- En 2019, la maison de luxe française Chanel a cherché à se procurer de l’or auprès de mineurs malgaches. Il se trouve que ceux-ci opéraient au sein d’une aire protégée qui abrite, entre autres, des lémuriens en danger critique d’extinction.
- Dans le cadre de cette initiative, qui n’a finalement pas eu de suite, Chanel a collaboré avec Fanamby, une ONG locale en charge de la gestion de l’aire protégée de Loky-Manambato dans le nord de Madagascar, afin de formaliser les activités d’environ 1 000 orpailleurs.
- Fanamby a reconnu que sa tolérance à l’égard de l’exploitation minière au sein de la zone tampon de la réserve « va à l’encontre du principe de conservation », mais a ajouté « qu’il y a un accord » qui l’autorise tant que la noyau dur reste intacte.
- Selon les spécialistes de la conservation, l’approche de Chanel, qui consiste à exploiter le fait que de nombreuses zones prétendument protégées ne le sont pas vraiment, met en évidence les faiblesses du paradigme actuel de la conservation, qui ne feront que s’accentuer à mesure que les gouvernements s’efforceront de créer davantage d’aires protégées.
ANDRANOTSIMATY, Madagascar — Un après-midi d’août, une bande de propithèques à couronne dorée traverse Andranotsimaty, un hameau au sein de l’aire protégée de Loky-Manambato à Madagascar.
Mais ces primates ne sont pas les seuls à être dorés dans cette région. C’est ici que Roméo Richard Mananjara a touché le gros lot en 2017. La terre qu’il a prélevé près du puits familial s’avère contenir dix grammes d’or.
Très vite, des mineurs venus de plus ou moins loin affluent dans la région.
Deux ans plus tard, ce coin de Madagascar a fait l’objet d’un projet d’extraction d’or mené par un acteur bien au-delà des rivages malgaches : le géant français du luxe Chanel.
Le plan était d’acheter de l’or auprès d’orpailleurs travaillant dans Loky-Manambato. Dans un rapport de 2019 commissionné par Chanel et partagé avec Mongabay par la plateforme française Climate Whistleblowers, l’initiative est qualifiée d’approche « innovante » pour s’approvisionner en or dans des « zones délicates sur le plan environnemental ».
La zone était un morceau de Loky-Manambato de 500 km², soit un cinquième de l’aire protégée.
Chanel a partagé avec Mongabay une communication suggérant que Loky-Manambato était l’un des « projets de recherche » entrepris « pour étudier la possibilité de mettre en place de nouvelles chaînes d’approvisionnement, en accord avec les principes éthiques, sociaux et environnementaux qu’elle défend ». La maison s’est refusée à tout autre commentaire concernant le projet.
En 2020, le gouvernement malgache a interdit l’exportation de l’or. Bien que Chanel affirme ne jamais s’être réellement approvisionné en or à Loky-Manambato, les défenseurs de l’environnement estiment que la tentative d’une multinationale de faire d’une aire protégée le point de départ de sa chaîne d’approvisionnement mondiale soulève de sérieuses questions sur ce que l’on peut qualifier d’approvisionnement « responsable ».

Loky-Manambato abrite 10 espèces de lémuriens (dont le propithèque à couronne dorée, Propithecus tattersalli), des primates dangereusement proches de l’extinction qu’on ne trouve qu’à Madagascar.
La plupart des humains ne verront probablement jamais un lémurien de leur vie, et pourtant, ils ont été rendus célèbres par le film hollywoodien Madagascar.
À l’inverse, Chanel est un nom bien connu dans les cercles les plus mondains du globe, mais à Andranotsimaty, personne ou presque n’en a entendu parler. « Mes oreilles n’ont jamais entendu ce mot », indique Mananjara à Mongabay. « C’est quoi ? »
Conclure un marché
Chanel, c’est l’opulence : le conglomérat multimilliardaire vend de tout, des parfums délicats aux montres ornées de pierres précieuses qui peuvent coûter plusieurs milliers d’euros. C’est également une société qui se dit préoccupée par le coût réel de ses offres haut de gamme et par la volonté de répondre aux besoins d’une clientèle plus soucieuse de l’environnement.
