Nouvelles de l'environnement

L’eco-certification est-elle la solution à la déforestation?

  • Les normes du FSC reposent sur certaines des pratiques forestières les plus éclairées au monde. Le FSC cherche à améliorer la gestion des forêts sur le plan éthique et durable en créant un marché spécifique pour le “bois éthique”.
  • Septembre était un mois chargé pour les autorités américaines, plusieurs saisies de bois illégalement importées du Pérou ont marqué le point sensible de la campagne du FSC. Certaines opérations font parties du FSC mais ne respectent pas forcément les normes - ou même les lois.
  • Certains critiques pensent que l'échec du processus de certification du FSC menace la mission du conseil.

Note de l’éditeur (22 janvier 2016): Une version ultérieure de cet article comptait plusieurs erreurs qui ont maintenant été corrigées. Une synthèse de ces corrections se trouve à la fin de cet article.

En septembre 2015, un cargo péruvien a déposé 71 containers de bois de forêts tropicales sur les docks de Houston au Texas. La cargaison estimée à 3,8 million de livres sterling, offre un exemple saisissant du flux continu de bois de pays tropicaux vers l’hémisphère nord. Disposée bout à bout, la cargaison d’une valeur de 300,000 USD aurait facilement recouvert plusieurs terrains de foot, d’après le Houston Chronicle.

Son usage souligne les pratiques criminelles liées à la sylviculture. Plus tôt en décembre, des agents de douane américains ont stoppé la cargaison car le bois provenant du Pérou avait été importé illégalement par des permis frauduleux. Plusieurs raids par la police péruvienne ont suivi dans les environs de la région amazonienne du Port d’Iquitos. C’était la plus grosse saisie bois illégalement importé de l’histoire.

Entre autres, ces raids sont la lèpre d’un système qui se veut destiné à mobiliser la puissance des marchés pour protéger les forêts du monde destructeur de l’exploitation forestière. Au début des années 90, après plusieurs tentatives échouées de créer un système de loi internationale pour sauver les forêts tropicales, une union de milliers d’organisations de la société civile, de l’environnement et de groupes corporatifs ont portés leurs espoirs sur le marché. Le groupe international résultant de cet union est le FSC. Le FSC se fonde sur le choix du consommateur pour protéger le marché du bois international: il certifie les opérations écologiquement durables et socialement responsables, avec pour idée que les consommateurs vont payer plus pour du “bois éthique”.

Au cours des 20 dernières années, le FSC est devenu le principale organisme international de certification des produits forestiers, réunissant 30,000 entreprises membres et certifiant plus de 180 millions d’hectares de forêts dans le monde, soit une zone plus grande que l’Alaska. ( Il existe de nombreux programmes de certification similaires, mais certains sont soit trop petit ou ont généralement des normes moins rigoureuses que le FSC. Au total, 439 millions d’hectares de forêts sont certifiés par tel ou tel programme, soit près de 11 pour cent du total mondial).

A Forest Stewardship Council mark indicates a log has met the organization's standards for sustainable and ethical sourcing. Photo by Gerhard Elsner/Wikimedia Commons.
Une marque du FSC indique que ce tronc répond aux normes de l’organisation en termes d’approvisionnement éthique et durable. Crédit photo: Gerhard Elsner/Wikimedia Commons.

Les normes du FSC reposent sur certaines des pratiques forestières les some plus éclairées du monde. Le secteur de la sylviculture est criblé de handicaps tels que les nombreux contrôles de la mafia, la destruction environnementale et les attaques ciblées. Le logo de la FSC, garantie que les produits qui le portent – que ce soit du contreplaqué ou du papier de soie – ont été fabriqués de manière légale, par des employés bien rémunérés, selon les meilleures pratiques de respect de l’environnement. Le FSC cherche à améliorer la gestion des forêts sur le plan éthique et durable en créant un marché spécifique pour le “bois éthique”, ou les entreprises sont encouragées à la conservation.

Difficile de dire si le partenariat du FSC avec d’autres entreprise est efficace, car l’import illégal de bois péruvien sur les docks de Houston et sa confiscation sont des affaires graves. Selon le journal péruvien La Republica, ce bois provenait d’une entreprise appelée Inversiones La Oroza, qui a également travaillé avec le FSC pour soumettre les produits au label “bois contrôlé” du conseil.

