Nouvelles de l'environnement

Un projet de conservation du rhinocéros blanc tente de changer la donne en incluant la communauté locale

  • Un projet visant à réintroduire des rhinocéros blancs dans l'ouest du Zimbabwe a été lancé pour la première fois sur des terres appartenant à la communauté.
  • À ce jour, deux rhinocéros ont été remis en liberté dans un petit sanctuaire composé de pâturages offerts par des villages situés près de la frontière sud du parc national Hwange.
  • L’un des principaux fondements de la stratégie de protection des rhinocéros a été de recruter des patrouilleurs locaux et de les rémunérer à leur juste valeur.
  • En grandissant, on espère que le sanctuaire permettra de récolter des fonds touristiques pour le développement de la communauté et de créer une zone tampon pour protéger les cultures et le bétail des éléphants, des lions et des hyènes de Hwange.

TSHOLOTSHO, Zimbabwe – Deux hommes sont accroupis à côté d’un tas d’excréments de rhinocéros. Ils utilisent leurs mains nues pour briser les mottes séchées à la recherche des restes du dernier repas de l’animal.

« Il y a de belles herbes épaisses ici », dit Daniel Terblanche, qui enregistre ses observations sur la caméra de son téléphone et envoie ensuite la vidéo à un vétérinaire spécialisé dans la faune sauvage dans la ville touristique de Victoria Falls, au Zimbabwe, à plus de 200 kilomètres au nord.

« Cool, mission accomplie », dit-il à son compagnon, Bokani Mpofu.

L’analyse des excréments est l’une des tâches les moins séduisantes faisant partie du travail des Cobras, une unité d’élite anti-braconnage récemment créée pour protéger ce qui sera bientôt une nouvelle population de rhinocéros blancs (Ceratotherium simum) relâchés pour la première fois au Zimbabwe dans une zone de 200 hectares appartenant entièrement à la communauté. Terblanche, un vétéran de l’armée britannique, a recruté et formé les Cobras ; Mpofu est l’un d’entre eux.

Daniel Terblanche, right, and Bokani Mpofu examine rhino dung
Daniel Terblanche, à droite, et Bokani Mpofu examinent des excréments de rhinocéros pour vérifier si les rhinocéros s’adaptent à la consommation d’herbes dans leur nouvel habitat. Image de Ryan Truscott pour Mongabay.

L’herbe contenue dans cette motte d’excréments comprend du chiendent pied de poule (Cynodon dactylon), une espèce verte indigène qui pousse jusqu’à hauteur de la cheville parmi l’herbe dorée qui oscille sous l’épine de chameau et les chigomiers. C’est encourageant. Cela prouve que les deux premiers rhinocéros s’adaptent à leur nouvel habitat, situé à plus de 700 kilomètres de leur ancien habitat, la réserve privée de Malilangwe, à l’autre bout du Zimbabwe.

Les rhinocéros Thuza et Kusasa ont été libérés le 27 juin. Ils vivaient dans un enclos d’acclimatation et ont été déplacés vers des terres sécurisées offertes par des villageois dans une zone administrative appelée Ward Three, à la frontière du parc national Hwange, rendu célèbre par le lion Cecil. Jusqu’à présent au Zimbabwe, les rhinocéros comme Thuza et Kusasa, dont les noms signifient respectivement « passer à travers » et « demain » dans la langue locale ndébélé, étaient confinés dans des parcs nationaux ou des réserves privées comme Malilangwe.

Cette brave initiative de conservation a été mise en place il y a trois ans et a reçu un soutien solide de la communauté locale, qui reste propriétaire des terres et bénéficie d’emplois bien rémunérés. Cette initiative prévoit de rétablir une population viable de rhinocéros blancs dans une région où ils ont été exterminés par les braconniers il y a près de 20 ans.

