- L’Asie abrite un vaste panel d’espèces de primates et autres mammifères, amphibiens, reptiles, oiseaux et poissons. Tous aussi fascinants qu’uniques savent s’adapter à leur environnement, mais beaucoup d’entre eux sont menacés d’extinction et nous ne les connaissons que très peu.
- En protégeant les espèces les plus connues - tels que les tigres, les rhinocéros, les orangs-outans - et leurs environnements respectifs, nous arrivons par définition à protéger les espèces moins connues telles que les pangolins, les langurs, et les tapirs Malaisiens. Cette solution n’est malheureusement pas fiable à 100 % et beaucoup de plus petites espèces moins connues tombent dans l’oubli.
- Au cours des six prochains mois, Mongabay présentera 20 espèces peu connues à ses lecteurs – une poignée d’espèce de la faune asiatique – dans l’espoir de sensibiliser le public et de générer un plan d’action.
- Ceci est un tour d’horizon des prochains articles à venir. Nous comptons autant sur les photographies que sur les articles pour vous présenter les espèces asiatiques les plus belles, les plus laides, les plus bizarres, les plus merveilleuses mais surtout les moins connues.
Voici le premier article de la série des Animaux d’Asie oubliés. Tous les articles seront publiés avant la fin 2016. Retrouvez la série complète ici (en anglais).
Quand nous pensons aux animaux d’Asie menacés d’extinction, les premiers qui nous viennent à l’esprit sont les tigres, les rhinocéros et les orangs-outangs. Mais qu’en est-il des plus petites espèces telles que les pangolins, les langurs ou bien les Saolas ? La plupart d’entre nous n’en avons jamais entendu parler, savez-vous à quoi ils ressemblent ?
Pourtant ces petits primates et autres mammifères, amphibiens, reptiles, oiseaux et poissons ne sont pas moins importants pour l’environnement et la biodiversité que leurs compères asiatiques plus connus.
Malheureusement les « oubliés » souffrent des mêmes menaces que les espèces en voie de disparition inscrites au top de la liste. Elles parcourent les mêmes chemins, vivent dans les mêmes milieux tropicaux, les mêmes mangroves, les mêmes marais et utilisent les mêmes rivières. Toutes dépendent du même écosystème et ces écosystèmes dépendent d’elles à leur tour.
Quand leurs habitats sont saccagés par les routes en construction, pollués et utilisés comme plantation de palmier pour la production d’huile, leur survie est gravement en danger, tout autant que celles des espèces « connues ».
Chaque espèce perdue prive l’écosystème d’un fil de vie important et menace sa survie. Malgré le besoin urgent, certaines espèces aujourd’hui ne reçoivent aucune attention et aucun fond pour la recherche et la conservation.
Le problème du parapluie qui fuit
Voici un des arguments les plus populaires dans le milieu de la conservation : Les programmes en quête de protection des espèces « célèbres » comme les orangs-outans, doivent aussi protéger leurs habitats naturels. L’habitat ainsi protégé agit comme un parapluie de protection, qui à son tour aide à la survie des “oubliés”. N’oublions pas qu’ils partagent les mêmes milieux.
Pourtant cette approche n’est pas adaptée à tous. Malgré ces parapluies de protection beaucoup d’espèces restent dans l’oubli. Il ne fait pas bon partager son habitat naturel avec la mégafaune. Les tigres sont de plus en plus protégés alors que les gibbons sont encore les premières victimes des braconniers.
Les oubliés d’Asie font face à une multitude de difficultés. Pour la plupart, les scientifiques n’ont pas recensé leur population à l’état sauvage. Ils ne connaissent pas non plus quels sont leurs habitats naturels, ni leurs comportements ou leurs habitudes. Les fonds à cet effet ne sont simplement pas suffisants.
Sans information à leur sujet, les écologistes pourraient passer à côté de certains détails liés à leur style de vie. Pourtant ces détails pourraient être des éléments cruciaux à leur survie.
