L’autorité forestière du Libéria envisage d’autoriser la vente du bois abattu dans ses concessions d’huile de palme, ou bois de transformation : cette nouvelle a provoqué l’opposition des défenseurs de l’environnement à l’échelle locale et internationale.Les détracteurs craignent que cette décision puisse permettre aux compagnies agricoles telles que les producteurs d’huile de palme de contourner les mesures de protection des forêts et leur propre politique de déforestation zéro. Les représentants de ces sociétés nient cette possibilité.Des décennies de déforestation née des conflits et les pressions récentes de la communauté internationale pour que le Libéria cesse l’abattage des arbres et lutte ainsi contre le changement climatique ont été suivi ces dernières années par l’amélioration des réglementations environnementales du Libéria.Une demande d’extraction de bois de transformation de la part du producteur d’huile de palme Golden Veroleum Liberia a finalement été refusée par le gouvernement, mais les défenseurs de l’environnement craignent que l’affaire n’en soit qu’à ses débuts. Il a été révélé en juillet que l’Autorité de Développement des Forêts du Libéria (Forestry Development Authority, ou FDA) envisageait la création d’une mesure autorisant la vente à l’étranger du bois d’abattage issu des concessions d’huile de palme et d’autres plantations. La nouvelle a fait surface après le refus d’une demande d’autorisation de vendre le bois issu d’une concession d’huile de palme appartenant à Golden Veroleum Liberia (GVL). L’ONG Rainforest Rescue a lancé une pétition contre cette potentielle nouvelle régulation et 50 lauréats du prix Goldman ont signé une lettre ouverte enjoignant le gouvernement du Libéria à « abandonner ce projet de légalisation de la destruction des forêts par la suppression de la restriction actuelle sur l’exportation du bois d’abattage issu de forêts de transformation. » L’Institut pour le Développement Durable au Libéria (Sustainable Development Institute, ou SDI), une ONG libérienne lauréate du prix Goldman, a mis en garde contre cette décision qui « signifiera la disparition de nombreuses forêts. » Les défenseurs de l’environnement craignent qu’autoriser la vente du bois issu de forêts exploitées pour leur huile de palme, ou « bois de transformation », provoquerait une augmentation considérable de la déforestation dans le pays d’Afrique de l’Ouest en autorisant ces sociétés à agrandir leurs concessions au détriment des forêts et de la faune. Bien pis, les défenseurs de l’environnement craignent que toute décision en ce sens pourrait saboter les efforts qu’a fait le Libéria ces cinq dernières années pour assainir son industrie de l’abattage du bois. Durant les deux guerres civiles libériennes, qui ont duré en tout 11 ans, le président de l’époque, Charles Taylor, avait supposément utilisé cette industrie pour financer les conflits qui ont coûté la vie à des centaines de milliers de personnes et causé la destruction des forêts du pays.