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Reboisement extrême : un planteur de baobabs défie feux, coupes illicites, bétails et plus

L’allée des baobabs à Morondava, la ville la plus proche à 80 km de Belo-sur-mer. Image © Nirina Rakotonanahary.

  • À Madagascar, la saison des feux de brousse entre août et décembre fait des ravages, surtout du côté sud-ouest et ouest de l’île.
  • Dans un contexte de reforestation extrême, Dry Forest, une jeune ONG malgache, veut sauver la forêt du parc national de Kirindy Mite, en basant ses chances de réussite sur une approche innovante.
  • À part les feux de brousse, l’ONG doit faire face à de nombreux autres défis, généralement liés à la pauvreté des locaux.

BELO-SUR-MER, Madagascar — La situation était choquante à l’intérieur du parc national de Kirindy Mite lors d’une visite en début novembre 2022. L’année antérieure, une très grande étendue de forêts a été ravagée par le feu et peine à se relever; d’imposants baobabs étaient encore debouts, calcinés et sans feuilles. Et juste le mois antérieur, les flammes ont aussi incendié 45 000 jeunes arbres plantés sur 60 hectares (148 acres) ailleurs dans le parc, réduisant à néant tous les efforts de la première campagne de reforestation effectuée par l’ONG Dry Forest, en 2020-2021.

« Ils ont passé presque 15 jours à éteindre complètement le feu là-bas ! », témoigne Hamill Harrisson, le directeur exécutif de l’ONG et un natif de Belo-sur-mer, une commune rurale à l’ouest de Madagascar où le parc se situe.

« On a participé à éteindre le feu quand c’est arrivé, beaucoup de sortes d’animaux ont péri dans le feu », dit avec tristesse Armand, un homme qui vit de la récolte de sel au village d’Antsira à Belo-sur-mer et qui a planté des arbres avec l’ONG. (Comme beaucoup de Malagasy, le nom complet d’Armand est composé d’un seul nom).

Entré du parc national du Kirindy Mite, à Belo-sur-mer. Image de Nirina Rakotonanahary pour Mongabay.
Les dégâts d’un incendie en 2021 dans une zone que Dry Forest a récemment commencé à reforester. Image de Nirina Rakotonanahary pour Mongabay.

Petite commune isolée et d’apparence paradisiaque, Belo-sur-mer se situe à 80 kilomètres (50 miles) au sud de la ville de Morondava. Les résidents voient un de leur plus grand trésor, la forêt du parc national Kirindy Mite, partir progressivement en fumée chaque année.

« C’était une immense forêt avant et regardez comment ils l’ont détruit ! », s’indignait Paul Zafy, un sexagénaire habitant au village de salines d’Antsira et qui plante également des arbres avec Dry Forest.

Pour tenter de faire face à cette perte accélérée de biodiversité, Dry Forest, une jeune ONG malgache créée en 2019, veut faire renaître les zones brûlées de la forêt du Kirindy Mite de leurs cendres. Il s’agit d’un écosystème de forêt tropicale sèche caducifoliée typique de la région Menabe. La forêt abrite des espèces d’animaux endémiques et en danger critique d’extinction selon l’UICN, comme le microcèbe de Madame Berthe (Microcebus berthae) et le lépilémur à queue rousse (Lepilemur ruficaudatus).

Le parc national terrestre du Kirindy Mite fait environ 120 000 hectares (297 000 acres). Entre 2001 et 2020, le parc a perdu environ 19 000 ha (46 950 acres) de couverture forestière, dont 72 % (13 700 ha ou 33 850 acres) dus aux feux incontrôlés, selon Global Forest Watch. Ici, Dry Forest veut surtout sauver les baobabs dont six espèces sont endémiques de Madagascar et trois sont en danger d’extinction. De plus, ces arbres sont emblématiques dans la culture malgache étant donnée leur apparence presque surnaturelle, tels des arbres plantés à l’envers.

La restauration des parties déboisées du Kirindy Mite tient d’une tentative de reforestation extrême, car en plus de la difficulté des feux, Dry Forest doit également lutter contre la pauvreté locale, le défrichement et l’exploitation illégale du bois, le bétail détruisant les jeunes arbres et un début d’afflux de migrants venant du sud qui augmentent les pressions sur le peu de ressources disponibles.