Ces lacunes surviennent aussi lors de la découverte de nouvelles espèces. Bien trop souvent quand les scientifiques découvrent une nouvelle espèce, celle-ci est déjà gravement en danger d’extinction. Venir à leurs rescousses sans information et sans fonds relève d’une course contre la montre.
Pour illustrer les enjeux de la conservation, prenons l’exemple de la découverte scientifique datant d’il y a 4 ans. Un nombre étonnant de nouvelles espèces a été découvert dans la région du Mékong en Asie du sud-est – soit 28 espèces de reptiles, 24 espèces de poisson, 21 espèces d’amphibiens, 3 mammifères et une espèce d’oiseau – 367 espèces au total.
Dans cette longue liste on trouve : l’Arowana griffonné (Scleropages inscriptus), un poisson dragon du Myanmar strié sur chacune de ses écailles. La grenouille Gracixalus quangi des hauteurs des forêts du Nord du Vietnam dont le chant improvisé attire les femelles à coups de clics et de sifflements.
Parmi tant d’autres nous avons l’’écureuil volant du Laos (Biswamoyopterus laoensis), on ne le connaît que très peu, il a été découvert par des scientifiques sur un marché. L’écureuil volant était déjà en voie d’extinction lorsque les scientifiques ont découvert sa surexploitation et la dégradation rapide de son environnement naturel
Malheureusement les « oubliés » partagent des caractéristiques qui les desservent. Soit ils sont particulièrement bons à manger, soit ils deviennent des animaux de compagnie, soit ils vivent dans des endroits convoités par les bûcherons ou les entreprises agroalimentaires et à cause de la population toujours grandissante d’Asie.
Le plus terrifiant serait que les espèces « oubliées » s’éteignent avant même de les connaître, ou bien même de savoir qu’elles existaient.
Ci-dessous, vous trouverez une liste des « oubliés » d’Asie en danger, nombreuses espèces de primates, de mammifères, d’amphibiens, de reptiles, d’oiseaux et de poissons en font partie.
Un échantillon des espèces qui devraient être connues
Plus de 70 % des espèces de primates en Asie sont en voie d’extinction à cause de la déforestation agricole, ainsi que l’expansion de la population humaine, le commerce illégal d’espèce sauvage comme animaux de compagnie et pour la médecine traditionnelle. D’après le Groupe de spécialistes des primates IUCN/SSC, l’Asie du sud-est est très touchée, car au Vietnam et au Cambodge 90 % des primates sont en danger.
Les Gibbons: Toutes les 19 espèces de Gibbons, un répertoire seulement connu en Asie, sont en danger. Ces espèces sont souvent catégorisées comme des « espèces moindres », ce qui signifie qu’elles sont plus petites en taille que les « grands singes ». 4 espèces de Gibbons sur les 19 sont gravement en danger selon Liste rouge de l’UICN, tandis que 13 autres sont menacées, l’une d’entre elle est vulnérable et la dernière, le Gibbon à joues jaunes, nouvellement découverte n’a pas encore été catégorisée.
Le Vietnam recèle d’espèces de Gibbons les plus rares. Par exemple, on y trouve que 100 Gibbon de Cao-Vit (Nomascus nasutus). Le Gibbon à joues pâles (Nomascus leucogenys) est aussi gravement menacé, la majorité de sa petite population se trouve au Pu Mat National Park, qui fait partie de la réserve biosphère du western Nghe An.
Le Gibbon à mains blanches est plus répandu. On le trouve depuis les frontières nord de Sumatra et de la péninsule de la Malaisie jusqu’au Myanmar, en Thaïlande et au sud de la Chine. L’espèce est connue pour son haut niveau de gymnastique acrobatique car les singes balancent leurs corps d’arbre en arbre pour se déplacer. Les gibbons sont aussi de très bons chanteurs, leurs chants se distinguent facilement des autres espèces de singes. Ils l’utilisent pour prévenir d’un danger en chantant différentes notes pour chaque type de prédateurs.