Alors que le FSC ne s’est jamais porté garant de l’import illégal de La Oroza, la saisie fait partie de nombreuses affaires similaires ou les groupes de certifications bénéficient des avantages du FSC sans toutefois respecter ses normes ou ses lois. D’après les critiques environnementales, cela met l’accent sur la faiblesse du FSC qui éprouve des difficultés à renforcer l’application de ses normes. Résultat? une image salie, des effets positifs renier et des doutes fondés sur la valeur de ses deux piliers fondateurs.

L’économie de marché face à l’ingérence du gouvernement

A l’époque, le FSC était la réponse à l’échec gouvernemental. En 1992 au Sommet de Rio, les tentatives d’élaborer un traité international pour protéger les forêts tropicales ont échoué à cause des tensions historiques entre l’hémisphère nord et sud. Dans les grandes lignes, le nord voulait que le sud cesse d’abattre la ceinture forestière de l’équateur. Mais les tentatives pour obtenir des financements du gouvernement du Nord pour soutenir cette cause étaient vaines. Le Sommet de Rio s’est donc achevé sans accord.

Le FSC était une solution ingénieuse à cette impasse gouvernementale mondiale : faire de la conservation une option payante. Le conseil tenterait de créer un marché lucratif pour le bois éthique, attirant ainsi les consommateurs, plutôt que les gouvernements, à payer pour garder les forêts du monde intactes.

C’est d’une manière modeste que cette initiative a débuté. Quelques produits de luxe ont d’abord été étiquetés “éthique” afin d’aider la gestion des opérations forestières communautaires – et les populations locales par la même occasion – en concurrence avec les grandes entreprises industrielles. C’est une opération similaire au label Fair Trade pour le café.

Depuis les années 90, le FSC s’est agrandit de manière considérable, des centaines de membres s’y sont ralliés. Aujourd’hui ce n’est pas seulement la principale autorité de certification internationale dans le secteur des ONG environnementales, on dit que c’est le meilleur système de protection des forêts au monde

Le système a été conçu autour de deux idées. Tout d’abord, que la majorité des personnes impliquées dans le secteur forestier – des communautés autochtones et paysannes, aux ONG environnementales pour l’industrie du bois lui-même – partage l’objectif de maintenir les forêts du monde productives et exemptes de conflits. Ensuite, que les consommateurs payent un supplément pour financer les pratiques qui aideraient à maintenir les forêts tropicales sur pied dans le monde.

Le FSC est devenu un énorme congrès pour tous les intervenants du secteur forestier; son autorité est partagée à parts égales entre les villageois, les environnementalistes et les entreprises du bois, ainsi qu’entre le Nord et le Sud. Les résultats émanant des réunions du congrès se concrétisent sous forme de principes et normes FSC : une constitution établissant des normes de qualité convenues communément. Les opérations forestières mondiales doivent suivre ces normes si les forêts, les communautés et les entreprises du secteur du bois qui en dépende tiennent à continuer leurs activités. Les consommateurs peuvent être rassurés sur la provenance de leurs produits grâce au régime de certification. Tout produit de bois ou de papier portant ce logo promet que, peu importe la provenance, il répond à ces normes.

Il est difficile de dire avec certitude si les changements s’opèrent aussi sur le terrain. Il n’y a pas eu d’études approfondies sur l’efficacité globale du FSC en matière de prévention de la perte des forêts, bien que certaines études locales aient donné des résultats positifs. Une étude récente en Indonésie montre que les forêts certifiées FSC ont un taux de 5% en moins de perte et produisent 31% moins de pollution atmosphérique que celles non certifiées. Un rapport de l’ONG indonésienne du Centre de recherche forestière internationale a constaté que les communautés qui vivent autour et dans les forêts certifiées en Afrique Centrale, ont une meilleure qualité de vie et de travail. Les relations avec les entreprises forestières sont également meilleures.

Les partisans pensent que l’impact du FSC s’est démultiplié au delà des entreprises membres du FSC. En 1994, lors de la création de l’organisme, l’industrie du bois était moteur de la déforestation dans le monde. Le forêts d’origines étaient coupées pour faire place au monoculture destinées à la fabrication du papier. D’après Kerry Cesareo, partisan du WWF, membre et bras droit du conseil d’administration du FSC aux États-Unis, l’industrie du bois n’est plus moteur de la perte des forêts grâce au FSC.

“Les normes mises en place par le FSC ont suscité des attentes sur l’ensemble du secteur forestier, et il y a eu une nette amélioration globale des efforts sur la traque du bois illégal et sur sa provenance“, explique Cesareo à Mongabay.

