Nouvelles de l'environnement

A Madagascar, l’agriculture sur brûlis détruit un refuge pour lémuriens et grenouilles en voie de disparition

  • Le Corridor Ankeniheny-Zahamena (CAZ), zone protégée de Madagascar, a connu une forte hausse de la déforestation au cours de ces derniers mois, à cause notamment de l’agriculture sur brûlis.
  • Selon les défenseurs de l’environnement, la perte des forêts menace une faune rare, en danger, et que l’on ne trouve nulle part ailleurs; en particulier les lémuriens, les grenouilles et les geckos.
  • D'autres facteurs qui attisent la déforestation sont l’exploitation minière des pierres précieuses et la coupe des arbres pour la fabrication du charbon de bois.
  • Le problème dans le CAZ est emblématique d’une tendance plus générale dans la région centre-est de Madagascar, dans les zones aussi bien protégées que non protégées, où 1,5 million d’hectares de couvert forestier a disparu depuis 2001.

La déforestation est à tel point effrénée à Madagascar, une île bien plus grande que la Californie, qu’il est facile d’oublier l’impact du déboisement dans n’importe quelle zone spécifique du pays: les lémuriens qui perdent leurs habitats, les orchidées qui ne fleurissent plus, les personnes dont les terres deviennent arides. Mais les récentes activités dans le Corridor Ankeniheny-Zahamena (CAZ), une large zone protégée dans le centre-est de l’île, ont soulevé des inquiétudes quant à la perte de l’une des forêts tropicales humides les plus importantes du pays.

Au cours des derniers mois, d’après les données satellitaires de l’Université du Maryland (UMD) visualisées sur Global Forest Watch, le CAZ a connu un certain nombre de pics de déforestation. Ce problème n’est pas nouveau. Le CAZ a subi durant de nombreuses années des niveaux élevés de déboisement, mais les données préliminaires indiquent que la situation empire.

Des sources locales affirment que les forêts disparaissent principalement à cause de l’agriculture itinérante (sur brûlis), une pratique qui peut augmenter pendant les périodes de difficultés économiques. Avec moins de revenus durant la pandémie, les populations locales ont cherché à augmenter leurs rendements en riz en utilisant davantage de terres forestières.

Cette tendance constitue un problème majeur pour les 15 espèces de lémuriens vivant dans le CAZ, ainsi que pour les amphibiens qui lui sont endémiques, comme la grenouille mantelle à oreilles noires (Mantella milotympanum), la Scaphiophryne boribory, et le gecko Paroedura masobe.

The masobe gecko (Paroedura masobe) is endangered and may only survive in CAZ. Image by Jaine via Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0).
Le gecko masobe (Paroedura masobe) est en voie de disparition. Image par Jaine via Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0).
The black-eared mantella frog (Mantella milotympanum) is critically endangered. Its main threat is habitat loss. Image by Franco Andreone via Wikimedia Commons (CC BY-SA 2.5).
La grenouille mantelle à oreilles noires (Mantella milotympanum) est en danger critique d’extinction. Sa principale menace est la perte d’habitat. Image par Franco Andreone via Wikimedia Commons (CC BY-SA 2.5).

Selon les défenseurs de la nature, les conséquences pour les écosystèmes de la région pourraient être tragiques.

« Lorsque les habitats rétrécissent ou deviennent de plus en plus fragmentés, vous aurez toujours des effets sur l’ensemble de l’écosystème et sa biodiversité (comme l’isolement, les effets lisière, et la dépression de consanguinité) », précise dans un courriel pour Mongabay, Rainer Dolch, coordinateur de l’association Mitsinjo, une organisation de conservation qui travaille dans des aires protégées juste au sud du CAZ. « Une déforestation sévère mettrait donc définitivement en danger la survie de [cet] écosystème de biodiversité ».