Connu sous le nom d’Initiative communautaire de conservation des rhinocéros (Community Rhino Conservation Initiative, CRCI), le projet est l’œuvre de Mark Butcher, un ancien garde forestier passionné par la faune sauvage et les communautés humaines de Hwange. Il est aujourd’hui directeur général d’Imvelo Safari Lodges, la société qui a fondé et aide à gérer le projet de conservation des rhinocéros. Imvelo gère également deux safaris photographiques dans la région.

« Dans son ensemble, la communauté est heureuse que les rhinocéros soient de retour dans cette région, en particulier les personnes âgées », affirme Johnson Ncube, le chef du village de Ngamo, l’un des deux villages qui a offert ses terres au projet. Lors d’une interview chez lui, sous un mûrier au son des martins tristes, il raconte à Mongabay qu’il se souvient avoir vu des rhinocéros blancs en liberté dans ce coin dans les années 1970. C’était avant que les animaux ne soient pris pour cible par les braconniers, forçant ceux qui restaient à se réfugier dans le parc national de Hwange, où ils étaient en théorie plus en sécurité.

Mais là aussi, les braconniers les ont pris pour cible. La dernière fois qu’un rhinocéros blanc a été aperçu dans cette région, c’était il y a 16 ou 17 ans, selon les habitants.

« Nos enfants n’avaient aucune idée de ce qu’était un rhinocéros », dit Ncube. « Mais ils sont de nouveau dans leur environnement pour le moment ».

Members of the Cobras carry bundles of lucerne
Des membres des Cobras portent des ballots de luzerne apportés de Bulawayo, à quatre heures de route, pour aider les rhinocéros fraîchement arrivés à retrouver une bonne santé après leur relocalisation. Image de Ryan Truscott pour Mongabay.
Children being introduced to white rhinos.
Une nouvelle génération d’enfants découvre une espèce qui a disparu de leur région avant leur naissance. Image offerte par Imvelo Safari Lodges.

Stratégies pour assurer la sécurité des rhinocéros

La protection des rhinocéros contre les braconniers est la priorité de tous, tout en assurant le bien-être de la communauté. Cette dernière a volontairement donné des terres qui étaient auparavant utilisées pour le pâturage et le bois de chauffage, mais considère toujours ces terres comme les siennes.

« Avant, les gens pensaient que ce projet ressemblerait aux projets réalisés pour les parcs nationaux et qu’au final, les gens n’en profiteraient pas. Mais nous avons expliqué que non, il s’agit d’un projet communautaire, qui ne se situe pas dans un parc. C’est sous la responsabilité de la communauté et de la société [Imvelo], ce qui signifie qu’en tant qu’individu, vous êtes propriétaire de ce projet. Le projet appartient même au plus jeune, âge d’un an », explique à Mongabay Busani Moyo, chef du village de Nganyana.

Le périmètre du sanctuaire est sécurisé par une clôture électrique. Une sentinelle équipée d’une arme automatique monte la garde.

Hannah Tranter, chef de projet pour le CRCI, explique à Mongabay que les Cobras sont formés pour arrêter les gens et non pour engager un combat armé, à moins que quelqu’un ne pénètre armé dans le sanctuaire dans l’intention flagrante de braconner les rhinocéros.

À quelques kilomètres de là se trouve le Camp Charlie, le centre de commandement des Cobras où un drapeau avec une tête de cobra flotte au vent. Les gardes se déploient en patrouilles 24 heures sur 24 et les mouvements des rhinocéros sont suivis sur un écran d’ordinateur dans le centre de commandement.

L’un des principaux fondements de la stratégie a été de recruter des patrouilleurs locaux et de les rémunérer à leur juste valeur. Les conflits, les violations des droits de l’homme et le braconnage par les gardes forestiers dans les parcs de conservation d’autres parties du continent ont été liés au fait que les gardes sont peu rémunérés.

A member of the anti-poaching unit Cobras stands in front of an electric fence
Un membre de l’unité anti-braconnage des Cobras se tient devant une clôture électrique mise en place non seulement pour protéger les rhinocéros des braconniers, mais aussi pour servir de zone tampon entre les villages ruraux et le parc national Hwange, riche en faune sauvage. Image de Ryan Truscott pour Mongabay.

