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Le Rwanda veut étendre le parc national des Virunga de 23%

Un gorille de montagne au Rwanda. Photo de Elham Shabahat

Un gorille de montagne au Rwanda. Photo de Elham Shabahat

  • Rwanda est un petit pays de l’Afrique des Grands Lacs avec une superficie de 26.338 km2 qui abrite au moins 4 parcs nationaux, dont le Parc National des Virunga.
  • Le Parc National des Virunga est un prolongement du parc qui s’étendait sur deux pays (La République Démocratique du Congo et le Rwanda) lors de sa création en 1926 par décision du roi belge Albert 1er. Plus tard, une partie du parc a atteint l’Ouganda et porte le nom de Mgahinga Gorilla National Park.
  • Ce parc avait été créé par un chasseur de nationalité américaine Carle Akley, et ami personnel du monarque belge de l’époque. Dès le départ, le parc va porter le nom du roi belge (Parc Albert) et à l’indépendance du Congo (anciennement Zaïre), le parc des Virunga sera divisé en 2, une partie ira au Rwanda et une autre reste du côté de la République Démocratique du Congo.
  • Le parc a été renommé parc national des Virunga, ce qui signifie ‘volcan’ dans plusieurs langues et dialectes de la région. En effet, le parc est situé sur une chaine de plus ou moins 8 volcans, dont d’ailleurs un volcan toujours actif

Le parc a été renommé parc national des Virunga, ce qui signifie ‘volcan’ dans plusieurs langues et dialectes de la région. En effet, le parc est situé sur une chaine de plus ou moins 8 volcans, dont d’ailleurs un volcan toujours actif.’

Le Parc national des Virunga au Rwanda est aussi connu comme le parc national des volcans. Il est une partie de plus de 160 km2, situé au nord-ouest du Rwanda. Il est situé entre trois pays, la République Démocratique du Congo, le Rwanda et l’Ouganda où il porte le nom de Parc national des gorilles de Mgahinga.

Le parc dont il est question ici, se trouve sur le sol rwandais, un pays d’Afrique Centrale qui a pu rentabiliser le tourisme lié notamment aux primates, qui jadis, étaient en voie de distinction, mais qui actuellement se multiplient dans ce pays.

Selon le directeur du Parc national des Virunga, Prosper Uwingeli cité ici par TV5 Monde, la reforestation va concerner dans un premier temps « 27 hectares qu’il faudra commencer à reboiser » le plus rapidement possible.

Par ailleurs, « l’habitat des gorilles (de montagnes) n’a pas changé » alors que le gouvernement du Rwanda a investi des efforts dans la protection de cet espèce et surtout dans sa reproduction, estime Uwingeli.

Actuellement, le parc des Virunga compte 3 000 individus de gorilles, répartis en 20 familles de gorilles de montagnes (gorilla beringei beringei), estime le directeur. Il ajoute que le taux de reproduction avoisine 4% par an.

Des inspecteurs dans le pac des volcans au Rwanda/photos de Dian Fossey Gorilla Fund
Des inspecteurs dans le pac des volcans au Rwanda/photos de Dian Fossey Gorilla Fund

Créé en 1925 par l’administration coloniale belge, le Parc national des Virunga avait été objet de recherches de plusieurs organisations occidentales. Diane Fossey, une primatologue américaine assassinée dans le même parc, est l’une des personnes qui ont essayé de protéger le parc par tous les moyens. Elle a été assassinée à l’âge de 52 ans. Aujourd’hui c’est le tour du Rwanda de prendre les choses en mains, en agrandissant ce parc qui, actuellement dépasse des centaines de milliers de visiteurs chaque année.

Autour du parc, il y a au moins 4 000 familles qui y vivent depuis longtemps et qui cohabitent avec ces primates. L’agrandissement de ce parc signifie aussi la délocalisation de ces familles d’agriculteurs.

Le parc des volcans est le seul endroit au monde où l’on trouve des gorilles de montagnes. C’est dans ce parc que cette espèce de primate s’est multiplié depuis les années 80 surtout, ajoute son directeur.

Mais, en général, ces 50 ou 60 ans dernières années n’ont pas été bonnes pour ce parc qui a perdu au moins 50% de sa superficie suite à la pression humaine ou autre activité connexe, estime Uwingeli.