Les langurs: Le sud de l’Asie est connu pour ses singes. Par exemple le Semnopithèque de Cat Ba (Trachypithecus poliocephalus poliocephalus) est l’espèce de primate la plus menacée au monde. L’espèce est endémique aux forêts des falaises calcaires de l’île de Cat Ba au nord du Vietnam et occupe les grottes. Ces primates nomades ne dorment qu’une à deux nuits dans la même grotte avant de déguerpir vers une autre.
Dans les années soixante, il y avait environ 2,500 Semnopithèque de Cat Ba, mais le braconnage a réduit leur population à 53 individus en 2000. Le projet de conservation de Cat Ba a permis à la population des primates de se renflouer grâce à : l’interdiction de la chasse, le recrutement de gardes, la surveillance de la population et la création de sanctuaires. Les dernières estimations enregistrent 67 individus, un succès qui prouve qu’avec un peu d’attention bienveillante les populations des « oubliés » peuvent remonter la pente.
Le primate de Cat Ba n’est pas la seule espèce menacée. Sur les 30 dernières années, le Douc (Pygathrix nemaeus) a perdu plus de 50 % de sa population, les chiffres tendent encore à la baisse. Considérée comme la plus belle espèce de primate, les Doucs ont de très beaux visages dorés pourvus de moustaches blanches sur les joues. On les trouve dans les forêts du Vietnam, du Cambodge et du Laos, ou les guerres de 60 et 70 et les bombardements ont décimé la plupart des animaux. Aujourd’hui, c’est la déforestation, le braconnage et le commerce illégal qui empêche le regain de la population de Douc.
Les Loris: Tous les Loris d’Asie sont en danger. Il y a deux espèces de Loris, les lents et les minces. Les Loris minces se trouvent en Inde et au Sri Lanka, tandis que les autres vivent en Asie du sud-est et autour.
Les Loris sont des animaux nocturnes et arboricoles aux doigts et aux orteils extrêmement forts. La population des Loris a été décimée par la perte de leur habitat naturel, mais pire encore, par le braconnage pour adoption domestique, comme accessoires de photo touristique ou bien comme accessoires de mode – les parties du corps sont parfois transformées en porte-clés – et pour le commerce des médicaments.
Les Loris lents sont les seuls primates venimeux. Quand ils se sentent en danger, ils lèchent une glande productrice de toxines située sous leurs coudes puis ils mordent. Les braconniers ont une méthode cruelle pour ne pas se faire mordre, ils coupent les dents des loris, ces blessures s’infectent et les loris deviennent incapables de se défendre, de manger et de participer au toilettage collectif.
Les Loris lents étaient autrefois classés en tant qu’espèce unique, mais les scientifiques ont découvert 5 à 8 espèces distinctes. Le Loris lent javanais (Nycticebus javanicus) vie en petite communauté isolée sur l’île de Java. Il était considéré comme une sous-espèce jusqu’à récemment. Aujourd’hui il est considéré comme une espèce gravement en danger à cause de la perte à 80 % de son habitat naturel sur les 20 à 30 dernières années. Ceci est une sérieuse piqûre de rappel sur la progression néfaste du changement en l’Asie.
Des mammifères au bord du gouffre
Les Pangolins: Près de 100,000 pangolins (mammifères de l’ordre Pholidota) sont saisis chaque année par les forces de l’ordre, ce qui en fait indéniablement le mammifère le plus braconné au monde. Et combien de centaines de milliers d’autres victimes du braconnage ne sont pas détectées par les autorités.
Les pangolins sont de petits mammifères à écailles de la taille d’un chat domestique. Les plus imaginatifs les décrivent comme de mini stégosaures, des pommes de pin à pattes ou encore des artichauts à pattes. Leur nom leur vient du mot malaisien penggulung, qui veut dire « enrouler » et qui décrit le mécanisme de défense de l’animal : il s’enroule sur lui-même, une tactique de choix pour se défendre contre leurs proies, mais malheureusement inefficace contre les braconniers qui les ramassent aisément et les mettent dans des sacs.
