Né en 1962 sur la colline Kiremba, commune et province de Bururi au sud du Burundi, Leonidas Nzigiyimpa a été depuis son enfance animé par l’esprit d’amour de la nature, comme il le dit lui-même. Il aimait les fleurs, des arbres dans la cours de l’école et même les jardins de l’école dans son enfance.
Les choses se sont bien suivies pour lui car, sans aucun problème, il a pu décrocher une orientation à l’Institut Technique Agricole du Burundi à Gitega l’actuelle capitale politique du Burundi. A cette école, située au centre du Burundi, l’ancienne capitale royale et coloniale, Leonidas Nzigiyimpa s’est directement lancé dans le domaine de la protection de l’environnement.
Aussitôt après ses études, il a été recruté comme travailleur de l’Office Burundais pour la Protection de l’Environnement dans différentes espaces protégées du Burundi comme la Réserve naturelle de Makamba actuellement dans la province de Makamba, frontalière avec la Tanzanie, le Parc national de la Kibira au centre du Burundi et la Réserve naturelle de Bururi où il travaille toujours actuellement.
Par sa passion pour l’environnement, Leonidas Nzigiyimpa a poursuivi ses études au Cameroun afin de se spécialiser uniquement en la matière, une opportunité non seulement de gagner plus de connaissance mais aussi de faire des contacts avec le monde extérieur. Bien que le pays faisait face aux conflits armés répétitifs, Nzigiyimpa n’a pas voulu rester à l’étranger comme bon nombre d’étudiants le faisaient à l’époque. Il a plutôt décidé de revenir au pays.
« Quand je l’ai vu venir je me suis étonné. Ce n’était pas un ami à moi, mais je connaissais qu’il y avait dans les parages un jeune homme parti pour faire des études à l’étranger. Je me suis dit : Pourquoi reviens-t-il dans ce feu » dit Kodo, un habitant de Kiremba, la colline natale de Léonidas Nzigiyimpa.
Mais pour Nzigiyimpa, vivre et travailler au Burundi était plutôt une vocation, car il a même visité des pays européens et avait décidé de retourner au pays au lieu d’y rester comme certains seraient tentés de le faire.
Il avait un amour immense pour les animaux. Il nous enseignait comment protéger les forêts. Il a restitué ses connaissances avec nous, a dit Monika, rencontrée au milieu de la Reserve de Bururi au sud du pays.
Travailler avec la communauté
Des travailleurs de l’Etat, militaires, policiers ou autre trouvent que Nzigiyimpa a été une lumière qui a illuminé les pensées en ce qui était de l’environnement dans ce pays.
« Il a travaillé avec nous et nous a enseigné à protéger la nature » raconte Nkubito, une jeune de l’ethnie batwa, les autochtones du Burundi.
Nkubito, 30 ans raconte « Il s’est approché de nous, nous a enseigné comment protéger la foret et les animaux qui s’y trouvaient. Nous l’avons suivi et nous avons accepté ses conseils. Aujourd’hui, nous somme parmi ceux qui protègent la foret ».
En définitive, les membres de la communauté protectrice de cette réserve lui doivent du respect car après avoir rejoint le projet de protection de la faune et de la flore de la réserve de Bururi, ces autochtones (parmi les couches les plus pauvres du pays) ont bénéficié des maisons d’habitations couvertes de tôles alors qu’avant, ils vivaient dans des cabane à la merci des moustiques et d’autres insectes dans une région souvent sous le coup de la malaria et du paludisme.
Des prix, des larmes et son association
Léonidas Nzigiyimpa, a déjà eu deux grands prix sur ses actions de protection de l’environnement. En 2018, Nzigiyimpa a été lauréat de Prix National Geographic/Buffet Award 2019 Washington 2018, délivré aux Etats Unis d’Amérique. En 2019 Nzigiyimpa a eu aussi le Prix Wangari Maathai, qui lui a été décerné au Brésil pour ses efforts de protection de l’environnement au Burundi.
Nzigiyimpa participe le plus souvent dans des réunions avec d’autres spécialistes environnementales pour approfondir ses connaissances, dit-il.
Pour mener son combat d’une façon efficace et indépendante, cet éminent amoureux de la nature a créé en 2019 une association pour la Conservation et Communauté de Changement (3C) afin d’impliquer la communauté dans la protection de la biodiversité.
Il salue la collaboration étroite du gouvernement et de la population qui selon lui, est une partie primordiale car, explique˗t˗il, elle contribue beaucoup dans le reboisement des forêts et d’autre travaux de la protection de l’environnement.
Il déplore néanmoins l’abattage des arbres par les communautés avoisinantes des espaces protégés qui, petit à petit, détruisent les forêts. La réserve naturelle forestière de Vyanda au sud du pays, par exemple, démontre˗t˗il, ne compte plus que 2000 ha sur plus de 4000 ha que couvrait sa superficie initiale.
« Je lance un appel de sensibilisation à la population et au gouvernement afin de planter les arbres sur toutes l’étendue de ces espaces pour lutter contre le changement climatique lié à la déforestation » conclut-il.
A part l’environnement, Leonidas Nzigiyimpa est un chrétien pratiquant , car, en regardant la nature, il y voit Dieu et son amour envers les hommes, ajoute˗t˗il avant de mentionner le sport comme étant l’une des principales attractions.
Transcription
Attention : Il s’agit de documents créés par une machine ou un humain et légèrement modifiés pour garantir leur exactitude. Elles peuvent contenir des erreurs.Aucune transcription n’est disponible