- Le film : « RARE : Créatures du Photo Ark » suit le photographe Joel Sartore du National Geographic qui voyage à travers le monde, capturant les photos de millier d’espèces animales différentes.
- Dans les derniers 12 ans, Sartore a photographié près de 8 000 espèces.
- « RARE : Créatures du Photo Ark » est récipiendaire du Meilleur film sur la préservation
À leurs heures envoutants, comiques ou tout simplement bizarres, les portraits des milliers espèces animales que le photographe Joel Sartore a rassemblés sont bien plus qu’un catalogue de la vie sur Terre. Quand quelqu’un voit l’une de ses photographies pour la National Geographic Photo Ark, Satore veut que la rencontre, avec l’animal fixant directement l’objectif de la caméra, soit inspirante.
Un récent film en trois parties documente la distance qu’il est prêt à parcourir pour capturer les images les plus fascinantes et présenter la biodiversité de notre planète. « RARE : Créatures du Photo Ark » suit Sartore à travers ses randonnées dans la jungle et ses séances avec des oiseaux récalcitrants; et ces cinéastes seront honorés jeudi dans la catégorie du Meilleur film sur la préservation lors du Festival de film WILD de New York, tenu au Explorers Club à Manhattan.
Sartore n’est pas difficile au sujet des espèces qu’il photographie. Il a dirigé son objectif sur des ratons laveurs et des bousiers autant que sur des orangs outans et rhinocéros gravement menacés. Mais il existe un sentiment d’urgence avec les animaux plus rares. Oui, il s’agit d’une image pour la postérité, un clin d’œil sur le monde tel qu’il était, avant que ces animaux disparaissent à jamais. Mais Sartore sait aussi que ça peut être le déclic qu’une personne ait besoin pour faire la différence.
Sartore n’est pas difficile au sujet des espèces qu’il photographie. Il a dirigé son objectif sur des ratons laveurs et des bousiers autant que sur des orangs outans et rhinocéros gravement menacés. Mais il existe un sentiment d’urgence avec les animaux plus rares. Oui, il s’agit d’une image pour la postérité, un clin d’œil sur le monde tel qu’il était, avant que ces animaux disparaissent à jamais. Mais Sartore sait aussi que ça peut être le déclic qu’une personne ait besoin pour faire la différence.
« Je veux que les gens se préoccupent, tombent amoureux et interviennent, » mentionne Sartore sur le site internet du projet..
Dans son esprit, la crise d’extinction mondiale ne concerne pas seulement la perte potentielle d’une espèce. C’est un problème qui nous affecte tous.
«C’est de la folie pure que de penser que nous pouvons conduire la moitié de tout à l’extinction et que les gens seront simplement d’accord, » mentionne Sartore dans les premières minutes du film.
Sartore et le directeur Chun-Wei Yi ont parlé à Mongabay pour la réalisation du documentaire, pour partager les histoires sur le terrain et pour expliquer pour le projet Photo Ark est si important.
Mongabay: Depuis combien de temps travaillez-vous au projet Photo Ark et quel était l’idée initiale derrière le projet ?
Joel Sartore: J’ai commencé il y a une douzaine d’année. Ma femme venait d’être diagnostiquée avec un cancer du sein. Quoiqu’elle est rétablie maintenant, son traitement pris environ un an, où je suis resté à la maison pour prendre soin d’elle et de nos trois jeunes enfants. Durant mon temps à la maison, j’ai commencé à penser de plus en plus à ce que j’allais faire avec la seconde moitié de ma vie et de ma carrière, de manière à faire une différence. C’est ainsi que l’Ark débuta, et je ne suis pas arrêté depuis.
Comment avez-vous entendu parler du travail de Joel et de la Photo Ark ? Qu’est-ce qui vous a décidé à présenter son projet comme sujet pour un documentaire ?
Chun-Wei Yi: J’ai rencontré Joel en 2006 ou 2007 à travers Stella Cha (la productrice et rédactrice du film) pendant mes premiers jours à la National Geographic Television & Film. C’était un peu après ses débuts ce qui deviendrait l’Ark (avec un rat-taupe nu), et j’ai été immédiatement époustouflé par quel genre d’impact pouvait avoir un contact visuel avec un animal sur une personne. Stella et Joel avaient déjà réalisés plusieurs films ensemble et étaient des collègues de long terme, avec le producteur exécutif John Bredar. Avec l’humour de Joel et la passion qui anime ses histoires, John avait toujours pensé qu’un regard derrière la scène avec ses portraits intimistes seraient drôlement révélateurs.
J’accélère en 2013, Joel a maintenant plus de 3 000 espèces dans la Photo Ark, et je l’ai aidé à produire et monter un clip à propos de son dernier ouvrage. Une fois que John l’eut visionné, il eut un extrait à envoyer aux commissionnaires. Cela pris quelques années, mais nous nous sommes éventuellement retrouvés dans 8 différents pays, à filmer les animaux les plus rares au monde, certains dont la population ne dépasse pas le chiffre unique.
