Nouvelles de l'environnement

Huit personnes soupçonnées de trafic de parties d’animaux sauvages sont arrêtées grâce à une nouvelle technologie

  • Huit hommes parmi lesquels trois membres du gouvernement, tous des pays africains, ont été arrêtés pour avoir prétendument fait le trafic de parties de corps d’animaux sauvages vers l’Asie du Sud-Est.
  • Les officiers de l’équipe spéciale de l’Accord de Lusaka, basée à Nairobi au Kenya, ont utilisé un logiciel d'analyse de données pour retrouver les présumés contrebandiers arrêtés en République du Congo et en République démocratique du Congo en mai.
  • Selon l’enquête, il existe un lien entre les accusés et des cargaisons d’écailles de pangolins et de défenses d’éléphants saisies en Asie du Sud-Est.

Une recherche multinationale en mai a abouti à l’arrestation de huit hommes, dont trois responsables du gouvernement, soupçonnés du trafic des écailles de pangolins et des défenses d’éléphants, selon Freeland, une organisation anti-trafic basée à Bangkok.

L’équipe de travail de l’Accord de Lusaka, un groupe d’agents chargés de la faune basé à Nairobi, au Kenya, a arrêté des suspects, tous originaires d’Afrique, après quatre semaines de recherche dans sept pays.

« Notre capacité à effectuer des arrestations importantes en si peu de temps a été rendue possible grâce au partage et à l’analyse critique des données, tout ceci facilité par une formation et une technologie avancées, » a déclaré Bonaventure Ebayi, directeur général du groupe de travail.

Un arbre pangolin (Manis tricuspis) tué par un agriculteur en République du Congo. Image © Lucie Escouflaire/WCS.

Freeland a accrédité un séminaire de formation tenu en février à Brazzaville, en République du Congo, afin d’apporter aux agents en charge de l’accord le savoir-faire pour tirer partie des nouvelles technologies dans le cadre du Centre d’excellence analytique de l’équipe spéciale, ou ACE. Les membres de l’équipe spéciale ont utilisé le logiciel d’analyse pour catégoriser les données sur le trafic et les saisies afin d’identifier les points de croisement des réseaux de contrebande avec les agents maritimes et les services gouvernementaux.

L’équipe visait la saisie de près de 4 tonnes d’écailles de pangolins par les autorités Vietnamiennes le 20 avril. Pour Freeland, les écailles proviendraient de 1000 animaux semblables à des fourmiliers. Un marché estimé à près de 2,6 million de dollars dans le marché noir. Les pangolins, dont les écailles sont très prisées en raisons de leur rôle dans la médecine traditionnelle, sont souvent appelées “les mammifères les plus vendus dans le monde.” Les quatre espèces africaines sont classées comme vulnérables d’après l’IUCN. Les quatre autres espèces d’Asie sont en danger ou très en danger.

Il a aussi été établi un lien entre les présumés contrebandiers et une expédition de défenses d’éléphants découvertes en Thaïlande en septembre 2017.

Sean O’Regan, responsable de Freeland en Afrique, déclare que la dénonciation de ces réseaux est nécessaire pour la survie des animaux sauvages dans le continent.

« Les actions au-delà de la saisie et des arrestations visant à contrer ces actes comme celle-ci sont exactement ce dont ont besoin à présent les éléphants sauvages, les pangolins ainsi que d’autres espèces menacées d’extinction, » disait O’Regan dans son propos. « Les humains en profitent également, parce qu’il s’avère que ces mêmes chaînes criminelles sont impliquées dans toute sorte de trafic. »

Selon les scientifiques, le nombre d’éléphants en Afrique diminue de 8 chaque année, principalement à cause du braconnage. Image par John C. Cannon/Mongabay.

Les arrestations ont eu lieu en République du Congo et en République Démocratique du Congo. Trois de ces détenus travaillent pour leurs gouvernements respectifs en tant qu’inspecteurs d’expéditions commerciales. Un autre, Djani Ousmane, de la Guinée, un pays d’Afrique de l’Ouest est présenté comme le « roi » du trafic des produits d’animaux sauvages.

Les cinq autres ont déjà été traduits en justice et condamnés à des peines de prison et à payer des amendes.

« Les défenseurs de la faune sauvage en Afrique rivalisent déjà les braconniers et les trafiquants, » déclare Jimmiel Mandima, directeur exécutif de l’African Wildlife Foundation (AWF) basé à Washington, D.C., dans son propos.. AWF est en partenariat avec Freeland pour contrer le trafic d’animaux sauvages.

Les enquêteurs croient que le Vietnam et la Thaïlande n’étaient que des points de cheminement des écailles et de l’ivoire pour des acheteurs chinois, dont la China National Township Enterprise Corporation. basée à Beijing. Malgré la fermeture de la plupart des magasins autorisés d’ivoire en janvier, les revenus croissants continuent d’alimenter la demande de figurines en ivoire sculpté, d’ornements, et de bijoux, déclarent de nombreux groupes de conservations.

Écailles de pnagolins saisies au Cameroun. Image par U.S. Fish and Wildlife Service Headquarters via Wikimedia Commons (CC BY 2.0).

Selon Ebayi, le représentant de l’équipe spéciale, ces nouveaux outils permettront davantage d’effectuer ce genre d’arrestation.

« Les enquêtes continueront jusqu’à ce qu’on démantèle toutes les chaînes d’approvisionnements illégaux mettant en danger la faune du continent, » a-t-il dit.

Photo du baobab en Tanzanie fournie par Rhett A. Butler/Mongabay.

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