Les plantations de palmiers à huile ont fait disparaître le dernier habitat naturel d’un arbre tropical en Malaisie, ainsi que l’explique le New Straits Times.
La semaine dernière, l’agence d’État FRIM (Forest Research Institute Malaysia) a annoncé que les derniers peuplements de keruing paya (Dipterocarpus coriaceus) de Malaisie péninsulaire ont été détruits quand la Bikam Forest Reserve a été rasée pour la production d’huile de palme. Les plantations de palmiers à huile ont été établies après que Bikam a été déclassée ou convertie pour la production d’huile de palme. Plus de 450 hectares de forêt ont été rasés.
Maketab Mohamed, le président de la Malaysian Nature Society, a déclaré au New Straits Times que les experts avaient mis en garde contre le risque que représente le déclassement du domaine forestier permanent pour la production d’huile de palme.
« Cette découverte est en effet choquante, mais ce phénomène ne s’est pas produit du jour au lendemain », aurait-il déclaré. « L’extinction est le fait de l’État, puisqu’il a longtemps déclassé des réserves forestières au profit de la production de l’huile de palme. »
Des données publiées par la NASA en juin ont montré que la déforestation a connu un pic au Perak de janvier à mars 2013
Mohamed a souligné le fait que l’espèce, qui comme d’autres diptérocarpacées a une valeur marchande, n’est présente qu’au sud de la région du Perak en Malaisie péninsulaire.
« La Bikam Forest Reserve a été identifiée comme étant le dernier plus grand habitat naturel de ces arbres », a-t-il dit. « Mais même cet habitat a disparu aujourd’hui, car victime de l’exploitation de la forêt pour la production d’huile de palme. »
Si le Dipterocarpus coriaceus a disparu de Bikam, il reste toujours de l’espoir pour l’espèce : FRIM possède une réserve de jeunes plants qui pourraient être replantés si l’on parvenait à identifier un habitat adéquat (et protégé). L’espèce est également présente sur la partie malaisienne de Bornéo, Sumatra et Kalimantan.
En Malaisie, de vastes étendues de forêt naturelle ont été défrichées pour les besoins de la production d’huile de palme, mettant ainsi en danger un certain nombre d’espèces végétales et animales. Certains scientifiques ont décrit cette exploitation comme étant «la menace la plus immédiate pour le plus grand nombre d’espèces» en raison de l’impact que l’expansion a eu sur l’habitat d’espèces menacées en Asie du sud.
Bikam Forest Reserve en 2008
Bikam Forest Reserve en 2011. Image reproduite avec la permission de Google Earth