Un corridor crucial

Le CAZ recouvre une superficie plus vaste que l’État de Rhode Island aux États Unis, et est constitué d’une forêt humide de moyenne altitude, avec plus des trois-quarts de la zone se situant entre 750 et 1250 mètres d’altitude. Le CAZ bénéficie d’une très grande biodiversité, avec un nombre remarquable d’espèces végétales qui ne poussent que là, ou dans les zones environnantes. On y trouve aussi une grande variété d’oiseaux, de tenrecs, et d’autres animaux, dont plusieurs sont menacés d’extinction.

Dans le CAZ, comme ailleurs, les incendies utilisés pour défricher les terres destinées à l’agriculture itinérante sont plus fréquents à la fin des saisons sèches, juste avant que les pluies ne commencent vers novembre. En 2020, l’UMD a relevé un nombre d’alertes de déforestation huit fois supérieur à la normale durant la dernière semaine d’octobre 2020; chiffre mesuré par rapport à une base de référence de cinq années. Et la base de référence était déjà élevée: de 2015 à 2019, le CAZ a perdu environ 5000 hectares, soit environ 1,3% de sa surface de couvert forestier par an, selon les données de l’UMD. La quasi-totalité de la forêt perdue était une forêt primaire humide.

Satellite data from the University of Maryland show CAZ experienced a surge in deforestation in 2020.
Les données satellitaires de l’université du Maryland montrent que le CAZ a connu une forte augmentation de la déforestation en 2020.
Satellite imagery show rapid deforestation in CAZ in late 2020.
L’imagerie satellitaire montre une déforestation rapide dans le CAZ à la fin de 2020.

C’est une mauvaise nouvelle pour les quatre espèces de lémuriens gravement menacées d’extinction et qui vivent dans le CAZ, dont le grand lémurien bambou, que des défenseurs de l’environnement ont découvert là en 2010. Le CAZ se révèle être la principale zone d’habitation de cette espèce, avec une taille de population record d’environ 600 individus. Mais le bambou géant dont l’espèce dépend est en train de disparaître. Maholy Ravaloharimanitra, représentante nationale de la Aspinall Foundation qui travaille sur la conservation dans le CAZ depuis 2009, affirme que ni le grand lémurien bambou ni les autres espèces ne survivront si de tels niveaux de déforestation continuent.

« Ils seront décimés en même temps que la forêt parce que [actuellement] ils sont déjà en difficulté », a-t-elle déclaré à Mongabay.

Ce ne sont pas uniquement les bords des forêts qui sont menacés. Les agriculteurs s’aventurent à l’intérieur du CAZ pour mettre le feu et planter du riz, y compris dans les zones « hard core » où de telles activités sont absolument interdites. Ils recherchent des zones de faible altitude situées près de voies d’eau idéales pour l’irrigation. En dehors des zones protégées, ces lieux parfaits pour l’agriculture sont déjà pris.

L’agriculture itinérante n’est pas le seul problème dans le CAZ. Les habitants de la région coupent aussi les arbres pour la production de charbon, produit qui jouit d’une importante valeur à Madagascar, où il est utilisé pour cuisiner. Selon Ravaloharimanitra, les résidents du CAZ sont devenus de moins en moins sélectifs dans l’abattage des arbres parce que la demande pour le charbon a augmenté ces dernières années.

L’exploitation minière illégale, principalement pour les saphirs, est aussi un grand problème dans le CAZ. Au cours de la dernière décennie, il y a eu une série de courses aux pierres précieuses; la plus importante ayant commencé en 2016 et duré entre une et deux années, attirant des milliers de travailleurs migrants dans la partie ouest du CAZ et créant des bidonvilles provisoires en plein milieu de la jungle. (Les travailleurs migrants venaient d’autres zones de Madagascar; la BBC a estimé leur nombre à 40 000, mais les estimations varient grandement – l’éloignement du CAZ rendant la surveillance difficile).

La course aux pierres précieuses a certainement joué un rôle dans les niveaux élevés de déforestation de 2017 et 2018 que le CAZ a subis. En plus du déboisement pour l’exploitation minière, il y a eu des effets secondaires causés par l’augmentation du nombre de personnes; les nouveaux arrivants n’étant pas autant concernés par la conservation que les résidents de longue date, ajoute Ravaloharimanitra.