En 2019, la marque iconique a collaboré avec Fanamby, une ONG de protection de l’environnement malgache, afin de lancer le projet « Assurer la coexistence de l’exploitation minière artisanale et des aires protégées pour un approvisionnement responsable en or » [Achieving Artisanal Mining and Protected Area Coexistence, and Responsible Gold Sourcing] à Madagascar, une ancienne colonie française.
Il devait s’agir d’un dispositif sur trois ans visant à formaliser l’orpaillage dans l’aire protégée de Loky-Manambato. Fanamby, qui est responsable de sa gestion, a aidé à créer 13 associations de mineurs. L’objectif était d’y intégrer un millier d’orpailleurs et de contrôler ainsi leur activité. L’ONG a également facilité la délivrance de cartes d’identité aux mineurs résidents.
« Nous avons mené des projets avec Chanel », indique Nicolas Salo, responsable du paysage de Loky-Manambato chez Fanamby. « Comme Chanel apprécie les structures formalisées, nous avons créé les associations. [La société], pour sa part, suivait la mise en œuvre des activités. »
Chanel s’est également engagée à acheter l’or. La vente devait être facilitée, elle aussi, par Fanamby, qui proposait de construire un centre de collecte d’or à Daraina. Cette ville située à quelques kilomètres au sud d’Andranotsimaty est la principale porte d’entrée vers Loky-Manambato. Elle est connectée à la ville côtière de Vohémar, sur la côte est de l’île, par la route nationale 5a.

Dans un projet de contrat avec Fanamby consulté par Mongabay, Chanel a accepté de financer la totalité du projet à hauteur de 400 000 €.
Dans des documents internes, la société a présenté l’initiative comme étant gagnant-gagnant, non seulement pour les orpailleurs, mais aussi pour l’environnement. « Chanel se propose d’être le fer de lance du présent projet, car nous ressentons une urgence face au laisser-faire en matière d’exploitation minière artisanale qui pourrait mener à des dommages sociaux et environnementaux graves et irréversibles », a écrit Jean Baranger, alors directeur adjoint de l’équipe Approvisionnement responsable de Chanel, dans le préambule du rapport de 2019. D’après son profil LinkedIn, M. Baranger ne travaille plus pour la maison de luxe.
Fin 2019, les associations de mineurs comptaient 300 membres en tout. L’initiative devait concerner environ 36 000 personnes vivant dans et autour de l’aire protégée.
N’étaient toutefois pas inclus dans la population cible les animaux sauvages de Loky-Manambato, ceux-là mêmes que Fanamby était chargée de préserver.
L’aire « protégée »
Le statut d’aire protégée de Loky-Manambato est plus que mérité. Les propithèques à couronne dorée ne sont pas les seules créatures dignes d’intérêt à y vivre. Ces lémuriens sont une espèce en danger critique d’extinction. C’est également le cas d’un tiers des 107 espèces de lémuriens connus qu’on trouve à Madagascar.
La plupart des lémuriens occupent des habitats très spécifiques. Les menaces pesant sur l’habitat déjà assiégé des propithèques à couronne dorée sont donc des menaces pour toutes les espèces de lémuriens.
La réserve de Loky-Manambato dans le nord-est de l’île s’étend sur 235 000 hectares de surface terrestre et 15 000 hectares de surface maritime dans l’océan Indien. Les chants d’au moins 127 espèces d’oiseaux animent ses collines boisées. Cette richesse de vie s’explique par le fait que la réserve se trouve dans la zone de transition où les forêts tropicales de l’est de Madagascar cèdent la place aux forêts caduques sèches du nord.
Plusieurs collines forment le noyau disjoint de l’aire protégée, servant de refuge à la faune et à la flore. Les vallées et les zones de moindre altitude constituent quant à elles la zone tampon.

L’abondance naturelle de Loky-Manambato est exceptionnelle, mais elle n’est pas inhabituelle à Madagascar, qui est à la fois la plus ancienne île du monde et l’une des plus grandes. Des millions d’années d’évolution y ont donné naissance à un éventail vertigineux de formes de vie, des plus minuscules (comme les microcèbes et les caméléons lilliputiens) aux plus grandioses (comme les caméléons géants et les baobabs).
