Nouvelles de l'environnement

Plus de 500 scientifiques préviennent que « nous endommageons notre planète à un niveau alarmant »

Une récente déclaration de consensus signée par 520 scientifiques du monde entier lance un signal d’alarme en annonçant que les dégâts causés à l’environnement mondial mettent en péril le bonheur et le bien-être des générations actuelles et futures.



« D’après les meilleures informations scientifiques dont nous disposons, les populations humaines subiront une dégradation substantielle de leur qualité de vie d’ici 2050 si nous continuons sur la même voie », annonce la déclaration signée par un vaste panel d’experts issus de 44 pays. Intitulée « Comment maintenir les systèmes d’entretien de la vie humaine au 21e siècle : informations à l’intention des décideurs politiques », cette déclaration générale et passionnée a été soutenue par l’organisation à but non lucratif MAHB (Alliance du millénaire pour l’humanité et la biosphère).



Notant que les preuves de la destruction de l’environnement sont « écrasantes », les scientifiques pointent cinq problèmes majeurs que les décideurs doivent traiter immédiatement : le changement climatique, l’extinction de masse, la destruction des écosystèmes, la pollution ainsi que la croissance démographique et les modes de consommation.



« Vous avez ici 520 scientifiques du monde entier qui, en évitant autant que possible de tergiverser, font une déclaration très forte à propos des problèmes environnementaux de la Terre ; nous l’adressons aux décideurs politiques afin qu’ils puissent comprendre la gravité de la situation et commencer à formuler des solutions », a expliqué l’un des signataires, Anthony Barnosky, professeur de biologie intégrative à l’Université de Californie à Berkeley.




Forêt humide tempérée sur la péninsule Olympique dans l’État de Washington. Photographie réalisée par Rhett A. Butler.



La déclaration prévient que la Terre se réchauffe à une vitesse sans précédent dans l’histoire humaine à cause de l’utilisation des combustibles fossiles, et que les taux d’extinction sont à mettre en parallèle avec ceux constatés à la fin de l’ère des dinosaures. 40 % des écosystèmes terrestres libres de glace ont disparu, et tous les écosystèmes ont été touchés par l’activité humaine. De plus, la pollution de l’air, des terres et de l’eau affecte les hommes et la nature « de manières imprévues ». Enfin, la population mondiale ne cesse d’augmenter et les modes de consommation ne font qu’accroitre la pression exercée sur l’environnement.



« Lorsque les enfants d’aujourd’hui atteindront l’âge mûr, il est fort probable que les systèmes d’entretien de la vie sur Terre, cruciaux pour l’existence et la prospérité humaines, auront été irrémédiablement endommagés par l’ampleur mondiale et la combinaison de ces facteurs de stress environnementaux causés par les hommes, à moins que nous n’engagions des mesures immédiates et concrètes pour garantir un futur durable et de qualité », affirme la déclaration.



Les scientifiques invitent vivement les décideurs politiques à agir de toute urgence face à ces problèmes avant que les « points de non-retour » ne soient franchis. Les mesures à prendre incluent notamment la transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables, l’amélioration de l’efficacité énergétique, la protection des forêts, l’adaptation aux impacts du changement climatique, le développement d’alternatives sans danger aux toxines actuelles, la limitation de l’étalement urbain, la restauration des écosystèmes, ainsi que la promotion des droits des femmes et de l’éducation pour ralentir la croissance démographique.



Pour Barnosky, l’une de ces solutions est à appliquer en priorité, étant donné l’ampleur et la vitesse du changement climatique mondial.



« Il est essentiel de se détacher des carburants fossiles aussi vite que possible », affirme-t-il. « Sinon, nous ne pourrons pas nous en sortir. Point final. »



Barnosky fait remarquer que bien que de nombreux scientifiques mettent en garde depuis des décennies contre la destruction mondiale de l’environnement, cette déclaration est inédite.



« Ce n’est pas la première fois que des scientifiques préviennent les décideurs de ces problèmes, mais cette fois, nous le faisons de manière beaucoup plus pressante. De nombreuses découvertes scientifiques alarmantes ont été faites sur les changements environnementaux qui sont en train de se produire et la façon dont ils affectent profondément les populations humaines », explique-t-il, ajoutant que « la façon dont nous gérons et atténuons ces impacts environnementaux interreliés déterminera si la qualité de vie déclinera ou non au cours des prochaines décennies. »



Enfants sur l'ile indonésienne de Célèbes. Photographie réalisée par Rhett A. Butler.
Enfants sur l’ile indonésienne de Célèbes. Photographie réalisée par Rhett A. Butler.


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