« Ils ne respectent rien, ne se soucient de rien », a-t-elle déploré, en référence aux attitudes des migrants envers les règles locales de conservation.

Greater bamboo lemur (Prolemur simus). Image by Charles J. Sharp via Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0).
Le grand lémurien bambou (Prolemur simus) est l’un des primates les plus menacés au monde. Le CAZ est le refuge restant le plus important de l’espèce. Image par Charles J. Sharp via Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0).

De tout cela, il résulte une pression accrue sur les forêts du CAZ. Rainer Dolch, coordinateur de Mitsinjo, et qui vit et travaille dans la région depuis plus de 25 ans, déclare avoir lui-même constaté les changements.

« Vous pouvez le sentir rien qu’à la quantité de fumée dans l’air », a-t-il expliqué, ajoutant qu’il a récemment passé du temps dans le CAZ. « Des endroits qui étaient des forêts il y a cinq ou dix ans sont maintenant vides de toute végétation ».

Le défi de la gestion

En 2015, le CAZ est devenu une zone protégée à part entière, après une décennie de statut temporaire. (Certaines parties du CAZ sont protégées depuis les années 1960). C’est l’une des nombreuses zones protégées récentes du pays, dotée d’un modèle de gestion mixte dans lequel une certaine utilisation des ressources naturelles est autorisée – système qui permet de combiner les objectifs de conservation et les besoins des populations locales. L’activité est totalement interdite dans les zones intérieures dites « hard core » ; tandis que dans les zones extérieures, elle est strictement réglementée (même si cette réglementation n’est pas toujours strictement appliquée), par des permis requis pour une certaine utilisation des ressources.

Conservation International, une ONG basée en Virginie, est responsable de la gestion du CAZ, conformément à un accord conclu avec le gouvernement malgache. Elle soutient les groupes locaux appelés Vondron’Olona Ifotany (VOI) qui patrouillent des parcelles de la forêt pour la surveillance écologique. (Ce système d’autorité dévolue est utilisé dans de nombreuses zones protégées de Madagascar).

Selon Ravaloharimanitra, de la Fondation Aspinall, la confiance dans le système de gestion du CAZ a été affaiblie par des rumeurs de corruption. Elle affirme que les fonctionnaires des districts et des régions, y compris les représentants du ministère de l’environnement, sont considérés par la population locale comme corrompus. L’un des problèmes est que ces fonctionnaires délivrent les permis d’exploitation forestière en français, une langue que de nombreux membres des VOI ne peuvent pas lire, ce qui leur rend difficile l’application des règles de conservation. Certains exploitants en profitent pour s’engager dans des activités pour lesquelles ils n’ont pas de permis, ou dans des endroits où ils ne sont pas autorisés à exploiter le bois, dit-elle. Par ailleurs, ceux qui enfreignent les règles sont rarement poursuivis par la justice, de sorte qu’ils ne rendent pratiquement jamais de comptes. L’effet est donc celui de la désillusion des populations locales, qui se demandent pourquoi leurs techniques agricoles sont interdites quand d’autres se moquent des règles, a-t-elle ajouté. Le ministère de l’environnement n’a pas répondu à une demande de commentaire pour cet article.

Satellite imagery captured in December 2020 shows many new clearings cutting into rainforest in CAZ. Image from Planet Labs.
L’imagerie satellitaire capturée en décembre 2020 montre de nombreuses nouvelles clairières coupant la forêt tropicale dans le CAZ. Image de Planet Labs.