Un planteur de baobabs défie feux, coupes illicites, bétails et plus

Une zone minée de difficultés

Sur la presqu’île de Belo-sur-mer, à l’extérieur des limites du parc, se trouvent le village principal de la commune rurale du même nom et la base de Dry Forest. Depuis toujours, le village est presque coupé du pays en saison des pluies, mais s’en est toujours adapté.

Cependant, depuis quelques années, la commune vivant principalement de la construction et du commerce de boutres s’est extrêmement appauvrie. Cela constitue un cercle vicieux obligeant les communautés à exploiter toujours plus les forêts. D’après Harrisson, lors des bons jours, les habitants les plus vulnérables de Belo-sur-mer (la commune) ne gagnent que 5 000 à 10 000 ariarys ($1 à $2 environ) au quotidien avec leurs petits commerces de produits issus de la petite pêche, de la chasse et de la coupe de bois.

Dans les villages à l’extérieur du parc, les gens pratiquent l’agriculture itinérante pour du maïs et divers légumes racines. Et à Madagascar, la saison agricole est chaque année précédée par une saison de feux de brousse (entre août et décembre), avec lesquels beaucoup d’agriculteurs préparent leurs champs. Mais parfois, les feux deviennent incontrôlables et engendrent des conséquences dramatiques pour les forêts et les animaux sauvages qui y habitent.

Au cours de la saison des feux de 2022, toute l’île a enregistré un grand nombre d’alertes de feux : 186 884 alertes entre début août et fin décembre, selon Global Forest Watch. Les départs de feux les plus importants ont été observés vers mi-octobre et ont impacté plusieurs aires protégées et zones reboisement. Des pics d’intensité des feux ont été observés sur le côté ouest et sud-ouest de l’île, non loin du Kirindy Mite.

Néanmoins, les feux de brousse sont loin d’être le facteur principal de déforestation pour l’île, dans sa globalité. Global Forest Watch estime qu’en 2021 Madagascar a perdu 235 000 ha (580 700 acres) de couverture forestière, avec pour cause principale – à 97% – l’agriculture itinérante.

Les forêts de la région Menabe et leurs baobabs font face depuis des décennies à des menaces toujours plus graves, que l’on pourrait croire sans issue. La situation du Menabe Antimena, une aire protégée située à une centaine kilomètres (environ 62 miles) au nord du Kirindy Mite, est critique. Cette forêt risquerait de disparaître entièrement d’ici 2050 si le rythme actuel de déforestation, principalement pour l’agriculture, continue, selon une étude scientifique.

Hamill Harrisson, directeur exécutif de Dry Forest, discutant avec deux villageois d’Antsira. Image de Nirina Rakotonanahary pour Mongabay.
Un boutre en construction et laissé à l’abandon sur la plage de Belo-sur-mer. Image de Nirina Rakotonanahary pour Mongabay.

Un plan divisé en trois axes

Dans ce contexte alarmant, le principal objectif de Dry Forest est de parvenir un jour à restaurer les zones déboisées de la forêt du Kirindy Mite. C’est un objectif difficile, mais Jérémy Ranjatoelina, président et cofondateur de l’ONG, veut se battre pour les générations futures. « Un jour je pourrais dire à mes enfants : au moins j’ai essayé », dit-il.

Pour y parvenir, Dry Forest suit un plan divisé en trois axes. Le premier concerne la restauration proprement dite de l’écosystème forestier du Kirindy Mite. L’ONG finance cette reforestation grâce à un système de parrainage : pour un don d’environ $4,5, Dry Forest peut planter, avec des villageois volontaires payés, un baobab et cinq autres arbres autochtones. Il distribue aussi des espèces d’arbres utiles aux villageois habitant autour du parc national.

Pour produire les arbres, Dry Forest entretient trois pépinières avec une capacité combinée de 100 000 jeunes arbres par an. Incluant les pépiniéristes, l’ONG compte aujourd’hui huit salariés. Lors de sa dernière campagne de 2021-2022, l’ONG a pu planter 64 000 arbres forestiers autochtones (dont 2 600 baobabs) dans la forêt du parc. Il a aussi planté 20 000 arbres utiles exotiques et fruitiers en zones villageoises et donné 10 000 arbres aux villageois.

Des jeunes plants de baobabs (Adansonia rubrostipa) dans la pépinière de Dry Forest à Belo-sur-mer. Image de Nirina Rakotonanahary pour Mongabay.

