- Le 7 février, dans l’État malaisien du Sabah, une équipe constituée d’agents de police et de responsables de la protection de la faune a saisi plus de 30 tonnes de restes de pangolins.
- Des perquisitions dans une usine de la capitale de l’État, Kota Kinabalu, ainsi que dans un entrepôt situé dans un village à l’extérieur de la ville ont révélé l’existence d’une association de contrebande, qui, selon les autorités, œuvrerait depuis sept ans.
- Le Sabah est aujourd’hui un passage fréquemment emprunté par les trafiquants pour transporter des écailles de pangolins de l’Afrique vers l’Asie.
- Dans cette affaire, cependant, un homme arrêté lors de la perquisition a indiqué à la police qu’il avait acheté les pangolins à des chasseurs locaux sur l’île de Bornéo.
Selon l’ONG TRAFFIC et plusieurs autres médias, le 7 février, sur l’île de Bornéo, des agents de police et des responsables de la protection de la faune ont confisqué 33 tonnes de carcasses, de viande et d’écailles de pangolins, ainsi que des dizaines de spécimens vivants.
Après avoir été alertées, les forces de l’ordre se sont rendues dans une usine de traitement située dans la ville de Kota Kinabalu, capitale de l’État du Sabah, et ont découvert la preuve de l’existence d’une association de contrebande. Elles ont également fait une descente dans un entrepôt du village de Bontoi, à 35 kilomètres de Kota Kinabalu, a fait savoir la police dans un article du The New Straits Times, un journal malaisien publié en anglais.
« Le fait d’avoir mis au jour un trafic de pangolins aussi important relève de l’exploit et les autorités du Sabah ont été applaudies pour s’être attaquées à cette opération de contrebande et l’avoir démantelée », rapporte Kanitha Krishnasamy, qui dirige TRAFFIC en Asie du Sud-Est.
Au cours des dernières années, le Sabah est devenu un passage très prisé pour le trafic de pangolins et de leurs écailles depuis l’Afrique vers l’Asie : selon TRAFFIC, 44 tonnes de ces animaux ont été importées ainsi depuis le milieu de l’année 2017. D’après le New Straits Times, un homme de 35 ans, arrêté pendant l’opération, a avoué aux forces de l’ordre s’être procuré les pangolins découverts à l’usine auprès de chasseurs locaux. Omar Mammah, le responsable de la police locale, a indiqué que l’homme était originaire du Sabah et gérait l’usine qui était en activité depuis sept ans.
La perquisition a permis de saisir 1 860 boîtes de viande congelée, 361 kg d’écailles et 61 pangolins vivants, enfermés dans des cages. Les autorités et l’équipe du département pour la faune du Sabah ont également trouvé divers équipements pour le traitement et l’expédition de morceaux de ces animaux, comme des balances électroniques, des boîtes en carton et des emballages en plastique.
Les forêts d’Asie et d’Afrique équatoriale abritent huit espèces de pangolins, aujourd’hui connus comme les « mammifères sauvages les plus braconnés de la planète ». Selon l’UICN, ces huit espèces sont toutes menacées d’extinction. Le groupe précise que seule l’espèce originaire de Malaisie, communément appelée pangolin de Malaisie (Manis javanica), est en danger critique d’extinction. Elle est aujourd’hui « totalement protégée » par la loi de 2016 de l’État, explique Augustine Tuuga, directeur du département pour la faune du Sabah.
La nouvelle de la descente a été annoncée quelques jours seulement avant la Journée mondiale du pangolin, célébrée le 16 février et destinée à sensibiliser la planète à la diminution de leur nombre.
Les autorités ont également saisi deux pattes d’au moins un ours malais (Helarctos malayanus), dont l’espèce est elle aussi vulnérable et originaire du Sabah, ainsi que les carcasses congelées de quatre roussettes.
Augustine Tuuga a déclaré que le département n’était pas en mesure de révéler le nombre de pangolins actuellement présents dans l’État, mais a fait savoir que ce nombre était « faible » aux environs du fleuve Kinabatangan, au nord-est du Sabah, où lui et son équipe ont récemment mené leurs recherches.
TRAFFIC rappelle qu’en vertu de la loi de 1997 sur la protection de la faune du Sabah, quiconque est surpris en possession d’espèces animales dites « totalement protégées » encourt une amende de 12 500 à 60 000 $ ainsi qu’une peine de prison d’un à cinq ans.
« Grâce à des enquêtes approfondies de ce type, nous avons bon espoir de pouvoir démasquer l’association et les réseaux qui opèrent au sein de l’État et au-delà », conclut Kanitha Krishnasamy.
Image d’en-tête d’un pangolin de Malaisie (Manis javanica) de budak via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0).
Citations
Challender, D., Nguyen Van, T., Shepherd, C., Krishnasamy, K., Wang, A., Lee, B., Panjang, E., … & Chung, Y. 2014. Manis javanica. The IUCN Red List of Threatened Species 2014: e.T12763A45222303. Downloaded on 13 February 2019.
Scotson, L., Fredriksson, G., Augeri, D., Cheah, C., Ngoprasert, D. & Wai-Ming, W. 2017. Helarctos malayanus (errata version published in 2018). The IUCN Red List of Threatened Species 2017: e.T9760A123798233. Downloaded on 13 February 2019.
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Article original: https://news-mongabay-com.mongabay.com/2019/02/massive-pangolin-seizure-in-borneo-smuggling-operation-bust/