À partir de 2012, CI a mené un projet pilote REDD+ dans le CAZ, conçu pour aider les populations locales à développer des moyens de subsistance alternatifs et à préserver la biodiversité et le carbone, dont les forêts tropicales de Madagascar contiennent des quantités importantes. Le programme REDD+ est un programme à travers lequel les pays à haut revenu offrent des incitations financières aux pays tropicaux à faible revenu pour qu’ils puissent conserver leurs forêts et réduire ainsi les émissions de carbone liées à la déforestation. Ce projet était l’un des nombreux projets pilotes REDD+ menés dans le pays. Dans un accord récent avec la Banque mondiale, le gouvernement malgache s’est engagé à passer à l’étape suivante de la mise en œuvre du programme REDD+.

Des universitaires ont critiqué le programme pilote REDD+ et, plus largement, la façon dont le CAZ a été établi. Dans une étude de 2018 parue dans PeerJ, des scientifiques ont constaté que les restrictions de conservation dans le CAZ avaient coûté très cher aux populations locales en déclarant une grande partie de la forêt hors limites, réduisant ainsi leur accès aux ressources. Les auteurs ont conclu que le paiement unique reçu par les populations locales était loin d’être suffisant pour compenser la perte à long terme de l’accès à la forêt due à la création de la zone protégée.

“[N]ous montrons que les populations locales, parmi les plus pauvres au monde, ont été les perdantes de la création des aires protégées, et que les compensations prévues pour atténuer ces pertes ont été insuffisantes”, écrivent les auteurs dans l’étude. “Trop peu a été reçu par trop peu de personnes et celles qui en avaient le plus besoin n’ont rien reçu”.

Quelque 325 000 personnes vivent dans des villages et hameaux du CAZ, et doivent utiliser les terres et ressources pour survivre, comme le bois pour construire et cuisiner par exemple. Selon l’étude de 2018, 90 % d’entre elles pratiquent l’agriculture itinérante. Il y a donc peu de solutions aisées pour les acteurs de la conservation.

Bruno Rajaspera, directeur du soutien aux ressources communautaires à CI Madagascar, a déclaré à Mongabay que CI utilise une « approche paysagère » dans le CAZ, intégrant des initiatives économiques, sociales et de gouvernance afin que la conservation puisse être réalisée dans le cadre d’un programme de développement durable. Rajaspera a déclaré que, bien que CI ne dispose pas encore de données officielles, il suppose que, comme ailleurs à Madagascar, la déforestation dans le CAZ a augmenté en 2020 en raison principalement des pressions économiques causées par la pandémie. (Comme mentionné précédemment, les données préliminaires de l’UMD montrent l’augmentation de la déforestation).

Une tendance plus générale

La déforestation dans le CAZ fait partie d’une tendance régionale plus large, qui ne se limite pas aux zones protégées. La partie centre-est de Madagascar, autrefois appelée la province de Toamasina, a subi une perte massive de son couvert forestier au cours des deux dernières décennies. Entre 2001 et 2019, elle a perdu plus de 1,5 million d’hectares (une superficie plus grande que l’État du Connecticut aux États Unis) de couvert forestier, dont plus d’un quart de forêt primaire humide, selon les données satellitaires visualisées sur Global Forest Watch. La plupart de ces pertes ont eu lieu depuis 2013.

Satellite data show the area comprising the former province of Toamasina experienced a surge in deforestation in 2020.
Les données satellitaires montrent que la zone comprenant l’ancienne province de Toamasina a connu une forte augmentation de la déforestation en 2020.

Les chercheurs affirment que cela a exercé une pression intense sur les populations animales, notamment sur une variété d’amphibiens et de reptiles endémiques de la région, dont les grenouilles mantelles dorées (Mantella aurantiaca), les geckos à feuilles d’écorce de liège (Uroplatus pietschmanni) et les caméléons de Tarzan (Calumma tarzan).

Philip-Sebastian Gehring, herpétologiste allemand qui a décrit le caméléon de Tarzan dans un article paru en 2010 dans Salamandra, a déclaré à Mongabay que son équipe avait eu la chance de trouver l’espèce dans un minuscule fragment de forêt, mais que de nombreuses autres espèces disparaissent avant même que les scientifiques ne les découvrent, en raison des niveaux dangereusement élevés de déforestation.