Il y a 8 espèces de pangolins – 4 en Asie (les pangolins de Chine, d’Inde, de Sunda et des Philippines) et 4 en Afrique (les pangolins arboricoles, à longues queues, géants et de Temminck). Toutes les espèces listées sont en danger à cause de la forte demande de viande et d’écailles utilisées en médecine traditionnelle. Ils génèrent beaucoup d’argent; un pangolin de Sunda a à peu près 900 à 1000 écailles qui se vendent à 3 000 $ le kilo. La viande de pangolin (un mets raffiné) se vend 300 $ le kilo et un pangolin vivant coûte près de 1 000 $.
Les pangolins ont pourtant un rôle très important pour la régulation des parasites, car un adulte consomme atours de 70 millions d’insectes par an. Ils vivent très mal en captivité à cause du régime spécifique en fourmis vivantes et termites, c’est pourquoi on n’en trouve que très peu dans les zoos.
Les tapirs asiatiques: Quand vous pensez à un tapir, instinctivement 3 espèces d’Amérique Latine vous viennent à l’esprit. Mais c’est la 4e qui est la plus en danger, le Tapirus indicus, le plus gros de tous et le seul en Asie. Les chercheurs n’ont pas le recensement exact de sa population, mais ils estiment à peu près 2,000 individus en Malaisie, 50 à Sumatra, une centaine en Thaïlande et quelques-uns au Myanmar.
Comme d’autres dans leurs clans, les tapirs asiatiques ont une courte trompe préhensile et charnue. Ils s’en servent pour respirer, pour attraper des feuilles, et même comme tuba. Cette espèce de tapir est reconnaissable de par sa trompe bicolore, son corps noir et une tache en forme de “selle” blanche qui s’étend tout autour de son ventre et sa croupe.
Les tapirs asiatiques sont menaces en grande majorité à cause de la perte de leur habitat naturel. La plantation de palmier pour la production d’huile de palme et l’exploitation forestière illégale les privent d’habitats en Malaisie et à Sumatra. Ils se font souvent piéger dans des pièges destinés à d’autres animaux, et bien qu’ils ne soient d’habitude pas beaucoup chassés pour leur viande, ces habitudes pourraient changer à cause de la forte diminution d’autres espèces alimentaires recherchées.
Le yak sauvage: Comme le bison américain, le yak sauvage (Bos mutus) parcourait librement toutes l’Asie. Cependant aujourd’hui, ils sont limités aux hauts plateaux de Qinghai au Tibet. Nous ne connaissons que très peu de choses au sujet de cette espèce, mais récemment une étude a compté 990 yaks sauvages dans la réserve naturelle chinoise de Hoh Xil. La surchasse et la concurrence avec le bétail ont épuisé les populations, mais aujourd’hui la plus grande menace est le changement climatique et l’impact qu’il a sur les glaciers des hautes altitudes et des prairies alpines qui abritent les yaks.
Les Saolas: Connu sous le nom de licornes d’Asie de par sa rareté et ses longues cornes pointues. Les saolas (Pseudoryx nghetinhensis) – prononcé So-la – sont gravement menacés et font partie de ces espèces qui pourraient s’éteindre avant de les connaître. Le nom Saola signifie en Tai du Vietnam “aiguille à tisser”, probablement dû aux cornes pointues de l’animal. Les saolas vivent uniquement dans les forêts humides et peu explorées de la chaîne de montagnes Annamite au nord du Vietnam et du Laos – une région riche sur le plan biologique – ou nombreuses autres espèces résident telles que les tigres, les éléphants d’Asie et les Doucs.
Le saola était encore inconnu des scientifiques jusqu’en 1992 lorsque des cornes ont été découvertes chez un chasseur local. On n’en connaît toujours pas beaucoup plus depuis, mais les villageois décrivent l’espèce comme des animaux diurnes solitaires qui broutent les feuilles de figuiers, les buissons et les graminées.
