- La petite cécilie de Praslin, Hypogeophis pti, est la plus récente cécilie (espèce d’amphibiens sans pattes) découverte et probablement la plus petite.
- Les scientifiques l’ont découverte sur l’île de Praslin dans les Seychelles, un archipel dans l’océan indien.
- Elle est la septième espèce de cécilies trouvées dans les Seychelles, où les amphibiens évoluent depuis 64 millions d’années.
Une équipe de scientifiques des États-Unis et du Royaume-Uni ont découvert dans les Seychelles une nouvelle espèce de cécilies qui serait probablement la plus petite des espèces d’amphibiens sans pattes de toute la planète.
« Tout de suite en l’apercevant, j’ai su qu’il s’agissait d’une nouvelle espèce », a déclaré. Simon Maddock, biologiste de la conservation à l’Université de Wolverhampton. « [Il] s’agit d’une découverte très excitante et c’est avec un immense plaisir que je l’ai décrite officiellement et présentée au monde ».
Maddock et ses collègues ont nommé cette espèce la « petite cécilie de Praslin », Hypogeophis pti, en référence à l’île de Praslin dans les Seychelles où elle a été découverte en 2013 et 2014. Le 6 octobre , les scientifiques ont publié leur découverte dans le journal Zootaxa.
Sur leur tête, les cécilies ont deux organes sensoriels, appelés « tentacules », qui les différencient des autres amphibiens. Ceux de la petite cécilie de Praslin sont plus près de ses yeux que de ses narines, contrairement à ses semblables. Elle a également un groin plus long que les autres cécilies seychelloises. De toutes les espèces de cécilies répertoriées, elle est la plus petite avec une taille maximale de 120 millimètres (4,72 pouces) et compte le moins de vertèbres.
Les scientifiques supposent que, pendant 64 millions d’années, cette espèce de cécilies et les six autres qui se trouvent dans l’archipel de l’océan indien ont évolué de manière indépendante aux côtés d’une famille de grenouilles appelée Sooglossidae. Ces amphibiens semblables à des serpents n’en sont pas plus faciles à trouver.
« Bien que les cécilies soient communes dans les Seychelles, elles ne sont pas connues de la plupart des gens à cause de leur vie sous-terraine », dit Maddock. « Cette nouvelle espèce n’a été rencontrée sur aucune autre île durant les centaines d’heures d’enquête sur les cécilies entre 1976 et 2017 ».
L’équipe a ainsi déduit que les cécilies sont endémiques à l’île de Praslin, c’est-à-dire que c’est le seul endroit au monde où on peut en trouver. Cet habitat restreint les rend particulièrement susceptibles d’extinction. Les nombreux cas de mortalité massive d’amphibiens dans les Seychelles rendent la situation de la petite cécilie de Praslin, et celle d’autres amphibiens indigènes, d’autant plus alarmante pour des scientifiques tels que Maddock.
En septembre, il était membre d’une équipe qui tentait de déterminer ce qui menaçait la survie des amphibiens dans les Seychelles Selon l’UICN , environ 30 pour cent des amphibiens font partie des espèces en danger sur le plan mondial, notamment à cause de la destruction de leur habitat, des espèces envahissantes et des maladies. Le chytride, champignon pathogène, a particulièrement fait des ravages, mais ne s’est pas encore manifesté dans les îles. Maddock a insisté sur l’importance de la conservation des régions riches en espèces d’amphibiens considérant leur situation critique presque partout dans le monde.
« L’importance sur le plan mondial des amphibiens des Seychelles, les cas de mortalité récents et l’imminent danger que présentent les maladies appellent à des interventions d’urgence et à une stratégie efficace », dit-il. « La disparition d’une espèce d’amphibiens des Seychelles, peu importe laquelle, serait une perte importante pour la biodiversité mondiale ».
CITATION
Maddock, S. T., Wilkinson, M., Nussbaum, R. A., & Gower, D. J. (2017). A new species of small and highly abbreviated caecilian (Gymnophiona: Indotyphlidae) from the Seychelles island of Praslin, and a recharacterization of Hypogeophis brevis Boulenger, 1911. Zootaxa, 4329(4), 301-326.
Image de bannière: petite cécilie de Praslin. Photo fournie par Simon Maddock. Université de Wolverhampton.
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