Certaines parties de la province de Toamasina ont été particulièrement touchées. Les forêts autour d’Andilamena, une ville située à 80 kilomètres environ au nord de la CAZ, ont été décimées, en partie à cause de gisements de saphir et de rubis découverts sur place au cours des deux dernières décennies. Cette activité s’est étendue à une zone protégée située juste au nord-est d’Andilamena : Ambatovaky, une réserve spéciale composée de forêts tropicales de basse et moyenne altitude. En 2018, 1900 hectares de forêt ont disparu à Ambatovaky, soit 2,4 % de la superficie de la réserve, selon Madagascar National Parks (MNP), une agence semi-publique qui gère la réserve. Le taux de déforestation a chuté de façon spectaculaire en 2019, un changement que le MNP a attribué à l’augmentation du financement de la conservation, mais les données préliminaires indiquent que la déforestation a rebondi dans la réserve l’année dernière. De même, selon les données satellitaires de l’UMD, la zone non protégée d’Andilamena a également connu une déforestation sévère au cours de l’année dernière.

Satellite data from the University of Maryland show Ambatovaky experienced a surge in deforestation in 2020.
Les données satellitaires de l’Université du Maryland montrent qu’Ambatovaky a connu une forte augmentation de la déforestation en 2020.

Si la déforestation est un problème régional et national – une étude de 2018 dans Biological Conservation dirigée par le chercheur français Ghislain Vielledent a montré que Madagascar a perdu près de la moitié de sa forêt naturelle entre 1953 et 2014 – c’est aussi une tragédie qui se déroule dans des endroits spécifiques comme le CAZ. En effet, le CAZ est le premier hotspot de déforestation que Vielledent et ses co-auteurs mentionnent dans l’étude. Trois ans plus tard, la forêt continue d’être défrichée et l’avenir de la vie dans le CAZ est en jeu.

 

Image de la bannière : Grand lémurien bambou (Prolemur simus). Image par Charles J. Sharp via Wikimedia Commons (CC BY-SA 4.0).

Note de l’éditeur : Cette histoire a été rapportée dans le cadre de l’initiative Places to Watch, une initiative de Global Forest Watch (GFW) conçue pour repérer rapidement la déforestation dans le monde et mener des recherches plus approfondies dans ces domaines. Places to Watch s’appuie sur une combinaison de données satellitaires en temps quasi réel, d’algorithmes automatisés et de renseignements de terrain pour identifier de nouvelles zones sur une base mensuelle. En partenariat avec Mongabay, GFW soutient le journalisme axé sur les données en fournissant des données et des cartes générées par Places to Watch. Mongabay maintient une indépendance éditoriale totale sur les reportages réalisés à partir de ces données.

 

Citations:

Poudyal, M., Jones, J. P., Rakotonarivo, O. S., Hockley, N., Gibbons, J. M., Mandimbiniaina, R., … Ramamonjisoa, B. S. (2018). Who bears the cost of forest conservation? PeerJ6, e5106. doi:10.7717/peerj.5106

Gehring, P. S., Pabijan, M., Ratsoavina, F. M., Köhler, J., Vences, M., & Glaw, F. (2010). A Tarzan yell for conservation: A new chameleon, Calumma tarzan sp. n., proposed as a flagship species for the creation of new nature reserves in Madagascar. Salamandra46(3), 167-179. Retrieved from http://www.sebastiangehring.de/gehring_etal_2010_ctarzan.pdf

Vieilledent, G., Grinand, C., Rakotomalala, F. A., Ranaivosoa, R., Rakotoarijaona, J. R., Allnutt, T. F., & Achard, F. (2018). Combining global tree cover loss data with historical national forest cover maps to look at six decades of deforestation and forest fragmentation in Madagascar. Biological Conservation222, 189-197. doi:10.1016/j.biocon.2018.04.008

 
Article original: https://news.mongabay.com/2021/03/slash-and-burn-farming-eats-away-at-a-madagascar-haven-for-endangered-lemurs-frogs/

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