Il n’y a pas eu d’études de recensement de la population des saolas, mais certains conservateurs l’estiment à environ 200 individus encore au Vietnam. Les scientifiques ont seulement documenté quelques individus dans la nature une poignée de fois. Selon la Liste rouge de l’UICN, « la rareté des données sur les saolas est en soi une indication sur l’état de sa population ».
Les menaces qui nuisent à la survie des saolas sont à la fois la chasse d’approvisionnement, la chasse accidentelle due aux pièges destinés à d’autres animaux, le défrichement des forêts pour la création d’espaces pour l’agriculture, les routes ou les projets hydroélectriques. Le Vietnam a perdu près de 1,2 million d’hectares (4 630 milles carrés) de forêt de 2001 à 2012 selon Global Forest Watch.
Les marsouins aptères : La liste des espèces en péril est longue et ne s’arrange pas. Le marsouin aptère (Neophocaena asiaeorientalis) est un mammifère d’eau douce souvent surnommé : “le panda marin” grâce à son sourire et son adorable comportement. Malheureusement ses qualités anthropomorphiques n’ont pas aidé sa cause. Le marsouin aptère se trouve dans une situation désespérée, en grande partie dû à la dégradation du fleuve Yangtsé en Chine, l’une des rivières les plus aménagées au monde.
Le flux de bateaux y est très lourd. La pollution et les barrages ont radicalement modifié l’écologie de la rivière et ainsi sevré les marsouins de leur site d’approvisionnement et de reproduction. Leur nombre a diminué de façon spectaculaire, passant de 2 000 en 2006 à 1 000 en 2012 et les défenseurs de la nature craignent que la situation dégénère au point de rattraper celle de leurs cousins proches, les dauphins du Baiji (ou dauphins du fleuve Yangtze (Lipotes vexillifer)). La Chine a récemment déplacé huit marsouins vers de nouveaux habitats pour éviter ce sort.
Les « oubliés » d’Asie : reptiles, amphibiens, poissons et oiseaux
La tortue Batagur kachuga ou du Bengal : The est une espèce gravement menacée d’extinction. Elle est endémique à l’Inde, au Bangladesh et au Népal mais elle a disparu de la plupart de ces terres. Quelques individus résistent dans les eaux fraîches de la rivière Chambal au centre de l’Inde.
La chasse et la dégradation de son habitat naturel ont sans aucun doute diminué la population. Les barrages, la pollution, l’agriculture et l’extraction de sable dans les lieux de pontes ont causé de lourdes pertes, tout autant que la consommation de leurs œufs et les noyades accidentelles que causent les filets de pêches. Ces animaux font des cibles relativement faciles en raison de leurs habitudes de nidification prévisibles, d’autant plus qu’elles restent fidèles à l’utilisation de ces sites spécifiques. On pense qu’il reste moins de 400 femelles adultes dans la nature.
Un programme de l’Alliance de Survie de la Tortue dans le Sanctuaire National de la Rivière Chambal en Inde relocalise les œufs, protège les sites contre la prédation et renvoie les nouveau-nés à la rivière. Les résultats ont été positifs, avec 115 nids de tortues protégés en 2016 résultant à plus de 1.800 nouveau-nés. Il y a donc encore de l’espoir pour cette espèce « oublié ».
Limnonectes larvaepartus (une espèce de grenouille indonésienne) : C’est une espèce découverte récemment. C’est la seule qui donne naissance à des têtards. Environ une douzaine d’autres espèces de grenouilles se reproduisent par fécondation interne, ont les diffèrent lors de la ponte d’œufs fécondés ou à la naissance de petites grenouilles. Pour les 6 455 autres espèces de grenouilles comptées au monde, la fécondation se fait à l’extérieur, le mâle libérant son sperme lorsque la femelle libère ses œufs.
Décrit par les scientifiques dans un article de décembre 2014 publié dans PLOS One, la L. Larvaepartus est une grenouille grise ou brune de moins de 2 pouces de long. Elle est proche d’autres groupes de grenouilles de Sulawesi, ainsi nommé en raison de leur longue mâchoire inférieure. On sait peu de chose sur la plupart de ces espèces, car seulement une poignée d’individu a été enregistré par les scientifiques, soit 25 espèces formellement décrites au total.