Cesareo connaît surtout les forêts FSC de l’hémisphère nord. Elle nous dit que “marcher dans ses forêts est un régal car on peut observer les bénéfices du système, et elles ressemblent à de vrais forêts”. “L’abattage des arbres dans ces exploitations forestières à beaucoup moins d’impacts néfastes, autant sur l’environnement que sur les arbres restants. Les cours d’eau peuvent se développer car il reste assez d’arbre pour préserver la terre, les oiseaux et la biodiversité s’en donne à coeur joie”.

Cesareo était impressionnée par le système établi dans la baie de Clayoquot en Colombie-Britannique, qui auparavant était source des pires conflits d’exploitation en Amérique du Nord. Elle était étonnée de voir les arpenteurs de l’entreprise cartographier la zone selon la valeur culturelle ou indigène de l’environnement. Dans cette zone les arbres sont enlevés par hélicoptère plutôt que par débardage.

Les problèmes liés à la certification

Le problème avec tout régime de certification, c’est que les normes sont seulement utiles à hauteur des personnes qui les font appliquées. Les critiques les plus récurrentes contre le FSC viennent du gouvernement de droite dont l’argument de choc – “ce n’est pas bon pour le business” – revient également dans le débat du réchauffement climatique.

Les environnementalistes s’y mettent aussi, ils sont d’accord avec le principe mais n’adhère pas à la méthode. La critique principale étant que le FSC a certifié des millions d’hectares de plantations industrielles que beaucoup estiment être non viables.

Pour une agence fondée sur un régime de certification, le problème le plus embêtant est lié à l’image que renvoient les adhérents. En effet, certaines entreprises qui vendent des produits certifiés FSC font encore aujourd’hui des affaires “non-éthiques”. La différence se trouve entre les entreprises certifiées FSC – exploitation forestière, scierie et usine à papier – et les produits certifiés FSC qu’elles produisent. La certification FSC permet aux entreprises de proposer des produits portant le logo FSC, mais elles ne sont pas dans l’obligation de respecter les conditions FSC pour leurs autres produits non certifiés. Une entreprise de pâte et papier certifiée FSC peut produire un certain stock de papier FSC, et le conseil ne fait aucune déclaration quant à la provenance du reste.

La politique du FSC comporte une clause qui interdit de faire affaire avec les entreprises qui ne respectent pas les droits de l’homme, impliquées dans le commerce du bois illégal, dans la réquisition de terrain, dans la conversion des forêts en plantation, qui rase les forêts natives ou partisan des OGMs. Ceci s’applique à toutes les entreprises membres et à n’importe quelles étapes de leur fonctionnement.

Et pourtant, quelques cas sont passés entre les mailles du filet. D’après un rapport de l’ONG Global Witness, les prenants partie du Vietnam Rubber Group auraient chassé les communautés local du Laos et du Cambodge de leurs terres ancestrales et abattu les arbres sans permis. Malgré ces actes barbares, le VRG a réussi à faire certifier certains produits provenant d’autres opérations par le FSC.

De même pour les produits Veracel, le géant de la pulpe et du bois au Brésil. Plusieurs parties accusent le groupe d’avoir chassé les communautés locales et violé les droits des autochtones. Holzindustries Schweighofer aussi, l’Agence d’Investigation a débusqué les opérations d’abattage illégales par le groupe autrichien en Roumanie. (Le FSC a planifié un prochain examen de l’entreprise au printemps suite à une plainte de WWF Allemagne).

Il est impossible d’estimer combien d’entreprises comme le VRG, Veracel, ou La Oroza, remplissent les casiers judiciaires du FSC. Simon Counsell, du Rainforest Foundation UK sur Londres, pense qu’un organisme de certification ne peut se permettre d’avoir autant de scandales à son compte.

“Dans la plus part des cas, le bois vendu au public n’était pas conforme” nous dis Counsell. “Le public croit que le bois vient d’une production durable, économiquement bénéfique et socialement responsable. Peut-être qu’il l’était mais le problème c’est que la certification ne permet pas de distinguer le vrai du faux”.

Counsell est l’un des membres fondateurs du FSC. Au tout début il croyait en la valeur des marchés pour résoudre les problèmes sur lesquels la réglementation gouvernementale ne s’était pas penchée. Mais il a quitté le FSC après être venu à croire que l’organisation était terriblement compromise. La structure permettait aux entreprises d’exploitation forestière de s’en servir comme un outil afin d’éco-blanchir leurs opérations. Aujourd’hui, il dirige le FSC Watch, un blog regroupant des articles et des études de cas des fautes supposées du FSC, il est l’une des critiques les plus virulentes du conseil.