Au CRCI, le garde le moins bien payé touche environ 260 dollars par mois, soit plus que ce que reçoit un enseignant dans une école publique. Les Cobras bénéficient également d’avantages tels que des bourses scolaires pour leurs enfants, un développement des compétences, un bon logement, une assistance médicale et des rations alimentaires. Certains gardes considèrent leur emploi comme un tremplin ainsi qu’une une occasion unique de progresser dans d’autres domaines ou d’accéder à des grades supérieurs.

« Nous avons employé énormément de ces jeunes sans emploi. C’était justement le genre de personnes qui auraient pu braconner », déclare Ncube. « Maintenant, tout le monde, en grandissant, dira qu’il veut devenir un des Cobras ».

Kwanele Ncube, 26 ans, surnommé « braconnier » parce qu’il était autrefois braconnier, dit avoir été confronté aux critiques de son père, qui vit à Bulawayo, dans le sud du pays, pour avoir rejoint les Cobras. « Mon père m’a demandé : « Si tu ne vas pas braconner, où vas-tu trouver de la viande et la vendre ? ».

Mais Ncube, qui admet ouvertement avoir braconné par le passé de petites antilopes comme le steenbok et des oiseaux tels que la pintade de Numidie, affirme que son attitude a désormais changé. Il voit dans son travail l’occasion d’en apprendre davantage sur la conservation de la faune et d’atteindre son objectif de devenir un jour guide de safari professionnel.

« J’apprends, tout en pratiquant », dit-il, ajoutant qu’il utilise son salaire mensuel pour faire vivre sa mère, sa femme, sa sœur et ses deux enfants.

« C’est moi qui vais m’occuper d’eux », déclare-t-il.

Camp Charlie.
Le Camp Charlie est situé au cœur du sanctuaire de rhinocéros appartenant à la communauté. Image de Ryan Truscott pour Mongabay.
Flags fly over the parade ground at Camp Charlie
Des drapeaux flottent sur le terrain de parade du Camp Charlie, le quartier général de l’unité anti-braconnage des Cobras. Image de Ryan Truscott pour Mongabay.

Terblanche, l’ancien soldat qui est maintenant chef de la sécurité de la CRCI, est conscient de la lourde responsabilité qui pèse sur lui et son équipe.

« Les risques sont probablement plus élevés que dans les parcs nationaux », explique-t-il. Dans les parcs nationaux, il y a plus de barrières protégeant les rhinocéros des braconniers, alors dans le sanctuaire du CRCI, les gens peuvent marcher jusqu’à l’endroit où les rhinocéros sont gardés. « Cependant, à l’heure actuelle, avec la façon dont j’ai formé ces gars et mis en place cette structure […], pour accéder à l’un de ces animaux, il faut passer par au moins huit personnes ».

Wisdom Mdlongwa est un ancien enseignant bénévole du village de Sitambala. Il a passé l’épuisant processus de sélection Cobra, qui consistait notamment à courir 15 kilomètres sans pause, à pousser des véhicules dans les sables épais du Kalahari et à porter un rocher très lourd sur son épaule. S’il n’avait pas obtenu ce poste, cet homme de 27 ans aurait dû partir en Afrique du Sud pour subvenir aux besoins de sa femme et de son enfant. Il est heureux que cela ne soit plus nécessaire maintenant. Sa vie est ici, à Tsholotsho. Et si le tourisme lié aux rhinocéros peut contribuer à le faire vivre, lui et les autres membres de la communauté, cela en vaut la peine.

« Nous faisons la promotion de notre région en préservant une espèce en voie de disparition », dit-il.

La décision d’introduire uniquement deux rhinocéros dans cette première phase du projet était également stratégique.

