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Burundi : Des primates du Sud se trouvent à un pas d’extinction, un activiste alerte

Le gorille de montagne (Gorilla beringei beringei) est une sous-espèce du gorille de l’Est et se trouve dans cinq zones protégées en RDC, au Rwanda et en Ouganda. Image de Rhett Butler pour Mongabay.

Le gorille de montagne (Gorilla beringei beringei) est une sous-espèce du gorille de l’Est et se trouve dans cinq zones protégées en RDC, au Rwanda et en Ouganda. Image de Rhett Butler pour Mongabay.

  • La vie des singes dans le sud du Burundi ou ailleurs dans le pays est devenue difficile. Des spécialistes de l’environnement pointent du doigt le manque de sensibilisation de la population et des communautés avoisinantes.
  • Le Burundi est un pays qui se trouve à cheval entre la République Unie de Tanzanie et la République Démocratique du Congo (RD Congo). Son climat purement équatorial favorise la vie des primates que, dans le temps, étaient estimés à plusieurs milliers.
  • Aujourd’hui, l’on dresse un bilan malheureusement négatif en ce qui est de la protection des animaux dans la plupart des espaces protégés ou non du sud du pays, un endroit jadis connu pour son nombre élevés de singes.

Il ne subsiste encore que des petits groupes de singes ou d’autres primates dans les réserves naturelles non encore érigées en aires protégées, dans les chaines de montagnes du sud du Burundi dans la Province de Bururi et Makamba. C’est un écosystème des massifs montagneux de cette partie australe du pays qui s’étend sur une superficie de 7229 ha.

Parmi les mammifères qu’on peut observer dans ces aires non protégées, mais qui restent en nombre inconnus exactement il y a par exemple les petits singes qu’on appelle communément les singes verts.

Il y a également un petit groupe de chimpanzés, les babouins ou les cynocéphales qui sont les singes à tête de chien. Ils en font des têtes qui ressemblent à celles des chiens quand on les regarde de leur face, comme le décrit l’environnementaliste le plus célèbre de cette région travaillant pour l’Institut National d’Etude et de la Conservation de la Nature(INECN) Leonidas Nzigiyimpa. Celui-ci fait savoir qu’il n’y a jamais eu d’inventaire de ces animaux dans toutes les forêts du pays.

« Les chiffres qu’on avance à l’heure actuelle ne sont que des estimations de part des groupes qu’on a déjà rencontré, pas d’inventaire jusqu’à présent. »

Toutes les deux chaines de montagnes sont situées au sud du pays et séparent deux provinces du sud à savoir Bururi et Makamba. Selon l’activiste Nzigiyimpa, elles ont des caractéristiques communes.  Celles d’être des montagnes ombrophiles constituées par de petites montagnes et  plateaux, des fossés d’effondrement aux forêts abritant toute une série d’espèces d’animaux sauvages.

La survie des babouins, les singes et les chimpanzés a été donc sérieusement perturbée pendant longtemps dans ces montagnes en raison de la disparition systématique de leur habitat due à des niveaux incontrôlés et excessifs des activités humaines. Les endroits jadis occupés par primates ont été envahis par des cultivateurs qui y ont érigés champs et maisons.

D’autres menaces

Dans cette partie du pays  également il y a d’autres phénomènes majeurs notamment la chasse à tout  moment que ce soit pendant la saison sèche ou de pluie ou alors dans la réserve naturelle qui,  juridiquement bénéficie d’un statut des aires sous protection toujours dans les deux provinces.

Les mammifères qui sont dans ces montagnes-là sont également très menacés  par des feux de brousses qui deviennent très récurrents  pendant la saison sèche surtout le mois d’Août et de septembre chaque année.

Chaque fois que ces feux de brousse sont signalés, les autorités administratives accusent les éleveurs d’en être  la cause ce que ceux-ci ont tendance à rejeter.

Selon les gouverneurs des deux provinces lors d’une réunion tenue conjointement l’année dernière à l’intention de la population au moment où plus de  45ha étaient partis en fumé, les éleveurs ont été la cible des accusations selon lesquelles « ils  allument les feux qu’ils n’éteignent pas».

