et en a attribué plus des trois quarts à des navires espagnols. Le reste provenait de bateaux français.

L’Espagne et la France ont opéré des flottes de pêche à la senne dans les eaux seychelloises depuis le milieu des années 1980. Il y a actuellement 15 senneurs battant pavillon espagnol et 12 senneurs battant pavillon français dans l’océan Indien. Mais la domination européenne de la pêche au thon dans la région s’explique également par le contrôle européen de navires battant le pavillon d’autres États.

Parmi les 13 navires à senne coulissante qui naviguent sous le pavillon des Seychelles, 11 ont des propriétaires effectifs en Espagne et les deux autres en France. Une étude de 2019 a trouvé que les senneurs battant le pavillon des Seychelles pêchent presque exclusivement sur des DCP.

« Les Espagnols sont fortement dépendants à la pêche aux DCP parce que celle-ci est tellement efficace. Ils économisent du carburant, de l’argent et du temps », a déclaré à Mongabay Nirmal Shah, directeur général de l’organisme à but non lucratif Nature Seychelles et ancien responsable de l’autorité de la pêche aux Seychelles.

Un lot de victimes non intentionnelles

C’est plus qu’un problème de chiffres.

D’immenses bancs de thons ont circulé pendant des millénaires de leurs zones d’alimentation à leurs aires de fraie. Ce faisant, ils redistribuent des nutriments sur des océans entiers. Certains scientifiques disent que la prolifération des DCP dans leur habitat peut tout altérer, de leurs habitudes migratoires à leur comportement de reproduction, en faisant dévier des instincts façonnés par des millions d’années d’évolution.

Ils pourraient également dérouter d’autres poissons.

Les DCP n’attirent pas que des thons ; ils appâtent aussi d’autres espèces de poissons. On estime que la pêche des navires à senne coulissante à proximité de DCP capture cinq fois plus de poissons appartenant à des espèces non ciblées (ce que l’on appelle des prises accessoires) que lorsqu’ils pêchent des thons nageant librement.

Fait encore plus préoccupant, ils attirent des jeunes qui n’ont pas atteint la maturité sexuelle. La capture de trop nombreux jeunes qui ne se reproduiront jamais met les populations en danger d’effondrement. C’est une des raisons qui fait que le stock de thons jaunes de l’océan Indien pourrait n’être qu’à quelques années de s’effondrer.

La CTOI, l’agence intergouvernementale régionale qui réglemente la pêche au thon fixe des quotas de pêche pour le thon jaune depuis 2016. Les flottes européenne et seychelloise ont toutes deux dépassé ces quotas au cours des dernières années.

« Un pourcentage élevé des prises espagnoles sont des jeunes, ils en attrapent des millions. C’est un scandale, » a déclaré Shah. « Dans notre pêche artisanale, nous avons dit aux pêcheurs locaux depuis des années qu’il existe des limites de tailles. Pourtant, nous permettons à des navires énormes d’aspirer les jeunes de l’océan Indien. »

Un schéma de la migration des thons dans l’océan Indien occidental basé sur les prises à la senne coulissante. Image dérivée du travail de Liam Campling/Blackwell Publishing Ltd et John Pearce au MRAG.

Les Seychelles se trouvent en plein milieu de la route de migration des thons dans l’océan Indien occidental. Le pays se compose de plus de 100 îles qui ensemble forment une ZEE de 1,37 million de kilomètres carrés (529 000 miles carrés). C’est une zone marine qui fait plus de trois fois la taille de la Californie, et fournit la plus grande prise de thons dans l’océan Indien.

Les DCP à la dérive, du type principalement utilisé par les senneurs, ne sont pas dissuadés par les frontières nationales, ils ne sont pas non plus repoussés par les limites des réserves marines comme Aldabra. Les navires n’ont que peu d’incitations à les poursuivre s’ils disparaissent ou s’ils n’attirent pas de poissons. Lorsque les accessoires de pêche se retrouvent dans des aires marines protégées, les bateaux ne peuvent pas les suivre.