D’après Counsell, le problème viendrait de la structure du conseil. Dans les premiers temps du FSC, les ONGs et les groupes industriels ont décidé de ne pas délivrer leurs propres certificats. A la place, ils créèrent des listes de normes et autorisèrent des entreprises tiers à certifier les opérations d’abattages pour le compte de la FSC. C’est une méthode courante; lorsque on devient plongeur autonome qualifié, par exemple, on contacte un instructeur agrée auprès de l’organisation internationale de permis.

Si seulement les résultats comptaient plus que le business, alors ce processus fonctionnerait. Counsell explique que pour le FSC, ce n’était pas une bonne idée. Les produits forestiers ont été certifiés en sous traitance par d’autres entreprises. Cela veut dire que dans les premiers temps du FSC, des motivations financières mais non éthiques ont été créées. Une agence de certification qui facilite le business va certainement gagner plus que celles qui respectent les normes à la lettre.

Counsell prétend que c’est du nivellement par la bas. “Les normes restent constantes, mais il semblerait que leur l’interprétation soit beaucoup plus laxiste” dit-il. Et pour empirer la chose, le FSC a continué d’autoriser certaines entreprises pris la main dans le sac, sous prétexte qu’elles allaient s’améliorer.

Qui certifie les certificateurs?

Après que Global Witness ait publié sont rapport sur le VRG, le FSC s’est finalement officiellement dissocié de la société (finalement car le FSC s’est retiré puis a réintégré le groupe de certification plusieurs fois). Les critiques du Conseil soulignent qu’ils ne comprennent pas comment des entreprises comme le VRG ont obtenu ce permis en premier lieu, et combien de ces entreprises produisent encore des produits certifiés.

Pour Counsell, l’éviction du VRG “est peut être, politiquement, l’une des choses les plus importantes que le FSC ait jamais fait”. C’est la façon dont le conseil la fait qui soulève de plus gros problèmes. Comme le FSC ne publie pas ces propres certificats, il n’était pas possible pour le FSC de ne plus soutenir le VRG. Le seul moyen de s’en débarrasser était donc de se dissocier de l’entreprise car il ne contrôle pas le certificateurs nous explique Counsell.

Comme nous le fait remarquer le porte parole du FSC, tous problèmes liés aux certificateurs doivent être remontés au service d’accréditation ASI, l’organisme allemand est chargé d’accréditer les certificateurs.

En pratique cela n’a pas toujours été le cas. Par exemple en 2012, l’entreprise Gibson Guitare s’est entendue avec le Département de justice américain pour éviter des poursuites liées à l’import illégal de bois de Madagascar et d’Inde. Gibson Guitare a payé 300,000 USD d’amende et se sont délestés de 262,000 USD en accord avec la justice. Gibson a déclaré que le bois d’Inde avait été importé par la chaine logistique catégorisé “bois contrôlé“ selon les normes du FSC les moins rigoureuses. Le bois ne respectait pas les normes indiennes de manufacture et d’export.

Néanmoins l’affaire médiatisée a mis en lumière la relation entre Gibson et le groupe qui a certifié ses imports de bois, Rainforest Alliance SmartWood (maintenant appelé RA-Cert). Le PDG de Gibson avait siégé au conseil d’administration de l’organisation mère de la société de certification, la fameuse ONG Rainforest Alliance, fondatrice de la FSC. D’après un article de 2011 du Tennessean, Gibson aurait donné l’équivalent de centaines de milliers de dollars en guitare à Rainforest Alliance dans le but de faire avancer la mission de l’ONG.

Rainforest Alliance affirme qu’elle avait de solides barrières entre ses activités de certification et d’autres bureaux, et qu’elle a cessé d’accepter les contributions de la société, d’après le Tennessean. Un porte-parole de Rainforest Alliance a affirmé à Mongabay que les certificats qu’elle a émis pour Gibson sont aujourd’hui «inactifs». Pourtant, le conflit d’intérêts n’a apparemment pas conduit ASI à auditer SmartWood, selon les résumés disponibles sur le site Web de l’ASI. FSC Watch décrit SmartWood comme étant le groupe de certification le plus prolifique. C’est l’un des groupes, avec RA-Cert, qui a certifié certaines des opérations de La Oroza (l’entreprise forestière a été arrêtée pour commerce de bois illégal).