Les arbres autochtones sont exclusivement plantés dans le parc national, avec un taux de survie estimé à 35 %. Ce constat exclut la zone restaurée pour la campagne 2020-2021, dont le taux de survie serait nul après l’incendie en octobre 2022, éradiquant 45 000 jeunes arbres. Après cet échec, l’ONG a décidé de se concentrer sur une seule zone de reforestation, celle restaurée lors de la campagne 2021-2022.

Dans leurs pépinières, Dry Forest plante les trois espèces de baobabs présentes originellement dans la forêt du Kirindy Mite : l’Adansonia grandidieri, l’A. za et l’A. rubrostipa qui est endémique du sud-ouest et de l’ouest de l’île. L’ONG a également réussi à faire germer trois A. perrieri, l’espèce de baobab la plus rare au monde.

Le deuxième axe du projet de Dry Forest concerne le gardiennage des zones restaurées par les communautés et officiellement mis en œuvre en avril de cette année. Ranjatoelina a annoncé avec fierté l’obtention du financement nécessaire pour cet axe, car cela redonne du courage à l’ONG malgré les difficultés. Ce volet comprendra notamment la surveillance plus minutieuse de la zone de reforestation, ainsi que les suivis techniques des résultats tels que les taux de croissance et le carbone séquestré.

Un jeune plant de baobab planté par Dry Forest et dont les pousses ont été grignotées par des zébus de passage. Image de Nirina Rakotonanahary pour Mongabay.
Jeunes pousses dans la zone de reforestation de Dry Forest, qui a brulée en 2021. Image de Dry Forest.

Le troisième axe est un programme de valorisation des produits forestiers non-ligneux et qui n’est pas encore mis en œuvre. L’ONG a l’intention de cibler les fruits des baobabs qui sont considérés comme « super-aliments » et auraient une bonne valeur sur le marché national et international.  Le but est de lutter contre la pauvreté au sein des communautés locales. Au lieu d’exclure les communautés du parc, elles auraient libre accès aux produits autres que le bois, en tant qu’alternative économique. Ranjatoelina estime que cette stratégie de conservation, bien que commune ailleurs, est une nouveauté à Belo-sur-mer.

La synergie de ces trois programmes serait la clé de leur réussite s’ils arrivent à terme, selon Ranjatoelina, car ils impliquent de manière importante les communautés locales (une autre stratégie qu’il estime nouvelle dans la région).

« Il n’existe pas vraiment de motivation à la conservation du côté des communautés », dit Ranjatoelina.

Il compte sur l’idée que les intégrer dans les programmes de plantation et leur donner une source de revenus les inciterait à protéger la forêt, car ils pourraient en tirer une certaine fierté. L’ONG, dont le personnel — à part les bénévoles administratifs — est intégralement issu de la région, effectue également des actions sociales pour multiplier ses chances de convaincre les villageois de ne pas déforester.

D’après les agents sur le terrain, la saison de reboisement est un grand évènement pour les villageois, car il y a une fête et un petit banquet quand les hommes des villages reviennent de la forêt, où ils ont passé plusieurs jours pour préparer la zone et planter les arbres. À part cela, l’ONG a construit des puits et un préau communautaire pour l’école primaire publique de Belo-sur-mer.

Le village de Belo-sur-mer, à 80 km au sud de Morondava. Image de Nirina Rakotonanahary pour Mongabay.

Restaurer un écosystème très sensible

En se référant à l’écosystème forestier d’origine, l’ONG plante chaque baobab en association avec des essences autochtones, telles que la Cordyla madagascariensis (anakaraka en Malagasy) et le Cedrelopsis grevei (katrafay). L’idée est que cette technique permettrait de reproduire l’écosystème d’origine, tout en favorisant la compétition entre les espèces et donc leur croissance.

Des études d’autres pays ont également prouvé que les associations d’arbres autochtones, avaient plus de capacité de séquestration de carbone que les arbres non indigènes. Pourtant, beaucoup de projets de reboisement à Madagascar préfèrent l’acacia, une espèce exotique, car il pousse vite et fournit rapidement du bois utile pour les villageois.

Les méthodes de plantation sont basées sur des documentations scientifiques mais surtout sur des connaissances autochtones. D’après Ranjatoelina, les communautés locales connaissaient des techniques de plantation non documentées par les scientifiques, par exemple quels terreaux utiliser pour chaque espèce d’arbre.

