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Selon un groupe de protection environnementale, la RDC adopte une stratégie qui renforcera la gestion communautaire des forêts

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  • Une nouvelle stratégie de gestion forestière communautaire en République démocratique du Congo (RDC) pourrait impliquer les communautés congolaises dans la gestion des forêts du pays.
  • Un groupe d’organisations locales et internationales, d’agences gouvernementales et de groupes communautaires ont élaboré une stratégie visant à renforcer la capacité des autorités provinciales et garantir que les lois forestières communautaires du pays incluent les communautés et que celles-ci puissent en tirer profit.
  • Le plan prévoit une « phase expérimentale » au cours des cinq prochaines années afin de fournir progressivement un accès aux aires représentant approximativement 700 000 kilomètres carrés de forêts disponibles par le biais de permis de gestion communautaire.

La RDC a mis en œuvre une nouvelle stratégie communautaire en matière de gestion forestière, une action qui selon ses partisans pourrait permettre aux Congolais d’exprimer leur opinion sur la gestion des forêts du pays.

Le ministre de l’Environnement du Congo, Amy Ambatobe, a annoncé l’approbation du programme le 31 mai 2018.

Dans un entretien, le directeur général de Rainforest Foundation UK, Simon Counsell a affirmé que « C’est la première réitération claire de l’engagement envers la gestion forestière communautaire que le gouvernement de la RDC a fait depuis son arrivée au pouvoir en 2014 ».

Vue aérienne de la forêt en RDC. Photo de John C. Cannon/Mongabay

En substance, cette loi établit la voie à suivre pour que les communautés puissent obtenir des droits juridiques sur leurs forêts, en s’appuyant sur le Code forestier de la RDC de 2002. À travers le pays, quelque 40 millions de personnes, sur un total d’environ 80 millions, dépendent des forêts pour subvenir à leurs besoins. Dans l’une des inclusions les plus importantes de la loi de 2014, les communautés sont autorisées à demander des concessions forestières d’une dimension allant jusqu’à 500 kilomètres carrés, soit une zone 10 fois plus grande que ce que les communautés peuvent demander dans les pays voisins du Cameroun et de la République centrafricaine qui ont des lois similaires.

Toutefois, Rainforest Foundation UK et d’autres groupes ont présenté des mises en garde : cette législation peut ne pas reconnaitre les revendications de la communauté, voire accélérer la destruction de la forêt si les concessions communautaires ne sont pas attribuées de façon appropriée.

« La gestion communautaire formelle des forêts est un concept relativement nouveau en RDC. On ne bénéficie pas encore d’expériences locales pour comprendre son fonctionnement, même si une grande partie de la forêt est sous contrôle communautaire de facto et sous gestion “informelle” depuis des centaines d’années », a expliqué M. Counsell à Mongabay par e-mail.

En raison de cette nécessité, les organisations internationales telles que Rainforest UK coopèrent avec les agences gouvernementales, les ONG locales et les groupes communautaires depuis plusieurs années afin de proposer un plan. L’objectif est de commencer avec quelques « concessions tests » et d’utiliser ces expériences pour identifier les lacunes dans la procédure au cours des cinq années suivantes.

Le bonobo, un grand singe étroitement lié au chimpanzé n’est présent qu’en RDC. La déforestation reste une menace à sa survie. Photo de John C. Cannon/Mongabay.

« Le contexte est assez large pour que des erreurs soient commises, c’est pour cette raison qu’il faut une “phase de contrôle et de test”, comme l’énonce la stratégie, continue M. Counsell. La législation permet une plus grande flexibilité dans l’organe local de gestion communautaire des forêts, qui peut être complètement basé sur des institutions traditionnelles et coutumières. »

Au cours des deux dernières années, Rainforest Foundation UK a travaillé avec 10 communautés pour les aider à faire leurs demandes de concessions forestières en RDC occidentale. Les autorités provinciales, et non le gouvernement national, sont chargées d’octroyer ces permis et M. Counsell affirme que la procédure a révélé des lacunes en matière de capacité.

« Nous avons déjà observé que de mauvaises décisions ont été prises », continue-t-il. Dans certains cas, les permis ont été délivrés pour seulement quelques dizaines d’hectares, une zone trop petite pour être productive. Et ailleurs, les demandes de permis ont été soumises par des groupes externes qui n’ont pas impliqué les communautés dans leurs actions.

« Si on met cela à l’échelle de centaines ou de milliers de forêts communautaires dans les années à venir, on peut voir certains des dangers », ajoute M. Counsell.

L’okapi est un parent solitaire de la girafe qui vit dans les forêts au nord de la RDC. Photo de Daniel Jolivet (CC BY 2.0), via Wikimedia Commons.

La RDC a une étendue de forêt tropicale d’environ 1 million de kilomètres carrés, celle-ci est plus importante que tout autre pays du monde, à part le Brésil. Selon les calculs de Rainforest Foundation UK, les communautés pourraient avoir accès à environ 700 000 kilomètres carrés de cette zone, après avoir pris en compte la forêt consignée pour l’exploitation forestière ou les aires strictement protégées.

C’est pour cette raison qu’il est crucial de déployer progressivement l’octroi de permis de gestion communautaire, continue M. Counsell. Et les membres de l’équipe de planification, connus comme la Table ronde en matière de gestion durable des forêts, font pression pour garantir que tous les problèmes soient résolus avant d’intensifier les efforts.

« Il faut y aller doucement », déclare M. Counsell.

Outre les « énormes risques », le fait qu’une telle étendue de forêt soit disponible aux communautés — qui sont décrites comme faisant partie des garants les plus efficaces de la biodiversité des forêts, du carbone et d’autres services de l’écosystème par les défenseurs de l’environnement et les scientifiques — pourrait se traduire en changements cataclysmiques dans la gestion forestière de la RDC.

« Un bon plan d’action, permettant essentiellement d’aborder les cinq prochaines années, est vital, ajoute M. Counsell, notamment car c’est une opportunité très importante. »

Photo de bannière d’un okapi par Daniel Jolivet (CC BY 2.0), via Wikimedia Commons.

John Cannon est un rédacteur de Mongabay situé au Moyen-Orient. Trouvez-le sur Twitter :  @johnccannon

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