NOTRE SÉRIE : INNOVATION DANS LA PROTECTION DE LA FORÊT TROPICALE
En dépit de dizaines d’années d’attention et de dévouement, les forêts tropicales tombent encore à un rythme soutenu à travers le monde. Désormais, la nouvelle série spéciale de Mongabay.com, Innovation dans la Protection de la Forêt Tropicale, a pour but de mettre en lumière des solutions à la crise à travers de courts entretiens avec quelques-uns des plus éminents scientifiques dans le domaine de l’écologie, des professionnels et des penseurs, sur de nouvelles approches innovantes de l’écologie. Pour plus de ces entretiens, veuillez consulter notre page Innovation dans la Protection de la Forêt Tropicale.
Ed Louis (à gauche) et Susie McGuire (à droite) avec un aye-aye. Photographie : courtoisie de la Madagascar Biodiversity Partnership and Conservation Fusion.
Susie McGuire et le Docteur Edward Louis Jr forment l’équipe dynamique à la tête de la Madagascar Biodiversity Partnership (MBP), une ONG qui fait participer les résidents locaux (à la fois humains et primates) aux efforts de reboisement à Madagascar.
Généticien de la conservation et vétérinaire de formation, Ed Louis a découvert 21 espèces de lémurs et a réintroduit avec succès dans la nature deux espèces de lémur localement disparues. Il est actuellement Directeur de la Génétique de la Conservation au zoo Henry Doorly d’Omaha et le fondateur et directeur de la Madagascar Biodiversity Partnership (MBP). Susie McGuire est la fondatrice et directrice de l’ONG, à vocation éducative Conservation Fusion.
Le grand hapalémur est actuellement répertorié comme étant en danger critique. Seulement 500 individus environ survivent dans la nature. Photographie . |
Le concept du programme EPRP (Educational Promoting Reforestation Program) de la MBP est simple a déclaré Susie McGuire à mongabay.com. La restauration de la forêt commence avec les lémurs, puisque les graines sont collectées dans leurs excréments. Une fois à maturation, les arbres seront systématiquement plantés, puis gérés et suivis par les populations locales ! Les habitants participent aux activités éducatives de Conservation Fusion pour mieux comprendre le programme de reboisement de la MBP. L’usage des terres sera réparti de façon à inclure 15 % d’arbres fruitiers, 30 % de cultures de rapport (pour l’exploitation forestière sélective et d’autres productions) et les 55 % restant seront alloués au reboisement.
La MBP a fait passer ce processus de conservation par la population à l’étape numérique. Avec l’aide de l’Université du Nebraska à Omaha, la MBP a développé une application pour suivre les contributions individuelles au reboisement. Avec cette application, les résidents s’enregistrent à la MBP et gagnent des points pour les arbres plantés.
« Ces points sont liés à leur profil de reboisement, » explique Susie McGuire, « et quand ils ont accumulé un certain nombre de points, ils peuvent les échanger contre certains articles comme des réchauds « rocket stoves » à basse consommation ou des kits d’éclairage à l’énergie solaire. Cela a permis aux personnes les plus entreprenantes de demander des articles pouvant les aider à démarrer leur propre entreprise. Ainsi, une association de femmes a gagné une machine à coudre et une association d’apiculteurs est en train de mettre en place un programme pour obtenir un extracteur de miel. »
Plus de 180 000 arbres ont été plantés grâce au programme de reboisement EPRP, un bon nombre d’entre eux par les enfants de neuf écoles locales participantes. La MBP a maintenant quatre sites à Madagascar, qui abritent des espèces en grave danger et qui fournissent un terrain de formation pour de jeunes scientifiques et écologistes ainsi que pour des chercheurs chevronnés.
Entretien avec Susie McGuire et le Dr Ed Louis Jr.
Enfants plantant des arbres. Photographie : courtoisie de la Madagascar Biodiversity Partnership et de Conservation Fusion.