D’un autre côté, l’ONG a choisi la méthode de plantation la plus populaire, qui espace chaque arbre d’environ un mètre. Onja Hariveloniaina Razanamaro, chercheuse spécialiste en baobabs à l’Université d’Antananarivo, suggère en plus de planter en bordure de la zone de restauration, des essences autochtones à croissance rapide (dites espèces pionnières), afin de protéger des feux et des autres intempéries les espèces endémiques les plus fragiles et à croissance lente.

Un feu qui se déclenche à Morondava, à 80 km de Belo-sur-mer. Image de Nirina Rakotonanahary pour Mongabay.

Bien que le système de l’ONG veuille éviter l’introduction d’espèces en plantant les espèces non-natives uniquement en zones villageoises, il n’est pas exempt de risques. L’écosystème forestier du Kirindy Mite est notamment si sensible que la plantation d’espèces exotiques (comme l’acacia) trop près des forêts, même en zones villageoises, pourrait le nuire, selon Razanamaro.

« C’est dangereux parce que cette espèce absorbe énormément d’eau », dit Razanamaro en parlant des acacias. D’après l’experte, les espèces autochtones malgaches sont fragiles et n’ont pas la capacité d’entrer en compétition avec ce genre d’espèces : l’Acacia melanoxylon figure sur la liste des 100 espèces les plus envahissantes au monde selon l’UICN.

Par ailleurs, Dry Forest a introduit par erreur deux jeunes plants d’A. melanoxylon dans la zone de reforestation, lors de la campagne de 2020-2021. Les deux arbres étaient bien verts et feuillus et atteignaient presque deux mètres de haut en quelques mois à peine. En comparaison, les jeunes baobabs faisaient entre 30 et 60 cm. Comme mesures, l’ONG a retiré les deux intrus et a réajusté son protocole de reforestation afin de ne plus reproduire l’erreur.

Un jeune plant de baobab déraciné et son réservoir d’eau, dans la zone de reforestation de Dry Forest. Image de Nirina Rakotonanahary pour Mongabay.

Un avenir semé d’embûches

Les feux de brousse figurent en tant qu’un des grands défis de Dry Forest. Même si l’incroyable capacité de régénération des baobabs leur permet de survivre à un feu annuel pendant 15 ans, il leur faut atteindre un certain âge avant d’acquérir cette capacité. « La gestion du feu est une faille importante qui décourage beaucoup d’institutions », dit Razanamaro. En janvier 2023, l’ONG de reboisement belge Graine de vie­­ — l’une des plus productives opérant à Madagascar — a annoncé une forte réduction dans ses activités à cause des feux et de l’incompétence présumée des autorités malgaches à les contrôler efficacement.

D’après les locaux de Belo-sur-mer, il s’agirait soit de feux incontrôlés d’agriculteurs qui font de la culture sur-brûlis, soit de bergers qui campent avec leurs zébus dans les bois et allument un feu pour la nuit. Il est à noter qu’historiquement, les natifs de Belo-sur-mer ne pratiquaient pas la culture sur-brûlis, car ils vivaient soit de la pêche, soit de la construction de bateaux en bois. La pratique aurait été apportée par les ethnies immigrantes et est aujourd’hui accentuée par les migrations de la population du sud, fuyant l’aridité et la famine de leurs terres natales.

Néanmoins, les pépiniéristes de l’ONG Dry Forest, qui ont grandi à Belo-sur-mer, racontaient qu’ils avaient l’habitude de voir des feux de forêts dans la région et que l’incendie de la zone de reforestation de Dry Forest n’est pas une raison pour se décourager.

Mais les difficultés n’en restent pas là. Des actes de vandalismes et des coupes illicites ont également été observés sur la zone de reforestation de Dry Forest. De jeunes plants ont été déterrés avec leurs gaines de terreaux et des arbres d’une dizaine de mètres ont été fraîchement abattus à la hache. Sur place, l’on peut d’ailleurs voir des exploitants illicites transportant du bois depuis l’intérieur du parc et fuyant à la vue de voitures, probablement en croyant qu’il s’agit d’écogardes.

À gauche, Hamill Harrison, directeur exécutif de Dry Forest, et les pépiniéristes de Belo-sur-mer. Image de Nirina Rakotonanahary pour Mongabay.

