Nouvelles de l'environnement

Madagascar : Les accords de pêche opaques conclus avec l’étranger laissent les filets vides dans le pays

  • Les pêcheurs malgaches tiennent les chalutiers crevettiers sillonnant les eaux côtières responsables de leurs prises en déclin.
  • Pourtant, à Madagascar, la pêche industrielle est majoritairement pratiquée loin des côtes et à l’abri des regards. L’activité est dirigée par des flottes de pêche étrangères opérant sous des contrats, qui, selon leurs détracteurs, manqueraient de transparence.
  • D’après les conservateurs de la nature, ces navires de pêche étrangers épuisent les stocks de poissons et détruisent l’écosystème marin du pays.
  • Après l’échec des négociations pour le renouvellement d’un accord de pêche avec l’Union européenne l’an dernier et avec l’incertitude constante autour d’un accord colossal très controversé avec une entreprise chinoise, l’enjeu est de taille pour les petits pêcheurs malgaches.

TOLIARA et MORONDAVA, Madagascar – Sur la côte ouest, au retour des pêcheurs, les enfants ont l’habitude de plonger leur tête dans les pirogues, curieux d’y découvrir les prises du jour. D’après les habitants, les prises ne sont toutefois plus ce qu’elles étaient : elles sont en déclin. À tort ou à raison, ils tiennent les chalutiers crevettiers responsables de cette situation. Ces derniers, en trainant leurs filets sur les fonds marins, pêchent beaucoup plus que des crevettes. Ils opèrent près du rivage, à deux pas des villes et des villages des pêcheurs.

Cette proximité rend la course à la crevette et aux poissons du littoral facilement visible et encourage donc les habitants à vouloir prendre les choses en main. Mihari, un réseau d’associations de pêche locales réclame la mise en place d’une zone de pêche exclusive pour les petits pêcheurs du littoral. L’opposition locale s’était également montrée féroce lorsqu’une flotte chinoise de six chalutiers avait commencé à opérer le long de la côte sud-ouest en 2017, ce qui avait finalement entrainé une saisie des chalutiers par le gouvernement malgache un peu plus tôt dans l’année.

Le village d’Andavadoaka, au sud-ouest de Madagascar. La majorité des habitants sont Vezo, un groupe ethnique vivant sur le littoral. Vezo signifie « Rame ! » en français. Photo d’Edward Carver pour Mongabay.
Un homme lavant un sac sur la plage de Morondava, une ville du Sud-Ouest de Madagascar, tandis qu’un chalutier crevettier passe un peu plus loin, au large. Photo d’Edward Carver pour Mongabay.

Toutefois, à Madagascar, la pêche industrielle est majoritairement pratiquée loin des côtes. L’activité est dirigée par des flottes de pêche étrangères opérant sous des contrats internationaux, qui, selon leurs détracteurs, manqueraient de transparence et iraient à l’encontre des intérêts malgaches. Avec les chalutiers opérant à l’abri des regards et les contrats maintenus secrets, cette forme de pêche est presque invisible aux yeux des habitants. Les conservateurs de la nature affirment pourtant que cette activité épuise le stock de poissons et détruit l’écosystème marin du pays.

Lors de la dernière saison de pêche au thon, les palangriers du Japon, de Taiwan et de Corée du Sud se sont montrés très actifs. Des centaines de navires chinois pourraient bientôt les rejoindre si l’accord très controversé de 2,7 milliards de dollars signé l’an dernier avec une entreprise pékinoise venait à se concrétiser. Par ailleurs, l’année dernière, près de 100 navires européens ont également été comptabilisés dans les eaux du pays. À la fin du mois dernier, des représentants de l’Union européenne et de Madagascar se sont rencontrés à Nosy Be, une ile côtière de Madagascar, pour tenter de parvenir à un nouvel accord de pêche. Un responsable du ministère de la Pêche a rapporté à Mongabay qu’aucun accord n’avait vu le jour, même s’il s’agissait de la troisième série de négociations depuis l’année dernière.