Cela veut dire que les DCP et leurs entrailles peuvent rester en mer pendant des mois ou des années.

Ils sont construits pour durer, la structure flottante étant faite en bambou, filets en plastique, flotteurs, ou tuyaux en PVC. L’appendice immergé est constitué d’une quantité considérable de filets en nylon. La durabilité, une aubaine pour les pêcheurs est un désastre pour l’environnement marin.

Les DCP abandonnés peuvent se retrouver n’importe où : échoués sur des plages, coincés dans des récifs de corail, ou pris dans des mangroves. Une étude a estimé qu’un DCP sur dix utilisé par la flotte française dans l’océan Indien entre 2007 et 2011 a fini par s’échouer.

Aldabra est formé par d’anciens récifs de corail qui persistent maintenant au-dessus du niveau de la mer et entourent un lagon qui fait trois fois la taille de Manhattan. Son isolement (il faut affréter un avion et un bateau depuis l’île seychelloise principale de Mahé pour y arriver) rend les opérations de nettoyage difficiles. Les DCP coincés sur des récifs de corail en mer sont encore plus difficiles à déloger.

Ceux qui restent en mer représentent aussi une menace. Leurs composants plastiques peuvent se décomposer en particules minuscules et entrer dans la chaîne alimentaire marine.

Mais plus les dispositifs restent intacts, plus il y a de chances qu’ils fassent accidentellement des victimes en les piégeant. Les tortues vertes (Chelonia mydas) femelles menacées entreprennent chaque année des migrations périlleuses, couvrant souvent des milliers de kilomètres, pour arriver sur les côtes des Seychelles pour nidifier. Pour certaines, le voyage se termine lorsqu’elles sont prises au piège dans les filets d’un DCP.

Les eaux seychelloises abritent également 60 espèces de requins, notamment des requins soyeux (Carcharhinus falciformis). Pris dans des DCP et incapable de bouger, les jeunes requins soyeux risquent de mourir étouffés. Comme beaucoup d’espèces de requin, les femelles requins soyeux atteignent tard la maturité sexuelle, ont des périodes de gestation longues et donnent naissance à peu de jeunes, la perte de jeunes requins à cause de DCP affecte donc durement les populations.

Les DCP à la dérive sont responsables de la mort de près de 500 000 à 1 million de requins soyeux chaque année dans l’océan Indien, a estimé un article de 2013.

Les DCP se multiplient, les réglementations sont à la traîne

La réglementation des DCP n’a pas suivi leur utilisation en plein essor ou la connaissance croissante des problèmes qu’ils constituent pour la vie marine.

À partir de 1987, une série d’accords entre les Seychelles et l’UE (à l’époque encore la Communauté économique européenne ou CEE) gouvernent les navires battant un pavillon européen qui opèrent dans la ZEE des Seychelles. Un nouvel accord de pêche de six ans est entré en vigueur en 2020. Celui-ci ainsi que d’autres Accords de partenariat pour une pêche durable (APPD) que l’UE a signés avec plusieurs pays en développement dans la région de l’océan Indien ont été critiqués comme étant abusifs, menant à la surpêche et l’insécurité alimentaire, et étouffant le développement des flottes de pêche domestiques.

Néanmoins, ces accords ont évolué à partir d’accords antérieurs de type « payer, pêcher et partir ». Après plus de trois décennies, les considérations environnementales ont été incluses pour la première fois dans l’APPD signé entre l’UE et les Seychelles l’année dernière.

Le nouvel APPD indique que les navires européens « utiliseront » des matériaux naturels et biodégradables et des conceptions ne s’enchevêtrant pas pour la construction des DCP et récupéreront les DCP lorsque ceux-ci deviennent inutiles. Toutefois, le recours à ce que l’on appelle les DCPbio n’est pas réellement contraignant et il semble que ces derniers soient coincés en phase de développement.

