Gorille des plaines du Gabon. Photo de Rhett A. Butler. |
Une nouvelle étude de la situation des grands singes en Afrique de l’ouest et Afrique centrale révèle que le gorille de Cross River et le gorille de l’est ont perdu la moitié de leur habitat naturel depuis le début des années 1990 à cause de la déforestation, de l’exploitation forestière et d’autres activités humaines.
Cette étude, qui a été publiée par une équipe internationale de nombreux chercheurs dans le journal Diversity and Distributions, a évalué les modifications intervenues dans l’habitat de huit espèces de gorilles, de chimpanzés et de bonobos en se servant de données de terrain venant de quelques 15 000 sites, de données de télédétection sur le climat et la surface de la forêt, et d’information sur l’impact des humains. Les scientifiques ont trouvé que l’habitat des gorilles avait diminué de façon significative et que dans le cas des chimpanzés la baisse était moins importante.
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La chute des prévisions des conditions environnementales favorables atteint −59% pour les gorilles de Cross River, suivis par les gorilles de l’est (−52%), les gorilles de l’ouest (−32%), les bonobos (−29%), les chimpanzés des régions centrales (−17%) et les chimpanzés de l’ouest (−11%). Les conditions environnementales favorables des chimpanzés du Nigéria et du Cameroun n’ont pas subi de baisse significative.
Dans l’ensemble la superficie totale de l’habitat des huits espèces a décliné de presque dix pour cent en passant de 2.02 million de kilomètres carrés en 1990 à 1.81 millions de kilomètres carrés dans les années 2000.
Selon les chercheurs, la baisse de leur habitat serait due entre autres à l’expansion de l’exploitation forestière et des routes minières. Ces routes qui fragmentent l’habitat des grands singes servent aussi aux chasseurs et aux fermiers à accéder aux parties plus isolées de la forêt et le problème est exacerbé par l’augmentation rapide de la population des pays africains.
Selon la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) il faut trés sérieusement se préocuper de la protection de la population mondiale des grands singes. De façon plus générale, 24 des 25 espèces de la planète sont citées sur cette liste dans la catégorie “vulnérable”, “en danger” ou “en danger critique d’extinction”. La seule espèce à ne pas être en danger? Les humains.
Junker at al. Recent decline in suitable environmental conditions for African great apes. Diversity and Distributions. Article first published online: 23 SEP 2012 DOI: 10.1111/ddi.12005