Nouvelles de l'environnement

Plus de cent trafiquants arrêtés pour massacre d’animaux dans sept pays d’Afrique en 2021

restes d'animaux saisis par des forces de sécurité au Cameroun

Restes d'animaux saisis par des forces de sécurité au Cameroun en 2021. Photo de EAGLE communication.

  • L’ONG Eco Activists for Governance and Law Enforcement, qui participe à la lutte contre le braconnage et le trafic d’animaux en Afrique, se réjouit de cette avancée dans la lutte au trafic d’animaux et, surtout, à la contrebande.
  • Les choses n’ont pas été faciles pour les trafiquants en 2021 : près de quatre-vingts contrebandiers ont été mis hors d’état de nuire dans sept pays au cours d’une trentaine d’opérations et plus de 498 kilos d’ivoire ont été saisis parmi lesquels figurent 160 défenses d’éléphant.
  • Eco Activists relève que les découvertes sur le trafic illégal de primates se sont accentuées au Cameroun en 2021 en raison des restrictions imposées pour endiguer la covid19.
  • Cependant, le rapport de cette organisation basée au Cameroun ne consiste que des pays où elle opère depuis un certain temps, mais pas tout le continent Africain tout entier

Le trafic de primates a connu une augmentation en 2021 au Cameroun. Il constitue 48 % du total du trafic illégal, contre 30 % pour le pangolin, 15 % pour la peau de léopard et 7 % pour le perroquet gris d’Afrique selon le rapport annuel 2021 de l’ONG Last Great Ape Organization.

Au Cameroun, dont la forêt couvre 46 % du territoire, les trafiquants ont été plus actifs qu’auparavant. Les efforts des ONG pour contrer la destruction de la faune africaine ont été plus efficaces, selon le rapport de Last Great Ape. Au moins vingt et un des vingt‑sept trafiquants ont été reconnus coupables par la justice camerounaise et condamnés à payer les dommages liés à leurs activités. Le montant global s’élève à 227 685 000 francs CFA (soit $455 370x  $) payé au ministère de la Forêt et de la Faune en 2021.

Ce n’est pas seulement au Cameroun que la contrebande, le trafic d’animaux et les activités associés ont été documentés par Eco Activists et Last Great Ape. Outre le Cameroun, ces ONG mènent maintenant des activités dans au moins huit pays de l’Afrique subsaharienne dont la République démocratique du Congo, le Gabon, le Togo, le Bénin, le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Burkina Faso et l’Ouganda. Dans chaque pays, un animal est plus touché par les activités illégales, bien qu’une recrudescence des activités hostiles à la protection des animaux ait été constatée partout.

un chimpanzé secourru par les agents de sécurité au Cameroun/Photo de EAGLE Communication
un chimpanzé secouru par les agents de sécurité au Cameroun/Photo de EAGLE Communication

Le Gabon au premier plan des activités de lutte contre le trafic de l’ivoire

La faune et la flore du Gabon sont abondantes car ce pays possède une situation géographique privilégiée dans le bassin du Congo.

Onze des trente opérations menées par Eco Activists dans les neuf pays d’Afrique se sont déroulées au Gabon en 2021. Elles ont conduit à l’arrestation de vingt-sept trafiquants et à la saisie de vingt-huit défenses d’éléphants. Les arrestations ont eu lieu en un mois seulement et douze défenses ont été saisies en septembre.

Six opérations se sont déroulées en Côte d’Ivoire. Elles ont permis de mettre à l’arrêt dix‑huit trafiquants et de saisir soixante-quinze défenses d’éléphants et plus de cent soixante pièces d’ivoire sculpté. Les saisies de ce type sont plus nombreuses en Côte d’Ivoire qu’au Gabon, au Congo, au Bénin, au Burkina Faso, au Togo et en Ouganda.

Dans ce pays d’Afrique de l’Ouest qui compte plus de 26 millions d’habitants, les trafiquants transnationaux de défenses et d’autres parties des éléphants sont bien organisés.

« Les trafiquants sont la porte d’entrée d’une organisation criminelle majeure guinéenne qui opère dans plusieurs pays d’Afrique Centrale, d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique orientale », indique le rapport d’Eco Activists.

Le lion, espèce menacée d’extinction

Les arrestations ont permis de démanteler un réseau de trafiquants de lions implantés au sud du Nigeria et à la tête duquel se trouvait une femme de nationalité nigériane.

« Il y a moins de cinquante lions au Nigeria. Les lions sont en danger critique d’extinction dans toute l’Afrique de l’Ouest », souligne le rapport.

La peau de léopard est l’objet du trafic de félins le plus répandu dans plusieurs pays d’Afrique. C’est ce qu’indiquent les opérations consignées dans le rapport. En janvier, mars, avril et juin 2021, seize trafiquants de nationalité sénégalaise ont été arrêtés. Une quinzaine de peaux de léopard ont été saisies, ce qui est considérable.

Au total, trente-trois trafiquants de félins ont été arrêtés. Plus de trente peaux d’animaux de léopard, de lion, d’hyène et de crocodile ont été saisies au le Sénégal, au Gabon, au Congo, au Cameroun et en Côte d’Ivoire. Des dents d’hippopotames ont aussi été découvertes.

Des restes d'animaux saisis par des agents de sécurité/Photo de EADLE
Des restes d’animaux saisis par des agents de sécurité/Photo de EAGLE

La corruption, principale menace contre la conservation en Afrique

Selon Eco Activists, la corruption sévit sur deux plans, soit celui de l’application de la loi et du processus judiciaire dans les neuf pays visés par l’ONG.

« Une grande partie de notre travail consiste à lutter contre la corruption. Nous la constatons dans 85 % des opérations d’arrestation et dans 80 % des affaires portées devant les tribunaux. »

Le rapport annuel de 2021 d’Eco Activists montre que la corruption est omniprésente dans les neuf pays africains.

Quelque 2 400 enquêtes ont mené à l’arrestation de 160 trafiquants.

Or, seulement 89 contrevenants ont encouru une peine privative de liberté. Le pourcentage de trafiquants condamnés à une telle peine n’atteint donc que 3,70 %.

Image de bannière : Restes d’animaux saisis par des forces de sécurité au Cameroun en 2021. Photo de EAGLE communication. 

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