Comment était-ce de voyager vers toutes ces destinations différentes pour filmer Joel pendant qu’il photographiait ces animaux menacés ? Est-ce que quelques-unes de ces destinations représentaient un obstacle de taille pour le tournage à cause de l’éloignement ou de la robustesse du terrain, etc. ?
Yi: TLes scientifiques et les gardes forestiers aux premières lignes de la préservation de la faune ont travaillé une quantité d’heures inimaginables, jour après jour dans ce que l’on décrit comme les pires conditions du monde. Nous voulions donner au public un goût de ce que c’était, et quel meilleur moyen que de mettre Joel en danger ? Je plaisante seulement qu’à moitié, Joel est vraiment prêt à tout pour offrir aux espèces l’attention qu’elles méritent et qu’elles ont besoin.
Les voyages que nous avons effectués en Nouvelle-Zélande et au Cameroun exigeaient leur juste part en randonnées. Par contre, faire une randonnée avec 25 à 40 livres (11-18 kilos) d’équipement est une chose. Faire une randonnée en filmant, avec 25 à 40 livres d’équipement en est une autre. Pour vous donner une idée de la robustesse du terrain au Cameroun, nous avons marchés plus de 40 kilomètres (25 miles) en trois jours, ce qui en premier lieu ne semble pas grand-chose, mais quand on ajoute un facteur de plus de 3 000 pieds (914 mètres) en changement d’altitude, grimpant et descendant de denses forêts montagneuses et les vallées préférées par les gorilles, votre admiration déjà profonde pour la cinématographe Erin Harvey et le preneur de son Rodrigo Salvatierra décuple de manière exponentielle. Enfin et non la moindre, notre équipe de support de chaleureux et amicaux porteurs ont permis de rendre tout cela réalisable.
Et en Nouvelle-Zélande, une forêt protégée est une forêt dense. Donc, durant notre randonnée avec un biologiste, en cherchant pour un rare nid de kiwi, et même si la marche était de moins 2 kilomètres, cela nous pris plus de six heures pour l’accomplir… et vous aussi pourriez souffrir avec Joel dans cette randonnée au travers du troisième et dernier épisode !
Vous avez photographié votre 5 000ième espèces pendant le tournage du film, une panthère de Perse à Budapest. Est-ce que les 5 000 espèces sont menacées ?
Sartore: Nous photographions toutes les espèces, grandes ou petites, rares ou communes. Le but est de démontrer ce à quoi ressemble la biodiversité en ce moment. Nous approchons les 8 000 espèces photographiées maintenant, soit dit en passant.
Vous avez photographié également une des plus rares espèces de rhinocéros du monde, le rhinocéros blanc du Nord, en République Tchèque. Quel effet cela fait-il de rencontrer tant d’animaux menacés ? J’imagine que vous devez souhaiter pouvoir faire plus que les photographier ?
Sartore: Exactement, je souhaiterais les sauver tous, c’est ce que j’essaie de faire à travers la Photo Ark. C’est une leçon d’humilité et une grande responsabilité de pouvoir raconter l’histoire de ces animaux avant qu’ils ne disparaissent. Je suis déterminé à faire de mon mieux pour prévoir une extinction future.
Comment vous y prenez-vous pour les trouver ?
Sartore: J’approche les zoos, les aquariums, les centres de réhabilitation de la faune et les éleveurs privés où je vais faire parler. Je cible aussi différents locaux hébergeant des espèces menacées que j’espère obtenir
Avez-vous classé certaines espèces menacées avant d’autres, ou essayez-vous tous de les photographier ?
Sartore: Je recherche les animaux extrêmement rares, espérant me rendre à eux avant qu’il ne soit plus possible de les retrouver aux soins des humains.
Avez-vous des favoris ?
Sartore: Le prochain.
Avez-vous des moments favoris dans le film ?
Yi: C’est toujours plaisant de voir Joel à son meilleur. Un exemple parfait de ça est probablement le commencement du second épisode, où Joel tombe sur les genoux près de la fin d’une randonnée de dix heures qui s’est révélée infructueuse dans les hauts-plateaux du Cameroun. Il accompagnait les scientifiques de La Société pour la Conservation de la Vie sauvage (WCS) qui étudiaient le gorille de la rivière Cross, et qui contrairement à Joel, effectuent cette randonnée à tous les jours.
Depuis leur départ à 4 H 00 AM, l’équipe n’a pas aperçu le moindre gorille rare et Joel n’a pas pu faire aucune photographie. Nous figurons que nous aurons plusieurs images de «Joel épuisé», mais nous avons vite réalisé qu’il n’abandonne pas. Au lieu de ça, il creuse dans un tas de fumier frais de vache!
Je n’ai jamais vu quelqu’un aussi excité par du caca. Alors qu’il retire chaque morceau humide du tas, nous pouvons voir ce qui l’excite tant : des bousiers. Un troupeau de bovins a infiltré le sanctuaire des gorilles, et de ce tas de fumier de la taille d’une petite pizza, il en extrait 4 nouvelles espèces de bousiers à ajouter à la Photo Ark.