En réponse à ces situations non seulement dans les deux provinces du sud mais aussi dans l’autre partie du pays, le Gouvernement du Burundi a mis en place une politique selon laquelle chaque éleveur devra nourrir son bétail à la maison. Selon les activistes de l’environnement, cette mesure va non seulement diminuer les tensions entre éleveurs et cultivateurs, mais aussi stabiliser les animaux sauvages qui sont souvent menacés par des feux de brousse des éleveurs.

Une autre forme de menace des primates qu’on peut retenir, c’est une tension entre les animaux eux-mêmes et les cultivateurs. Ces derniers accusent les animaux de détruire leur plantes

Par la défensive donc,  il existe un conflit réel entre ces primates et les communautés locales, une situation qui nous a été décrite par les gardiens des champs de culture qui sont obligés de garder leurs champs.

Les forets bénéficiant le statut des aires protégées

Les forêts du sud du Burundi dépassent une superficie de plus de 10.000ha. Ces forêts restent le lieu des services variés et une source de bois de chauffage pour la population riveraine qui s’y approvisionne clandestinement, se lamentent les protecteurs de ces réserves.

Les babouins, les chimpanzés et les singes verts qui sont dans ces forêts sont plus que menacés à cause également de la perte de leurs habitats, s’est alarmé  Leonidas Nzigiyimpa.

Nzigiyimpa Leonidas nous a partagé la situation: certains villages sont localisés tout au long du lac Tanganyika et sont tellement peuplés à tel enseigne que leur seul recours pour le bois de  chauffages est uniquement la réserve naturelle la plus proche.

Selon lui donc, «  cela fait que ces forets soient sérieusement dégradées par la coupe abusive des arbres, par la récolte (cueillette abusive) des fruits sauvages qui constituent une nourriture privilégiée pour ces primates ».

Le constant c’est que ces animaux sont obligés de sortir de  la réserve pour aller chercher à manger dans les cultures des champs riverains, et cela crée automatiquement des conflits homme – faune qui parfois se termine par l’abattage ou la chasse des animaux qui sont carrément piégés par les populations riveraines.

Outre leurs importances écologiques liées à leur richesses spécifique racontent-ils encore, ces aires protégées revêtent également une importance socio-économique notoire dans la mesure où elles procurent aux populations riveraines différentes ressources d’importances sociales et culturelles telles que plantes médicinales, convertir les forêts en agriculture, la fabrication de charbon de bois,  l’extraction durable de bois d’œuvre et de bois de chauffage etc.

Plus de 50% des forets parties comme ça.

Théoriquement, cette aire protégée  qui avait 4670 ha, aujourd’hui, on estime qu’elle a perdu la moitié.

Il en est de même pour celle de Bururi  que son acte de création du 25 janvier 2000 lui avait conféré en 1980 une superficie de 3300ha, mais qu’un relevé qui a été effectué par une ONG locale montre plutôt que la surface effective occupée par cette forêt n’est que 2600ha.

Il n’y a pas plus de 5 ans qu’on avait dénombré plus de 300 ménages implantés dans cette même réserve, mais actuellement, ils peuvent se situer entre 300 et 3500 ménages.

 

Roots and Shoot, une association de protection de l’environnement a indiqué que  les mammifères se trouvant dans les forêts du Burundi sont estimés entre 250 et 530 d’individus dont la plupart se trouvent en dehors des aires protégés.

Les raisons liées aux braconnages

Les primates n’étaient pas traditionnellement chassés pour leur viande, mais les burundais en particulier ceux de la plaine de l’Imbo, proche du Lac Tanganyika ayant  voyagé dans les pays voisins et ont côtoyé d’autres peuples et d’autres cultures ont développé certaines habitudes alimentaires qu’ils n’avaient pas au paravent.

Une personne vivant avec eux nous a raconté: « nous constatons ces derniers jours que les burundais qui ont été en RD Congo  quand ils reviennent développent des comportements  alimentaires qu’ils n’avaient pas avant tel que manger les singes, les babouins, les petits singes, et même les serpents et les pitons.

 

 

 

 

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