Tandis que les négociations avec l’Union européenne s’éternisent et que l’incertitude autour de l’accord colossal chinois subsiste, le secteur de la pêche reste très instable à Madagascar, avec des menaces importantes pour l’écosystème marin, dont dépendent les petits pêcheurs locaux.

Une femme du village d’Andavadoaka, dans le Sud-Ouest de Madagascar, exhibant la prise du jour de sa famille. Les rôles entre hommes et femmes sont clairement définis dans la région, les femmes sortent très rarement en mer. Elles participent toutefois activement aux activités de pêche à la fois sur littoral et dans l’estuaire. Photo d’Edward Carver pour Mongabay.

Des accords européens opaques

Depuis 1986, les accords de pêche conclus entre l’Union européenne et Madagascar permettent aux navires européens d’opérer dans la zone économique exclusive (ZEE) du pays, c’est-à-dire dans les eaux qui s’étendent jusqu’à 370 kilomètres des côtes.

L’accord le plus récent, signé en décembre 2014, a permis à près de 100 navires européens, principalement sud-européens et français, d’exercer leur activité dans les eaux malgaches entre 2015 et 2018. Plus de la moitié de ces navires étaient des palangriers, et le reste, des senneurs utilisant de larges filets. L’Union européenne s’est engagée à verser plus de 6 millions d’euros directement au gouvernement malgache sur cette période de quatre ans, avec des redevances et des avances à charge des armateurs.

L’UE soutient que ces accords de pêche créent des emplois et stimulent l’activité économique de l’ile. Les habitants sont employés sur ces navires, dont certains débarquent à Antsiranana, à la pointe nord de l’ile, et vendent une partie de leur pêche (thon) aux conserveries. Bien que ces escales se fassent de plus en plus rares, les navires préférant en grande partie accoster aux Seychelles, la conserverie reste la principale activité économique d’Antsiranana ; sans les navires européens, elle aurait été contrainte de fermer, les navires asiatiques ne s’y arrêtant pas. Les fonds émanant des accords européens contribuent également au financement du ministère de la Pêche.

Cependant, les détracteurs jugent les accords européens opaques et déloyaux : « une honte absolue », s’est exclamé un haut responsable d’une ONG lors d’un entretien avec Mongabay. « Les accords européens signés avec Madagascar sont en contradiction directe avec les objectifs fixés par la Politique commune de la pêche] (PCP) de l’UE, qui stipule que les bénéfices de l’accord doivent être destinés aux pays en voie de développement, et non à des entités européennes privées », rapportent les auteurs d’un article paru en 2012 dans le journal Marine Policy.

Selon Mialy Andriamahefazafy, chercheur halieute malgache à l’université de Lausanne en Suisse et co-auteur de l’article, les accords de l’UE sont « sans aucun doute » bénéfiques à Madagascar. « Toutefois, ces bénéfices ne l’emportent pas sur les importants profits enregistrés par les flottes européennes et ne contrebalancent pas non plus l’impact que ces activités de surpêche peuvent avoir sur les ressources marines », rapporte-t-elle dans un e-mail à Mongabay. Elle ajoute que les petits pêcheurs malgaches pêchent « de moins en moins de thon chaque année ».

La prise du jour d’un pêcheur du village d’Andavadoaka, au sud-ouest de l’ile. Selon les habitants, il est beaucoup plus difficile aujourd’hui de trouver des gros poissons. Photo d’Edward Carver pour Mongabay.

Les détracteurs estiment aussi que l’UE utilise son influence en tant que donateur d’aides publiques pour menacer de mettre un terme à ses aides si Madagascar venait à ne pas respecter ses conditions de l’accord. Des représentants européens ont toutefois réfuté ces dires. Hervé Delsol, directeur des affaires maritimes et de la pêche pour la délégation européenne à l’Ile Maurice travaillant sur les négociations actuelles avec Madagascar, déclare dans un e-mail que « l’UE n’a jamais mis en balance les subventions générales et les accords de pêche ».