En 2003, quand Marc Ravalomanana, alors président, annonce que Madagascar va tripler la superficie des zones protégées, la nouvelle est accueillie avec enthousiasme par les scientifiques et les défenseurs de l’environnement. C’était une victoire rare pour un pays ayant des difficultés à répondre aux besoins de sa population et à préserver sa richesse écologique.
Étant donné qu’une grande partie de la population réside en zone rurale, proche des forêts, et vit de la terre, le gouvernement décide alors de classer la plupart des nouvelles aires protégées en catégorie V ou VI, conformément aux normes de l’International Union for Conservation of Nature (IUCN). L’UICN, un organisme scientifique international, distingue six catégories de zones réservées à la conservation, les zones de catégorie I bénéficiant de la protection la plus stricte.
Loky-Manambato rentre pour sa part dans la catégorie V et est désignée comme « Paysage harmonieux protégé ». Ce type de réserves cherche à répondre aux besoins des communautés qui étaient présentes avant qu’elles ne soient désignées comme aires protégées. Il s’agit également de reconnaître le mouvement croissant en faveur de l’abandon des modèles de conservation-forteresse qui excluent les communautés des projets de conservation.
Ce détail crucial explique pourquoi Chanel a choisi Loky-Manambato pour tester cette approche.
Une pente glissante
Dans les documents de projet, Chanel et Fanamby mettent l’accent sur l’idéal de coexistence. « L’existence des aires protégées de catégorie V de l’UICN pave la voie vers la coexistence entre conservation et exploitation minière artisanale, comme c’est le cas dans la zone cible du projet », écrit M. Baranger dans son préambule au rapport de 2019.
La protection de l’environnement à Madagascar est une entreprise difficile, même sans l’implication des sociétés étrangères. Madagascar, malgré ses importantes réserves de pierres précieuses (du saphir au rubis en passant par l’émeraude) et de minerais précieux (dont l’or, le cobalt et l’ilménite), est un pays souffrant de nombreuses privations. D’après la Banque mondiale , en 2023, environ 80 % de la population vivait dans la pauvreté.
Les militants écologistes sont parfois critiqués, car ils privilégient les actions de conservation dans des régions qui ont désespérément besoin de soutien matériel.
Les ONG et les agences publiques de protection de l’environnement font également face à des difficultés de financement. Par exemple, Madagascar National Parks, une association mandatée par l’État pour gérer les aires protégées, dépend fortement des financements étrangers. C’est également pour cette raison que la gestion de beaucoup de sites protégés est confiée à des ONG locales ou internationales.
Fanamby, une association à but non lucratif créée en 1997 par Serge Rajaobelina, fait partie de ces organismes chargés de gérer certaines des nouvelles zones protégées du pays. Son approche distinctive impliquait de promouvoir les intérêts des communautés locales par le biais de partenariats commerciaux et de liens avec le secteur privé. En 2010, Fanamby a créé Sahanala, qui visait spécifiquement à encourager les activités économiques centrées sur les cinq aires protégées qu’elle gère.
Sahanala opère également à Loky-Manambato et devait travailler avec Fanamby pour mettre en place le projet de Chanel.
Fanamby est aussi responsable des forêts sèches uniques de Menabe-Antimena, dans l’ouest de Madagascar. Ce paysage est soumis à une forte pression due à l’agriculture sur brûlis et à la culture de produits de base comme le maïs et les arachides au sein des aires protégées.
Madagascar peine également à freiner l’exploitation minière artisanale dans beaucoup de ses réserves, plus de 10 % de la population participant directement ou indirectement au secteur. Dans certains endroits, comme à Daraina, presque tout le monde est impliqué dans le secteur minier.

Pendant longtemps, Fanamby a pris le parti de tolérer l’extraction minière dans la zone tampon de Loky-Manambato pour préserver la zone de protection intégrale. « Ces activités sont menées dans la forêt. Cela va à l’encontre du principe de conservation, mais nous avons un arrangement », indique Gateny Velotombo Mahamod, chef d’une communauté et mineur à Andranotsimaty. « Les gens étaient trop pauvres pour survivre. Le maire [de l’époque] a demandé à Fanamby de les laisser continuer leur activité, du moment que la protection de l’environnement est respectée. »
Pour l’ONG, essayer de régulariser l’exploitation minière était également une manière d’exclure les nouveaux migrants. Son personnel de terrain reconnait la complexité de la tâche. « Le plus dur, c’est de s’assurer que l’exploitation locale ne se transforme pas en ruée », informe M. Salo, de Fanamby.
