Le reboisement tropical est plus efficace que le boisement tempéré dans le ralentissement du réchauffement mondial.
Arbre d’une forêt tropicale au Panama. Photo de Rhett A. Butler.
Préserver le couvert forestier et reboiser les zones défrichées dans les tropiques réduira plus efficacement les températures que planter des arbres dans les terres cultivées tempérées soutient un nouvel article publié dans Nature Geoscience.
En utilisant des modèles informatiques, Vivek Arora et Alvaro Montenegro estiment que convertir toutes les terres cultivées du monde en forêts réduirait les températures mondiales de seulement 0,45°C, ce qui est infime au regard de l’augmentation prévue par les scientifiques et qui se base sur les actuelles trajectoires d’émissions. Les auteur affirment que leurs résultats indiquent combien il est important de réduire les émissions de gaz à effet de serre plutôt que de compter sur le boisement des régions tempérées.
“Le boisement n’est pas un substitut à la réduction des émissions à effet de serre,” écrivent-ils.
Mais les auteurs constatent que le reboisement dans les tropiques a un effet de refroidissement disproportionné par rapport aux efforts de plantation d’arbres loin de l’Equateur, mais non en raison de la capture de carbone. Les forêts dans les lointaines régions du Nord et du Sud absorbent davantage la lumière du soleil que les terres cultivées, provoquant un réchauffement local. Tandis que l’absorption de la chaleur par les forêts tropicales est compensée par une évaporation accrue de l’eau, ce qui a un effet de refroidissement.
Ceci signifie en clair que le boisement des zones tropicales est environ trois fois plus efficaces dans la réduction du réchauffement que le boisement des zones tempérées.
Arora et Montenegro concluent en conséquence que protéger et accroître les forêts tropicales consiste en une approche particulièrement utile pour contribuer à atténuer les changements climatiques.
“Eviter de déforester et continuer de boiser dans les tropiques s’avèrent être d’efficaces stratégies de gestion forestière d’un point de vue climatique.”
Vivek K. Arora et Alvaro Montenegro. De petits bénéfices en matière de températurse grâce à des efforts de boisement réalistes. Nature Geoscience PUBLIE EN LIGNE : 19 JUIN 2011 | DOI: 10.1038/NGEO1182