Le Cameroun a entrepris depuis 2019 la construction d’un nouveau barrage hydroélectrique dans la localité de Batchenga, d’une capacité de 420 mégawatts d’énergie électrique, en vue de réduire l’important déficit énergétique que connait le pays.Ce projet a été aménagé dans une zone ayant impacté plusieurs villages, où l’activité de pêche était primordiale pour l’économie locale. Plusieurs corps socioprofessionnels parmi lesquels les mareyeuses, les pêcheurs, et les restauratrices ont perdu leurs activités du fait de ce barrage.Au village Ndji, l’une des localités impactées, les mareyeuses sont aux abois, et les sommes versées en compensation par la société Nachtigal Hydro Power Company, ne leur permet pas de retrouver une activité décente.Cette société est en outre accusée par des organisations de la société civile, de violation grave des normes environnementales dans la mise en œuvre de ce projet, alors que le gouvernement lui a délivré en novembre 2021 sa quatrième « Attestion de respect des normes environnementales ». Située à 65 kilomètres au nord-est de Yaoundé, la capitale camerounaise, la localité de Batchenga, sort peu à peu du désenclavement. Après avoir servi de rampe au démarrage du chantier routier de la route Nationale N°15, qui permettra de relier la région du Centre à celle de l’Adamaoua, elle doit désormais sa réputation au gigantesque projet de construction de la centrale hydroélectrique de Nachtigal. L’infrastructure, financée et administrée par Nachtigal Hydro Power Company (NHPC), en construction sur une superficie de 1 797 hectares, déclarée d’utilité publique pour le projet, fournira à terme 420 mégawatts d’électricité. Elle permettra de booster la production énergétique nationale de 30%, alors que le potentiel actuel du pays en hydroélectricité et en énergies renouvelables est évalué à 1 600 mégawatts, selon de récentes données fournies par le ministère de l’eau et de l’énergie. Le projet sera également le plus important de la sous-région Afrique centrale, avec des potentialités économiques indéniables. Des mareyeuses à la place du marché du village Nji se contentent du minimum / © Yannick Kenné