Les zébus, introduits illégalement dans le parc, font également des dégâts en piétinant les jeunes pousses ou en broutant leurs feuilles. L’on peut facilement voir des traces fraîches de sabots de zébus, près des jeunes pousses de baobabs. Ils peuvent aussi transporter des graines d’espèces envahissantes dans leur bouse. Harrisson blâme ce processus pour l’introduction des buissons de Catharanthus roseus, une espèce non indigène au Kirindy Mite et qui pousse un peu partout dans la zone de restauration de Dry Forest.

« On voudrait bien aller surveiller nous-mêmes la zone de reforestation, mais si on y va on va nous accuser », dit Zafy, le sexagénaire qui a planté des arbres avec Dry Forest. À l’époque où le deuxième axe de l’ONG n’était pas encore mis en œuvre, sauf autorisation formelle pour les villageois volontaires, seuls les employés de Madagascar National Parks (l’agence quasi gouvernementale qui gère le parc) auraient l’autorisation de pénétrer à l’intérieur des limites du parc. Or, on y voit rarement des agents de surveillance, d’après le villageois.

La question de la sécurisation foncière constitue également un grand défi pour les villageois plantant des arbres avec Dry Forest. Les limites entre les zones villageoises et celles du parc seraient notamment encore floues et les villageois n’ont parfois pas le droit de planter au niveau de certaines zones.

Or, peu des arbres qu’ils ont plantés sur leurs terres survivent, car la plupart des terres des villages sont trop salées et arides. De ce fait, il est très compliqué de convaincre les villageois d’arrêter d’exploiter les forêts qui sont une source importante de revenus. « La biodiversité est une véritable richesse, mais on ne peut pas vraiment vivre de ça, ça ne se mange pas », dit Linjasoa Nantenaina Rakotomalala, conseillère technique paysages terrestres et forêts de l’ONG INDRI, qui a édité un guide de reforestation avec le Ministère de l’environnement et du développement durable.

Des charrettes transportant du matériel de Belo-sur-mer vers une pépinière de Dry Forest. Image © Dry Forest

« Quand la saison des pluies arrive, notre activité s’arrête et on a beaucoup de mal à survivre », dit Armand. Tout son village est obligé de laisser la récolte de sel pour se tourner vers d’autres activités, quand la pluie arrive et immerge les marais salants d’Antsira. Pour le moment, leur seule option serait de continuer à entamer le peu qui reste de la forêt.

Entre les feux de brousse, les coupes illicites et la pauvreté locale, l’avenir de Dry Forest et la sauvegarde du Kirindy Mite sont incertains. Malgré tout, Dry Forest veut être optimiste et croit fermement réussir son projet grâce à une volonté bien ancrée.

« Nous croyons beaucoup en la volonté et aux petits pas chaque jour, de mener des petits combats et d’avoir de petites victoires au quotidien, pour essayer d’avancer vers une cause ou des objectifs d’une plus grande ampleur et qui nous dépassent », dit Ranjatoelina.

Image de bannière : L’allée des baobabs à Morondava, la ville la plus proche à 80 km de Belo-sur-mer. Image de Nirina Rakotonanahary pour Mongabay.

Correction 5/2/23: Nous avons fait quelques corrections à ce texte : Le site que Mongabay a visite en Novembre 2022 a été brule par feu en 2021, pas en 2013. Dry Forest a planté 20,000 arbres dans les zones villageoises et a donné 10 000 arbres aux villageois ; il n’a pas donné 30 000 arbres aux villageois. Et le dernière photo montre une charrette en route de Belo-sur-mer et pas vers ce village. Nous regrettons les erreurs.

Références :

Zinner, D., Wygoda, C., Razafimanantsoa, L., Rasoloarison, R., T. Andrianandrasana, H., Ganzhorn, J. U., & Torkler, F. (2013). Analysis of deforestation patterns in the central Menabe, Madagascar, between 1973 and 2010. Regional Environmental Change, 14(1), 157-166. doi:10.1007/s10113-013-0475-x

Longley-Wood, K., Engels, M., Lafferty, K. D., McLaughlin, J. P., & Wegmann, A. (2022). Transforming Palmyra atoll to native-tree dominance will increase net carbon storage and reduce dissolved organic carbon reef runoff. PLOS ONE, 17(1), e0262621. doi:10.1371/journal.pone.0262621

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