- À Lawaï, village situé au centre du Togo, des communautés ont hérité d’un akée (Blighia Sapida) abusivement appelé acajou, utilisé comme arbre à palabres depuis un demi-siècle. C’est un arbre qui occupe une place importante dans le quotidien du village.
- L’arbre à palabres, lieu de rassemblement des communautés, est un symbole d’unicité et de cohésion sociale. Avec l’évolution de la société, ce rôle a changé. En plus de leur valeur sociale et culturelle, ces arbres sont également utilisés pour des activités économiques.
- L’urbanisation menace les arbres à palabres. Dr Fousseni Folega explique pourquoi et comment préserver ces arbres. La communauté de Lawaï s'oppose fermement à leur abattage.
Sous un soleil ardent, nous empruntons une piste poussiéreuse en direction de Lawaï, un village situé dans la préfecture de Blitta, au centre du Togo, à environ 270 km de Lomé, la capitale. Nous traversons des champs arides, sans la moindre culture, alors que le mois de mai bat son plein, « période normalement consacrée aux labours et semis », nous confie le conducteur de taxi moto qui nous conduisait.
Après avoir traversé la zone qui abrite la plus grande centrale solaire du pays et laissé derrière nous quelques maisons dispersées, nous arrivons à Lawaï, qui signifie « derrière la forêt » en kabyè, la langue locale.
Durant ce trajet, nous n’avons aperçu aucune forêt, à part un akée, un arbre d’environ dix mètres de hauteur, avec un tronc fissuré comme les rides d’un vieillard.
Nous partons à la rencontre du chef du village, qui nous conduit jusqu’au fameux akée (Blighia sapida) abusivement appelé acajou, arbre symbolique pour la communauté de Lawaï. L’arbre est situé à la périphérie du village, précisément au bout de la principale piste qui y mène. La zone est entourée de quelques maisons.
Sous l’ombre de l’arbre, un petit troupeau de chèvres se repose. À notre arrivée, elles se dispersent, visiblement dérangées.
« Cet arbre existe ici depuis notre tendre enfance. Il dépasse largement un demi-siècle. C’est ici que nous vivions avec notre papa et c’est lui qui l’a planté », nous confie Bofouloum Melemsaka, chef du village, reconnaissable par son habit au pagne tissé et son chapeau rouge, symbole d’autorité.

Lieu de rassemblement par excellence, le vieux akée de Lawaï occupe une grande place dans le quotidien de la communauté. Il sert d’espace pour les réunions, le règlement de litiges ou simplement de détente. « À l’exception des réunions confidentielles qui se tiennent chez un ancien du milieu, tous nos rassemblements, quelle qu’en soit la nature, ont lieu sous cet arbre », confie N’kandima N’danida, un habitant de longue de Lawaï.
Il nous explique que chaque premier samedi du mois, toute la population s’y retrouve pour aborder les questions touchant au développement de Lawaï.
Dans de nombreuses communautés africaines, on retrouve ces arbres emblématiques, à l’instar de l’akée de Lawaï, utilisée comme arbre à palabres.
Arbres à palabres, symbole de dialogue et de cohésion sociale
« On a cet arbre-là qui est généralement un arbre qui est assez âgé, qui va apporter son aura, son ombre, sa bienveillance. Alors moi, ce que je vois, pour avoir été quand même pas mal de fois au Sénégal, c’est là, effectivement, qu’on va résoudre tous les problèmes, que ce soit les problèmes de couple qu’il peut y avoir. Il y a aussi des conflits de voisinage. On se sert en fait de la puissance, de l’aura de cet arbre pour apaiser les discussions, la plupart du temps. Les conseils du village également, les grandes décisions à prendre sont souvent prises à cet endroit-là », dit Sébastien Garnaud, président de l’Institut pour l’étude et la conservation du baobab (INECOBA).
Cet universitaire, docteur en géologie et passionné de botanique, milite depuis 2007, à travers son association, pour promouvoir et sauvegarder le baobab africain au Sénégal, emblème du pays, et le plus utilisé comme arbre à palabres.
