- En 2018, une escalade de violence avait causé la mort de sept gardes, entraînant la fermeture du parc national des Virunga aux visiteurs.
- Le parc est connu pour la variété de sa faune sauvage, en particulier ses gorilles des montagnes, ainsi que pour son volcan en activité, mais sa situation géographique, à l'est de la RDC, se trouve être dans l'une des régions les plus instables de la planète.
- Après avoir évalué le niveau de sécurité dans le parc, la direction a décidé de rouvrir des zones sécurisées le 15 février pour les visiteurs désireux de partir à la découverte des gorilles et de visiter le pourtour du volcan.
Le parc national des Virunga, à l’est de la République Démocratique du Congo, a rouvert ses portes aux touristes le 15 février, après une fermeture de huit mois décidée par la direction.
Début 2018, une vague de violences avait poussé le directeur du parc, Emmanuel de Merode, à interrompre les activités touristiques pour assurer la sécurité des visiteurs et des 600 gardes qui patrouillent ses 7 800 kilomètres carrés. Malgré des années de violences sporadiques dans la province du Nord-Kivu, où se trouve le parc, Virunga continuait à attirer des visiteurs désireux de voir ses gorilles des montagnes, une faune très diverse, ainsi que le mont Nyiragongo, un volcan en activité situé sur son territoire.

Mais en 2018, deux mois de violences ont entraîné des bouleversements, raconte Emmanuel de Merode. En avril 2018, des membres de l’une des milices locales qui arpentaient les forêts autour des Virunga ont tué six gardes du parc au cours d’une embuscade. Puis en mai, un autre garde a été tué et deux touristes britanniques ont été enlevés suite à l’attaque d’une milice, alors qu’ils traversaient le parc en voiture. Les attaquants ont également blessé le chauffeur mais ont relâché les touristes le lendemain.
« La sécurité de nos visiteurs sera toujours notre priorité, » a déclaré le directeur du parc au journal The Guardian. « Il est évident que le parc des Virunga est gravement affecté par l’insécurité et qu’il en sera ainsi pour un certain temps. Pour visiter le parc en toute sécurité, il est nécessaire de prendre des mesures beaucoup plus strictes que par le passé. »
Au cours des 20 dernières années, près de 180 gardes forestiers ont perdu la vie en protégeant les touristes et les animaux du parc.

Désormais, les responsables du parc ont décidé d’autoriser à nouveau les visiteurs, « suite à une évaluation rigoureuse de la situation sur le terrain et des protocoles de sécurité du parc, » a confirmé un porte-parole du parc à Mongabay dans un mail.
Le porte-parole a ajouté que les touristes ne seraient autorisés à visiter que les parties du parc « en dehors des zones de troubles ». Le personnel du parc a également changé ce qui est accessible aux touristes et qui selon le site internet du parc des Virunga se trouve actuellement limité aux randonnées d’observation des gorilles et aux visites du pourtour du volcan Nyiragongo.

Outre les violences dans la région, la déforestation est une menace qui prend de l’ampleur. La plateforme de surveillance des forêts Global Forest Watch a découvert une récente augmentation de la perte de couverture forestière à l’intérieur des limites du parc. L’analyse démontre que des déboisements de petites surfaces ont eu lieu sur environ 500 hectares des Virunga entre mai et septembre 2018. Le WWF a déclaré en octobre dernier à Mongabay que la perte de couverture forestière était probablement liée à la production de charbon à usage de combustible domestique et au défrichement de nouvelles zones de culture.
Photo en bannière : gorille des montagnes (Gorilla beringei beringei) dans le parc national des Virunga, John C; Cannon/Mongabay.