Si les vérifications sont trop strictes, plus aucune entreprise ne se certifiera explique Corey Brinkema, le président du FSC USA. Bien que Brinkema ne soit pas au courant des affaires VRG ou La Oroza, il met l’accent sur le fait que le FSC a fait beaucoup d’efforts dans sa gestion des difficultés inhérentes à la réforme du secteur forestier.

Les entreprises forestières, d’après Brinkema, se développent sur plusieurs pays et continents. Une entreprise bénéficiant de la certification FSC pour une partie de ses opérations à le droit de vendre des produits FSC, mais cela ne veut pas dire que les méthodes de manufacture respectent les normes. Plusieurs stock certifiés et non certifiés de la même entreprise peuvent être vendus en même temps, comme une ferme qui vendrait des produits bio et non bio.

Brinkema explique que cette façon de faire incite les entreprises à ecoblanchir leur stock non certifié, même si celui-ci vient de forêt piller, ou les locaux ont été délogés. Le FSC emploi donc la dissociation quand une entreprise représentante ne respecte pas les normes. Les certificateurs ne peuvent pas se charger de démasquer ses entreprises délinquantes, c’est pourquoi le FSC compte sur des tiers tels que Global Witness afin de porter plainte contre elles.

C’est un processus courant pour les organismes de réglementation professionnelle mais il y a un juste milieu entre agir rapidement en supprimant les transgresseurs et un procès équitable pour les personnes accusées d’actes répréhensibles.

“Ces choses prennent plus de temps qu’on le voudrait”, explique le porte parole du FSC USA, Brad Kahn. L’éviction du VRG est une preuve que le système fonctionne. Il est peut-être lent, mais c’est le prix d’une organisation construit autour d’une démocratie de consensus et de règles procédurales. Il cite Churchill qui disait que la démocratie est la pire forme de gouvernement, entre toutes les autres.

Convaincre sur le marché

Hormis l’enjeu de la certification, il y a d’autres anguilles sous roche: Le modèle du FSC est basé sur l’idée que les entreprises qui répondent aux normes des meilleures pratiques forestières ont des chances de gagner d’avantage. Mais, d’après le FSC USA, 20 ans après le lancement du conseil, même les produits “certifiés FSC” ne rapportent que 5% de plus maximum comparé aux produits non certifiés. A l’heure actuelle, seulement 4% des américains savent ce qu’est le FSC, à quoi il sert et achètent les produits certifiés.

Le premier objectif du FSC porte sur l’expansion. En 2015, FSC international lance sa nouvelle stratégie visant les 20% du marché du bois en 2020. Pour ce faire, la stratégie comporte 3 points primordiaux. Les normes seront renforcées de manière efficace pour fidéliser les clients à l’image du FSC. Dans la finalité, ils visent l’intérêt croissant que portent les consommateurs aux «produits verts» afin d’obtenir plus de fonds pour inciter l’industrie du bois à rentrer dans le système. Les procédures administratives seront également rationalisées.

Counsell, co-fondateur du FSC et critique, soutient que les opérations doivent changer d’approche. Il y a très peu de particuliers intéressés par les produits FSC, c’est pourquoi le FSC doit mettre l’accent sur le marché des entreprises. Les entreprises ne peuvent pas compter sur le programme de certification du FSC pour garantir la provenance du bois, c’est un problème handicapant à moins qu’il ne soit pris en charge.

“Je pense que la récupération du système exigera d’adopter un autre angle de vue, différent de celui qui a prévalu ces 15 dernières années ”, explique Counsell. Il explique que les certificats FSC n’ont plus autant de valeur de garantie légale sur l’éthique du bois. Le conseil doit revoir à la baisse le nombre de certificat qu’il propose et doit se pencher plus rigoureusement sur la question de la qualité. Il ajoute “autrement s’en est fini pour eux”.

Corrections du 22-Jan-2016: Une version précédente comportait plusieurs erreurs notifiées par un représentant du FSC USA et de la Rainforest Alliance. L’ancienne version affirmait à tort, que si la cargaison de bois illégal n’avait pas été stoppé par les autorités, elle aurait été vendue portant le logo FSC. Cela impliquait que le bois illégal importé par le fabricant de guitare américain Gibson était “certifié FSC”, alors qu’il ne répondait qu’aux normes les plus inférieures du “bois contrôlé” et que la Rainforest Alliance SmartWood avait certifié le bois en question. Cette version impliquait aussi à tort, que le FSC appuie le commerce du carbone. La version actuelle corrige ces erreurs et les fournie des informations de clarification supplémentaire. Nous regrettons ces erreurs.

Citations

 

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