Les groupes de conservation de la nature et les organisations de la société civile font pression pour rendre les négociations plus transparentes. Mihari et Transparency International-Initiative Madagascar (TI-IM) ont envoyé une lettre à l’UE et au ministère de la Pêche de Madagascar l’an dernier, les exhortant à agir avec plus de transparence. Le Fonds mondial pour la nature (World Wide Fund for Nature, WWF), une ONG internationale œuvrant sur des négociations similaires dans d’autres pays, appelle également au changement. « Une première étape…serait de faire participer la société civile aux négociations et d’agir avec transparence sur les contrats finaux », fait observer Nanie Ratsifandrihamanana, directrice de WWF à Madagascar, dans un e-mail envoyé à Mongabay.

À Madagascar, les négociateurs semblent plus à l’écoute de ces contestations. Le ministère de la Pêche, dirigeant les négociations à Madagascar, a invité un représentant de WWF à faire partie de sa délégation pendant les négociations avec l’UE en fin d’année dernière – une première. Toutefois, le ministère est aujourd’hui sous la coupelle d’un autre gouvernement, et WWF n’a, cette fois, pas été convié aux négociations qui se sont déroulées à Nosy Be le mois dernier.

Par ailleurs, le dernier accord a expiré fin 2018, et après l’échec des récentes discussions, les deux parties doivent encore trouver un terrain d’entente sur les nouvelles conditions. En conséquence, aucun navire européen n’est venu opérer à Madagascar cette année – une très longue et très inhabituelle suspension des activités.

« Le ministère s’efforce d’obtenir un meilleur accord », commente Njaka Ratsimanarisoa, un responsable du ministère de la Pêche, tentant d’expliquer à Mongabay les raisons de cet arrêt d’activités.

Nanie Ratsifandrihamanana, directrice de WWF à Madagascar, dans son bureau à Antananarivo, la capitale du pays. WWF joue un rôle crucial dans la lutte pour la conclusion d’accords plus équitables et plus transparents. Photo d’Edward Carver pour Mongabay.

Les accords asiatiques confidentiels

Bien que l’UE soit critiquée pour ces procédures de négociations, elle publie toutefois ses accords une fois signés – ce qui fait de ces derniers des modèles de transparence comparé aux contrats conclus avec les pays asiatiques. Les accords avec l’Asie sont, en effet, généralement gardés confidentiels par le ministère de la Pêche. Par conséquent, il est difficile pour tout observateur extérieur de déterminer si les navires asiatiques exercent leur activité de manière légale dans les eaux du pays ou encore la quantité de poisson qu’ils sont autorisés à pêcher (si limite il y a, ce qui n’est pas toujours le cas).

Il semble, toutefois, que les palangriers asiatiques présents dans les eaux malgaches pendant la dernière saison de pêche au thon y œuvraient de manière légale. Le ministère de la Pêche s’est refusé à commenter sur le fait qu’ils avaient tous l’autorisation d’y exercer leur activité, mais a pu confirmer une activité légale pour trois navires choisis de manière aléatoire par Mongabay (pour chacun des trois pays asiatiques ayant des flottes actives). Les données de la plate-forme de surveillance des navires, Global Fishing Watch, montre que les palangriers ont opéré entre 74 et 370 km au large, jusqu’à la limite de la ZEE de Madagascar (voir image), principalement entre novembre 2018 et février 2019.

Carte indiquant l’activité de pêche industrielle dans l’Ouest de l’océan Indien pendant la dernière saison de pêche au thon (entre fin 2018 et début 2019). La carte montre une activité intensive des palangriers asiatiques dans les eaux malgaches. Les palangriers sont bien connus pour pêcher malencontreusement des requins, des tortues de mer et des oiseaux marins, tels que les albatros. Chacun des navires peut être suivi en zoomant sur l’image et en cliquant sur les points. Les lignes vertes délimitent la Zone exclusive économique de Madagascar et les autres pays. Crédit photo : Global Fishing Watch.

