Corail en forme d’éventail au large de la côte du Belize. Photo de : Rhett A. Butler
Aujourd’hui, selon un nouveau rapport de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), seulement 8 pourcent des récifs caribéens conservent du corail. Avec la contribution et les données proposées par 36 scientifiques, le rapport dresse un sombre portrait du déclin des coraux dans la région, menaçant la pêche, le tourisme et la vie marine en général.
« Les causes majeures du déclin du corail sont bien connues : une pêche excessive, la pollution, la maladie et le blanchiment du à l’élévation de la température résultant de la combustion des énergies fossiles », explique Carl Gustaf Lundin, directeur du Programme Global Milieu Marin et Polaire de l’UICN, dans un communiqué de presse.
Il y a quarante ans, plus de la moitié des récifs aux Caraïbes arboraient des coraux. Mais dans la région, après des décennies d’impacts d’activités humaines, seuls certains récifs isolés montrent une croissance du corail jusqu’à 30 pourcent, à peine plus de la moitié de ce qui avait été trouvé en 1970.
Le déclin des espèces mangeuses d’algues comme le poisson perroquet ou les oursins a pour conséquence de laisser les « mauvaises » algues envahir les récifs. Ajouté à cela, le réchauffement des océans du au changement climatique a aussi contribué à la perte des coraux à travers la région. Les algues symbiotiques, connues sous le nom de zooxanthelles, abandonnent le corail quand l’eau se réchauffe, un phénomène que l’on appelle « blanchiment ».
« Pour ceux qui sont encore très septiques concernant ce qu’il se passe au niveau du changement climatique, je dirais que la réalité ne joue pas en leur faveur », dit Lundin lors d’une interview pour le National Geographic.
L’activité excessive de la pêche reste un problème dans certains pays, comme en Jamaïque, et la pollution de l’écoulement des éléments nutritifs provenant de la terre en est un autre aux Etats-Unis dans les Virgin Islands.
Le rapport exige une meilleure régulation concernant la pêche dans la région, plus d’efforts pour tacler l’écoulement des éléments nutritifs, une augmentation des zones marines protégées et une réduction globale des émissions de gaz à effet de serre.
« En se projetant dans l’avenir, on réalise qu’il y a un besoin urgent de réduire immédiatement et de façon drastique les impacts humains si nous voulons que les récifs coralliens et les pêcheries, d’une importance vitale, qui en dépendent survivent dans les décennies à venir », dit Lundin.
Un rapport plus long et plus détaillé concernant les récifs de corail de la région sera publié en mars de l’année prochaine.