- L'accord, établi pour une durée de dix ans, comprend un financement de 26 millions de dollars.
- African Parks et le gouvernement du Bénin ont pour objectif de doubler la population d'espèces sauvages dans le parc en formant les gardiens du parc et en renforçant les protections pour lutter contre le braconnage.
- D'après les représentants du gouvernement et l'ONG, cet accord devrait permettre de créer environ 400 emplois et d'améliorer l'économie du pays.
African Parks, une ONG pour la conservation, a signé un accord avec le gouvernement du Bénin pour donner un nouvel essor à un parc peu connu au Bénin, en Afrique de l’Ouest. L’organisation va aider à la gestion du Parc national de la Pendjari, qui fait partie du complexe transfrontalier W-Arly-Pendjari (WAP) lié aux réserves et parcs de deux pays adjacents.
« Nous sommes à un moment-clé dans l’avancée pour la conservation et pour la région, » a déclaré Peter Fearnhaed, PDG d’African Parks, dans un communiqué de l’organisation. « Le parc de la Pendjari et le complexe WAP représentent sans doute la réserve de faune la plus importante et le plus grand écosystème encore intact et actif dans toute l’Afrique de l’Ouest. »
Selon African Parks, les 4 800 km² du parc national abriteraient certaines des espèces les plus communes du continent, comme l’éléphant (Loxodonta africana), le léopard (Panthera pardus), et le lion (Panthera leo), mais aussi certaines espèces moins connues comme le cobe défassa (Kobus ellipsiprymnus defassa). L’association de forêts et de savane s’étend dans les pays voisins ; le Burkina Faso et le Niger.
Mais la population locale se développe autour du Parc de la Pendjari, et le braconnage est devenu une menace sérieuse pour la vie sauvage du parc. Pour résoudre ce problème, African Parks et les dirigeants du Bénin ont mis en place un financement de 26 millions de dollars sur les dix prochaines années pour former les gardiens du parc, développer l’écotourisme et recenser régulièrement la population animale du parc.
« Le Parc national de la Pendjari est une réserve exceptionnelle, il faut agir rapidement pour la protéger et la raviver, » a déclaré José Pliya, directeur de l’Agence nationale pour le patrimoine et le tourisme au Bénin, dans un communiqué. « Grâce à ce partenariat, nous espérons révéler tout son potentiel. »
African Parks et le gouvernement du Bénin ont pour objectif de doubler la population d’espèces sauvages sur la durée du projet. Et plus particulièrement les lions, faisant partie des sous-populations d’Afrique de l’Ouest en voie d’extinction, et le guépard du Sahara (Acinonyx jubatus hecki), qu’African Parks considère comme une « espèce de valeur ». Dans un recensement publié en 2008 l’UICN a répertorié un maximum de 250 guépards adultes vivant dans les quatre pays du nord et l’ouest de l’Afrique. Le guépard du Sahara figure également sur la liste des espèces en voie d’extinction.
Une partie du financement sera dédié à la construction de barrières, de routes et d’aérodromes, en plus de la formation des gardiens du parc afin de renforcer la protection du parc et de lutter contre le braconnage. African Parks collabore avec sept autres gouvernements pour assurer la gestion de 65 000 km² de parcs et réserves.
Cet engagement pour le Parc national de la Pendjari fait partie des 45 projets du programme Bénin révélé, lancé en 2016 par le président Patrice Talon afin de dynamiser l’économie du pays. L’Agence nationale pour le patrimoine et le tourisme sera à la tête du projet du Parc national de la Pendjari.
Avec un revenu national brut inférieur à 2 000 dollars par habitant, le Bénin se situe à la 167e place sur 188 de l’indice de développement humain des Nations Unies. Selon le communiqué, les avantages économiques devraient aussi avoir un impact en dehors du parc et redynamiser le tourisme.
L’un des objectifs du projet est la création d’environ 400 emplois de guides, chauffeurs, agents d’accueil au gîte du parc…
« Nous mettrons en place des structures assurant la conservation de la faune et la flore tout en travaillant à un développement durable du parc, » a déclaré Pliya. « C’est un projet de conservation, de tourisme durable et de développement social. »
CITATIONS
- Belbachir, F. (2008). Acinonyx jubatus hecki. The IUCN Red List of Threatened Species 2008: e.T221A13035738. http://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2008.RLTS.T221A13035738.en. Downloaded on June 5, 2017.
- Henschel, P., Bauer, H., Sogbohoussou, E. & Nowell, K. (2015). Panthera leo (West Africa subpopulation). The IUCN Red List of Threatened Species 2015: e.T68933833A54067639. http://dx.doi.org/10.2305/IUCN.UK.2015-2.RLTS.T68933833A54067639.en. Downloaded on June 5, 2017.
- IUCN and UNEP-WCMC (2017), The World Database on Protected Areas (WDPA) [On-line], May, 2017, Cambridge, UK: UNEP-WCMC. Available at: www.protectedplanet.net. Accessed through Global Forest Watch in June 2017. www.globalforestwatch.org
Image d’en-tête : cobe défassa (Kobus ellipsiprymnus defassa) en Tanzanie. Crédit photo : John C. Cannon.