 

Une surveillance étroite de ces palangriers et d’autres navires nécessite des ressources dont Madagascar ne dispose pas. Les moyens limités du Centre de surveillance de la pêche (rattaché au ministère de la Pêche) se présentent comme un frein pour surveiller le 1,2 million de km2 de la ZEE. Même en cas d’inspection – rare – à bord des navires, il peut s’avérer difficile pour les équipes de surveillance de véritablement évaluer la quantité et la variété de poissons pêchés en raison de la barrière de la langue et des températures extrêmement glaciales des congélateurs dans lesquels les poissons sont stockés.

Légale ou non, la pêche à la palangre peut avoir de graves impacts sur les écosystèmes marins. La plupart des palangriers japonais et sud-coréens – longs d’environ 50 mètres – qui ont récemment opéré dans les eaux malgaches s’y trouvaient pour capturer du thon et des espèces apparentées. Le thon albacore (Thunus albacares) est menacé de disparition dans l’océan Indien – un problème qui a récemment entrainé un groupe de conservation à lancer un appel au boycott du thon albacore dans les supermarchés occidentaux. Les palangriers sont aussi connus pour pêcher malencontreusement des requins, des tortues de mer, et des oiseaux marins, comme l’albatros. Le taux de mortalité de l’albatros devrait toutefois théoriquement diminuer grâce à l’utilisation de dispositifs permettant de réduire les prises accessoires des grands oiseaux de mer. Les données concernant l’évaluation du nombre de requins sont limitées, mais les pêcheurs côtiers malgaches rapportent un déclin drastique de ces animaux marins. De nombreux pêcheurs qui capturaient des requins de manière régulière dans le passé n’en pêchent plus aujourd’hui.

Les navires asiatiques ne débarquent jamais sur le sol malgache. Le poisson de leurs cales est expédié directement à l’étranger, n’apportant ainsi aucune contribution à la croissance économique du pays ni à la sécurité alimentaire des habitants, qui ne voient d’ailleurs jamais ces bateaux. Cette situation protège la flotte de pêche étrangère de la surveillance et des contrôles locaux, malgré son impact sur la population locale.

« Sur le long-terme, les flottes de pêche industrielle, principalement les flottes étrangères, auront un impact négatif sur les nombreuses familles et communautés côtières, pour lesquelles la pêche artisanale constitue un moyen de subsistance », écrit le Rapporteur spécial des Nations unies sur le droit à l’alimentation en 2011 dans un rapport de mission effectuée à Madagascar ayant porté un regard critique sur l’activité des pêcheurs européens et asiatiques. « L’écart entre la compensation financière pour Madagascar et les bénéfices de la pêche industrielle pour les entreprises privées reflète le rapport inégal entre les parties négociatrices de ces accords de pêche », peut-on lire dans le rapport.

Un pêcheur à Morondava, une ville au sud-ouest de Madagascar. Photo d’Edward Carver pour Mongabay.

Accord conclu ?

L’année dernière, une petite association privée malgache peu connue a signé un accord de pêche de 2,7 milliards de dollars avec une entreprise chinoise qui pourrait amener plus de 300 navires chinois au large de la Grande Ile. Cet accord triplerait presque le nombre de navires étrangers dans les eaux malgaches. Le président de l’époque, Hery Rajaonarimampianina, qui se préparait une fois de plus à la course à la présidentielle, était présent lors de la signature de l’accord. L’accord a eu l’effet d’une très mauvaise surprise pour les associations de conservation de la nature et les organisations de la société civile, et bon nombre d’entre elles ont manifesté leur hostilité. Le ministre de la Pêche, qui a prononcé un discours télévisé pour dénoncer l’accord, a déclaré qu’il avait lui-même appris la nouvelle par les journaux.