Mongabay: Quel est votre parcours ? Depuis combien de temps travaillez-vous pour la protection de la forêt tropicale et dans quelles régions ? Quel est votre domaine de spécialisation?
Ed Louis Jr: Je suis généticien de la conservation avec un doctorat en génétique moléculaire et un diplôme vétérinaire spécialisé en médecine de terrain. Tout d’abord concentré sur la biogéographie insulaire, mon travail s’est étendu à travers le globe depuis les Galapagos, les Philipines, l’indonésie et la Thaïlande avant de s’ancrer fortement à Madagascar où j’ai dirigé des équipes sur le terrain, travaillé avec des étudiants malgaches et collaboré avec des scientifiques de pointe pendant ces quinze dernières années. Actuellement, je suis directeur de génétique de la conservation au zoo Henry Doorly d’Omaha, ainsi que le fondateur et directeur de la Madagascar Biodiversity Partnership (MBP), une ONG malgache. Notre axe de travail consiste à mobiliser la biodiversité locale pour soutenir, en partenariat avec la population, des programmes bénéficiant aux habitants et à l’environnement.
La Madagascar Biodiversity Partnership continue les recherches de génétique moléculaire de pointe au Centre de Conservation et de Recherche du zoo d’Omaha et met en place de nombreux programmes de proximité afin de promouvoir des actions durables et responsables à Madagascar. Grâce aux actions que nous avons menées, à nos innovations et notre implication, nous avons découvert 21 espèces de lémurs inconnues des scientifiques, nous avons réintroduit avec succès deux espèces de lémurs qui étaient localement éteintes avec maintenant trois générations de petits en bonne santé, et nous avons transféré notre technologie par la formation de plus de 40 étudiants malgaches. En outre notre équipe est le fer de lance du développement de réchauds basse consommation à prix abordable et de briquettes de biocarburant, de l’introduction de panneaux et éclairages solaires chez les habitants, et de l’implémentation de l’un des efforts de reboisement des plus novateurs, utilisant les habitants de la forêt locale (à savoir les lémurs) comme base du programme. Chacun de ces programmes est renforcé par une composante éducative à multiples facettes à travers un partenariat avec Conservation Fusion, une ONG internationale.
Susie McGuire:J’ai lancé Conservation Fusion en 2010, et mon axe de travail actuel est à la fois l’éducation et l’île de Madagascar. Je suis la fondatrice et la directrice de Conservation Fusion, et j’ai la passion des animaux, de la science, de l’environnement, des gens, et de changer le monde, donc mener CF, une ONG internationale, est un créneau parfait pour moi. La mission de l’organisation est «L’éducation pour construire et rendre plus fort notre monde». C’est ce que nous accomplissons en introduisant des méthodes éducatives pratiques, amusantes et interactives orientées vers la protection de l’environnement. Mon équipe et moi avons créé des liens entre les populations à une échelle locale et mondiale pour trouver des solutions aux défis environnementaux. Le résultat de notre travail consiste en de multiples filons de financement formation « o-rama », des réseaux d’apprentissage de service, des publications de livres, des articles publiés pour la communauté scientifique, et comme résultat direct du travail de notre équipe et de nos partenaires MBP sur l’île de Madagascar, le retrait d’une espèce de lémur en danger critique de la liste rouge de l’UICN.
Des fondations locales et internationales, la BBC et de multiples zoos de l’Australie jusqu’à Boise en Idaho nous ont rejoints pour soutenir la mission et la vision de cette organisation en expansion. Nous nous efforçons de sortir des sentiers battus afin de trouver des moyens innovants pour soutenir des organisations à but non lucratif et pour donner la possibilité à d’autres de changer le monde.
Mongabay:Êtes-vous personnellement impliqués dans des projets ou études représentant une innovation émergente dans la protection de la forêt tropicale?
Ed Louis avec un lémur à crinière noir et blanc. Photographie : courtoisie de la Madagascar BiodiversIty Partnership et de Conservation Fusion.