« Si vous perdez un rhinocéros, vous perdez un animal. Si vous perdez une femelle, vous en perdez 15 », explique Terblanche à Mongabay, faisant référence au nombre de rhinocérons qu’une femelle peut mettre au monde au cours d’une vie moyenne.

Une deuxième phase du projet est en cours de discussion avec la communauté. Si les Cobras, avec le soutien des villageois, parviennent à assurer la sécurité de Thuza et Kusasa, un mâle dominant et une femelle rhinocéros seront introduits et une population reproductrice sera établie.

Tsholotsho, a remote rural district with few amenities.
Les communautés vivant à Tsholotsho, un district rural isolé et doté de peu d’infrastructures, sont très vulnérables à la sécheresse et aux conflits avec la faune sauvage. Image de Ryan Truscott pour Mongabay.

De nombreux encouragements à portée de main

La vie à Tsholotsho n’est pas facile. Il y a peu d’écoles secondaires dans le district, le taux de chômage est élevé et peu de personnes atteignent l’université. Et le grand gibier a causé des pertes dévastatrices de récoltes et de vies humaines pour beaucoup de villageois.

La nuit dernière, des hyènes ont attaqué et tué les trois ânes d’un villageois, raconte un des Cobras à Mongabay.

Les ânes sont indispensables. Ils tirent des charrettes pour transporter du chaume, du bois de chauffage et de l’eau provenant des trous de forage communautaires situés dans les sables du Kalahari que la région conserve. Tout autre véhicule, à l’exception des 4×4 utilisés par les guides de safari et les riches clients qui conduisent sans guide, s’embourberait.

Les virées nocturnes des jeunes éléphants mâles sont une autre triste réalité de la vie ici. Dix-sept à vingt d’entre eux s’associent pour détruire les récoltes des agriculteurs dans une région où l’agriculture de subsistance est déjà précaire en raison des pluies incertaines. Terblanche raconte qu’en « un soir, toute votre richesse, à part votre bétail, a disparu. Le maïs, le sorgho, le millet, les choux, les carottes, tout ce que vous cultivez a disparu ».

Il est prévu d’étendre le projet rhinocéros par phases le long d’au moins un tiers des 140 kilomètres de la frontière entre Hwange et Tsholotsho. Cette superficie permettrait de créer une zone tampon qui découragerait les lions, les éléphants et les hyènes de traverser la frontière pour tuer le bétail ou détruire les cultures à Tsholotsho.

Si d’autres communautés acceptent de participer et de donner de petites parcelles de terre comme celles offertes dans le Ward Three, le projet pourrait finalement créer une réserve de 50 000 hectares (124 000 acres) s’étendant de Ngamo à Ndodana Gate, à environ 40 kilomètres (24 miles) au sud-ouest de Ngamo.

Pour l’instant, ces projets dépendent de la protection de Thuza et de Kusasa par les Cobras et la communauté locale, ainsi que de l’augmentation du nombre de touristes.

Habituellement, Imvelo fournit une aide alimentaire, grâce aux revenus du tourisme, aux personnes qui perdent leurs récoltes ou leur bétail à cause des animaux sauvages. La société a également investi beaucoup d’argent dans le développement des infrastructures et dans le forage de puits dans les villages, dans le pompage de l’eau pour les animaux sauvages à l’intérieur du parc et dans la distribution de repas scolaires aux enfants.

Mais lorsque le COVID-19 a frappé, l’argent du tourisme s’est tari. Le Water for Wildlife Trust, l’organisation caritative créée par Imvelo avant la pandémie, a pris en charge tous les projets de communauté et de conservation. Pendant le COVID, l’argent a dû être trouvé auprès de donateurs plutôt que de clients (bien qu’un certain nombre de donateurs soient d’anciens clients).