Pour comprendre ce qu’est un arbre à palabres comme l’akée de Lawaï ou les baobabs, dans certaines communautés au Sénégal, Mongabay a rencontré Fousseni Folega, Maître de conférences en écologie forestière et de restauration des écosystèmes paysagers et en biologie de conservation à l’université de Lomé.
« La palabre, c’est d’abord une notion africaine. En effet, quand on vient sous un arbre à palabres, on quitte avec le sourire ou du rire aux éclats. On vient sous un arbre à palabres pour chercher la solution. On vient sous un arbre à palabres pour partager son problème. Et on vient également sous un arbre à palabres pour trouver des opportunités », explique le chercheur, sur son campus, à l’ombre d’un petit manguier qui lui fait probablement office d’arbre à palabres.
Se rendre sous un arbre à palabre pour trouver une solution est une réalité bien concrète à Lawaï. Un différend foncier a pu être résolu après de multiples rassemblements sous le fameux akée. « Tout récemment, un litige foncier a failli entraîner notre expulsion du village. C’est sous cet arbre là-bas, que nous nous sommes réunis plusieurs fois, pour discuter et décider de l’avenir de notre communauté », dit N’danida, assis sous un gigantesque baobab, le regard tourné vers le ciel, observant la formation des nuages dans l’espoir d’un signe de pluie.
Selon Folega, les caractéristiques physiques d’un arbre à palabres font de lui un symbole d’unicité. « Un arbre à palabres doit avoir un gros port, un diamètre. Ce qui fait aussi que l’arbre à palabres évoque la notion de l’unicité. Tel qu’on dit souvent avec le baobab, deux bras ne peuvent pas embrasser le baobab. Et justement, quand vous êtes en face d’un arbre à palabres, un seul individu ne peut pas prendre ses deux bras et l’entourer. Ce qui fait qu’il faut être nombreux et se mettre main dans la main pour l’entourer ».
Au-delà de sa valeur culturelle, l’arbre à palabres offre de nombreux services écosystémiques. Il fournit la nourriture, aide à séquestrer le carbone et protège certains animaux.

Interrogé sur ce qu’ils tirent du fameux akée de leur village, N’danida, dont la maison est nichée dans un petit verger d’orangers, de papayer, de goyavier, de palmiers, de cocotiers, cite en premier les fruits de cet arbre. Il explique qu’en plus de les consommer, les noyaux peuvent être utilisés dans la médecine traditionnelle pour traiter des infections chez les enfants.
Outre leurs fruits, feuilles et fibres, ces arbres constituent « un habitat pour la biodiversité animale », indique Dr Folega.
« Les arbres à palabres contribuent à la conservation et à la protection de la biodiversité faunique, surtout ornithologique et même les chauves-souris, les chiroptères et éventuellement d’autres types de faunes volantes. On ne va pas oublier les insectes, les abeilles, tous ceux qu’on connaît qui ont un lieu idéal également pour se développer et participer au maintien de la chaîne alimentaire et trophique ».
Cinq espèces d’arbres exotiques adoptées comme arbres à palabres
Interrogé sur la biodiversité locale, Folega Fousseni indique qu’on dénombre neuf espèces d’arbres utilisées comme arbres à palabres au Togo.
Ces espèces natives du Togo ou sont des espèces que nos ancêtres ont retrouvées. Elles existaient avant eux. Voilà pourquoi on parle d’espèces spontanées. Baobab, arbre à socie, fromager, iroko, le caïlcédrat, le calebassier, sont quelques espèces d’arbres utilisées comme lieu de discussion ou de partage entre les communautés. « On a aussi le ficus polita. À Lomé, les gens s’amusent à l’appeler affectueusement l’arbre à calomnies, parce qu’habituellement, sous cet arbre, quand on s’assoit, c’est pour y raconter des commérages ou des calomnies. Ils appellent ça Lèguèdèti. Et ce type d’arbre, on le retrouve exclusivement dans les ateliers de mécaniciens à quatre roues ou même les mécaniciens à deux roues ».