Dans une réponse par e-mail, un porte-parole de l’UE a déclaré que leur utilisation devrait être obligatoire « d’ici 2022 », ajoutant « l’UE a réalisé, et réalise et finance encore plusieurs projets et études pour que les DCP biodégradables deviennent une réalité ».

Julio Morón Ayala, directeur de l’OPAGAC, un organisme qui représente les sociétés espagnoles de pêche au thon à la senne a décrit l’échéance de 2022 comme étant un « objectif impossible ».

« Nous essayons de trouver le design de DCPbio qui pourrait convenir pour notre pêche, et cela prend plus de temps que prévu, parce qu’après plusieurs années d’expériences avec des scientifiques dans le cadre d’un projet financé par l’UE dans l’océan Indien, cela s’est avéré plus difficile que prévu », Ayala a écrit à Mongabay dans un e-mail.

Les dispositions relatives aux DCPbio dans l’APPD ne s’appliquent pas aux navires à senne coulissante appartenant à des sociétés européennes qui naviguent sous le pavillon des Seychelles.

« Qu’est-ce qui est biodégradable ? »

Un DCP échoué. Image fournie par l’Island Conservation Society.

Par ailleurs, il n’existe pas de consensus sur ce qu’est en fait un DCP respectueux de l’environnement. L’UE a lancé un projet en 2017 pour tester des matériaux biodégradables naturels pour la construction de DCPbio. Il impliquait des instituts de recherche de premier plan sur le continent, notamment l’IRD français et l’institut espagnol d’océanographie (IEO), ainsi que l’autorité de la pêche des Seychelles, et l’International Seafood Sustainability Foundation (Fondation internationale pour la viabilité des produits de la mer).

« Nous sommes encore en train de définir des questions fondamentales : qu’est-ce qui est biodégradable ? » a expliqué Jóse Carlos Báez, un spécialiste de la pêche en mer à l’IEO. Même si la transition vers les DCP biodégradables a commencé, il va peut-être falloir un certain temps pour que tous les composants des DCP puissent être biodégradables. »

Tout le monde n’est pas convaincu que les DCP biodégradables sont la solution. « Nous pouvons fixer des quotas, nous pouvons parler de DCP biodégradables, mais de nombreux défenseurs de l’environnement qui veulent une pêche durable ne voient pas les DCP devenir durables ou faire partie d’une pêche durable », a expliqué Raguain, le défenseur de l’environnement marin seychellois.

Shah de Nature Seychelles a appelé les DCPbio « une fausse piste ». Il dit qu’il souhaite que les DCP soient complètement abandonnés.

L’IOTC, l’organisme régional de gestion de la pêche, a limité le nombre de DCP utilisés par navire à 300. Bien que l’intervention de l’IOTC ait eu un effet, surveiller le respect de cette mesure est un défi.

Fonteneau de l’IRD explique que l’un des problèmes est qu’il n’existe pas de consensus entre les propriétaires européens de navire sur ce qu’il faut faire des DCP. Il a expliqué que dans les coulisses, les Français et les Espagnols se disputent sur les règles. L’utilisation de DCP respectueux de l’environnement augmenterait les coûts pour tous les propriétaires et exploitants de bateaux.

Une relation inégale

Une tortue géante d’Aldabra. Image fournie par Wikimedia commons.

Pour Ragain, la « relation inégale » avec l’UE rend la réglementation difficile, en particulier pour les Seychelles, un petit pays avec un territoire marin vraiment très grand et de nombreuses flottes opérant dans ses eaux.

La charge de la mise en œuvre des dispositions de l’APPD, notamment celles relatives aux DCP, reviendra aux Seychelles, a indiqué la délégation régionale européenne dans une réponse écrite aux questions de Mongabay. La déclaration ajoutait que les navires battant un pavillon européen « coopéreraient avec eux ».

« Nous pouvons mettre les lois en place, mais si les sociétés impliquées ne sont pas surveillées, elles en abuseront ; comme nous l’a montré l’histoire », a dit Ragain.

