- L’Eldoret-Iten Water Fund (EIWF), au Kenya, est une organisation parmi tant d’autres à travers le monde, créée pour remédier aux problèmes qui menacent les importantes réserves d’eau.
- Sous l’égide de The Nature Conservancy, les objectifs de l’EIWF sont notamment d’établir des partenariats avec des milliers d’agriculteurs locaux pour adopter des pratiques durables de conservation des sols et de l’eau, restaurer et protéger plus de 120 000 hectares de forêt et terres agricoles dégradées, planter plus d’un million d’arbres, réduire les flux de sédiments dans les rivières et aider les agriculteurs à collecter l'eau de pluie.
- L’EIWF travaille également avec les populations autochtones de la région avec notamment des projets dans l’apiculture.
- L’EIWF a été créée en réaction à des années de pratiques agricoles néfastes, de croissance démographique, de déforestation pour le charbon et le bois, et en raison d’autres facteurs ayant appauvri et menacé les ressources en eau locales.
Lorsque les agriculteurs du bassin hydrographique de Moiben, en amont du château d’eau des collines de Cherangany, au Kenya, sont passés de l’élevage de moutons mérinos à la culture de pommes de terre irlandaises, plus rentable, un problème inattendu s’est posé en aval. Alors que l’herbe maintenait autrefois les sols pendant les pluies, la culture de la pomme de terre laissait la terre exposée à l’érosion. Le ruissellement de surface s’en est trouvé accru, transportant les effluents agricoles dans des rivières comme la Moiben, principale source d’eau du barrage de Chebara, qui approvisionne plus de 475 000 habitants de la ville d’Eldoret dans le comté d’Uasin Gishu et dans les zones environnantes en aval.
En conséquence, les habitants d’Eldoret ont commencé à avoir de l’eau contaminée par des boues et autres déchets. La compagnie des eaux locale, l’Eldoret Water and Sanitation Company (ELDOWAS), a rencontré des difficultés pour traiter l’eau assez rapidement en raison de ressources insuffisantes. L’eau fournie aux habitants contenait des traces de fer et de manganèse et, chaque jour, la région souffrait d’un manque de 20 millions de litres d’eau, selon Peter Biwott, qui était le directeur d’ELDOWAS à l’époque où il s’est exprimé. La situation a conduit à une collaboration avec The Nature Conservancy (TNC) pour établir ce qui est devenu aujourd’hui l’Eldoret-Iten Water Fund (EIWF).
« Les services écosystémiques des bassins versants sont en déclin à cause de facteurs tels que la croissance démographique et la déforestation pour le charbon et le bois combustible », a expliqué Peter Biwott à Mongabay. « Nous avons aussi constaté que nous utilisions trop de chlore pour purifier l’eau ». Il a souligné que l’approvisionnement s’élève actuellement à 44 millions de litres par jour, ce qui est encore bien inférieur à la demande de 65 millions de litres par jour de la ville, mettant en évidence le problème urgent de la pénurie d’eau à Eldoret.
En outre, la ville voisine de Iten, connue pour ses camps d’entraînement de haute altitude pour les sportifs, rencontre des difficultés similaires. Selon Jason Lagat, membre du comité exécutif de l’eau, de l’environnement et du changement climatique du comté d’Elgeyo Marakwet, où se trouve Iten, seulement 46 % de la région a accès à l’eau du robinet. C’est ce qui a conduit à la participation du comté à l’EIWF. « Rejoindre le projet EIWF a été une décision opportune, car nos réserves d’eau sont des écosystèmes fragiles qui doivent être protégées. Nous avons également pour objectif d’accroître l’accès à l’eau des habitants, car la demande journalière du comté est de 15 000 litres et notre compagnie des eaux ne peut fournir que 5 000 litres par jour », explique Jason Lagat.
L’EIWF rassemble les communautés et entreprises locales et des experts scientifiques en aval pour mettre en commun des fonds et des ressources qui sont ensuite dirigés vers l’amont pour protéger les sources d’eau vitales. Le fonds cible trois des principales réserves d’eau du Kenya (zones forestières de montagne qui sont des sources d’eau) : les collines Cherangany, les collines Elgeyo et le nord de la forêt de Mau. Ses principaux objectifs sont notamment d’établir des partenariats avec des milliers d’agriculteurs locaux pour adopter des pratiques durables de conservation des sols et de l’eau, de restaurer et protéger plus de 120 000 hectares de forêt et terres agricoles dégradées, de planter plus d’un million d’arbres, de réduire les flux de sédiments dans les rivières de 20 %, et d’aider les agriculteurs à collecter l’eau de pluie.