Des activités de chasse, des conflits armés et des braconnages ont mis en danger des milliers d’animaux dans l’ensemble du parc sur les trois pays.

Selon Felix Ndagijimana, directeur du Fond Diane Fossey au Rwanda, cité par Africa News,  il est urgent d’agrandir le parc parce que la rivalité entre les familles des gorilles aux dos dorés (les mâles), « avait même couté la vie à au moins 7 membres » il y a seulement quelques mois.

Alors que le Rwanda s’est montré résilient face aux activités de braconnages, ça n’a pas été le cas pour les autres deux pays avec qui il  partage ce parc. Des conflits armés ont endommagé ce parc en République Démocratique du Congo, au moment où des activistes rejettent des licences d’exploration du pétrole dans le même parc. En Ouganda, on signale également des cas de braconnages dans Mgahinga Gorilla National Park, qui est une prolongation du parc des volcans.

Le Rwanda veut, en cette année, agrandir le parc national des Virunga de 23% de son territoire, afin de limiter les conflits entre les humains et les primates, d’un côté, mais aussi, limiter des confrontations entre les animaux de l’autre côté.

Le coût des activités selon le projet est estimé à 25 millions de dollars. Il sera question de reloger les 4 000 familles, les indemniser et élargir ce parc de 23% de son étendue actuelle depuis 2022.

Bénéficier des activités touristiques

Le parc des Virunga est un massif montagneux avec des volcans aux environs. La vue des volcans, l’exploration des hautes montagnes telles que Bisoke, Karisimbi, Muhabura, Gahinga et Sabyinyo et la visite des gorilles des montagnes sont des attractions des milliers de touristes venus du monde entier.

Des habitants des environs du parc dénomment ces primates comme « ceux qui donnent du lait », c’est-à-dire, ceux qui nourrissent leurs familles. En effet, au moins 25 millions de dollars sont récoltés annuellement par les services de l’État pour la visite du parc.

Une partie importante alors revient pour aider les familles des communautés qui vivent dans les parages de ce parc.

Au moins 20 000 touristes sont enregistrés par an, dont certains paient des montants importants par individus pour visiter les familles des gorilles installés dans le parc des Virunga.

Certains des habitants se plaignent qu’ils devront laisser des terres fertiles pour aller vivre à ailleurs. Cependant, le Rwanda compte reloger ces 4 000 familles des environs et les aider à se développer d’une façon ou d’une autre, raconte Uwingeli aux médias.

La société civile affiche des craintes pour  la partie congolais du parc.

Comme mentionné précédemment, le parc des Virunga est commun entre trois pays mais la grande partie de celui-ci se trouve en RDC avec une superficie de plus de 7900 ha.

Le Gouvernement congolais, vient d’accepter l’attribution des concessions pour la recherche du pétrole dans ces espaces, y compris même dans le parc des Virunga sur son territoire.

Julien Mathe, activiste de la société civile congolaise regrette l’attribution des concessions et trouve que les gorilles de montagnes risquent de mourir ou de fuir de l’autre côté de la frontière.

« S’il y a exploitation du pétrole dans ce Parc National des Virunga, il est très probable que les gorilles passent de l’autre côté pour chercher un environnement ou un habitat qui n’est pas pollué », regrette l’activiste qui trouve que les gorilles de montagnes du parc des Virunga en RDC pourraient se réfugier au Rwanda, privant ainsi des ressources importantes à leur pays.

Avant d’ajouter : « Que l’exploitation se fasse en dehors des parcs nationaux pour préserver les espèces rares qui sont protégées dans ces parcs » a souligné Julien Mathe dans un email à Mongabay.

GreePeace a aussi alerté dans un communiqué en mars dernier. Irène Wabiwa Betoko chef de projet international pour la foret du Bassin du Congo pour Greenpeace Afrique avait déclaré :

« La vente aux enchères de nouveaux blocs pétroliers n’importe où est mauvaise et porte atteinte au droit des communautés à un environnement sain. Le projet des grandes compagnies pétrolières de saccager les écosystèmes les plus sensibles du Congo est une erreur historique qui doit être abandonnée immédiatement », lit-on dans un communiqué de Greenpeace.

 

 

 


Image de bannière : Un gorille de montagne au Rwanda. Photo de Elham Shabahat.

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