Susie McGuire and Ed Louis: Susie McGuire et Ed Louis : Oui ! Le Madagascar Biodiversity Project a établi quatre sites permanents à Madagascar. Ces régions abritent chacune des lémurs, ou des tortues au bord de l’extinction. La beauté du programme MBP est qu’ils ont assimilé l’idée que les programmes de protection efficaces doivent avoir une composante éducative et le soutien de la population locale. En éduquant et en responsabilisant des habitants et en fournissant des technologies « vertes » tangibles en échange d’actions de protection durables, les membres de la communauté deviennent des acteurs à part entière de la protection de la biodiversité. C’est une situation gagnant-gagnant pour nous tous.
La gestion des écosystèmes est un sujet brûlant et la MBP s’occupe de problèmes tels que l’eau potable et l’assainissement, les ressources renouvelables et les technologies vertes, avec les Malgaches dans l’espoir qu’avec une meilleure compréhension de ces principes, ces quatre sites puissent passer directement de aucune infrastructure (eau, électricité etc.) à une autosuffisance pour les hommes et la vie sauvage menacée. C’est tout bénéfice ! D’autre part, le programme de reboisement local qui a commencé au site de recherche de la MBP à Kianjavato s’est étendu sur de multiples nurseries qui ont été mises en place ou qui sont en cours d’installation, avec des puits pour fournir un approvisionnement en eau pour les plants. Plus de 180 000 arbres ont été plantés grâce à ce programme, nombre d’entre eux par des enfants des neuf écoles locales participant aux programmes éducatifs de CF.
Le programme éducatif est à facettes multiples et inclut des ateliers pour les étudiants, les enseignants, les anciens des villages et les officiels du gouvernement, à la fois au niveau local et régional. Des camps de conservation et des « soirées cinéma » renforcent également les missions de reboisement et mettent l’accent sur les bénéfices pour les hommes et pour la biodiversité dans cette région spécifique de l’île. La MBP travaille avec de multiples partenaires, parmi lesquels CF, qui complète les efforts de recherche de la MBP.
Dans les forêts sèches d’épineux, la MBP a un site permanent à Lavavolo où elle collabore avec CF pour fournir des Hippo rollers (mini citernes roulantes) aux habitants afin d’assurer un acheminement de l’eau plus efficace. C’est une solution à la pénurie d’eau dans la région qui change la vie des femmes et des enfants en leur permettant de libérer du temps habituellement consacré à la collecte de l’eau.
Les composantes d’infrastructure et de recherche pour le reboisement ainsi que des mesures de protection des lémurs à la pointe du progrès sont en place avec la MBP et CF pour permettre aux populations locales, aux officiels du gouvernement, aux enseignants et aux enfants de prendre la responsabilité et d’être fiers de protéger leurs ressources naturelles.
Mongabay:Que considérez-vous comme le plus grand accomplissement de ces dix dernières années dans la protection de la forêt tropicale?
Des enfants d’une école de Kianjavato plantent des arbres. Photographie : courtoisie de la Madagascar Biodiversity Partnership et de Conservation Fusion.
Susie McGuire:Avoir appris que c’est possible et que cela peut être fait à un niveau local en utilisant des essences d’arbres locales. Quand des membres de la population locale sont directement impliqués et qu’ils ont un rôle à jouer dans ce qui se passe, un ensemble de petites choses peuvent s’accumuler et entraîner de grands changements. Il existe beaucoup d’organisations bien intentionnées avec des programmes à gros budget, cependant nombreuses sont celles qui ne font que distribuer de l’argent, ce qui n’aide pas à promouvoir la dignité des habitants, ni leur responsabilisation ou leur implication, et mène ainsi souvent à la dépendance. Nous nous efforçons d’impliquer les membres des communautés, les décideurs et les enfants dans les décisions qui vont donner forme à leur avenir.