Gérer l’eau pour un avenir sans pénurie
Selon une étude de 2020 sur la sécurité des ressources en eau en Afrique, publiée dans la revue Integrated Environmental Assessment and Management, la gestion de l’eau devrait être abordée dans une perspective multidimensionnelle et intégrée, en abordant les questions de santé, d’économie, d’environnement, d’approvisionnement des ménages et de résilience face aux risques liés à l’eau et au changement climatique, afin de parvenir à « un monde sans risque de pénurie d’eau ».
Cette stratégie a été adoptée par plusieurs fonds pour l’eau à travers le monde, qui ont rassemblé toutes les parties prenantes, afin de remédier aux menaces qui pèsent sur certains des bassins hydrographiques les plus importants de la planète.
À ce jour, 43 fonds pour l’eau ont été créés dans le monde, en Amérique, en Asie et en Afrique, et de nombreux autres sont en cours de développement, selon The Nature Conservancy, qui soutient et gère la moitié des 17 fonds pour l’eau d’Afrique, y compris l’EIWF. Le premier sur le continent, l’Upper Tana-Nairobi Water Fund, fondé en 2015, a été créé pour répondre à la demande en eau croissante de la capitale du Kenya et à l’augmentation de sa population. Par le biais d’interventions telles que la plantation d’arbres, l’établissement de zones tampons riveraines et la formation des agriculteurs aux techniques de terrassement, ce fonds pour l’eau a optimisé l’approvisionnement, restauré les écosystèmes d’eau douce et amélioré les moyens de subsistance des familles d’agriculteurs locales. Le succès de cette initiative a inspiré la création d’autres fonds pour l’eau, notamment l’EIWF.
Fondé en août 2022, l’EIWF a pour but de gérer 85 138 hectares de forêts protégées, de restaurer 3 500 hectares de terres agricoles dégradées et de réhabiliter 15 000 hectares supplémentaires de forêt. Il prévoit également de restaurer 500 hectares de marais et de mettre en œuvre des systèmes de production durables sur 5 862 hectares dans une zone de grande biodiversité et 10 000 hectares de terrain escarpé pour une meilleure gestion globale des terres.
Au départ, le Fonds pour l’environnement mondial a alloué 2,63 millions de dollars par l’intermédiaire du ministère kenyan de l’Environnement et des Forêts au projet, qui est géré par le Fonds international de développement agricole (FIDA) et mis en œuvre par TNC. L’organisation utilise les connaissances scientifiques pour aider les organismes, les gouvernements et les populations locales à prendre des décisions informées pour atteindre les objectifs du fonds pour l’eau. Ils évaluent l’ampleur du travail nécessaire et déterminent si les objectifs sont réalisables, et si les parties prenantes sont déterminées à collaborer et à contribuer pour réussir.
TNC coordonne également le soutien financier de partenaires du secteur privé tels que la Kenya Association of Manufacturers, la Kenya National Chamber of Commerce and Industry et la New Kenya Co-operative Creameries Ltd.
Le projet de l’EIWF devait se dérouler sur trois ans. Au bout de deux ans, de gros progrès ont été accomplis vers l’objectif du fonds dans la lutte contre la dégradation de la forêt, la plantation d’arbres et le travail avec les populations autochtones qui tirent leurs moyens de subsistance de ces forêts, mais beaucoup restent à faire.
Dégradation forestière
Fredrick Kihara, directeur des fonds pour l’eau en Afrique de TNC, explique que la fermeture de certaines zones forestières au pâturage et à d’autres activités, la plantation d’arbres et la surveillance des forêts à l’aide de drones ont permis d’améliorer la restauration des zones forestières dégradées.
« Nous limitons l’accès à certaines zones de forêt pour réduire l’intrusion du bétail, ce qui contribue à préserver ces zones », déclare Fredrick Kihara. « Dans les régions dégradées, nous plantons des arbres pour réhabiliter les terres. Ensuite, nous installons des clôtures temporaires qui durent environ trois ans. Ces clôtures ne sont pas permanentes et permettent à la forêt de se restaurer naturellement. En fermant ces zones, nous créons des habitats favorables à la biodiversité, notamment à des espèces d’oiseaux comme la grue cendrée (Balearica regulorum), et à l’antilope sitatunga (Tragelaphus spekii) ».
