L’abattage de bois de palissandre et d’ébène a été associé à la hausse du braconnage de lémuriens menacés pour le commerce de viande de brousse à Madagascar. Gibson Guitar a en effet admis l’importation délibérée de bois du « marché gris » de Madagascar, mais une entente avec le département de la Justice lui évite les poursuites.
La société Gibson Guitar a évité les sanctions pénales sous le Lacey Act — une loi visant à mettre un terme à l’exploitation illégale du bois à l’étranger — grâce à une entente avec le département de la Justice.
Gibson a été accusé d’importer illégalement du bois exploité dans les forêts tropicales de Madagascar en 2008 et 2009. Le fabricant d’instruments a également fait l’objet d’une enquête pour importation douteuse de produits en bois de palissandre et d’ébène en provenance d’Inde.
Conformément à cet accord, Gibson doit payer une amende s’élevant à 300 000 $ pour violation du Lacey Act et 50 000 $ supplémentaires à la National Fish and Wildlife Foundation qui seront utilisés pour « promouvoir la conservation, l’identification et la propagation des espèces protégées d’arbres utilisés dans l’industrie des instruments de musique ainsi que des forêts où ces arbres poussent. » Gibson perd également l’ébène exploitée illégalement à Madagascar d’une valeur de 261 844 $ et doit mettre en place un programme de conformité pour empêcher l’import illégal de bois.
Exploitation illégale de palissandre au parc national de Masaola. Photo de Rhett A. Butler. |
La décision survient après une longue campagne menée par Henry Juszkiewicz, PDG de Gibson contre la saisie et les nouvelles dispositions du Lacey Act, qui ont renforcé la réglementation des importations de produits forestiers. La campagne a obtenu le soutien des personnes tirant profit de l’exploitation forestière en Asie et les partisans du Tea Party aux États-Unis, mais a transformé le fabricant d’instruments en paria aux yeux des défenseurs de l’environnement. L’ébène au cœur de la plainte adressée au département de la Justice provenait de Madagascar à une période où l’exploitation forestière décimait les forêts tropicales en danger dans le nord-est du pays.
The settlement spells out the circumstances around Gibson’s sourcing of the Madagascar ebony:
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L’ébène de Madagascar est une espèce d’arbre à croissance lente et sa provision est considérée comme menacée dans son environnement naturel à cause de la surexploitation. L’exploitation aussi bien légale qu’illégale d’ébène et autres espèces d’arbres a considérablement réduit le couvert forestier de Madagascar. Les forêts de Madagascar abritent de nombreuses espèces endémiques de plantes et animaux. La récolte de l’ébène à Madagascar, ainsi que l’exportation de produits en ébène non finis, est interdite depuis 2006.
Gibson achetait les « touches » — planches sciées d’ébène de Madagascar — utilisées pour la fabrication des manches de guitare. Les touches en ébène étaient commandées à un fournisseur qui les obtenait lui-même d’un exportateur situé à Madagascar. Le fournisseur de Gibson a continué à recevoir des planches pour les touches en ébène de son exportateur après l’interdiction de 2006. L’exportateur malgache n’avait pas d’autorisation pour exporter les planches en ébène après l’entrée en vigueur de la loi de 2006 à Madagascar.
En 2008, un employé de Gibson participe à un voyage à Madagascar financé par une organisation à but non lucratif. Les participants au voyage, dont l’employé de Gibson, apprennent alors qu’une loi passée en 2006 à Madagascar interdit la récolte d’ébène et l’exportation de tout produit non fini en ébène. Les organisateurs du voyage leur disent également que les parties d’instruments comme des planches pour les manches d’instruments seraient considérées comme non finies et donc illégales à l’exportation conformément à la loi de 2006. Les participants visitent aussi les installations de l’exportateur à Madagascar, celui qui procurait l’ébène au fournisseur de Gibson, et sont informés que le bois présent est sous saisie ne peut donc pas être déplacé.
Quand l’employé de Gibson revient de Madagascar, il transmet l’information aux supérieurs de Gibson. L’information reçue par cet employé lors du voyage de 2008 et envoyée à la direction de la société par l’employé suite à ce voyage, n’est pas suivie, et aucune action n’est mise en place alors que Gibson continue à passer commande à son fournisseur. Gibson reçoit quatre livraisons de planches à touche en ébène de Madagascar de son fournisseur entre octobre 2008 et septembre 2009.
Selon l’entente avec le département de la Justice, Gibson « accepte et assume la responsabilité » de cette faute. La société évitera les poursuites judiciaires sous réserve qu’elle évite toute violation supplémentaire du Lacey Act.