Mongabay:Quelle est la prochaine grande idée dans la protection de la forêt ? Quelles approches ou idées sont en train d’émerger ou ont émergé récemment ? Quel sera le catalyseur de la prochaine grande avancée?
Susie McGuire:La prochaine grande idée dans la protection de la forêt est la responsabilisation. Ceci concerne les philanthropes, les ONG et les populations sur le terrain. Le Docteur Louis et l’équipe de la Madagascar Biodiversity Partnership développent un projet de reboisement qui comprend une grande variété d’essences d’arbres qui fournissent un éventail de services comprenant des productions de fruits et de bois et des zones sans culture pour des arbres d’essences locales qui remplacent les fonctions écologiques perdues à cause du déboisement. Si nous voulons réussir, nous ne pouvons pas ignorer des questions difficiles telles que le régime foncier et la définition de sanctions pour l’abattage dans les zones reboisées, qui doivent être appliquées par les populations locales participantes.
Il est de la responsabilité des ONG, des chercheurs et des philanthropes de développer les bases de programmes de protection de l’environnement en s’appuyant sur les expériences et les ressources qui ne sont pas accessibles au public ciblé afin d’initier un dialogue définissant les attentes de chacun. En suivant ce processus, il apparaît que le déboisement est la conséquence d’un ensemble de besoins de la population locale, besoins qui ne peuvent pas tout être satisfaits par une seule organisation. La beauté de ce que nous avons accompli vient du fait que les ONG peuvent travailler ensemble, chacune dans son domaine d’expertise.
L’aye-aye est répertorié comme étant en danger par la Liste Rouge de l’UICN. Photographie.
La MBP travaille en partenariat avec Conservation Fusion. CF a des programmes récurrents sur les sites de recherche de la MBP pour apprendre aux gens comment la forêt leur assure un avenir sain en amenant la pluie, en fournissant de la nourriture et des remèdes, et en stabilisant le terrain pendant les cyclones qui se produisent tous les ans à Madagascar. CF travaille en étroite collaboration avec les enseignants locaux en leur fournissant des opportunités de se former et de constituer des réseaux. Pour la première fois, des éducateurs de villages visitent différentes régions de Madagascar et peuvent parler avec des enseignants de ces régions pour partager leurs difficultés et leurs réussites. Ces enseignants aident leurs concitoyens à assimiler le message de la protection de la forêt et quand ces gens comprennent le « pourquoi » de leurs actions, ils sont davantage susceptibles de participer en respectant les lois et en reconstituant les forêts.
La MBP s’efforce d’encourager une large participation des populations, avec comme résultat plus de mille personnes qui ont planté des arbres dans une seule commune. Ceci a poussé la MBP à l’étape suivante : ce travail local concret de reboisement passe au stade numérique. Pour rendre cela possible, la MBP a recherché de l’aide, et a pu coopérer avec l’Université du Nebraska, à Omaha, pour le développement d’une application pour suivre la contribution d’une personne au reboisement à Madagascar. Cette application permet aux habitants du pays de s’inscrire à la MBP pour planter des arbres dans leurs villages. Quand ils plantent des arbres, ils gagnent des points de reboisement. Ces points sont liés à leur profil de reboisement, et à mesure qu’ils accumulent des points, ils peuvent les échanger contre des articles comme des réchauds « rocket stoves » à basse consommation et des kits d’éclairage à énergie solaire. Cela a motivé les personnes à l’esprit le plus entreprenant à demander comme récompense des articles pour les aider à démarrer leur propre entreprise. C’est ainsi qu’une association de femmes a planté des arbres pour gagner une machine à coudre et qu’une association d’apiculteurs est en train de mettre en place un programme spécial pour obtenir un extracteur de miel.