Ces espèces d’arbres varient selon les communautés. Il précise qu’on peut trouver des arbres à palabres qui ne sont pas des espèces natives du Togo, mais qui, au fil du temps, ont été domestiquées, et aujourd’hui, jouent un grand rôle de rassemblement ou de cohésion sociale.
« Maintenant, on a aussi les espèces exotiques, venues d’ailleurs, mais qui aujourd’hui, indiscutablement sont devenues ou ont été adoptées comme arbres à palabres. Il y a le neem. Si je prends le campus aujourd’hui, tous les gros pieds de neem mis en terre dans les années 70-80 avec la révolution verte. Aujourd’hui, ce sont des lieux privilégiés des rencontres, que ce soit pour les étudiants, que ce soit même pour les visiteurs. Et quand vous allez dans la zone nord du Togo, à partir de Kéran remontant, vous verrez le neem pratiquement dans chaque ménage ou carrément à la devanture, où il est également utilisé ».
Manguier, melina, arbre de pluie, senna Siamea localement appelé Zanguérati, en plus du neem représentant les cinq espèces d’arbres introduites au Togo et devenues aujourd’hui des symboles culturels pour les communautés.
Arbre à palabres, des points de repère
Au-delà d’être un lieu de rassemblement, l’akéede Lawaï représente un point de repère dans le village. « C’est un point de référence pour se situer dans le village. Lorsqu’un étranger veut venir, c’est par rapport à l’arbre-là que nous indiquons les maisons. L’emplacement est également connu par les autorités du pays, notamment les maires, les députés, les organisations non gouvernementales, qui viennent souvent échanger avec nous. Si quelqu’un veut rencontrer la population, c’est sous cet arbre que nous lui donnons rendez-vous », dit N’kandima N’danida, un ancien de Lawaï que nous avons rencontré à son domicile.
De son côté, Dr Folega affirme que les arbres à palabres sont de bons indicateurs de présence, souvent appelés « landmarks ». « Les arbres qui indiquent, qui sont des marqueurs biologiques, de présence d’un phénomène quelconque. Donc, quand on voit ça, on sait qu’ici, les êtres humains se sont installés à un moment donné. Cela peut indiquer qu’il y a eu une activité liée à l’être humain qui se serait déroulée. En regardant aussi la taille de l’arbre et le niveau d’enracinement, le tronc, on peut définir à peu près combien d’années auparavant il y avait une installation d’une communauté togolaise à cet endroit ».
C’est l’exemple du caïlcédrat, un arbre utilisé dans le nord du Togo comme arbre à palabres, et qui symbolise la présence des communautés du Sahel. « Il y a des dictons qui disent que, quand vous rencontrez un Khaya, un peuple du Sahel n’est pas loin de là. Là où il y a un Khaya, c’est là que vous allez trouver un peuple du Sahel qui est en train de vendre quelque chose ».

La piste principale qui mène à Lawaï aboutit sous l’akée. Cet arbre se situe également à la croisée de deux voies secondaires. Ce qui fait de lui un repère pour les passants.
Selon les populations, cet arbre n’est dédié à aucune divinité. Cependant, il sert de lieu de conseil des anciens pour préparer certaines pratiques ancestrales.
Les anciens invoquent la pluie et les jeunes apprennent à préserver l’environnement
Les habitants de Lawaï vivent essentiellement de l’agriculture, une activité fortement dépendante des saisons et des variations climatiques. Dans ce contexte, les croyances traditionnelles occupent une place importante dans la vie des habitants. Le village, profondément attaché à ses coutumes, croit aux forces invisibles qui régissent la nature. Ainsi, lorsque les pluies deviennent rares, les anciens se retrouvent sous le vieil arbre pour se concerter et demander la clémence des esprits.
« En période de sécheresse comme c’est le cas présentement, c’est ici que nous nous retrouvons pour décider de ce qu’il faut faire. Ensemble, nous décidons s’il faut procéder aux libations pour demander la pluie. C’est vrai que la cérémonie d’invocation se fait sur un autre lieu tout prêt, mais la concertation sur, par exemple, le choix de l’animal à sacrifier se fait sous cet arbre », dit le chef du village.