A cartoon that ran on the Malagasy news site 2424.mg. The caption reads “Blue Economy = 10-year fishing deal with China.” Image courtesy of 2424.mg.
Une illustration publiée sur le site d’actualités 2424.mg. « Économie bleue = Accord de pêche de 10 ans avec la Chine », peut-on lire en légende. Crédit photo : 2424.mg.

Du côté malgache, l’Agence malagasy de développement économique et de promotion des entreprises (AMDP) est le signataire de l’accord. Hugues Ratsiferana, le président directeur général de l’AMDP, l’a vigoureusement défendu, mais n’a pas souhaité le révéler publiquement, invoquant que l’AMDP était une association privée, et non publique. Dans un échange d’e-mails avec Mongabay l’an dernier, il a refusé d’expliquer comment une association privée avait réussi à conclure des accords aussi importants au nom d’un pays, et en particulier, un accord pouvant avoir un tel impact sur l’activité des pêcheurs du littoral. Ironie du sort Ratsiferana a été incarcéré un peu plus tôt dans l’année, après que Rajaonarimampianina a été écarté du pouvoir, à la suite des élections présidentielles : il a été condamné pour vols d’ordinateurs et de matériel de bureaux de l’AMDP, qui étaient des propriétés publiques.

Sur cet accord, du côté chinois, le leadership est également douteux. Selon des informations publiées par Malina, un réseau de journalistes d’investigation lancé par TI, l’entreprise chinoise Taihe Century ne possèderait aucune expérience dans le secteur de la pêche, et serait loin de posséder le capital nécessaire pour pouvoir mener un projet d’une telle envergure. L’AMDP a soutenu que Taihe Century était un consortium de sept entreprises, et c’est également ce qui a été rapporté à Mongabay et ailleurs, mais les enquêtes de Malina révèlent qu’il s’agit d’une seule et unique entreprise. Par ailleurs, Milana rapporte que le signataire de l’accord du côté de Taihe Century a été ajouté à une liste noire de personnes non fiables par une cour chinoise, en janvier 2018.

Une pirogue de pêche locale navigant tout près de navires de pêche chinois amarrés au port de Toliara, en mai dernier. Les autorités malgaches ont saisi les six navires chinois qui avaient commencé à opérer au large de la côte sud-ouest en 2017. Les pêcheurs locaux avaient ouvertement manifesté leur hostilité à l’égard de ces navires dans les eaux malgaches. Photo de Sam Friedberg.

L’opposition générale suscitée par cet accord semble avoir eu un impact du côté des décideurs. Si le gouvernement malgache actuel ne s’est pas encore exprimé officiellement sur la suite donnée à l’accord chinois, le ministère de la Pêche a, quant à lui, fait savoir officieusement qu’il avait été annulé, selon Ratsifandrihamanana de WWF. Les membres ministériels ont, toutefois, refusé de confirmer l’annulation de l’accord dans leurs échanges avec Mongabay, et aucune clarification n’a été apportée par un attaché de presse du président.

Même si l’accord chinois est annulé, les groupes de conservation de la nature et les organisations de la société civile continuent de monter la garde, conscients des conséquences potentielles d’un tel accord sur l’activité des pêcheurs traditionnels. « Nous devons nous assurer qu’un autre accord du même genre ne se dessine pas à l’horizon », déclare Ratsifandrihamanana.

Un enfant inspecte la pêche de son père après son retour au village d’Andavadoaka dans le Sud-Ouest de Madagascar. Photo d’Edward Carver pour Mongabay.

Reportage complémentaire de Lulu Ning Hui.

Citation:

Le Manach, F., Andriamahefazafy, M., Harper, S., Harris, A., Hosch, G., Lange, G. M., … & Sumaila, U. R. (2013). Who gets what? Developing a more equitable framework for EU fishing agreementsMarine Policy, 38, 257-266.

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Article original: https://news-mongabay-com.mongabay.com/2019/10/madagascar-opaque-foreign-fisheries-deals-leave-empty-nets-at-home/

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