- C'est la plus grande contrebande d'ivoire, non seulement en matière de quantité d'ivoire en jeu, mais aussi le nombre de personnes arrêtées du même réseau, et l'ampleur des peines prononcées par la justice chinoise.
- La Chine a mis sur pied des lois qui luttent contre le trafic des animaux et leurs produits, incluant ceux qui proviennent des pays étrangères, depuis 2017. Depuis cette période, les choses se sont accélérées et des succès ont été enregistrés.
- Une bande d’une vingtaine de membres dont le noyau se compose de trois membres de la famille Chen et une dizaine d’autres en Chine a été démantelée après avoir dérobé au Nigeria des dizaines de tonnes d’ivoire.
La Chine croit fermement avoir démantelé l’un des plus grands réseaux de trafiquants d’ivoire en provenance des pays africains, notamment le Nigeria en Afrique de l’ouest.
La corruption est l’un des grands facteurs qui avaient favorisé ce groupe d’opérer en toute tranquillité, selon Wildlife Justice Commission (WJC) dans son article du 31 janvier 2022.
L’histoire commence dans une famille Chen de la ville de Shanting dans la province Chinoise de Fujian au sud-est du pays. Selon Wildlife Justice Commission, il est n’est pas clair exactement quand ce groupe est né, mais les indications montrent plutôt que le réseau avait effectué des opérations entre 2013 et 2019.
Le rapport de Wildlife Justice Commission informe qu’en décembre 2020, le tribunal populaire de Guangzhou a condamné 17 membres d’un réseau criminel reconnu responsable de contrebande.
Au moins 20,22 tonnes d’ivoire d’éléphants du Nigeria ont été clandestinement entrés et vendus en Chine entre 2013 et 2019 par ce même groupe. Le noyau semble être une seule famille, les Chens.
Les peines ont été lourdes selon le rapport. À la barre, 16 ressortissants chinois et un ressortissant malais ont été condamnés, tandis que deux autres ressortissants néerlandais qui étaient en fuite à l’époque ont depuis été arrêtés et sont actuellement confrontés à la justice.
Les peines prononcées par la justice chinoise varient entre 2 ans et la perpétuité, avec la confiscation de tous les biens personnels.
Il y a aussi une amende individuelle. Selon WJC, chaque individu devra payer une amende de$770.273.
Une famille entière comme noyau de crime
Le cerveau du réseau a été identifié et baptisé Réseaux Chen pour le Crime Organisé. Il s’agit en effet, d’une famille chinoise Chen vivant dans la ville de Shanting.
Un père et ses deux fils ont été tous été arrêtés puis condamnés à des peines lourdes. Il s’agit de Chen Jiancheng, le père, et Chen Chengguang et Chen Chengzong, ses deux fils. Des observateurs trouvent que le fait que ce réseau était composé à son noyau dur, par des membres d’une famille, lui a permis d’opérer longtemps sans inquiéter. Ils ont fait des navettes entre le Nigeria et la Chine, via la Corée du sud et la Malaisie.
En plus de cette exclusivité familiale, le groupe avait installé tout un réseau sur le continent africain et même en Chine tout comme en Asie du sud-est.
« C’était un réseau de crime transnational organisé composé de membres travaillant dans toute l’Afrique et la Chine dans une chaîne d’approvisionnement, avec des contacts à l’intérieur et à l’extérieur de Chine, et dans les douanes », lit-on dans un rapport de WJC.
Un grand réseau extra continental organisé
Le réseau de Chen a affiché « diverses caractéristiques structurelles et opérationnelles typiques du crime transnational organisé et sophistiqué », selon Wildlife Justice Commission.
Il a en effet exploité de multiples techniques commerciales nationales et internationales et des failles du système douanier « pour cacher leurs identités et leur implication dans le crime ». Par exemple, le groupe a utilisé des partenariats de coopération avec d’autres groupes dans le domaine des douanes, transport et vente entre 2013 et 2019.
En 2013, une cargaison chargée de cornes de rhinocéros et d’ivoire avait été détectée par des services de douanes au port de Shatian dans la Province du Guangdong. À cette époque, les services de douanes avaient pu découvrir que la cargaison appartenait bel et bien à la famille Chen. Celle-ci, a pu passer à travers les mailles de la justice chinoise pour se réfugier en Malaisie par voie terrestre.
À partir de la Malaisie, les Chen ont continué leur commerce illicite et ont eux-mêmes utilisé des passeports et identités malais. Ils ont même fait des déplacements en Chine sans être détectés. Par ailleurs, WJC révèle que le groupe de la famille Chen a utilisé les territoires des pays comme la Malaisie, la Corée du Sud et Hong Kong pour leur commerce.
Mais suite à la loi de 2017 instaurée en Chine et interdisant d’une façon stricte et exceptionnelle le trafic des animaux et de leurs produits, des tonnes de cargaisons en 2018, a été échoué à maintes reprises d’être vendus.
Le début de la fin
La loi chinoise contre le trafic illicite des animaux et de leurs produits apparaît ici comme le début de la fin de ce groupe qui était opérationnel depuis 2013 en Chine ou en dehors de ce géant asiatique.
En 2018, une année après l’instauration de cette loi son application a montré des fruits escomptés. En effet, le réseau Chen Chengzong a été trouvé puis arrêté alors qu’il dînait dans un restaurant en Chine.
Une année plus tard, 20 suspects ont été arrêtés tout au long de la Chine et 2 748 pièces d’ivoire pesant 7,48 tonnes ont été saissis.
« Les arrestations [de 2019, Ndlr] comprenaient des membres du réseau tout au long de la chaîne d’approvisionnement », conclut WJC.
Des effets de la loi chinoise de 2017 devenu comme la loi asiatique a fait des effets même en Afrique. Un des grands acheteurs Hu Juqiang au Nigeria a été arrêté suite à la collaboration entre les États Chinois, Ghanéen, Malais et Nigériens avec Interpol. Il venait de se réfugier au Ghana, en Afrique de l’ouest.