Pour les jeunes, au-delà de servir de point de rassemblement pour les réunions, l’arbre à palabres leur sert également de lieu de détente. C’est le moment opportun durant lequel, ils apprennent les questions de préservation de l’environnement. Nous avons rencontré Panapagnima Kanabia, la trentaine, qui a regagné sa place habituelle de repos au retour des champs.
« Je viens ici au moins quatre fois dans la semaine pour me détendre. Cet arbre nous sert énormément en tant que jeune de ce milieu », dit-il, dans une posture détendue, pouce gauche bandé, avec des yeux pétillants, malgré les signes visibles de fatigue. Interrogé sur la propreté autour de l’arbre, il explique qu’ils sarclent régulièrement pour maintenir le milieu toujours propre.
Il poursuit en expliquant qu’il conscientise les plus jeunes qui fréquentent le lieu sur les bonnes pratiques à adopter pour préserver l’environnement. « Il y a certaines branches qui descendent et les enfants ont tendance à les couper. Nous les empêchons de couper ces branches, parce que ça sert d’ombre pour le village. Nous avons eu tellement de séances de sensibilisation ici sur l’importance de ne pas abattre les arbres. Et, je pense que d’autres jeunes, comme moi, comprennent l’importance qu’il y a à préserver les arbres. Même s’il arrive qu’on veuille couper quelques-uns, il faut planter d’autres à leur place pour mieux préserver l’environnement ».
Kanabia, au-delà de sensibiliser ses cadets sur la nécessité de prendre soin de l’arbre, joue également au football à ses heures libres.
Il explique que le vieil arbre sert énormément à son équipe lors des matchs. Une autre façon de profiter d’un arbre à palabres.
« Cet arbre est en quelque sorte notre tribune officielle »
Aujourd’hui, l’arbre à palabres ne sert plus seulement à régler les conflits. Avec l’évolution de la société, il est devenu un lieu polyvalent : on y organise des compétitions, vend, travaille ou encore se détend.
À Lawaï, le vieux akée est à proximité d’un terrain de foot. Les passionnés du football s’y rassemblent pour suivre les matchs. « Nous utilisons cet arbre comme espace public pour accueillir nos invités lors de nos évènements sportifs. C’est en quelque sorte une tribune. Nous avons par exemple joué un match de football le 1er mai (Ndlr : à l’occasion de la fête du travail). Cet arbre nous a servi de place publique pour les invités. C’est sous cet arbre que les spectateurs sont restés pour suivre le match. Cet arbre est en quelque sorte notre tribune officielle », dit Panapagnima Kanabia, amateur de football, adossé à l’arbre, souriant dans son maillot bleu en évoquant les bons souvenirs passés à cet endroit avec ses coéquipiers.
Interrogé, Dr Folega explique que l’arbre à palabres est devenu un lieu où se font des activités socio-économiques. « Aujourd’hui, les arbres à palabres abritent des métiers de l’artisanat. Vous trouvez un arbre qui, a priori, est un arbre à palabres, mais sous lequel vous avez une maman qui fait du colico (Ndlr : igname frit), une autre qui vend la boule d’akassa (Ndlr : pâte faite à base de l’amidon du maïs), à côté vous avez un mécanicien qui répare les motos. Et entre deux temps, la recherche d’un client, la réparation ou bien la confection d’un habit, on en profite pour se désaltérer. J’ai même oublié la distribution de la bière locale, que ce soit le tchapalo ou le tchoukoutou (Ndlr : deux boissons faites à base du sorgho) ».
Selon lui, la dimension va même plus loin. On retrouve, dans certaines localités, des maquis et des bars qui sont installés parfois à côté des arbres à palabres. Ces arbres sont délaissés à cause de l’urbanisation. Les propriétaires ont dû se déplacer sur d’autres lieux. Les nouveaux occupants réorganisent l’espace et attribuent un autre rôle à l’arbre. Il ne sert plus seulement à des échanges sociaux, mais devient un moyen de gagner de l’argent avec des activités structurées.
Même si l’urbanisation apporte une nouvelle manière d’utiliser les arbres à palabres, elle n’est pas sans conséquence.