Le programme d’observation des entreprises de pêche aux Seychelles implique du personnel qui accompagne les navires de pêche pour surveiller les prises et assurer le respect des règles. Le programme, qui est en partie financé par l’industrie, n’a été lancé qu’en 2013. Un rapport de l’IOTC qui documente la mise en œuvre du programme sur les 23 senneurs de la flotte seychelloise a montré que des observateurs mal formés et un manque de ressources humaines entravaient leur action.

L’autorité de la pêche des Seychelles n’a pas répondu aux différentes tentatives visant à obtenir un commentaire.

Pour les petits États insulaires dans le monde, les droits de permis de pêche contribuent significativement aux caisses du gouvernement, jetant le doute sur leur capacité à réglementer efficacement les bateaux de pays plus grands et plus puissants. Pour les Seychelles les droits et taxes s’élèvent à environ 3 % des revenus totaux du gouvernement.

Selon le dernier accord, l’EU paiera 5,3 millions d’euros (6,3 millions de dollars) chaque année en droit d’accès de pêche, et les propriétaires européens de bateaux paieront 80 à 85 euros (97 à 102 dollars) par tonne de thon pêchée. Ils mettront aussi de côté 175 000 euros (208 000 dollars) supplémentaires par an pour aider les Seychelles à préserver ses richesses marines.

Raguain a fait observer que les termes de l’accord européen ne couvrent même pas le coût nécessaire pour se débarrasser des ordures.

« Pour Aldabra, cela nous coûte 10 000 dollars par tonne pour enlever la pollution plastique marine. Les 85 euros par tonne de thons ne tiennent pas compte des externalités réelles de ces activités », a-t-il dit. « Les consommateurs, dont la plupart se trouvent en Europe, doivent comprendre que lorsqu’ils achètent une boîte de thon, le prix ne reflète pas le coût total de son impact. »

 

Cette histoire est la deuxième dans une série en deux parties portant sur l’effet que la pêche au thon européenne a sur l’économie et l’environnement marin des Seychelles, une nation archipélagique dans l’océan Indien.

Lire la première partie : « Drapeau rouge dans l’océan Indien : les navires prédateurs européens poussent le thon au bord du gouffre », ici.

Image de bannière : Une tortue empêtrée dans des cordes et des filets en plastique sur l’atoll d’Aldabra. Image fournie par Richard Baxter.

Citations:

Burt, A. J., Raguain, J., Sanchez, C., Brice, J., Fleischer-Dogley, F., Goldberg, R., … Turnbull, L. A. (2020). The costs of removing the unsanctioned import of marine plastic litter to small island states. Scientific Reports, 10(1). doi:10.1038/s41598-020-71444-6

Hanich, Q., Davis, R., Holmes, G., Amidjogbe, E., & Campbell, B. (2019). Drifting fish aggregating devices (FADs). The International Journal of Marine and Coastal Law, 34(4), 731-754. doi:10.1163/15718085-23441103

Maufroy, A., Chassot, E., Joo, R., & Kaplan, D. M. (2015). Large-scale examination of spatio-temporal patterns of drifting fish aggregating devices (dFADS) from tropical tuna fisheries of the Indian and Atlantic oceans. PLOS ONE, 10(5). doi:10.1371/journal.pone.0128023

Filmalter, J. D., Capello, M., Deneubourg, J., Cowley, P. D., & Dagorn, L. (2013). Looking behind the curtain: Quantifying massive shark mortality in fish aggregating devices. Frontiers in Ecology and the Environment, 11(6), 291-296. doi:10.1890/130045

Malavika Vyawahare est rédactrice pour Mongabay. Retrouvez-la sur Twitter : @MalavikaVy

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Article original: https://news.mongabay.com/2021/04/european-tuna-boats-dump-fishing-debris-in-seychelles-waters-with-impunity/

Article published by Maria Salazar
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