« Lorsqu’une ONG collabore avec une communauté pour lui fournir des moyens de subsistance, c’est dans le but de préserver la biodiversité », affirme Charlie Gardner, un chercheur qui a publié de nombreux articles analysant en profondeur le réseau d’aires protégées malgache. « En revanche, si les motivations sont purement économiques, l’objectif risque de devenir la maximisation de l’exploitation commerciale plutôt que la conservation. »
Les lignes directrices de l’UICN concernant les aires protégées n’interdisent pas explicitement l’exploitation minière dans les zones de catégorie V. La loi malgache, elle non plus, ne l’interdit pas. En réalité, elle va jusqu’à l’autoriser dans certaines zones spécialement désignées.
La loi ne précise pas si cette approche accommodante s’étend aux exploitations officiellement soutenues par une société étrangère multimillionnaire.
« Dès lors qu’il y a un partenariat avec une grande entreprise, il faut se demander ce qu’elle a à y gagner », indique M. Gardner. « Leurs intentions ne sont jamais bonnes. Ils veulent soit écoblanchir leurs activités négatives, soit accaparer vos ressources. Ce sont de véritables sources d’inquiétude dans les deux cas. »
James Hardcastle, qui dirige les travaux de l’UICN sur les aires protégées, est en faveur d’une approche « pragmatique » et « raisonnable » de la conservation à Madagascar, en particulier lorsqu’il s’agit d’envisager l’approvisionnement durable d’une ressource avec le soutien de la communauté et qu’il existe un moyen efficace de minimiser les impacts. Il en a toutefois souligné les dangers.
« C’est effectivement préoccupant », déclare-t-il en décrivant les problèmes potentiels de l’accord avec Chanel. « Si le projet compromet les objectifs de conservation définis pour cette aire protégée, il ne devrait pas voir le jour. Peu importe que l’AP soit de catégorie cinq ou non, il ne devrait pas voir le jour. »
« Vient ensuite le problème de l’équité », poursuit-il. « C’est à l’entreprise qu’il incombe de veiller à ce que l’accord soit équitable. »
« Strictement confidentiel »
L’or est au cœur des activités de Chanel, en particulier de sa division Horlogerie/Joaillerie. La maison s’applique depuis plusieurs années à satisfaire les exigences d’une clientèle de plus en plus consciente de son impact environnemental. Elle a ainsi rejoint le Responsible Jewelry Council en 2007 et a obtenu sa première certification en 2011. La division Horlogerie/Joaillerie a quant à elle été certifiée par le RJC en 2019.
Bien qu’elle n’ait enfreint aucune loi nationale dans le cadre de son partenariat avec Fanamby, des documents examinés par Mongabay montrent que le personnel de Chanel était conscient des dangers d’un tel mode de fonctionnement. Le rapport de 2019 ne cachait pas que soutenir l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (ASM) au sein d’une aire protégée était une stratégie douteuse et posait un risque pour la réputation de la maison : « Compte tenu des pertes de biodiversité inhérentes attendues, la capacité de défendre la coexistence de l’ASM avec les zones protégées de catégorie V de l’UICN demeure incertaine », avaient écrit les auteurs.
Mais il s’agissait visiblement d’un risque que l’entreprise était prête à prendre : « Si l’on veut que les secteurs de la conservation et de l’exploitation minière prospèrent de manière responsable, la question de la coexistence devra être abordée par des interventions concrètes plutôt que par l’évitement », a déclaré Chanel pour justifier sa décision de poursuivre dans cette voie.
Néanmoins, la maison ne souhaitait pas rendre son implication à Loky-Manambato publique. Ainsi, le projet de contrat avec l’ONG malgache inclut la clause suivante : « FANAMBY s’engage à maintenir strictement confidentielle la participation de CHANEL au Projet. »
Aucun des orpailleurs d’Andranotsimaty avec lesquels Mongabay s’est entretenu n’a identifié Chanel comme l’acheteur potentiel de leur or : « Nous n’en avons absolument pas la moindre idée. Notre seul but est de vendre l’or. Nous n’avons pas d’idée de l’endroit où il ira ensuite », indique Jaobotra Samson, un résident du hameau.

