- Plus de 500 kilogrammes d’écailles de pangolins ont été confisquées à l’aéroport de Cotonou au Bénin le 19 mars.
- Trois personnes soupçonnées d'avoir essayé de faire passer en contrebande 23 sacs d'écailles, utilisées pour la médecine traditionnelle en Asie, ont été arrêtées alors qu'elles se rendaient au Vietnam.
- Les recherches montrent qu'un chasseur capture dans la nature un pangolin toutes les cinq minutes, soit plus d'un million de prises au cours des dix dernières années.
Les autorités de lutte contre le trafic ont saisi 513 kilogrammes (1 131 livres) d’écailles de pangolins à l’aéroport de Cotonou, dans le pays d’Afrique de l’Ouest du Bénin, srapporte le journal béninois La Nouvelle Tribune.
Le journal rapporte que trois personnes ont été arrêtées le 19 mars alors qu’elles se rendaient au Vietnam avec 23 sacs d’écailles, probablement destinées à l’élaboration de médicaments traditionnels. Les chasseurs s’en prennent également à ces animaux, semblables aux fourmiliers, pour leur viande. Les huit espèces de pangolins sont aujourd’hui les mammifères les plus trafiqués de la planète, selon le groupe de spécialistes du pangolin de l’UICN.
La Société zoologique de Londres (Zoological Society of London ou ZSL) a travaillé avec l’équipe responsable de la saisie pour stopper le trafic d’espèces sauvages dans leur pays. Cette dernière était expérimentée dans la recherche de trafiquants de drogue, mais la ZSL a déclaré que son programme fournissait à l’équipe un nouvel ensemble d’outils.
« Des succès comme celui-ci soulignent l’importance vitale de la formation et du tutorat offerts par la ZSL aux forces de l’ordre du pays, dans le cadre de notre engagement plus large, qui consiste à renforcer les compétences en matière de conservation dans les régions où nous sommes implantés », déclare Chris Ransom, en charge des efforts de conservation de la ZSL en Afrique, dans un communiqué. « Le fait que nos partenaires locaux semblent avoir découvert lors de cette opération une voie de contrebande méconnue en Afrique de l’Ouest est une autre raison de célébrer. »
Quatre espèces de pangolin vivent dans les forêts, savanes et déserts d’Afrique, et sont toutes classées par l’UICN comme vulnérables. Quatre autres espèces, classées en danger ou en danger critique d’extinction, se trouvent en Asie.
Les autorités de la Côte d’Ivoire en Afrique de l’Ouest ont fait plusieurs saisies importantes d’écailles de pangolin au cours de l’année écoulée, dont une impliquant 3 tonnes métriques (3,3 tonnes) d’écailles. Des fonctionnaires du Cameroun ont intercepté à Douala le 6 avril une cargaison de 1 000 kilogrammes (2 200 livres) d’écailles en route pour la Chine. Dans les deux cas, l’ivoire figurait également parmi les produits illicites saisis.
La ZSL a déclaré que la saisie de mars au Bénin représentait probablement la plus importante confiscation de produits de la faune par les forces de l’ordre du pays. Les suspects dans l’affaire se sont présentés au procureur le 21 mars et ont été libérés sous caution. Ils pourraient faire face à des peines allant de six mois à cinq ans de prison, s’ils sont reconnus coupables.
Le trafic d’espèces sauvages est en général “un problème mondial”, a déclaré Dirck Byler du Fish and Wildlife Service (Service des pêches et de la nature) des États-Unis, qui finance le programme de formation de la ZSL, dans le communiqué.
Mais les pangolins en particulier sont devenus la cible favorite des trafiquants, car leur demande est en hausse. Des recherches menées en 2014 ont révélé qu’un kilogramme (2,2 livres) d’écailles pouvait se vendre à environ 600 dollars en Chine, soit le double de ce que la même quantité aurait pu rapporter en 2008.
Le groupe de spécialistes du pangolin de l’UICN estime qu’un chasseur tue un pangolin toutes les cinq minutes, ce qui représente plus d’un million de prises au cours des dix dernières années. Les écailles de la saisie à l’aéroport de Cotonou proviennent probablement de 1 500 animaux, rapporte le ZSL.
« Bien que ce succès au Bénin suscite l’optimisme, l’ampleur de cette saisie démontre également le besoin urgent de continuer à travailler avec les autorités du Bénin et du monde entier pour combattre la menace insidieuse que représente le commerce illégal d’animaux sauvages pour les espèces et les habitats » dit Ransom.
Image de la bannière d’un pangolin à écailles tricuspides par Tim Wacher / ZSL.
John Cannon est un rédacteur de personnel à Mongabay. Retrouvez-le sur Twitter: @johnccannon