Il salue également la collaboration avec les dirigeants politiques et les athlètes, qui constitue une méthode efficace pour atteindre davantage les populations et les sensibiliser. En juin 2023, en collaboration avec le bureau de la première dame du Kenya, Rachel Ruto, TNC a lancé une campagne : l’initiative One Million Trees visant à atténuer les effets du changement climatique en plantant des arbres. Pour suivre et évaluer l’impact des efforts de conservation comme la plantation d’arbres, au moins 18 jeunes ont été formés à la technologie des drones et sont désormais capables d’utiliser ceux qui ont été acquis par l’EIWF. Outre ces efforts, TNC travaille également avec des partenaires tels que le Service des forêts du Kenya pour surveiller la croissance des arbres dans les zones réhabilitées.
« Nous avons atteint notre objectif de planter un million d’arbres, et nous l’avons fait en un an. De notre côté, c’est la détermination qui nous a poussés et, du côté de la population, leur réceptivité nous a aidés dans nos efforts », a déclaré Fredrick Kihara. L’initiative s’inscrit dans le cadre de la politique de plantation d’arbres du gouvernement kenyan, qui vise à restaurer et à étendre la couverture forestière du pays, avec un objectif de 15 milliards d’arbres d’ici à 2032.
TNC a également reçu le soutien de plusieurs athlètes qui participent à leurs projets. Parmi ces athlètes figure la détentrice du record du monde du 1 500 mètres, Faith Kipyegon qui est membre du comité directeur des projets de l’EIWF.
Quand elle n’est pas sur les pistes, la championne participe à diverses activités sur le terrain et distribue des plants d’arbres fruitiers aux habitants de la région dans son pick-up. Parmi les autres athlètes participant au projet, figure Moses Kiptanui, ancien champion du monde du 3 000 mètres steeplechase aujourd’hui à la retraite. Kiptanui est le parrain de la course pour la protection du bassin versant de Moiben, destinée aux lycéens, et qui vise à impliquer les jeunes dans les questions de conservation.
« Je me passionne sincèrement pour l’environnement, car j’ai grandi dans les collines de Cherangany, qui étaient autrefois couvertes d’arbres », a expliqué Kiptanui dans un entretien à Mongabay. « Malheureusement, une grande partie de cette forêt a été abattue pour l’agriculture, et la situation a changé. C’est maintenant qu’il faut agir, et il est crucial d’impliquer les jeunes dans ces efforts, car ils représentent l’avenir et ils ont de nombreuses années devant eux pour faire une différence ».
Les courses pour la protection du bassin versant de Moiben visent également à lever des fonds pour les étudiants issus de milieux défavorisés et qui sont impliqués dans l’initiative. L’édition de 2024, qui a eu lieu en mai, pendant la saison des pluies (idéale pour planter les arbres), a vu la participation de 21 écoles secondaires du comté d’Elgeyo Marakwet. Chaque école a fait participer au moins six élèves à la course.
Pour sa part, Stephen Kibet, responsable des bassins versants pour TNC, a fait remarquer que des partenaires tels que le Service forestier du Kenya ont également contribué à mobiliser les populations locales pour qu’elles participent aux initiatives de reboisement. « Notre programme vise à protéger des milliers d’hectares de forêt », explique Stephen Kibet, ajoutant que le Service forestier va « identifier les zones où nous souhaitons intervenir et mobiliser les membres de la Community Forest Association pour mener des actions telles que creuser les trous pour planter les arbres, tandis que nous interviendrons en achetant les plants d’arbres ».
Évolution vers des pratiques de gestion durable des terres
L’EIWF vise également à restaurer les terres dégradées en insistant sur des pratiques de gestion durable des terres, afin de renforcer la sécurité de l’eau, d’améliorer les moyens de subsistance, la biodiversité et la résilience climatique. En effet, ce sont les mauvaises pratiques agricoles, telles que la culture de terres trop proches des zones riveraines, qui contribuent principalement à la pollution de l’eau et à l’empiètement sur ces zones.
