- Le 10 avril, les autorités ont découvert, dans une maison inhabitée située au sud-ouest de Madagascar, 9 888 tortues radiées affamées et déshydratées.
- Depuis, une équipe dirigée par la Turtle Survival Alliance s’est employée à soigner ces tortues en danger critique d’extinction, mais 574 sont mortes au cours de la première semaine.
- La déforestation a détruit environ 40 % de l’habitat naturel de cette espèce endémique à l’île de Madagascar. De plus, les braconniers la capturent pour le commerce des animaux de compagnie en Asie ou aux États-Unis.
Les autorités de Madagascar ont saisi près de 10 000 tortues en voie d’extinction plus tôt ce mois-ci dans une maison que l’on soupçonne être leur point de passage vers le commerce des animaux de compagnie asiatique.
La Turtle Survival Alliance organise l’opération de sauvetage et collabore avec ses partenaires pour transporter les tortues toujours vivantes vers le centre de sauvetage Village des tortues, situé à Ifaty, un village voisin.
« Je pense que même le mot “incommensurable” est loin de décrire ce à quoi est confrontée la Turtle Survival Alliance. », a déclaré le président de l’ONG Rick Hudson dans un communiqué du Georgia aquarium et de la Wildlife Conservation Society, « En ce moment, on fonctionne en mettant tous la main à la pâte. ».
Les services de police locaux sont intervenus lorsque l’on a signalé, le 10 avril dans la ville de Toliara, « une épouvantable odeur d’excréments » tel que mentionné dans le journal Le Parisien. Les policiers ont découvert que sur les plusieurs niveaux d’une maison semblant vide se trouvaient 9 888 tortues radiées affamées et déshydratées qui étaient entassées les unes sur les autres à travers leurs excréments.
Les tortues radiées (Astrochelys radiata), nommées ainsi en raison du motif étoilé ornant leur carapace, sont endémiques à l’île de Madagascar. Leur aire de répartition a été réduite à 60 %, selon la IUCN, et elles sont devenues un animal de compagnie de plus en plus populaire en Asie et aux États-Unis, ce qui entraîne une pression accrue sur le braconnage. En conséquence, le nombre de tortues radiées a diminué de plus de 80 % à l’état sauvage depuis les années 90 et on les considère en danger critique d’extinction.
Selon le Georgia Aquarium, les autorités ont procédé à plusieurs arrestations afin de faire enquête.
Rick Hudson affirme que l’énorme saisie de tortues a surexploité les ressources de l’organisme qu’il dirige.
« Nous nous occupions déjà de 8 000 tortues à Madagascar, mais ce nombre a plus que doublé du jour au lendemain. », déclare-t-il.
Immédiatement après la saisie, une équipe constituée de cinq personnes membres de la Turtle Survival Alliance, de la Durell Wildlife Conservation Trust et du Village des tortues évalue l’état de santé de chaque tortue et la sélectionne si elle nécessite des soins supplémentaires. Mais Le Parisien a rapporté le 22 avril que 574 tortues étaient mortes au cours de la première semaine.
Presque deux douzaines de jardins zoologiques se sont portés volontaires pour former des soigneurs et envoyer des vétérinaires à Madagascar. Dan Ash, président de l’Association of Zoos and Aquariums, a déclaré dans le communiqué diffusé par le Georgia Aquarium que cette réaction était « la preuve que nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour prévenir le commerce illégal des animaux ou d’autres dangers qui menacent d’extinction les espèces les plus vulnérables de la planète. ».
Rick Hudson a également déclaré prévoir que les efforts déployés draineront considérablement les fonds de la Turtle Survival Alliance. L’ONG a donc créé un site Web permettant aux membres du public de faire un don.
« Le soutien continu que nous recevons en provenance du milieu de la protection de l’environnement est incroyable. », a affirmé le président, « Mais les répercussions financières à long terme sur notre programme à Madagascar risquent d’être paralysantes. ».
Toutes les images, dont l’image de bannière illustrant une tortue radiée, ont été reproduites avec l’aimable autorisation de la Turtle Survival Alliance.
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