- Une équipe de chercheurs travaillant pour le laboratoire GLAD (Global Land Analysis and Discovery) de l'Université du Maryland a analysé les images satellite de la République Démocratique du Congo afin d'identifier différents aspects du "complexe rural" où vivent la plupart des agriculteurs de subsistance de RDC.
- Les cartographies ainsi établies ont permis aux scientifiques et aux responsables de la gestion des territoires de distinguer les zones où le cycle de la culture itinérante est sous contrôle de celles où il est responsable de nouvelles déforestations.
- L'équipe de chercheurs et de nombreux experts pensent qu’une meilleure connaissance du complexe rural pourrait aider à établir un point de départ utile dans la mise en place d'actions pluri-dimensionnelles pour la protection forestière et le développement comme le programme REDD+.
En République du Congo, quand une femme agricultrice doit abattre un arbre, c’est souvent pour une bonne raison. Elle est probablement en train de défricher son terrain pour semer le riz, le maïs ou le manioc qui permettront de nourrir sa famille une nouvelle année. Il est probable que cet endroit ait été défriché auparavant par son mari, son père, sa mère ou par elle-même. Elle va cultiver ce lopin de terre pendant quelques années, et ensuite quand le sol et ses ressources seront épuisés, elle se déplacera vers un nouveau lopin.
Dans son ensemble, le sol dans le Bassin du Congo est assez pauvre malgré une diversité botanique insolite et remarquable. Une fois que les ressources d’une parcelle ont été épuisées, il sera mis en jachère pendant une période variant de quelques années jusqu’à 20 ans dans un pays comme la RDC. Ensuite, l’agricultrice se déplacera pour défricher une autre parcelle et le cycle se répète.
Le problème pour les scientifiques qui analysent les images satellite se trouve dans la difficulté de différencier entre le défrichement des terres cultivées depuis des dizaines voire des centaines d’années et une flambée de déforestation dans une forêt tropicale encore relativement vierge. Dans une interview, Giuseppe Molinario, spécialiste de l’information géospatiale a déclaré : “jusqu’à présent, on ne faisait aucune distinction entre les causes de cette perte de couverture forestière.”