C’est pourquoi l’EIWF insiste sur ce que Stephen Kibet appelle les « infrastructures vertes » et sur les solutions naturelles. Les infrastructures vertes impliquent l’utilisation d’éléments naturels tels que les zones herbeuses et les arbres pour contrôler l’érosion au lieu de s’appuyer sur des solutions construites ou mécaniques comme les gabions. Ces approches sont considérées comme étant écoresponsables et sont donc qualifiées de solutions naturelles, puisqu’elles fonctionnent en harmonie avec la nature de façon à protéger l’environnement.
Stephen Kibet souligne qu’ils conseillent les agriculteurs en matière de pratiques durables et qu’ils travaillent avec eux pour établir des plans d’action personnalisés. À travers ces plans, l’EIWF a pu atteindre au moins 13 000 agriculteurs. Les plans d’actions varient d’un exploitant à l’autre. « Nous étudions les terrasses, les bandes herbeuses, la plantation d’arbres fruitiers et indigènes, la récupération d’eau, l’agroforesterie et les zones tampons riveraines », explique-t-il, ajoutant que la plantation d’arbres comme le chêne argenté (Grevillea robusta) aide à contrôler l’érosion, et que ces pratiques contribuent à améliorer la fertilité des sols et à réduire la dépendance à l’égard des forêts pour le bois de chauffage. En outre, les arbres fruitiers sont utiles en termes de nutrition et de revenu brut. Les éleveurs ont également bénéficié de la fourniture d’herbe Super Napier, ou pakchong, réputée pour pousser en l’espace de trois mois. Cette mesure a permis d’obtenir une forte augmentation de la production de lait, affirme-t-il.
Mais tous les fermiers ne semblent pas profiter des avantages du pakchong. Miriam Lagat, une petite exploitante de 54 ans a exprimé sa déception sur la croissance de cette herbe, qui, selon elle, prend plus que les trois mois prévus, peut-être en raison de facteurs environnementaux tels que le manque de pluie.
Travail avec les populations autochtones
L’EIWF met également à contribution trois communautés autochtones : les Ogiek, les Sengwer et les Cherengani. Avant la mise en œuvre du projet, l’EIWF a dû demander le consentement libre, préalable et éclairé (CLPI) de ces communautés. Aucune décision ne pouvait donc être prise au nom de ces peuples autochtones sans les informer des activités, que l’organisation souhaitait entreprendre.
Un Indigenous People’s Action Plan (IPAP), ou plan d’action des peuples autochtones, définit les actions prioritaires voulues par les membres de la communauté autochtone, dans le cadre d’un projet. Impliquées dans ce processus, ces communautés ont identifié les mesures prioritaires, et un budget a été alloué à TNC, qui a apporté le financement. Les trois communautés ont reçu un budget pour financer leurs projets. Ainsi, les Ogiek, un peuple de chasseurs-cueilleurs, dont les moyens de subsistance traditionnels tournent autour de l’apiculture, ont demandé des cours sur la fabrication de ruches modernes.
« Pour les Ogiek, l’un des besoins identifiés était d’avoir des ruches modernes, puisqu’ils ne vivent plus dans la forêt. Nous avons donc travaillé avec eux et avons mis en place un atelier », explique Stephen Kibet. Vingt-cinq jeunes ont déjà été formés dans l’art de fabriquer ces ruches, qui coûtent environ 6 500 shillings (50 $) au prix du marché actuel.
Ces dernières années, la communauté Ogiek, les habitants ancestraux de la forêt de Mau, une réserve d’eau vitale, a fait face à une série d’expulsions par le gouvernement du Kenya. Le gouvernement accusait les Ogiek de contribuer à la dégradation de la forêt à travers leurs activités agricoles et autres usages des terres.
Cependant, les Ogieks contestent fermement ces accusations, rappelant leur victoire historique de 2017 devant la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples, qui a jugé que leur expulsion était illégale et a ordonné au gouvernement kényan de les dédommager. Malgré cette victoire juridique, le conflit persiste, et d’autres expulsions continuent à déplacer des membres de cette communauté.
Certains Ogiek ont choisi de rejoindre les communautés voisines. Parmi eux, Paul Sang, un responsable local et membre du comité directeur de l’EIWF, réside aujourd’hui dans le village de Saos, qui fait partie d’Eldoret.