La situation des L. Larvaepartus représente bien les enjeux qui touchent les différentes espèces de grenouilles en Asie. On découvre beaucoup de nouvelles espèces qui disparaissent tout aussi rapidement. Plusieurs espèces sont encore très peu étudiées et la cadence d’extinction s’accélère à cause de la chasse, de la pollution, de la dégradation de leurs habitats naturels et des maladies.
La Brève de Gurney: Ce passereau ou oiseau de perche est en voie de disparition et l’un des plus recherchés par les observateurs d’oiseaux en Asie du Sud, probablement en raison de sa rareté et de la coloration de ses plumes. Il possède une coiffe bleue et une queue iridescentes, dont les parties inférieures sont noires et jaunes. On le croyait éteint jusqu’en 1986 quand plusieurs paires ont été repérées en Thaïlande. Aujourd’hui, un petit nombre d’individus vivent dans le sanctuaire de la faune Khao Pra Bang Kram en Thaïlande, et environ 15 000 à 26 000 ont été trouvés au Myanmar, selon BirdLife International.
Les perspectives d’avenir pour la brève de Gurney restent sombres. Cette espèce vie dans les forêts plates et basses prisées pour les exploitations de palmeraies, de caoutchouc et de café. En outre, la perte de forêt est une menace constante sachant que la population thaïlandaise habite les zones protégées et que la plus grande part de la population du Myanmar habite une zone non protégée. Pour ces oiseaux, à moins qu’un parc national n’y soit établi, leur sort paraît bien triste.
Les arowana asiatiques : les arowanas asiatiques (Scleropages formosus) sont surnommés les « poissons les plus convoités au monde ». Ils sont très recherchés pour le commerce aquariophile. Ils ont été classés « en danger » sur la Liste rouge de l’UICN et également inscrits à l’Annexe I de la CITES, qui interdit leur commerce.
Ces classifications ont donc favorisé l’élevage en captivité, ce qui est permis, mais aussi le plein essor du marché noir, comme le décrit Emily Voigtdans dans un nouveau livre intitulé Dragon Behind the Glass: A True Story of Power, Obsession and the World’s Most Coveted Fish. Emily Voigt y raconte comment un arowana asiatique adulte, aussi connu sous le nom de poisson dragon ou bonytongues, a été vendu à 150 000 $ sur le marché noir.
On les trouve dans toute l’Asie du Sud-Est – au Myanmar, en Thaïlande, au Cambodge, au Vietnam en passant par l’Indonésie et la Malaisie péninsulaire. Ces poissons atteignent environ trois pieds de longueur et sont appréciés pour leurs variations de couleur verte, dorée et rouge.
La connaissance est une force, mais l’amour est notre sauveur
Plus de 16,000 espèces dans le monde sont inscrites sur la liste rouge de l’UICN et sont menacées d’extinction. Cela représente 1 amphibien sur 3, 1 mammifère sur 4 et 1 oiseaux sur 8.
Malgré tout nous continuons à découvrir l’existence de beaucoup de nouvelles espèces, pendant que d’autres s’éteignent. Beaucoup d’autres sont encore cachées mais risquent de s’éteindre avant même d’avoir été découvertes.
Nous portons beaucoup trop d’attention à la détresse des “grands mammifères” ou des enjeux écologique du siècle, alors que des milliers d’autres animaux qui sont en grave danger mériteraient plus d’attention de notre part, de celle des médias, des groupes de conservation et des gouvernements.
Nous avons essentiellement besoin de plus de recherche, pas seulement pour identifier les “oubliés”, mais aussi pour en apprendre plus sur leurs habitats naturels, leur rôle dans la nature et leur importance au sein de l’écosystème. Le fait de les connaître pourrait accroître l’envie commune d’agir.
Steve Irwin, l’écologiste australien disait simplement : « Si on montre ce qu’est la faune au public, il sera touché… Les humains ont ce désir de sauver les choses qu’ils aiment. »