- Un ressortissant congolais a été condamné à sept ans de prison pour avoir trafiqué des perroquets gris d’Afrique.
- Il a été arrêté dans l’ouest de l’Ouganda en avril par une opération conjointe de la police, de l’armée et de l’Autorité ougandaise responsable des espèces sauvages.
- L’arrestation de l’homme et sa mise en accusation rapide ont été saluées par les défenseurs de l’environnement comme faisant passer le message que le trafic d’espèces sauvages est pris au sérieux par les autorités.
- Toutefois, les défenseurs de l’environnement mettent en garde que des lacunes juridiques à la fois en Ouganda et dans la République démocratique du Congo voisine continuent de faciliter le commerce illégal d’espèces sauvages.
Le 12 mai, un juge du tribunal spécialisé dans les infractions liées aux espèces sauvages en Ouganda a condamné Bob Mbaya Kabongo à sept ans de prison pour avoir introduit dans le pays 122 perroquets gris en provenance de la République démocratique du Congo (RDC). Son arrestation et sa mise en accusation et condamnation rapides ont été saluées par les organisations de défense de l’environnement, ainsi que par l’autorité ougandaise responsable des espèces sauvages (UWA, Uganda Wildlife Authority).
Le 14 avril, Mbaya a été arrêté avec les gris d’Afrique (Psittacus erithacus) dans le district de Kisoro dans l’ouest de l’Ouganda. Le ressortissant congolais a été arrêté au cours d’une opération conjointe de l’autorité ougandaise responsable des espèces sauvages, de l’armée et de la police.
Lors de sa comparution devant le tribunal, Mbaya a plaidé coupable à l’importation d’espèces sauvages en Ouganda sans permis d’exploitation valide, et à la possession illégale d’espèces protégées en violation de la loi ougandaise sur les espèces sauvages.
À la lecture de sa peine, la première présidente du tribunal, Gladys Kamasanyu a dit, « une peine d’emprisonnement enverra un message aux autres étrangers que l’Ouganda n’est pas une plaque tournante du trafic d’animaux sauvages ».
Bashir Hangi, responsable de la communication pour l’UWA, a dit, « Je pense que ce qui est important est que le droit ait suivi son cours, et que nous avons vu la justice être rendue par les magistrats. Bien sûr, nous demandons des peines plus sévères à l’avenir, mais pour le moment, nous les remercions et les applaudissons. »
Des organisations de défense de l’environnement au-delà des frontières de l’Ouganda ont également salué le succès des poursuites contre Mbaya.
« C’est un avertissement sévère pour tout trafiquant potentiel que si vous pensez que vous allez mettre le feu à votre maison parce que vous allez courir jusqu’à la maison d’un voisin, la même chose vous attend », a dit Adams Cassinga, fondateur et PDG de ConservCongo, une ONG qui protège la biodiversité en RDC et selon laquelle 90 % des produits issus d’espèces sauvages vendus illégalement en Ouganda provenaient de l’autre côté de la frontière. Il a dit que l’arrestation et la condamnation de Mbaya ont envoyé un message fort aux trafiquants d’espèces sauvages.
« Ils n’ont nulle part où se cacher maintenant. Nous allons les chercher, et s’ils arrivent à sauter d’un piège, ils tomberont dans le prochain, jusqu’à ce que le trafic d’espèces sauvages appartienne au passé. »
Rowan Martin, directeur basé à Londres du programme de conservation africain du World Parrot Trust, est d’accord. « Une peine de cette ampleur établit un précédent et devrait avoir un important effet dissuasif. »
Il a dit qu’un certain nombre de mesures doivent être prises pour mieux protéger les espèces menacées du trafic en commençant par le renforcement de la législation dans plusieurs pays où les perroquets gris d’Afrique peuvent encore être capturés en toute légalité. C’est le cas en RDC, même si l’exportation de perroquets est interdite.
« Deuxièmement », a dit Martin, « il faut que les forces de l’ordre et les systèmes judiciaires se concentrent sur le démantèlement des réseaux de vente, avec des efforts ciblés sur les exportateurs et les importateurs qui prennent la part du lion des profits de ce commerce. »
Edith Kabesiime, responsable de campagne pour l’ONG World Animal Protection, a dit à Mongabay qu’elle craignait que les oiseaux interceptés puissent tout de même finir chez des particuliers, car la réglementation ougandaise autorisait encore les gens à posséder des perroquets gris d’Afrique et d’autres espèces comme animaux de compagnie.
« Même si nous saluons cette décision de justice, nous devons reconnaître qu’elle ne s’attaque qu’aux symptômes. Nous devons nous attaquer au côté de la demande du commerce des perroquets en rendant illégal et socialement inacceptable le fait de posséder des animaux sauvages comme animaux de compagnie.
Image de bannière : Un perroquet gris d’Afrique. Image fournie par Tambako the Jaguar via Flickr (CC BY-ND-2.0)
Article original: https://news-mongabay-com.mongabay.com/2022/05/ugandan-court-hands-congolese-parrot-trafficker-seven-year-jail-sentence/