Certains orpailleurs ont fait mention d’un « acheteur étranger », ce qui leur a fait espérer de meilleurs prix. « On s’attendait à ce que le prix de l’or augmente une fois le projet réussi, parce qu’on traite directement avec le client étranger », a expliqué M. Mahamod. « Donc, avec un peu de chance, on pourrait obtenir une somme assez correcte. »
Chanel et Fanamby envisageaient également une hausse de 10 % des revenus des membres des nouvelles associations.
Outre le fait qu’ils ne savaient pas où allait leur or, tous n’étaient pas enchantés par ce projet : « Fanamby avait prévu de construire un bureau. Nous n’aurions pu vendre notre or qu’à cet endroit », a expliqué M. Samson. « Ça ressemble à de l’esclavage. »
Opportunité manquée ou échappée belle ?
Fanamby n’a finalement pas construit son centre de collecte à Daraina. Pas une paillette d’or n’a été vendue dans le cadre du projet Loky-Manambato. En effet, le gouvernement malgache a suspendu l’exportation de l’or en septembre 2020 afin de contrer le trafic illégal. (Cette suspension a été levée en 2022.)
« Dans les faits, [le projet d’approvisionnement responsable en or] n’a pas été un succès et la population n’a pas pu en tirer profit », indique M. Salo, de Fanamby.
Le projet a peut-être échoué, mais M. Gardner et d’autres écologistes avec lesquels Mongabay s’est entretenu ont exprimé leur inquiétude quant à l’idée qui sous-tend le programme.
Chanel a vu Loky-Manambato comme un modèle que Fanamby aurait potentiellement pu répliquer ailleurs, par exemple dans d’autres zones de la réserve ou dans l’aire protégée Andrafiamena-Andavakoera. Cette dernière est aussi classée en catégorie V et gérée par l’ONG.
En outre, le géant français semble soutenir le déploiement de cette stratégie non seulement dans d’autres pays, mais aussi pour d’autres produits tels que les pierres précieuses et la vanille.

« Il y a un risque que ce projet soit utilisé pour extraire de l’or à bas coût depuis une aire protégée, » explique M. Hardcastle, de l’UICN. « Même s’ils affirment qu’il s’agit uniquement d’exploitation artisanale, l’incitation pour les mineurs sera toujours d’extraire davantage, car cela rapporte plus. »
Il met en garde contre un possible « cheval de Troie » : « Ils présentent cela comme une exploitation artisanale qui offre un moyen de subsistance durable, mais c’est peut-être juste une autre façon de pratiquer une activité extractive commerciale au sein de l’aire protégée. Il se pourrait qu’en acceptant ce projet, on ouvre soudainement toutes les aires protégées à ce type d’exploitation. »
D’après les données disponibles et les informations mises à disposition du public par le ministère de l’Environnement malgache, la plupart des aires protégées de Madagascar (un tiers) sont classées en catégorie V.
Sur les 209 000 aires protégées recensées dans la base de données ProtectedPlanet, 52 000 (soit près d’un quart) relèvent de la catégorie V. Ce chiffre est probablement sous-estimé. En outre, la classification n’est pas disponible pour plus 100 000 sites.
À l’heure où la la communauté internationale s’est fixé pour objectif de conserver 30 % des terres, des eaux et des mers de la planète, Loky-Manambato met à nu les faiblesses des protections existantes.
Citation:
Stoudmann, N., Reibelt, L. M., Rakotomalala, A. G., Randriamanjakahasina, O., Garcia, C. A., & Waeber, P. O. (2021). A double‐edged sword: Realities of artisanal and small‐scale mining for rural people in the Alaotra region of Madagascar. Natural Resources Forum, 45(1), 87-102. doi:10.1111/1477-8947.12215
Rivonala Razafison a contribué à ce reportage depuis Andranotsimaty, à Madagascar..
Image de bannière : Sur la berge asséchée de la rivière d’Andranotsimaty, Estelle Mariam, 27 ans et mère de deux enfants originaire de Daraina, tamise la terre à la recherche d’or. Image de Rivonala Razafison/Mongabay.
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Cet article a été publié initialement ici en anglais le 21 février, 2025.