Finalement, les populations travaillant avec la MBP auront les compétences pour entretenir leurs forêts et la chance d’avoir mis sur pied des entreprises. L’avant dernier objectif de la MBP est de fournir aux habitants un coup de pouce, pas de la charité, et dans le processus, unir des milliers de voisins dans un effort qui aboutit à un écosystème intact, une meilleure éducation et une vraie indépendance.
Mongabay: Pouvez-vous nous donner une idée générale du programme de reboisement de la Madagascar Biodiversity Partnership ? De quelle manière ce programme est-il innovant?
Plantation d’arbres dans les collines de Madagascar. Photographie: courtoisie de la Madagascar Biodiversity Partnership et de Conservation Fusion.
Susie McGuire: L’Education Promoting Reforestation Program (EPRP) est basé sur la germination et la plantation de semences collectées dans les excréments du lémur à crinière noir et blanc (Varecia variegata) un acteur naturel de la dispersion des semences. Le concept de l’EPRP est simple. La restauration de la forêt commence avec les lémurs, puisque les semences sont collectées dans leurs excréments. Cette nouvelle méthode sera appliquée aux efforts de reboisement pendant que les habitants apprennent les bonnes techniques spécifiques à chaque espèce pour la germination et les soins des pousses dans la pépinière. A maturation, les arbres seront systématiquement plantés, et ensuite gérés et surveillés par la population locale ! Les habitants participent aux activités éducatives de Conservation Fusion pour mieux comprendre le programme de reboisement de la MBP. La répartition des terres sera faite de façon à inclure 15 pour cent d’arbres fruitiers, 30 pour cent de cultures de rapport (en vue d’une exploitation forestière sélective et d’autres productions) et les 55 pour cent restant seront consacrés à la restauration de la forêt.
La population de Kianjavato se compose à 98 pour cent de fermiers de subsistance, dépendants de la forêt pour subvenir à leurs besoins essentiels tels que la nourriture, l’eau et l’habitat. La pratique de la culture sur brûlis (tavy) a laissé un paysage dénudé, qui ne peut plus supporter les pratiques agricoles nécessaires pour nourrir les fermiers de subsistance de la région.
Alors que la forêt classée de Kianjavato est un site non protégé sur le papier, la population locale s’est engagée à protéger les lémurs et à reconstituer leur habitat forestier à partir de zéro, le résultat de programmes éducatifs et de bénéfices tangibles. Le meilleur moyen d’évaluer le succès de l’opération est de mesurer les effectifs de lémurs menacés dans la région du Kianjavato. Des chiffres récents de nos partenaires à la Madagascar Biodiversity Partnership (MBP) confirment que les populations de lémurs augmentent régulièrement. En 2011, les chiffres indiquaient une progéniture de 21 lémurs à crinière noirs et blancs et 24 petits de grand hapalémur (Prolemur simus). On a constaté avec peut-être encore plus d’excitation la présence d’un jeune aye-aye qui fait l’objet d’une observation comportementale quotidienne. Ces informations sont collectées par la MBP pendant qu’ils observent la mère et le jeune aye-aye qui sortent de leur nid la nuit. À ce jour, il s’agit de la première fois où l’on peut collecter des informations et observer une naissance chez cette espèce dans la nature ! Par la suite, l’équipe a pu assister à la naissance et l’élevage de deux autres petits.
Nos programmes éducatifs de sensibilisation insistent sur les effets de la déforestation qui impactent directement la vie des gens comme la pénurie d’eau, la sécheresse, l’érosion, de faibles récoltes. En outre, les études confirment que lorsque les populations locales réalisent les avantages des ressources de la forêt comme la nourriture, l’habitat, les remèdes, un air et une eau propres, ils sont enclins à la protéger.
Pépinière. Photographie : courtoisie de la Madagascar Biodiversity Partnership et de Conservation Fusion.
(Cet article a été financé par le programme Special Reporting Initiatives (SRI) de Mongabay.org. Pour soutenir des publications telles que celle-ci, merci de vous rendre sur mongabay.org et d’envisager un don, déductible des impôts).