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Baisse significative de la déforestation en Amazonie pour l’année 2010, selon les données préliminaires

Depuis l’an dernier, la déforestation en Amazonie brésilienne aurait nettement chuté selon les estimations préliminaires publiées par deux organismes, l’INPE (Institut National de Recherches Spatiales) et Imazon, une ONG basée au Brésil qui traque les pertes forestières et la dégradation de la forêt amazonienne.



L’analyse faite par Imazon des données provenant du système MODIS de la NASA a montré qu’environ 1 488 km2 de forêt avaient été rasés au cours d’une période de 12 mois s’achevant le ‪31 juillet 2010. C’est 16 % de moins qu’au cours de la même période l’année précédente pour laquelle il avait été comptabilisé 1 766 km2 de perte forestière. Près de la moitié (47 %) des pertes de la période 2009-2010 revient à l’État de Pará où le secteur agricole est en rapide expansion. L’État de Mato Grosso, plus gros producteur de bétail et de soja d’Amazonie, est quant à lui responsable de 23 % de la déforestation constatée pour cette même période.




Déforestation en Amazonie brésilienne
août 2008 – juil. 2009 & août 2009 – juil. 2010. Analyse effectuée par Imazon sur la déforestation au cours de deux périodes consécutives d’une durée d’un an chacune. Le rouge correspond à la période d’août 2009 à juillet 2010. Imazon a été créée afin d’assurer la transparence autour des rapports brésiliens concernant les statistiques sur la déforestation, publiées depuis 2003 sur le site web de l’INPE. SAD, le système d’alerte d’Imazon, est intégré à la plateforme Earth Engine créée par Google pour la surveillance des forêts.




Le déboisement au cours de la période 2009-2010 a relâché 95,6 millions de tonnes métriques de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, soit la quasi-totalité des émissions résultant de l’utilisation d’énergies annuelle en Grèce. C’est cependant moins que les émissions pour l’année antérieure, estimées par Imazon à 121 millions de tonnes métriques de dioxyde de carbone.



L’analyse montre également que l’ampleur de la dégradation forestière—cas où une étendue forestière est exploitée ou brûlée sans être entièrement rasée ou convertie en terre agricole—a été quasiment aussi importante que celle de la déforestation pour la période 2009-2010.






En comparaison, l’étude faite par l’INPE fait état d’une baisse plus conséquente avec 2 296 km2 de perte forestière pour la période 2009-2010 contre 4 375 km2 pour la période 2008-2009, soit une baisse de 48 %. La divergence entre les estimations de l’INPE et de l’Imazon résulte de différences dans la façon dont la déforestation est suivie à l’aide de données MODIS—Imazon privilégie la détection automatique, l’INPE compte principalement sur l’interprétation visuelle d’analystes. Les deux utilisent le Juillet 31, lorsque la couverture nuageuse est minime, comme le dernier jour de « l’année de déforestation ».



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Bien que l’INPE et Imazon publient tous deux des chiffres suggérant que le taux de déforestation n’a cessé de baisser depuis le pic de 2004, les deux organismes insistent sur le fait qu’il s’agit là de résultats préliminaires basés sur leurs systèmes « d’alerte » respectifs. Or, si ces derniers traquent la déforestation quasiment en temps réel, ils le font à une échelle relativement « grossière » car seules les zones de déforestation d’une superficie supérieure à 25 ha peuvent être détectées. Les résultats finals, basés sur l’analyse de données de meilleure résolution (détection de zones de déforestation d’une superficie de 6,5 ha) seront publiés ultérieurement cette année.



Gilberto Camara, directeur général de l’INPE, a déclaré que les récentes tendances laissent à penser que la déforestation à petite échelle, indétectable par DETER, le système d’alerte de l’INPE, contribuera de manière significative à la perte globale en 2010.



Selon Gilberto Camara, le pourcentage de déforestation par les petits exploitants augmente par rapport à la déforestation totale ce qui laisse à penser que l’abattage se fait autour de fermes et de ranchs déjà existants plutôt que de s’étendre à la forêt vierge.

« Le diagramme ci-joint montre l’évolution de zones spécifiques de la forêt amazonienne », explique-t-il dans un e-mail à mongabay.com. « Chacune des barres de l’histogramme indique le pourcentage de déforestation par taille des zones de déboisement. Ainsi, en 2002 par exemple, les zones de déboisement de moins de 25 ha représentaient 20 % de la déforestation. »

« En 2002, les zones d’abattage de moins de 50 ha ne représentaient que 30 % de la déforestation totale. En 2009, elles ont atteint 75 %. Cela montre que la tendance est à l’expansion locale de zones existantes avec une diminution des coupes dans la forêt vierge. Autrement dit, on observe une consolidation des zones déjà existantes. »



Le rapport d’Imazon, publié en portugais, peut être consulté en cliquant sur Boletim Transparência Florestal Julho de 2010 [PDF]. Celui de l’INPE, également en portugais, est disponible ici.




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