L’urbanisation : une menace pour les arbres à palabres
Symbole de dialogue et de cohésion sociale, les arbres à palabres sont encore jalousement préservés dans certaines localités. Du fait de leur importance pour la communauté, ils bénéficient d’une attention particulière.
« Généralement, ces arbres-là sont un peu chouchoutés. Ils sont mis en avant, parce qu’ils sont tellement importants, effectivement, dans l’histoire du village, même dans les villes. Même à Dakar, même si c’est très urbanisé, il y a encore des arbres à palabres qui servent effectivement dans ce cadre-là, même s’il y en a beaucoup moins, mais il y en a quelques-uns que je connais. Généralement, lorsqu’on parle de l’arbre à palabres, c’est l’arbre qui est vraiment chouchouté. On n’a pas trop à s’inquiéter sur l’avenir de ces arbres-là, parce qu’on les respecte », dit Sébastien Garnaud.
Toutefois, il souligne qu’il faut rester vigilant, parce que l’urbanisation et le pâturage peuvent affecter la régénération de certaines espèces comme le baobab.
Dr Folega fait le même constat : l’urbanisation menace les arbres à palabres. Lorsque de nouveaux occupants arrivent sur une terre, ils ont leur façon d’organiser l’espace. « Habituellement, les nouveaux occupants ne sont pas en symbiose avec les rites et cultures du milieu. Soit l’arbre à palabres peut être un tabou pour lui, et il faut s’en débarrasser. Ou bien il peut occuper une place qui ne lui permet pas de faire ses aménagements, donc il faut s’en débarrasser », dit-il.
Pour préserver ces arbres, Sébastien pense que la priorité est de les connaître. Il explique que c’est ce qui l’a poussé à créer l’Institut pour l’étude et la conservation du baobab. À travers cette association, il a participé à des travaux de datation du baobab africain au Sénégal, utilisé comme arbre à palabres. L’association a également mené des séances de sensibilisation sur la nécessité de ne pas couper les arbres.
Fousseni Folega va dans le même sens en insistant sur l’importance de mener des actions de sensibilisation pour mieux faire connaître les arbres à palabres. Ensuite, faire un travail de recherche anthropologique, écologique, socioécologique.
Cela permet de « voir un peu notre dimension par rapport à cette notion d’arbres à palabres, les réorganiser en fonction des grands groupes sociaux-culturels du Togo. Et, maintenant, au regard de ça aussi, les codifier en fonction de leur importance et en fonction de leur valeur culturelle ».
Par ailleurs, il souligne le rôle de la chefferie traditionnelle dans la protection de ces arbres. Au regard du pouvoir que ces autorités ont dans les affaires foncières, « dans les prochaines campagnes de lotissement ou de morcellement de terres, on pourrait mettre à contribution certains lopins, afin de créer et sauvegarder ces arbres qui participent à augmenter les puits de carbone au Togo, à créer de l’habitat, mais en même temps, qui deviennent des lieux qu’on peut abusivement appeler des jardins ou que les municipalités peuvent aménager, permettant ainsi de résoudre le problème de manque de parcs et jardins dans nos villes en pleine croissance ».
À Lawaï, l’akée, n’a pas échappé à cette tension entre développement et préservation. Il a failli être abattu dans le cadre d’un projet d’aménagement, mais les populations locales s’y sont fermement opposées.
« Entre temps, il y a eu un projet de prolongement de la piste pour relier notre village au village voisin. Pour ce faire, il fallait couper l’arbre. Mais nous anciens du village, avons catégoriquement refusé. Pas question de le déraciner » affirme le chef du village. Selon lui, « rien ne peut justifier l’abattage de cet arbre ».
Anciens, jeunes, toute la communauté est résolument engagée à préserver l’akée, un héritage ancestral qui, visiblement, a encore de beaux jours devant lui.
Image de bannière : Akée (Blighia sapida), communément appelé acajou, est utilisé comme arbre à palabres à Lawaï depuis plus d’un demi-siècle. Image de Akissa-youtou Assenouwe pour Mongabay.