« J’étais parmi les Ogieks expulsés de la forêt en 2006. Je me souviens des agents qui sont arrivés à cinq heures du soir et qui ont commencé à brûler les maisons. Il était impossible de prendre quoi que ce soit des maisons qui avaient pris feu. Nous avons attrapé ce que nous avons pu et nous nous sommes enfuis. Nous avons mis beaucoup de temps à nous adapter, mais nous y sommes parvenus finalement, il fallait que la vie continue », raconte Paul Sang.
Il explique que son peuple, y compris lui-même, a bénéficié des projets de l’EIWF à travers des pépinières (avocats, macadamia et essences indigènes) et la formation pour fabriquer les ruches pour les jeunes Ogiek. L’argent récolté grâce à la vente des ruches est partagé en fonction des décisions de la communauté, par exemple pour payer la scolarité des enfants ou régler les frais médicaux des personnes malades dans le village. À ce jour, les jeunes ont fabriqué plus de 100 ruches.
Paul Sang ajoute que près de 70 femmes ont été formées pour fabriquer des fourneaux de cuisson modernes, construits avec des matériaux de provenance locale (sable, briques ou pierres et argile). S’ils utilisent encore du bois comme combustible, les nouveaux fourneaux sont beaucoup plus économiques et produisent moins de fumée que les anciens.
Collecte de données avec l’outil KoboCollect
Pour faciliter la collecte des données, TNC utilise un logiciel du nom de KoboCollect, qui permet d’enregistrer les informations concernant les agriculteurs touchés par les projets de l’EIWF. Ces informations comprennent notamment le nom, le numéro de carte d’identité nationale, l’âge, le genre, la taille de l’exploitation et le nombre d’arbres, que le terrain peut nécessiter, surtout pour ceux situés près des zones riveraines. Les essences d’arbres indigènes telles que Olea Africana et podocarpes sont privilégiées pour cette utilisation, car elles facilitent la rétention de l’eau.
Le logiciel prend également note du genre des participants. « Au niveau national, la proportion est de 24 % de ménages menés par des femmes et 76 % menés par des hommes. Nous essayons actuellement de sensibiliser plus de femmes pour qu’elles puissent profiter des avantages et 8 000 femmes au total se sont inscrites sur l’application KoboCollect », affirme Fredrick Kihara.
Pour travailler avec les agriculteurs sur le terrain, les agents techniques de l’EIWF utilisent l’outil pour élaborer des plans d’action spécifiques par exploitation. Selon Allan Tuwei, agent d’évaluation et de suivi de TNC, 47 agents techniques travaillent avec au moins cinq exploitations par jour.
« Dans un lieu comme Kesses, un bassin versant du complexe de la forêt de Mau, nous avons neuf agents techniques que nous suivons régulièrement afin de traiter tout problème éventuel et d’atteindre nos objectifs », explique Allan Tuwei.
Néanmoins, ils rencontrent des difficultés. Selon Bernard Tanui, agent technique et membre de la communauté Ogiek, certains exploitants sont réticents à participer au programme. Cette hésitation viendrait d’un manque de connaissance de l’EIWF et de ses projets. Bernard Tanui pense que TNC devrait mener une campagne de sensibilisation sur les médias locaux pour éduquer les exploitants comme les résidents sur le projet et les avantages à tirer de leur participation.
« Il faut éduquer les gens sur l’importance de leurs efforts pour atténuer les changements environnementaux, pour qu’ils comprennent la valeur de ces initiatives et prennent les mesures qui s’imposent. Ainsi, quand vous parlez à un agriculteur pour lui dire que ce projet est positif, il ne comprend pas suffisamment ses avantages et il devient difficile de le convaincre de ses mérites », remarque Bernard Tanui.
« Il est donc essentiel d’utiliser des méthodes publicitaires, dans les journaux, à la télévision, dans les revues ou à la radio pour promouvoir la protection de l’environnement », ajoute-t-il.
Image de bannière : Paul Sang, représentant de la communauté Ogiek et membre du comité directeur de l’EIWF, inspecte son réservoir d’eau dans le village de Saos, près d’Eldoret. Image de Juliet Ojwang.
Citation:
De Miguel, A., Froebrich, J., Jaouani, A., Souissi, Y., Elmahdi, A., Mateo‐Sagasta, J., … Frascari, D. (2020). Innovative research approaches to cope with water security in Africa. Integrated Environmental Assessment and Management, 16(6), 853-855. doi:10.1002/ieam.4337
Cet article a été publié initialement ici en anglais le 11 novembre, 2024.