- Dix naissances de lionceaux ont été signalées dans le Parc national des Virunga depuis le début de l’année 2025.
- Le parc se félicite de cette dynamique de reproduction, qu’il considère comme un signe palpable de la résilience de la faune sauvage et de l’efficience du travail de ses équipes sur le terrain. Le parc estime que la population léonine au sein du Parc national des Virunga est encore fragile, mais elle est en nette progression, grâce aux efforts de conservation en cours.
- Évaluée entre 30 et 50 individus, la population actuelle des lions dans le Parc national des Virunga fait face à différentes menaces allant du braconnage aux effets des conflits armés dans l’Est de la RDC.
En dépit des troubles socio-sécuritaires, la population des lions (Panthera leo) dans la vallée d’Ishasha, au Sud du Parc national des Virunga, dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), continue d’augmenter.
De nouvelles naissances de lionceaux ont été enregistrées dans le Parc national des Virunga ces derniers jours. Selon les responsables de cette aire protégée, environs 10 lionceaux sont nés dans la vallée d’Ishasha, à lisière entre le Parc national des Virunga et celui du Queen Elisabeth, en Ouganda.
« La troupe de Masika s’est particulièrement distinguée : elle et l’une de ses sœurs ont donné naissance à six lionceaux, portant le groupe de trois à neuf individus. Ces naissances reflètent les résultats positifs des efforts soutenus de conservation menés dans la zone, rendus possibles grâce à l’appui de nos partenaires », confie Bienvenu Bwende, responsable de la Communication au sein du Parc national des Virunga, dans un courriel à Mongabay.
Pour ce dernier, « ces nouvelles naissances sont une immense source de fierté et d’espoir. Elles témoignent du rétablissement progressif de la population de lions au Parc national des Virunga et confirment que les efforts de restauration engagés depuis 2022 portent leurs fruits ».

Les activistes écologistes saluent ce qu’ils qualifient de « résilience » de tous les acteurs impliqués dans la conservation de la nature, en dépit du contexte sécuritaire incertain dans l’Est de la RDC.
Josué Aruna, de la société civile environnementale en RDC, reconnait que les lions jouent un rôle crucial dans l’équilibre écologique, affirmant que leur multiplication pourrait apporter des bénéfices à long terme aux écosystèmes. « Les lions jouent un rôle clé dans le maintien de l’équilibre de leur écosystème, en contrôlant naturellement les populations d’herbivores. Ça constitue un argumentaire pour attirer les parties en conflit sur l’importance d’épargner la nature lors des hostilités », dit-il dans un entretien avec Mongabay.
En raison des violences armées, le Parc national des Virunga est considéré par nombreux observateurs comme l’un des milieux les plus dangereux en Afrique. Selon le gouvernement congolais, les forêts des Virunga sont des sanctuaires qui hébergent des hommes armés très actifs dans la région. Ces conflits mettent fortement en péril, non seulement la faune et la flore de cet écosystème, mais aussi les équipes de rangers et de biologistes œuvrant quotidiennement à leur préservation.
L’Organisation des Nations unies reconnait qu’il est souvent difficile pour les États membres de faire face à la fois à des crises immédiates comme les conflits et à des crises à long terme comme la perte de biodiversité. « Nous continuerons à travailler avec le gouvernement de la République démocratique du Congo pour traiter ces deux problèmes simultanément » a dit Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général de l’ONU, dans un entretien avec Mongabay.

Retombées des stratégies de conservation
Classés sur la liste rouge des espèces menacées par l’Union internationale de la Conservation de la nature (UICN), les lions d’Afrique, ont décliné de plus 36 % ces dernières années.
Selon Bwende, les conflits armés, le braconnage, les conflits homme–faune et l’envahissement de l’habitat, qui fragilisent la survie à long terme de cette espèce dans la région, sont les principales menaces sur la population léonine au sein des Virunga. Le parc, qui compte entre 30 et 50 individus, espère poursuivre les efforts de conservation des lions, jusqu’à restaurer sa grandeur passée.
« Notre espoir est de rétablir une population de lions stable, viable et autosuffisante dans les savanes du Parc national des Virunga, où ces prédateurs emblématiques pourront à nouveau prospérer et jouer pleinement leur rôle écologique », dit Bwende.
Ce dernier souligne que ces nouvelles naissances de lionceaux ne sont aucunement un hasard, mais sont plutôt les retombées des stratégies de conservation bien conçues.
« Nous avons renforcé la surveillance et la protection des lions grâce à des colliers GPS, des pièges photographiques, des drones et des patrouilles régulières. Nous avons également travaillé à la restauration des habitats et à une gestion active des savanes », dit Bwende.
La croissance des certains espèces phares dans le Parc national des Virunga pourrait également booster les activités touristiques à l’avenir, si les acquis de conservation sont consolidés, d’après de nombreux activistes écologistes congolais interrogés par Mongabay.
« Nous voyons comment les touristes arrivent et amènent beaucoup d’argent au niveau du Kenya pour visiter les lions. Nous voulons que ces populations augmentent et qu’il y ait engouement. Il peut y avoir les avantages économiques et sociaux », souligne Aruna.
Image de bannière : Lionceaux dans le Parc national des Virunga, près de la station de Rwindi, en RDC. Image de Ad Meskens via Wikimédia Commons (CC BY-SA 3.0).
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