Une nouvelle étude parue dans l’Ecological Management & Restoration a établit que la reforestation en forêts tropicales assimile plus de carbone que les plantations mono-cultures ou encore les cultures mixtes. Cette recherche s’est menée sur trois projets dans le Nord-est de l’Australie : Un projet de reboisement d’une forêt tropicale par une variété d’arbres locaux, une plantation de plusieurs espèces et une plantation mono-culture de conifères.
« Comparé aux plantations mono-cultures, les projets de reforestation étaient plus diversifiés, ils incluaient de plus gros arbres qui présentaient un boisage plus important que la plantation de conifères, expliqua lors d’une conférence de presse le Dr John Kanowski, co-auteur de l’étude et écologiste membre de la “Australian Wildlife Conservancy”
Palmiers produisant l’huile de Palme abattus afin d’établir une nouvelle plantation pour la production de cette dernière sur l’ile Indonésienne de Sumatra Crédit Photo : Rhett A. Butler |
L’étude montra qu’un hectare reboisé en forêt tropicale emmagasine en moyenne 106 tonnes de carbone : soit 40 tonnes de plus qu’un hectare de conifères et 20 tonnes de plus qu’une plantation d’espèces variées pour la même surface.
Les environnementalistes dénoncent depuis longtemps les plantations mono-cultures intensives comme facteurs participant aux dérèglements climatiques, celles-ci modifient en effet la biodiversité du milieu, mettant ainsi de nombreuses espèces en danger de survie. De plus, ces plantations mono-cultures entrainent des conflits au sein des tribus indigènes et polluent les sources d’eau locales.
Selon Kanowski, cette nouvelle étude discrédite l’idée selon laquelle les plantations mono-cultures capturent plus de carbone que les forêts tropicales.
Le marché de l’assimilation de carbone est devenu une manière d’obtenir des fonds pour les projets de restauration, les pays et entreprises y voient en effet une manière de réduire leur émission de carbone. Cependant, il est craint que la distribution de tels fonds n’encourage les mono-cultures au détriment de projets de reforestation plus diversifiés, justement à cause de cette croyance que les mono-cultures retiennent plus de carbone.
Kanowski reconnait malgré tout que des problèmes économiques se posent lorsqu’il faut choisir entre le reboisement en forêts ou en plantations, car la reforestation coute en effet plus chère que le développement de cultures.