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Le Rwanda accueille 20 rhinocéros noirs au parc national d’Akagera

  • Les 20 rhinocéros noirs proviennent de la sous-espèce orientale (Diceros bicornis michaeli).
  • African Parks, l’O.N.G. qui gère le parc national d’Akagera en coopération avec le gouvernement du Rwanda, indique qu’il possède des traceurs de rhinocéros, des patrouilles canines et un hélicoptère pour protéger les rhinocéros contre le braconnage.
  • Moins de 5.000 rhinocéros noirs existent en Afrique. Leur nombre a grandement diminué en raison des braconniers qui les chassent pour leurs cornes, achetées cher pour son usage en médecine chinoise traditionnelle.
  • Les responsables espèrent que la nouvelle population de rhinocéros attirera l’attention sur le parc national d’Akagera en tant que destination pour l’écotourisme.

Durant les deux premières semaines de mai, vingt rhinocéros déménagent de l’Afrique du Sud vers leur nouveau foyer au Rwanda.

La réintroduction ramènera les rhinocéros noirs orientaux (Diceros bicornis michaeli), une sous-espèce listée par l’IUCN comme étant en danger critique (Diceros bicornis), de retour dans la savane du Parc national d’Akager situé dans la partie orientale de l’Afrique. D’après African Parks, il y a encore environ 1.000 rhinocéros noirs orientaux, dont la plupart vivent au Kenya.

Un rhinocéros noir femelle en Afrique orientale. Photo de Rhett A. Butler

« Le retour du rhinocéros dans ce pays… c’est la preuve d’un extraordinaire engagement de la part du Rwanda concernant la préservation des espèces et c’est une autre étape dans la restauration de la diversité de la nature d’Akagera, » a déclaré Peter Fearnhead, le responsable de l’ONG African Parks, dans un rapport. African Parks gère 10 parcs en coopération avec sept autres pays du continent.

Toutes les sous-espèces de rhinocéros noirs sont estimées à moins de 4 900 spécimens présents dans les plaines de l’Afrique aujourd’hui, selon des données de l’IUCN de 2010. C’est seulement environ 10 pour cent du nombre qui avait été estimé il y a seulement quelques décennies. Les rhinocéros noirs, et leur cousin, le rhinocéros blanc (Ceratotherium simum), qui est considéré comme presque menacé, ont été frappés durement par les braconniers pour pouvoir revendre leurs précieuses cornes.

Des vétérinaires raccourcissent la corne d’un rhinocéros anesthésié pour prévenir d’éventuelles blessures lors du transport. Photo © African Parks

Une étude datant de 2013, publiée dans le journal Science, cite des informations montrant que le prix au kilo de la corne de rhinocéros coûtait la bagatelle de 65.000 $ (29.545 $/livre) en 2012 — soit environ 60 pour cent de plus que le prix actuel de l’or. Faite de kératine, le même élément que l’on retrouve dans nos cheveux et nos ongles, la corne de rhinocéros est utilisée depuis très longtemps en médecine chinoise traditionnelle, et les économies asiatiques croissantes ont été accusées de la montée subite des prix et du braconnage qui en découle.

« Les rhinocéros représentent l’un des grands symboles de l’Afrique, » a déclaré Peter Fearnhead, « et pourtant, ils sont gravement menacés et sont en voie de disparition dans de nombreux endroits à travers le continent en raison du commerce extrêmement lucratif et illégal de la corne de rhinocéros. »

À un moment, Akagera abritait environ 50 rhinocéros noirs, mais tout comme dans beaucoup d’autres régions de l’Afrique, leur nombre a diminué avec le développement du braconnage durant les décennies qui ont suivi. La dernière fois qu’un rhinocéros a été vu au parc, c’était en 2007.

Encouragés par le succès de la réintroduction de sept lions africains (Panthera leo) à Akagera en 2015), les directeurs du parc et les commanditaires de la relocalisation ont vu une occasion pour le parc de devenir un sanctuaire pour l’un des animaux les plus chassés du continent.

« Il y a plusieurs années, alors que nous luttions contre le braconnage du rhinocéros dans d’autres régions de l’Afrique, je me suis engagé auprès du Président [Paul] Kagame [du Rwanda] pour soutenir la réintroduction du rhinocéros au Rwanda, car nous savions que ce pays les protégerait, » a déclaré Howard Buffett, responsable de la fondation Howard G. Buffett, dans le rapport d’African Parks. La fondation a fourni l’aide financière pour le projet, comme l’ont fait le gouvernement des Pays-Bas et la loterie People’s Postcode basée au Royaume-Uni, qui collecte de l’argent pour des œuvres de charité.

African Parks indique que les mesures prises par la nouvelle gestion du parc en 2010 pour contrer le braconnage l’ont fait baisser « à son niveau le plus bas. » La population de lions est désormais deux fois supérieure à ce qu’elle était en 2015. Pour s’assurer de la sécurité des nouveaux locataires à Akagera, le personnel est équipé d’un hélicoptère, d’une unité canine et de traceurs de rhinocéros.

Avec l’arrivée du rhinocéros, les visiteurs du parc national d’Akagera ont maintenant la chance de voir les cinq gros gibiers d’Afrique, y compris des éléphants, photographiés ici à Akagera en 2014. Photo de John C. Canon

« Nous sommes entièrement disposés à leur souhaiter la bienvenue et à nous assurer de leur sécurité au profit de notre industrie touristique et de la communauté dans son ensemble, » a déclaré dans la publication Clare Akamanzi, responsable du Rwanda Development Board, Le Rwanda Development Board partage la gestion d’Akagera avec African Parks.

Avec l’arrivée du rhinocéros, le parc offre désormais à ses visiteurs la chance de voir les cinq gros gibiers d’Afrique, y compris des éléphants (Loxodonta africana), le buffle africain (Syncerus caffer), des léopards (Panthera pardus pardus) et des lions, dans une zone relativement peu étendue.

Le parc national d’Akagera s’étend sur 1.200 kilomètres carrés (463.3 milles carrés). En revanche, le parc national de Serengeti situé dans le pays voisin, la Tanzanie, compte 14.763 kilomètres carrés (5.700 milles carrés).

« Le retour des rhinocéros au parc national d’Akagera du Rwanda ouvre un nouveau chapitre dans notre voyage concernant la préservation des espèces, » a déclaré Akamanzi, « et nous sommes reconnaissants envers tous nos partenaires qui ont contribué à cela ».

L’équipe chargée de la capture aide à diriger le rhinocéros anesthésié vers la caisse de transport. Photo © African Parks

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