Tout ce que j’arrivais à penser était, «ce gars sait comment trouver une photo.» Il réussit toujours à trouver différentes façons de montrer aux gens comment notre planète fonctionne et les animaux avec laquelle nous la partageons. Après avoir été témoin de scène telle que celle-ci, vous comprenez vraiment comment cet homme a construit une photo Ark avec plus de 7 000 espèces. Juste comme je pensais qu’il était trop épuisé pour continuer, lui, commençait seulement et s’est mis à photographier ces bousiers jusqu’à tard dans la nuit, après le retour au campement avec l’aide du générateur. Je crois même qu’il est retourné porter les bousiers dans leur tas de fumier. Je n’en suis pas certain, j’étais déjà endormi par ce temps-là.
Quel effet cela fait-il d’avoir le projet documenté en film ? Est-ce que cela aidera à améliorer la visibilité de ces espèces menacées ?
Sartore: Oui, plus elles sont visibles, mieux que c’est. Il s’agit d’une campagne de sensibilisation pour le public étendue sur plusieurs décennies. Nous devons être les gens conscients que toutes les espèces demandent notre empathie et notre support. Et qu’elles ont également besoin d’un habitat pour survivre. C’est crucial. Nous devons laisser quelques espaces intouchées sur Terre pour que les espèces puissent s’y épanouir.
La meilleure partie est que quand nous sauvons d’autres espèces, nous nous sauvons également. Nous avons besoin des abeilles et des autres insectes pollinisateurs pour nous fournir fruits et légumes. Nous avons besoin de forêts tropicales intactes et en santé pour régulariser les précipitations de pluie autour de la planète, l’humidité que nous avons besoin pour cultiver les récoltes. Ces fonctions écologiques sont cruciales pour la survie de l’homme. Le plus tôt nous allons le réaliser, le plus tôt nous pourrons commencer à sauver la nature, et l’être humain dans le même cas.
Au final, quelle est l’histoire principale que vous tentez de faire entendre ici ? Et que souhaitez-vous que le documentaire puisse accomplir ?
Yi: Nous avons besoin de nous attaquer à un mot que plusieurs d’entre nous trouvent ennuyeux : biodiversité. Nous pouvons même perdre intérêt à sa mention, mais Joel m’a appris une bonne analogie plus tôt : que notre planète est comme un avion et que toutes les espèces du monde sont les rivets qui permettent à l’avion de rester intact et de voler. Maintenant, on perd quelques rivets et l’avion est tout de même correct, il vole. Mais si nous en perdons un nombre suffisant, ou que nous perdons ceux situé à des endroits critiques, l’avion va s’écraser, avec nous à l’intérieur. Pour pousser cette analogie plus loin, nous ne sommes pas que des passagers passifs. En fait, chacun d’entre nous aide la compagnie aérienne, donc l’intégrité de l’avion (ou de la planète) repose sur nous.
Comme Joel mentionne à propos de ces photos, nous espérons amener les gens à se soucier de ces animaux tandis qu’il est encore temps de les sauver. Si nous pouvons amener les gens à voir un animal différemment, à voir leur valeur et leur rôle direct dans nos vies, nous faisons alors voyager l’idée et l’importance de la biodiversité.
La sensibilisation est aussi un but. Si les gens cherchent sur Google quelque chose à propos d’une espèce ou s’ils choisissent un nouvel animal favori après avoir regardé ces épisodes, la sensibilisation mondiale nécessaire augmente et c’est un progrès. Si un enfant regarde Joel ou les scientifiques dans nos films et réalise qu’il veut faire la même chose dans sa vie, il s’agit d’un énorme point boni.
Avez-vous eu certains impacts suite à vos photographies ?
Sartore: Le bruant sauterelle de la Floride a reçu de la protection supplémentaire (financement supplémentaire) de la part du gouvernement fédéral après qu’avoir été en couverture de la Photo Ark, qui donnait naissance au reportage du magazine Audubon. Mais globalement, le but est augmenter la sensibilisation du public, de faire réaliser aux gens qu’il existe plein d’espèces animales extraordinaires avec qui nous partageons la planète et que le futur de la vie sur Terre est maintenant entre nos mains.
Où et quand le public peut voir le film ? Quels sont vos plans de distributions pour le film après le festival ?
Yi: Les trois films ont été diffusés sur PBS pendant l’été de 2017. C’est présentement diffusé en continu sur PBS et sur Amazon Prime; et disponible sur DVD et Blu-Ray.
Nous avons discuté avec National Geographic de la possibilité de faire une nouvelle saison, nous devons voir si le tout peut être fait. Si oui, l’auditoire aura la chance de parcourir le monde au côté de Joel encore une fois, de rencontrer encore plus d’espèces animales extraordinaires et aux scientifiques dédiés à les sauver; en plus de voir la distance et les efforts que Joel est prêt à faire pour obtenir une photo !
L’image de bannière est celle d’un léopard en Afrique du Sud prise par Rhett A. Butler/Mongabay.
Note de l’éditeur : Cette entrevue a été modifiée pour convenir en style et longueur.
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