Imvelo, the safari company behind the rhino project
Imvelo, la société de safari à l’origine du projet rhinocéros, gère deux camps à proximité du sanctuaire, dont le camp Bomani, qui offre des tentes. Les rhinocéros blancs ont disparu de cette zone il y a près de 20 ans. Image de Ryan Truscott pour Mongabay.
Imvelo health clinic.
Des villages comme Ngamo, dans le Ward 3 de Tsholotsho, ont bénéficié de projets de développement financés par Imvelo, comme cette nouvelle clinique, qui va bientôt ouvrir ses portes. Cela signifie que les villageois n’auront plus à parcourir 18 kilomètres pour atteindre la clinique la plus proche. Image de Ryan Truscott pour Mongabay.

Avec la reprise du tourisme, il est maintenant prévu que les touristes venant voir les rhinocéros soutiennent également la communauté, explique Hannah Tranter, qui est également directrice des projets de communauté et de conservation du Trust.

Les touristes devront payer 180 dollars pour visiter le sanctuaire des rhinocéros. Quarante pour cent de chaque droit d’entrée sera désormais reversé au district.

« Nous déclarons à la communauté : « Nous vous octroyons les fonds parce que vous faites partie de ce projet rhinocéros. Vous décidez au sein de vos communautés de ce qui est nécessaire et de ce qui est le mieux », explique Tranter à Mongabay.

« Ils reçoivent de l’argent parce que les rhinocéros se trouvent sur leurs terres, et c’est à eux de décider s’ils veulent construire une école ou forer des puits ».

Le reste des revenus touristiques est réparti entre le maintien du projet actuel, en finançant les infrastructures, les véhicules et la nourriture pour rhinocéros, et le développement du projet afin d’établir une population viable de rhinocéros à Hwange. Cela implique d’investir dans plus de technologies, plus de patrouilleurs et dans les communautés qui veulent participer.

Le chef du village, Busani Moyo, est également charpentier au village de Nganyana où, au son d’un véhicule de safari qui s’approche, un troupeau de gnous se rue dans une plaine où le bétail est peu nombreux.

Headman Busani Moyo and wife Sipiwe Sibanda.
Le chef du village Busani Moyo et sa femme Sipiwe Sibanda. Selon Moyo : « Tout le monde sait qu’un rhinocéros vaut de l’argent quand les gens viennent le voir, mais il ne vaut plus rien lorsqu’il est mort ». Image de Ryan Truscott pour Mongabay.

Comme Ngamo, Nganyana a fait don d’une partie de ses pâturages au projet de protection des rhinocéros.

Moyo se dit convaincu que sa communauté contribuera à la protection des rhinocéros blancs. Avant de disparaitre de la région, ces animaux étaient considérés comme porteurs de chance à quiconque les rencontrait.

Des centaines d’yeux et d’oreilles seront à l’affût de possibles braconniers, dit-il.

Il pense qu’un jour, dans un avenir proche, les revenus du projet serviront à financer la création d’un collège professionnel pour les jeunes en fin de scolarité, à forer des puits pour l’irrigation, à financer les frais de scolarité pour les parents qui ne peuvent pas payer et à aider les personnes âgées.

« C’est ce qui nous a fait dire : « OK, allons de l’avant avec ce projet ». Il attirera beaucoup de gens ici, des personnes de Victoria Falls, d’Afrique du Sud, de l’étranger, qui viendront voir les big five [espèces animales captivantes comprenant les rhinocéros, les lions, les léopards, les buffles et les éléphants] », explique-t-il à Mongabay.

« Tout le monde sait maintenant qu’un rhinocéros vaut de l’argent quand les gens viennent le voir, mais il ne vaut plus rien lorsqu’il est mort ».

 

Image de bannière : Thuza et Kusasa sont les deux premiers rhinocéros blancs de cette espèce menacée à être placés sur des terres appartenant à la communauté au Zimbabwe. Image de Ryan Truscott pour Mongabay.

Audio lié au podcast de Mongabay : Maxi Pia Louis dirige une organisation namibienne qui travaille avec les communautés locales pour soutenir la conservation, écoutez ici (en anglais):

Article original: https://news.mongabay.com/2022/07/white-rhino-conservation-project-attempts-paradigm-shift-by-including-local-community/

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